Que les pommes tombent
Et vous serez à cette élévation
(Georges Schehadé)
Posted by arbrealettres sur 3 janvier 2022
Que les pommes tombent
Et vous serez à cette élévation
(Georges Schehadé)
Posted in poésie | Tagué: (Georges Schehadé), élévation, pomme, tomber | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 14 octobre 2020
RITUEL D’AMPLIFICATION DU MONDE
Je commencerai par être
un verbe
sans limites
un langage
où rien ne serait dit
mais tout pressenti
dans le monde visible
et nulle part ailleurs
un grain de sable
qui dialogue avec les dieux
une élévation
dans l’affection et le bruit neufs
un miracle inouï
sous le soleil de la conscience
je commencerai par être
en devenant ce que je suis
Je commencerai par être
un dispositif
d’émerveillement
un voyage
au bout du possible
vers
ce qui m’apprend
à mourir
la raison
la plus silencieuse
en moi-même
le loup
chaviré
d’une langue universelle
je commencerai par être
là voix d’une résonance
Je commencerai par être
un souffle
d’année-lumière
contre le vertige
de la tentation
du malheur
une anthologie
des bouleversements
un retour
de nuit blanche
qui coule
dans les veines
une tendresse
démesurée
je commencerai par être
au milieu de la poussière
Je commencerai par être
un sourire
blessé
une fêlure
centrale
un tressaillement
une souveraineté
fluide
tendue
la part donnée
offerte
au vide
une salve
dans l’imprévisible
je commencerai par être
avec la peau des dents
Je commencerai par être
le refus
de rêver pareil
le refus
du bureaucrate intérieur
une exaltation sereine
un visage
qui se transforme
en tigre
à chaque émotion
un visage sans visage
qui accueille
tous les visages
un tremblement de ciel
je commencerai par être
jusqu’au paroxysme
Je commencerai par être
mille kilomètres
de battements
de coeur
à la seconde
ici-haut
contre tous les robots
couleur chair
un saut
dans la vie
un saut
dans le vide
un saut
de lumière noire
je commencerai par être
une pulpe d’aimantation
Je commencerai par être
un soir
d’anéantissement
la plus haute
obstination
une science
de l’excès
l’empreinte
digitale
de la mort dans la vie
le toujours
maintenant
la parfaite
insoumission
je commencerai par être
à bout portant
Je commencerai par être
celui qui
chaque jour
découvre l’infinie
première fois
la parure du chaos
l’abandon
des masques
l’éclosion accélérée
d’une fleur de sens
celui qui
ne veut plus
traduire la vie
en cendres mortes
je commencerai par être
incomparable
Je commencerai par être
au diapason
d’un vent bleu
une danse exacerbée
des atomes
une mise au jour
de l’ossature du temps
le feu insoupçonné
de ma propre consumation
une vigilance détendue
une porte battante
qui va et qui vient
quand j’inspire
quand j’expire
je commencerai par être
jusqu’au bout du monde
Je commencerai par être
un maquisard de l’esprit
un étoilement
de précipices
pour saluer sans fin
les grands isolés
une secousse
de moelle
à mourir de fou rire
un accomplisseur
secret
préférant le coup de sang
au coup de dés
un infini départ
je commencerai par être
repassionné
(Zéno Bianu)
Posted in poésie | Tagué: (Zéno Bianu), aimantation, amplification, année lumière, anthologie, atome, élévation, émerveillement, étoilement, être, battement, bouleversement, chaviré, commencer, conscience, couler, démesure, départ, dialogue, diapason, Dieu, empreinte, exacerbée, exaltation, excès, expirer, imprévisible, incomparable, infini, inouï, inspirer, langage, limite, lumière, malheur, miracle, moelle, monde, offerte, paroxysme, peau, poussière, précipice, pressentir, pulpe, résonance, rêver, refus, rituel, robot, sable, sang, science, secousse, soleil, tendresse, traduire, tremblement, tressaillement, vide, vie, visage, visible, voyage | 14 Comments »
Posted by arbrealettres sur 30 janvier 2019
Malgré le mal hideux, l’élévation des cimes.
Les rires des torrents, les sapins crêtés d’or.
Le chevreuil de profil flairant l’air de l’aurore.
La neige qui baise l’azur du ciel azyme.
La rose toute émue de l’odeur de la nuit.
L’arbre dont le feuillage est né de la lumière.
Les épousailles de la lune avec la mer.
Le temps perdu d’où sort la verdeur d’aujourd’hui.
Les enfants innocents dans les bras d’Élohim.
Le meurtri que materne un bon samaritain.
L’agonisant guidé vers le premier Jardin
Malgré le mal hideux, la Tendresse unanime.
(Jean Mambrino)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jean Mambrino), agonisant, aujourd'hui, aurore, azur, élévation, épousailles, chevreuil, enfants, hideux, lumière, lune, mal, materner, mer, odeur, rire, rose, samaritain, sapin, tendresse, unanime, verdeur | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2018
Elévation
Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,
Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l’onde,
Tu sillonnes gaiement l’immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.
Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides;
Va te purifier dans l’air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.
Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse
S’élancer vers les champs lumineux et sereins;
Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
– Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes!
(Charles Baudelaire)
Posted in poésie | Tagué: (Charles Baudelaire), agilité, alouette, élévation, étang, éther, bois, chagrin, clair, confins, effort, ennui, espace, esprit, existence, feu, fleur, heureux, immensité, langage, limpide, liqueur, mer, miasmes, montagne, muette, nuage, s'envoler, se pâmer, se purifier, serein, sillonner, soleil, vallée, vie, volupté | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 18 juin 2018
Illustration: ArbreaPhotos
Ce chêne centenaire
a pris racine
en ma rêverie
sans fin
je me glisse
dans ses racines
me hisse
dans son tronc
ses branches
notre continuelle
croissance
notre lente
élévation
(Charles Juliet)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Charles Juliet), élévation, branche, centenaire, chêne, continuel, croissance, fin, glisser, lent, racine, rêverie, tronc | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 novembre 2017
J’aime sous les voûtes les silences argentés
Des Te Deum, le mouvement des requiem,
A Saint-Isaac (chacun lui doit reconnaissance)
Le rite émouvant de l’office des morts.
Et la démarche mesurée du prêtre,
La lente élévation du Saint Suaire,
Et dans la nasse ancienne l’obscurité de Génésareth —
L’obscurité du Grand Carême.
La fumée biblique sur les autels fervents,
L’exclamation mélancolique du prêtre,
L’humble en gloire — chasubles effarouchées
Et neige pure sur les épaules.
Cathédrales éternelles de Sophie et de Pierre,
Granges du bien universel,
Réservoirs d’air et de lumière,
Silos du Nouveau Testament.
Non ce n’est pas vers vous qu’au temps des lourds désastres
Est attiré l’esprit. Ici, sur les larges degrés sinistres
Du malheur rampe la trace du loup.
Jusqu’à la fin des temps nous lui serons fidèles.
Vu que l’esclave est libre ayant vaincu sa peur
Et que nous fut à profusion gardé
Dans les greniers ombreux et les coffres profonds
Le grain de la foi profonde et parfaite.
(Ossip Mandelstam)
Posted in poésie | Tagué: (Ossip Mandelstam), aimer, argenté, attiré, élévation, éternelle, bien, cathédrale, coffre, désastre, esclave, esprit, foi, grain, grange, grenier, libre, parfaite, peur, prêtre, réservoir, requiem, silence, te deum, voûte | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2017
OPALE
Embruns d’anges. Chatoiements d’ailes.
Cortèges irisés en l’arche des silices.
Et cette Élévation harassée de lumière.
Qui dit l’exsangue histoire où tarit ton sang clair.
(Jacques Lacarrière)
Posted in poésie | Tagué: (Jacques Lacarrière), aile, ange, arche, élévation, chatoiement, cortège, embruns, exsangue, harassé, irisé, lumière, opale, sang, silice, tarir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 septembre 2017
N’entre pas sans violence dans cette bonne nuit,
Le vieil âge devrait brûler et s’emporter à la chute du jour ;
Rager, s’enrager contre la mort de la lumière.
Bien que les hommes sages à leur fin sachent que l’obscur est mérité,
Parce que leurs paroles n’ont fourché nul éclair ils
N’entrent pas sans violence dans cette bonne nuit.
Les hommes bons, passée la dernière vague, criant combien clairs
Leurs actes frêles auraient pu danser en un verre baie
Ragent, s’enragent contre la mort de la lumière.
Les hommes violents qui prient et chantèrent le soleil en plein vol,
Et apprenant, trop tard, qu’ils l’ont affligé dans sa course,
N’entrent pas sans violence dans cette bonne nuit.
Les hommes graves, près de mourir, qui voient de vue aveuglante
Que leurs yeux aveugles pourraient briller comme météores et s’égayer,
Ragent, s’enragent contre la mort de la lumière.
Et toi, mon père, ici sur la triste élévation
Maudis, bénis-moi à présent avec tes larmes violentes, je t’en prie.
N’entre pas sans violence dans cette bonne nuit.
Rage, enrage contre la mort de la lumière.
***
DO NOT GO GENTLE INTO THAT GOOD NIGHT
Do not go gentle into that good night,
Old age should burn and rage at close of day;
Rage, rage against the dying of the light.
Though wise men at their end know dark is right,
Because their words had forked no lightning they
Do not go gentle into that good night.
Good men, the last wave by, crying how bright
Their frail deeds might have danced in a green bay,
Rage, rage against the dying of the light.
Wild men who caught and sang the sun in flight,
And learn, too late, they grieved it on its way,
Do not go gentle into that good night.
Grave men, near death, who see with blinding sight
Blind eyes could blaze like meteors and be gay,
Rage, rage against the dying of the light.
And you, my father, there on the sad height,
Curse, bless me now with your fierce tears, I pray.
Do not go gentle into that good night.
Rage, rage against the dying of the light.
(Dylan Thomas)
voir ici aussi: http://ambitrad.hypotheses.org/10
Posted in poésie | Tagué: (Dylan Thomas), affligé, apprendre, âge, éclair, élévation, bon, brûler, chanter, chute, clair, course, entrer, frêle, homme, larme, lumière, mérite, mort, nuit, obscur, parole, père, prier, rager, sage, soleil, vague, violence, violent, vol | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 20 septembre 2017
Illustration
La révolution comme l’acte religieux a besoin d’amour.
La poésie est un véhicule intérieur de l’amour.
Nous devons donc, poètes, produire cette « sueur de sang »
qu’est l’élévation à des substances si profondes, ou si élevées,
qui dérivent de la pauvre, de la belle puissance érotique humaine.
(Pierre Jean Jouve)
Recueil: Apologie du poète
Editions: Fata Morgana
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Pierre-Jean Jouve), acte, amour, élève, élévation, érotique, belle, besoin, dériver, humain, intérieur, pauvre, poète, poésie, produire, profond, puissance, révolution, religieux, sang, substance, sueur, véhicule | Leave a Comment »