Posts Tagged ‘élargir’
Posted by arbrealettres sur 21 septembre 2022
Illustration: Christiane Rabasse
Souriant aux complots du désir
Le langage
parle d’inventer
les traits d’
un seul visage,
l’équilibre des désirs
et d’un regard, mais
ne trouve rien:
une démarche dans les phrases,
volant autour,
la mémoire,
saluant un corps,
des paupières
baissées, le visage élargi:
voilà une pénombre
avec, sommeil, respiration,
des midis alternant,
l’énigme
entière en dispersion
produisant la beauté
éliminante
jaillissante
au coeur même d’un nom.
(Roger Dextre)
Œuvres poétiques, T. 2, 2013.
Recueil: La Beauté Éphéméride poétique pour chanter la vie
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Roger Dextre), alterner, autour, élargir, émiminer, énigme, équilibre, baisser, beauté, coeur, complot, corps, démarche, désir, disperser, entier, jaillir, mémoire, midi, nom, paupière, pénombre, phrase, produire, regard, respirer, rien, saluer, sommeil, sourire, trait, trouver, visage, voler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 mai 2021

LE GRILLON
Dans le silence de la nuit chantait, hier soir,
Chantait je ne sais où le grillon du foyer.
Ce petit chant élargissait encor le noir.
La flamme triste de ma bougie s’allongeait.
Allons ! Il a fallu se recoucher, la mort
Dans l’âme, en se disant que, pas plus qu’autrefois,
Je n’aurais de bonheur sans doute, et que la voix
De ce cri-cri n’était que moi-même, et rien d’autre.
Écoute, mon enfant, écoute le cri-cri.
Tu n’as pour te calmer que ce grésillement.
Mais comprends comme il est vaste, comme il s’étend
Sur toute Ici vallée du coeur endolori…
Tout se tait, le chagrin, l’ennui, l’homme, que sais-je ?
Seul le chant continue du grillon-boulanger.
Adresse-t-if à Dieu une plainte légère,
Et Dieu laisse-t-il seul le grillon lui parler ?
Écoute ce qu’il dit. II dit le pain obscur
Et le pot ébréché dans les cendres amères.
Il dit le chien qui dort. Il dit la ménagère.
Il dit je ne sais quoi de triste, bon et pur.
Il dit qu’il est ami, il dit que, l’autre jour,
Mon fermier a conduit sa fiancée à l’église,
Et que la métairie était pleine d’amour,
Ainsi qu’un cerisier est tout plein de cerises.
(Francis Jammes)
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Posted in poésie | Tagué: (Francis Jammes), amer, ami, élargir, bougie, boulanger, cendre, cerise, cerisier, chanter, coeur, endolori, ennui, fiancée, flamme, grésillement, grillon, noir, nuit, obscur, pain, parler, silence, triste, vallée | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2020

De l’autre côté du monde
Jamais le poète n’oubliera
Ni les racines du feu
Ni la lumière du verbe.
Ses yeux que l’étonnement élargit
Saisissent le revers du monde.
Au-delà de l’agitation de l’aube
Au bord de son cœur
S’échoue l’éternité.
***
DINCOLO DE LUME
Poetul n-o să uite niciodată
Rădăcinile focului
Și ale luminii cuvântului.
Ochii lui dilatați de uimire
Văd dincolo de lume
Și de neliniștea zorilor.
Pe țărmul inimii sale
Naufragiază eternitatea.
***
Aan gene zijde van de wereld
Nooit zal de dichter
De wortels van het vuur vergeten
Noch het licht van het woord.
Zijn door verwondering verbrede ogen
Vatten de keerzijde van de wereld
Achter de rusteloosheid van de dageraad.
Aan de oever van zijn hart
Strandt de oneindigheid.
***
Beyond the World
The poet will never forget
the roots of fire
nor the light of the word.
His eyes, widened with wonder,
see beyond the world
behind the restlessness of dawn.
At the shore of his heart,
stranded in eternity.
***
ΠΕΡΑΝ ΤΟΥ ΚΟΣΜΟΥ
Πέραν του κόσμου
ο ποιητής ποτέ δεν ξεχνά
τη σπίθα που ανάβει
τη φωτιά, ούτε
το πνεύμα του λόγου
με μάτια διάπλατα ανοιχτά
διαβλέπει την άλλη μεριά του κόσμου
πίσω απ’ τη διστακτικότητα
του λυκαυγές
στην αμμουδιά της καρδιάς του
στέκεται η αιωνειότητα
***
Al di là del mondo
Il poeta mai dimenticherà
le radici del fuoco
né la luce della parola.
I suoi occhi, spalancati di stupore
percepiscono il lato opposto del mondo
dietro l’alba senza riposo.
Sulla riva del suo cuore
riposa l’infinito.
***
DETRÁS DEL MUDO
El poeta nunca olvidará
Las raíces del fuego
Ni la luz de la palabra.
Sus ojos dilatados con el asombro
Conciben el reverso del mundo
Detrás de la inquietud del amanecer.
En la orilla de su corazón
Encalla el infinito.
***
超越世界
诗人永远不会
忘记火的根
也不会忘词语的光。
他因惊奇而睁大了眼睛
在不安的黎明背后
他感知世界的另一面。
在他心灵的滨岸
搁浅无限时空。
Chāoyuè shìjiè
shīrén yǒngyuǎn bù huì
wàngjì huǒ de gēn
yě bù huì wàng cíyǔ de guāng.
Tā yīn jīngqí ér zhēng dàle yǎnjīng
zài bù’ān dì límíng bèihòu
tā gǎnzhī shìjiè de lìng yīmiàn.
Zài tā xīnlíng de bīn àn
gēqiǎn wúxiàn shíkōng.
***
Jenseits der Welt
Nie wird der Dichter
Die Wurzeln des Feuers vergessen
Und das Licht des Wortes.
Seine vor Staunen geweiteten Augen
Erfassen die Kehrseite der Welt
Hinter der Unrast der Morgendämmerung.
Am Ufer seines Herzens
Strandet die Unendlichkeit.
(Ion Deaconescu)
Recueil: ITHACA 568
Traduction: Français Elisabeth Gerlache / Roumain original / Néerlandais / Anglais Stanley Barkan / Grec Manolis Aligizakis / Italien Luca Benassi / Espagnol Rafael Carcelén / Chinois William Zhou / Japonais Taeko Uemura – Mariko Sumikura / Allemand Gabriela Căluțiu Sonnenberg
Editions: POINT et Boeken Plan(P0ésie INTernationale)
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Posted in poésie | Tagué: (Ion Deaconescu), agitation, au-delà, aube, élargir, éternité, étonnement, côte, coeur, feu, lumière, monde, oublier, poète, racine, revers, s'échouer, saisir, verbe, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2020

À bras ouverts, vie élargie.
À bras croisés, vie rétrécie.
***

(Jean-Pierre Siméon)
Recueil: Le Livre des petits étonnements du sage Tao Li Fu
Traduction: Meng Ming
Editions: Cheyne
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jean-Pierre Siméon), élargir, bras, croisé, ouvert, rétrécir, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 juin 2020

REPIT
Nombreuses et grandes
Sont mes tentatives —
Dans les profondeurs et dans les hauteurs,
Entre les ténèbres et la lumière,
De l’atome aux galaxies,
Du premier baiser sur les lèvres
Au dernier baiser sur les paupières,
De la fleur au serpent,
Du pain au poison,
De la caresse au poignard,
Du rugissement du lion
Au chant de l’alouette,
De moi,
Saisi par les vrilles du temps,
A toi,
Qui laisses s’enrouler distraitement le temps
Dans ton giron, comme une pelote.
Du rivage de mes heures,
Je contemple les bords de tes éternités.
Mon compas
Elargit son angle
Jusqu’à 180°.
Je regarde,
Et les lointains que j’aperçois
Sont poussière de voie lactée.
Mes ères
Frappent avec des poings d’enfant
A ta porte d’azur
Cloutée d’étoiles.
Que faire ?
Je n’ai pas de bateau qui puisse
Me mener par-delà les frontières de mon être,
Et lorsque je reviens en moi-même, je vois toujours
Des immensités et des ports qui ne sont que rêves.
Ma halte
Est celle du vent
Que l’air délogera
D’entre deux branches frémissantes
(Mihai Beniuc)
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Posted in poésie | Tagué: (Mihai Beniuc), air, alouette, angle, apercevoir, atome, azur, ère, élargir, éternité, étoile, être, baiser, bateau, bord, branche, caresse, chant, clouter, compas, contempler, déloger, distrait, enfant, enrouler, fleur, frapper, frémir, frontière, galaxie, giron, grand, hauteur, heure, immensité, laisser, lèvres, lointains, lumière, mener, nombreux, pain, paupières, pelote, poignard, poing, poison, port, porte, poussière, premier, profondeur, répit, rêve, revenir, rivage, rugissement, saisir, serpent, ténèbres, temps, tentative, toujours, vent, Voie Lactée, voir, vrille | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 août 2019

Illustration: Gustav Klimt
J’ai réussi à élargir les lèvres,
pas l’angle de vue.
Le noir cache la mort,
se blottit dans ses couleurs.
Encore une approche manquée…
Trop de mots, décidément.
Trop de mots tonitruants.
Elle n’hésite plus, désormais,
à se montrer au grand jour,
au creux de la main,
au fond de la gorge,
la faucheuse…
Il n’est plus temps de jouer
à déclarer mille fois son amour.
(Alain Veinstein)
Recueil: Voix seule
Traduction:
Editions: Seuil
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Posted in poésie | Tagué: (Alain Veinstein), amour, angle, approche, élargir, couleur, creux, déclarer, faucheuse, fond, gorge, hésiter, jouer, lèvre, main, manquer, mot, réussir, se blottir, se montrer, temps, tonitruant, vue | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 juillet 2019

En regardant — la mer — le mur
— je vois une phrase, une danse, un cercle.
En regardant le ciel,
le ciel grand, nu, élargit tous mes muscles.
Je le regarde de tout mon corps.
(Paul Valéry)
Recueil: Poésie perdue
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 5 mai 2019

Illustration: Alwy Fadhel
Flots de félicité
Que de flots de félicité traversent le monde,
Jour et nuit, que de nectar d’immortalité déferle par le vaste ciel
Dont s’abreuvent le soleil et la lune à satiété.
La lumière inépuisable persiste, radieuse,
Pénétrant la terre, sans cesse, de vie et de splendeur.
Pourquoi donc passer le temps tel un esprit solitaire,
Envahi par les soucis pour ton moi ?
Elargis ton coeur et contemple l’alentour :
Au mépris des menus malheurs
Remplis le vide de la vie avec de l’amour.
***
Currents of Joy
Floods of felicity pervade the world,
Day and night such nectar of immortality is surging
down the vast sky
For quenching the thirst of the sun and the moon.
Inexhaustible and radiant persists the light,
Ceaselessly suffusing the earth with life and splendour.
Why then waste time in a solitary mood
Haunted by worries for your self ?
Open wide your heart and contemplate all around :
Disdaining trivial mishaps
Fill the vacuum of life with love.
(Rabindranath Tagore)
Recueil: Tantôt Dièse, Tantôt Bémol
Traduction: Prithwindra Mukherjee
Editions: Shahitya Prakash
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Posted by arbrealettres sur 14 février 2019

Nous sommes tous ainsi, la nuit nous met au monde,
mais n’y promène que notre image
et nos yeux où toutes les lumières viennent l’ensemencer.
La nuit que nous portons en nous
est le foyer de ce que nous aimerons plus que nous-mêmes,
Quelle image deviendra l’arbre de mes yeux
et élargira sur moi son ombrage ?
(Joë Bousquet)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Joë Bousquet), aimer, arbre, élargir, ensemencer, foyer, image, lumière, nuit, ombrage, porter, promener, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 février 2019

Illustration
Nous sommes d’une source
Qu’aucune pluie n’abreuve
Mais qui ne tarit pas
Nous sommes d’un matin
Arraché à la nuit
Par un autre soleil
Nous sommes d’une origine
Sans étoiles certaines
Nous sommes d’un amour
Aussi vaste que le vent
Aussi nu qu’un désert
Nous sommes d’une communion
Dont nous sommes le centre
Et le cercle infini
Nous sommes d’une symphonie
L’instrument et l’archet
Et la main qui relève
Nous sommes d’un silence
Que nul chant nul feuillage
Ne sauraient contenter
Nous sommes d’un chemin
Sans bornes et sans tracé
Que visite l’Ouvert
Nous sommes d’une foi
Sans rives et sans frontière
Aux doutes traversés
Nous sommes d’une forêt
Dont nous sommes l’aubier
La racine et la cime
Nous sommes d’une mélodie
Que chaque chant d’oiseau
Consent à imiter
Nous sommes des moissons
Le couvert et le pain
La table partagée
Nous sommes de ce pays
Qui nous change à mesure
Où l’on n’arrive jamais
Nous sommes de cette voix
Qui murmure notre nom
Dans le souffle d’un été
Nous sommes de ce printemps
Dont les branches nous frôlent
Sans jamais nous toucher
Nous sommes d’une blessure
Dont le feu couve en nous
Élargit nos foyers
Nous sommes d’une parole
Non encore entendue
Toujours à écouter
Nous sommes pour chacun
L’eau du puits et le seau
La margelle où puiser
(Jean Lavoué)
Recueil: Nous sommes d’une source
Traduction:
Editions: L’enfance des arbres
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Lavoué), abreuver, amour, arracher, aubier, écouter, élargir, été, étoile, blessure, borne, branche, centre, cercle, certain, changer, chant, chemin, cime, communion, consentir, contenter, couver, couvert, désert, doute, eau, entendre, feu, feuillage, foi, forêt, foyer, frôler, frontière, imiter, infini, margelle, matin, mélodie, mesure, moisson, murmurer, nom, nu, nuit, oiseau, origine, ouvert, pain, parole, partager, pays, pluie, printemps, puiser, puits, racine, rive, se tarir, seau, silence, soleil, souffle, source, symphonie, table, toucher, trace, traverser, vaste, vent, visiter, voix | Leave a Comment »