Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘élastique’

VOICI ET VOILÀ (Philippe Soupault)

Posted by arbrealettres sur 10 avril 2020



Illustration
    

VOICI ET VOILÀ

Voici les maquignons
les vendeurs d’arbalètes
les joueurs de caramel
les enfants sans icônes

Voici des fleurs sans épaulettes
des garçons malheureux
des amis sans pétrole

Voici le coeur à coeur
et la monnaie violette

Voilà une paire de claques
des sabots élastiques
et voici des voilà
et voilà des voilà

Nous n’en finirons pas
c’est bien ce qu’on demande
quand voilà les voilà

(Philippe Soupault)

 

Recueil: Poèmes et poésies
Traduction:
Editions: Grasset

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

J’ai froid (Patrizia Cavalli)

Posted by arbrealettres sur 3 janvier 2019



 

Andrey  97

Comme à tant de mes chaussettes
il ne tient plus, l’élastique, à mon coeur,
il cède et me découvre, j’ai froid.

(Patrizia Cavalli)

Illustration: Andrey Belle

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , | Leave a Comment »

La Prière d’un païen (Charles Baudelaire)

Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2018



 

La Prière d’un païen

Ah! ne ralentis pas tes flammes;
Réchauffe mon coeur engourdi,
Volupté, torture des âmes!
Diva! Supplicem exaudi!

Déesse dans l’air répandue,
Flamme dans notre souterrain!
Exauce une âme morfondue,
Qui te consacre un chant d’airain.

Volupté, sois toujours ma reine!
Prends le masque d’une sirène
Faite de chair et de velours,

Ou verse-moi tes sommeils lourds
Dans le vin informe et mystique,
Volupté, fantôme élastique!

(Charles Baudelaire)

 

 

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 1 Comment »

Volupté (Charles Baudelaire)

Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2018


venus1

Volupté,
fantôme élastique

(Charles Baudelaire)

Posted in poésie | Tagué: , , , | 4 Comments »

Le chat (Baudelaire)

Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2018



Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,
Mêlés de métal et d’agate.

Lorsque mes doigts caressent à loisir
Ta tête et ton dos élastique,
Et que ma main s’enivre du plaisir
De palper ton corps électrique,

Je vois ma femme en esprit. Son regard,
Comme le tien, aimable bête,
Profond et froid, coupe et fend comme un dard,

Et, des pieds jusques à la tête,
Un air subtil, un dangereux parfum,
Nagent autour de son corps brun.

(Baudelaire)

Illustration: chatons nés samedi 13 Mars

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , | 8 Comments »

L’ENFANT GRÉGOIRE (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 6 novembre 2018



 

garçon à la balançoire

L’ENFANT GRÉGOIRE

La Technique dit le Ouistiti
C’est pas élastique c’est précis
C’est canonique c’est méthodique
En un mot c’est scientifique

La Poésie dit le Cui-Cui
C’est schismatique c’est dégourdi
C’est esthétique c’est prophétique
En un mot c’est artistique

Et Grégoire sur sa balançoire
S’en balance s’en balance
Et Grégoire sur sa balançoire
Se balance jusqu’au soir

(Andrée Chedid)

Illustration

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Les mots (Jacques Sivan)

Posted by arbrealettres sur 2 septembre 2018



molécules

Les mots sont une vapeur sonore.
Ils flottent sur la page comme les nuages,
ou explosent comme une gerbe d’eau.

Ces mots je les nomme motlécules
parce que leur forme est infiniment variable
et n’obéit pas à la norme orthographique.

Les mots s’engendrent, s’agglutinent, se fragmentent,
fusionnent, se heurtent, s’attirent ou se repoussent.
Les mots sont durs, mous, élastiques ou rigides.
Ils se déforment. Se brisent, s’étirent indéfiniment.
Fonctionnent par blocs plus ou moins homogènes et interactifs.
Forment des taches de couleurs qui émergent çà et là du blanc de la page.

Les mots sont multiples en eux-mêmes.
Chaque mot ou fragment de mot éclaire l’autre,
l’expose, le transforme, le fait pivoter, recrée,
dévoile ou occulte certains de ses aspects.

Tous les mots sont soumis à l’attraction des autres mots.
Tous sont soumis à l’attraction des éléments hétérogènes qui les constituent.
Chaque lecture réactive le tourbillon coloré sonore et visuel de ces dispositifs motléculaires.

(Jacques Sivan)

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 2 Comments »

DIVIDENDES DU SILENCE (Roberto Juarroz)

Posted by arbrealettres sur 15 juin 2018



Illustration: Allison Soong   
    
DIVIDENDES DU SILENCE

Que peut écouter une oreille
quand elle s’appuie sur une autre?

L’absence de la parole
est un long signe moins
qui se dessaisit de son chiffre.

La couleur est une autre façon
de rassembler le silence.

La forme est un espace distinct
qui fait pression sur l’autre espace
comme le ferait une écorce.

Un oiseau recule
devant un soleil carré, noir
et s’arrête à l’envers sur le fil métallique
où se tait une pensée.
Et la pensée recule à son tour devant l’oiseau
comme l’élastique d’une fronde
qui lance des projectiles de silence.

Un poisson affolé
éparpille le coeur de l’eau
au centre de l’Homme
pour y ouvrir l’espace
où peut nager
le silence du poisson,
son acrobatie d’absence.

(Roberto Juarroz)

 

Recueil: Poésie et Réalité
Traduction: Jean-Claude Masson
Editions: Lettres Vives

Posted in méditations, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

LES MOUSTIQUES (Pierre Coran)

Posted by arbrealettres sur 1 mars 2018



LES MOUSTIQUES

Piquent, piquent
Les gens qui
Pique-niquent.

Ils attaquent
En oblique
Les hamacs
Elastiques.

Et bivouaquent
Sans panique
Dans les sacs
En plastique.

Les moustiques
Font la nique
Aux gens qui
Pique-niquent

Et qu’ils piquent
Et repiquent
En musique
C’est comique.

(Pierre Coran)

 

 

Posted in humour, poésie | Tagué: , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Lourde étoffe écumeuse (Luc Bérimont)

Posted by arbrealettres sur 11 février 2017



kazuya-akimoto-_femme-mer-800x600

Lourde étoffe écumeuse érodant le rocher
La mer est le champ clos d’un sommeil extatique
Étendu et repris sur un feu desséché
La paille et le grain vert des sommeils magnétiques.

Grasse flaque de chair aux cambrures rythmiques
Les coups de rein du ciel arc-boutent l’élément
Élastique, foré de chauds silos d’enfants
Dérobant d’azur noir le long spasme atlantique.

Vénus, mère du sang qui déferle dans l’homme
Déchira l’eau salée, le corps ciré d’embruns ;
Des poissons l’escortaient, des animaux, des pommes ;
Une crevette rose ourlait son ventre brun.

(Luc Bérimont)

Illustration: Kazuya Akimoto

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

 
%d blogueurs aiment cette page :