Posts Tagged ‘élégance’
Posted by arbrealettres sur 17 février 2023

Illustration: Robert Auer
Tu as beau déceler le mensonge
bousculer les idées incassables
qu’on jette à la figure
saigne l’inaccompli
on est bien plus que ce qu’on vit
nos cris des chuchotements inaudibles
paroles de l’infans qu’on n’entend pas
pieds nus
une défaite lourde aux tempes
l’avenir ceinturé
quel éveil à attendre
encore toujours obstinément
sans l’« illusion de la fin»?
faute de preuves quelles boutures çà et là égarées
à replanter sans cesse?
en nous le pouvoir illimité d’imaginer
donner du souffle à la beauté qu’on frôle
en faisant vivre ainsi ce qui n’existe pas
rien n’efface l’élégance d’une robe qui tombe
le tremblement d’une main sur un corps
et que l’insolence du sang nous emporte!
(Mireille Fargier-Caruso)
Recueil: Comme une promesse abandonnée
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Mireille Fargier-Caruso), attendre, avenir, égarer, élégance, éveil, beauté, bousculer, bouture, ceinturer, chuchoter, corps, cri, déceler, défaite, donner, effacer, emporter, encore, entendre, exister, faute, figure, fin, frôler, idée, illimité, illusion, imaginer, inaccompli, inaudible, incassable, infans, insolence, jeter, lourd, main, mensonge, nu, obstiné, parole, pied, plus, pouvoir, preuve, replanter, robe, saigner, sang, sans cesse, souffle, tempe, tomber, toujours, trembler, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 mars 2022

Illustration: ArbreaPhotos
Devenir chat
L’élégance regarda la femme et après l’avoir adorée
Voulut la surpasser.
Elle y parvint en prenant lignes, chevelure
Et yeux de verre, en devenant chat, l’être le plus beau.
(Guillaume d’Aquitaine)
Recueil: le chat en cent poèmes
Traduction:Béatrice Mandopoulos
Editions: Omnibus
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Posted in poésie | Tagué: (Guillaume d'Aquitaine), adorer, élégance, être, beau, chat, chevelure, devenir, femme, ligne, parvenir, prendre, regarder, surpasser, verre, vouloir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 juin 2021
La passion de t’inventer d’un néant me fait
écrire, un simple filament, bientôt un autre
signe, un tissu fébrile et nous avons un cheval
entier avec le son et l’exactitude du nom.
J’ignore ta robe, mais tu portes le champ,
la liberté et la force que j’expérimente en toi.
Là où tu vas, cheval, si rapide, si fougueux
ou trottant paisiblement sans selle et libre, libre !
Je parcours cette terre comme un sein amoureux,
tu cours déjà dans mon corps avec la vie du feu,
ta passion m’aveugle et embrase ma terre.
C’est toi qui me nourris avec les mots justes
qui émanent de ton élégance et de ton rythme,
et m’élèvent à une vie pure et verticale.
(António Ramos Rosa)
Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Antonio Ramos Rosa), amoureux, aveugler, écrire, élégance, élever, émaner, champ, cheval, corps, courir, embraser, entier, exactitude, expérimenter, faire, fébrile, feu, filament, force, fougueux, ignorer, inventer, juste, liberté, libre, mot, néant, nom, nourrir, paisible, parcourir, passion, porter, pur, rapide, robe, rythme, sein, selle, signe, simple, son, terre, tissu, trotter, vertical, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 janvier 2021

LE SEXE DE L’ÉPOUSE
La grande fille de religion
Va dans la chaleur conservée
De la terre, du reflet, du mur
Afin de ne vivre qu’à Dieu elle divise la lumière
Et surnaturelle élégance
Le corps lui est supprimé.
(Pierre Jean Jouve)
Recueil: Les Noces suivi de Sueur de Sang
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 4 décembre 2020
L’Elégance
sur l’herbe qui sent la mort
le vent ferme les yeux
porteur de tourterelles
(Daniel Boulanger)
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Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2020
![Elena Kalis cocoon cb [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/11/elena-kalis-cocoon-cb-1280x768.jpg?w=768&h=768)
UNE PASSION PRÉCISE
c’est une présence qui naît
c’est faire croître une vraie tension
c’est laisser l’espace se refermer sur toi
c’est l’élégance impitoyable
c’est consentir au sol qui se dérobe
c’est sortir dans le blanc
c’est te démasquer sans cesse
c’est faire face le plus directement
c’est l’abyssal de la source vive
c’est s’installer dans la moelle de l’incandescence
c’est toujours plus avant toujours plus loin
(Zéno Bianu)
Illustration: Elena Kalis
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Posted in poésie | Tagué: (Zéno Bianu), élégance, consentir, croître, démasquer, espace, faire face, impitoyable, incandescence, loin, moelle, passion, précise, présence, s'installer, se dérober, se refermer, source, tension, vive | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2020

LES BOTTINES.
…Ce bruit charmant des talons qui
résonnent sur le parquet : clic ! clac ! est
le plus joli thème pour un rondeau.
GŒTHE, Wilhelm Meister.
I.
Moitié chevreau, moitié satin,
Quand elles courent par la chambre,
Clic ! clac !
Il faut voir de quel air mutin
Leur fine semelle se cambre.
Clic ! Clac !
Sous de minces boucles d’argent,
Toujours trottant, jamais oisives,
Clic ! clac !
Elles ont l’air intelligent
De deux petites souris vives.
Clic ! clac !
Elles ont le marcher d’un roi,
Les élégances d’un Clitandre,
Clic ! clac !
Par là-dessus, je ne sais quoi
De fou, de railleur et de tendre.
Clic ! clac !
II.
En hiver au coin d’un bon feu,
Quand le sarment pétille et flambe,
Clic ! clac !
Elles aiment à rire un peu,
En laissant voir un bout de jambe.
Clic ! clac !
Mais quoique assez lestes, – au fond,
Elles ne sont pas libertines,
Clic ! clac !
Et ne feraient pas ce que font
La plupart des autres bottines.
Clic ! clac !
Jamais on ne nous trouvera,
Dansant des polkas buissonnières,
Clic ! clac !
Au bal masqué de l’Opéra,
Ou dans le casino d’Asnières.
Clic ! clac !
C’est tout au plus si nous allons,
Deux fois par mois, avec décence,
Clic ! clac !
Nous trémousser dans les salons
Des bottines de connaissance.
Clic ! clac !
Puis quand nous avons bien trotté,
Le soir nous faisons nos prières,
Clic ! clac !
Avec toute la gravité
De deux petites sœurs tourières.
Clic ! clac !
III.
Maintenant, dire où j’ai connu
Ces merveilles de miniature,
Clic ! clac !
Le premier chroniqueur venu
Vous en contera l’aventure.
Clic ! clac !
Je vous avouerai cependant
Que souventes fois il m’arrive,
Clic ! clac !
De verser, en les regardant,
Une grosse larme furtive.
Clic ! clac !
Je songe que tout doit finir,
Même un poème d’humoriste,
Clic ! clac !
Et qu’un jour prochain peut venir
Où je serai bien seul, bien triste,
Clic ! clac !
Lorsque, – pour une fois,
Mes oiseaux prenant leur volée,
Clic ! clac !
De loin, sur l’escalier de bois,
J’entendrai, l’âme désolée :
Clic ! clac !
(Alphonse Daudet)
Recueil: Les amoureuses
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Posted in poésie | Tagué: (Alphonse Daudet), aimer, air, aller, argent, arriver, au fond, aventure, avouer, âme, élégance, bal masqué, bois, bottine, boucle, bout, buissonier, casino, chambre, chevreau, chroniqueur, clac, clic, connaître, connaissance, conter, courir, danser, décence, désolé, entendre, escalier, feu, fin, finir, flamber, fou, furtif, gravité, hiver, humoriste, intelligent, jambe, laisser, larme, lesté, libertin, marcher, merveille, mince, miniature, moitié, mutin, oiseau, oisif, opéra, pétiller, poème, polka, prière, railleur, rire, roi, salon, sarment, satin, se cambrer, se trémousser, semelle, seul, soeur, songer, souris, souvent, tendre, tourier, triste, trotter, verser, vif, voir, volée | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2020

Illustration: Oscar Bento
ELÉGIE EN BORD DE MER
Combien souvent le flot n’a-t-il pas inondé la plage
et n’a-t-il demandé après toi.
Dans ses yeux brillait l’éclat
et cette élégance naturelle
qui n’appartient qu’à toi.
Du coup j’étais persuadé
que vous étiez frère et sœur.
Les marées
arrivent de manière régulière
et reviennent sans cesse,
mais toi tu ne reviendras jamais plus.
***
ELEGIE LA MARGINEA MĂRII
De câte ori mareea uda țărmul,
Întreba de tine.
Avea aceeași limpezime în ochi
Și aceași grație netrucată,
Ca tine,
Încât se vedea cu certitudine,
Că sunteți rude.
Mareea
A venit dintotdeauna cu regularitate,
Și continuă încă să vină.
Tu n-ai mai venit
***
ELEGIA À BEIRA MAR
Quantas vezes a onda gigante
inundou a praia e me perguntou por ti?
Nos seus olhos brilhou o esplendor
e esta persistente elegância
que é tão peculiar em ti.
Imediatamente percebi
que sois irmãos.
As marés
sucedem-se regularmente
e voltam sempre.
Mas tu não regressas nunca.
***
ELEGÍA EN LA ORILLA DEL MAR
¿Con qué frecuencia el maremoto inundó la playa
preguntándome por ti?
En sus ojos brillaba el resplandor
y esa persistente elegancia
tan peculiar en ti.
Al instante me di cuenta,
que eran hermanos.
Las mareas
se suceden regularmente,
y siguen regresando.
Pero tú nunca regresas.
***

***
ELEGY ON THE SEASHORE
How often did the tidal wave flood the beach?
Asking me about you,
In its eyes shone the glittering
and that persistent elegance
that is peculiar to you.
Immediately, I realized
that you and her were siblings.
Tides
come and go regularly
and keep recurring
but you never will.
***

***

***
ELEGIE AAN DE OEVER VAN DE ZEE
Hoe vaak heeft de vloedgolf het strand niet overgoten
en heeft ze mij naar jou gevraagd.
In haar ogen straalde de glans
en die natuurlijke elegantie
die jou zo eigen is.
Ik was er meteen van overtuigd,
dat jullie broers en zussen waren.
Getijden
komen regelmatig voor,
en ze blijven terugkomen.
Maar jij komt nooit meer terug.
***
ELEGIE AM MEERESUFER
Wie oft begoss die Flutwelle den Strand
und fragte mich nach dir.
In ihren Augen leuchtete der Glanz
und diese unverstellte Eleganz
die dir so eigen ist.
Mir war sofort gewiss,
dass ihr Geschwister wart.
Gezeiten
treten regelmäßig ein,
und kommen immer wieder.
Doch du kehrst nie zurück.
***

***
ELEGIA DELLA COSTA
Quanto spesso la marea invade la spiaggia?
Chiedimi di te.
In quegl’occhi brillavano scintille
e quella persistente eleganza
per te così insolita.
All’improvviso ho compreso,
che siete fratelli.
Le maree
accadono con regolarità,
e ogni volta ritornano.
Ma tu mai fai ritorno.
(Corin Bianu)
Recueil: ITHACA 600
Traduction: Germain Droogenbroodt Elisabeth Gerlache
Editions: POINT
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Posted in poésie | Tagué: (Corin Bianu), appartenir, arriver, éclat, élégance, élégie, bord, briller, demander, flot, frère, inonder, jamais, marée, mer, naturel, persuader, plage, régulier, revenir, sans cesse, soeur, souvent, toi, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 novembre 2019

Écoute !
Entre dans la maison,
assieds-toi,
ferme les yeux,
écoute !
Je te dirai
l’éloquence du poisson rouge,
la grâce du crapaud,
la bonté du moustique,
la souplesse de l’escargot,
la politesse du serpent,
l’élégance de l’araignée.
Écoute !
Je te donnerai
la clef de ces splendeurs secrètes
longtemps cachées sous une pierre
que nous aurons enfin levée.
(Jean Joubert)
Illustration: Remedios Varo Uranga
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Joubert), araignée, écouter, élégance, éloquence, bonté, clef, crapaud, dire, donner, entrer, escargot, grâce, maison, moustique, poisson, s'asseoir, secrète, splendeur | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 22 septembre 2019

Illustration
J’avais
mal à vivre
ô
que j’eus peine
à trouver mon chemin
parmi
ronces et broussailles
tous ces fruits rouges que je
cueillais
avec élégance
avant
de leur confier
écrasé dans ma paume
mon
désespoir d’enfant.
(Franck Venaille)
Recueil: Ça
Traduction:
Editions: Mercure de France
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Posted in poésie | Tagué: (Franck Venaille), écraser, élégance, broussaille, chemin, confier, cueillir, désespoir, enfant, fruit, mal, paume, peine, ronce, rouge, trouver, vivre | 2 Comments »