Posts Tagged ‘éloge’
Posted by arbrealettres sur 28 novembre 2022

La vie passe au-dehors
et sa vitesse est celle de la lumière.
Les deux mains sur un globe de papier transparent,
contemplant les flocons d’encre noire
qui tombent à l’intérieur,
il épouse la vitesse plus considérable encore de la lenteur.
Il regarde impassible les blocs de temps pur,
venus d’un ciel sans profondeur :
Eloge de l’immobile.
Supplique du muet.
Les noms possibles du lecteur :
Méditant par grand froid.
Mâche-le-vent.
Creuse-l’azur.
Songe-blanc.
Passeur.
Hirondelle du ras de la page.
(Christian Bobin)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
Illustration
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Christian Bobin), au-dehors, azur, éloge, épouser, blanc, ciel, creuser, encre, froid, globe, hirondelle, immobile, intérieur, lenteur, lumière, main, mâcher, méditant, muet, page, papier, passer, passeur, profondeur, pur, regarder, songe, supplique, temps, tomber, vent, vie, vitesse | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 septembre 2022

Les idées noires viennent
par les oreilles
et s’en vont par les pieds.
(Henri-Frédéric Blanc)
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Posted by arbrealettres sur 4 septembre 2022

Quand l’Histoire a commencé,
le cerveau humain était déjà pleinement formé,
ce qui veut dire que notre cerveau est
préhistorique.
Au temps des cavernes l’altruisme
était une nécessité,
les concepts ne mitaient pas les coeurs
et la foi agissait l’invisible.
C’est grâce à ce qui reste en nous
de préhistorique
que nous n’avons pas complètement sombré
dans la barbarie.
(Henri-Frédéric Blanc)
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Posted in méditations | Tagué: (Henri-Frédéric Blanc), altruisme, éloge, barbarie, caverne, cerveau, coeur, foi, histoire, invisible, nécessité, préhistorique | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 janvier 2022

ÉLOGE DU LOINTAIN
Dans la source de tes yeux
vivent les nasses des pêcheurs de la mer délirante.
Dans la source de tes yeux la mer tient sa parole.
J’y jette,
coeur qui a séjourné chez des humains,
les vêtements que je portais et l’éclat d’un serment :
Plus noir au fond du noir, je suis plus nu.
Je ne suis, qu’une fois renégat, fidèle.
Je suis toi, quand je suis moi.
Dans la source de tes yeux
je dérive et rêve de pillage.
Une nasse a capturé dans ses mailles une nasse :
nous nous séparons enlacés.
Dans la source de tes yeux
un pendu étrangle la corde.
(Paul Celan)
Recueil: Choix de poèmes
Traduction: Jean-Pierre Lefebvre
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Paul Celan), éclat, éloge, étrangler, capturer, coeur, corde, délirer, dériver, enlacer, fidèle, fond, humain, jeter, lointain, maille, mer, nasse, noir, nu, parole, pêcheur, pendu, pillage, porter, renégat, séjourner, se séparer, serment, source, tenir, vêtement, vivre, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 juin 2021
Fraise des bois
sous la feuille
fera mieux l’éloge du rouge
(Henry Bauchau)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 1 juin 2021

ÉLOGE DU BLEU
Les grandes ailes
Qui traversent la mer
Portent ton oiseau noir
Jusqu’à l’obscur
Etincelant
(Henry Bauchau)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 24 mai 2021

Pour dix mille imbéciles…
pour dix mille imbéciles un Spinoza
pour mille assassins un Véronèse
et chaque matin la rosée
et chaque soir le chant du merle
vivre dans le chaos des contradictions
survivre en se blindant, faisant semblant
à défaut d’une métaphore pour les génocides
on fait l’éloge de la pivoine
et plastronne que la vie est belle
(Lambert Schlechter)
Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/
Recueil: Milliards de manières de mourir
Traduction:
Editions: 99 neuvains
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Posted in poésie | Tagué: (Lambert Schlechter), (Spinoza), assassin, éloge, beau, chant, chaos, contradiction, faire semblant, génocide, imbécile, matin, métaphore, merle, mille, pivoine, plastronner, rosée, se blinder, soir, survivre, Véronèse, vie, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 décembre 2020

Le phénix
Le phénix, venant d’Arabie,
Dans nos bois parut un beau jour :
Grand bruit chez les oiseaux ; leur troupe réunie
Vole pour lui faire sa cour.
Chacun l’observe, l’examine ;
Son plumage, sa voix, son chant mélodieux,
Tout est beauté, grâce divine,
Tout charme l’oreille et les yeux.
Pour la première fois on vit céder l’envie
Au besoin de louer et d’aimer son vainqueur.
Le rossignol disait : jamais tant de douceur
N’enchanta mon âme ravie.
Jamais, disait le paon, de plus belles couleurs
N’ont eu cet éclat que j’admire ;
Il éblouit mes yeux et toujours les attire.
Les autres répétaient ces éloges flatteurs,
Vantaient le privilège unique
De ce roi des oiseaux, de cet enfant du ciel,
Qui, vieux, sur un bûcher de cèdre aromatique,
Se consume lui-même, et renaît immortel.
Pendant tous ces discours la seule tourterelle
Sans rien dire fit un soupir.
Son époux, la poussant de l’aile,
Lui demande d’où peut venir
Sa rêverie et sa tristesse :
De cet heureux oiseau désires-tu le sort ?
– Moi ! Mon ami, je le plains fort ;
Il est le seul de son espèce.
(Jean-Pierre Claris de Florian)
Recueil: Fables
Traduction:
Editions:
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Pierre Claris de Florian), admirer, aile, aimer, Arabie, aromatique, attirer, âme, éblouir, éclat, éloge, époux, bûcher, beauté, besoin, bois, bruit, cèdre, céder, chant, charmer, ciel, couleur, désirer, discours, divin, douceur, enchanter, enfant, envie, espèce, examiner, flatteur, grâce, immortel, louer, mélodieux, observer, oiseau, oreille, paon, paraître, phénix, plaindre, plumage, privilège, ravi, répéter, réunir, rêverie, renaître, roi, rossignol, se consumer, seul, sort, soupir, tourterelle, tristesse, troupe, unique, vainqueur, vanter, venir, vieux, voix, voler, yeux | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2020

ÉLOGE DU SOUFFLEUR
(pour John Coltrane)
à Mimi Lorenzini
Je pars d’un point
et je vais le plus loin possible
au plus loin des possibles
je prends une note
et je la transforme
en colonne sans fin
sans relâche et sans fin
je ménage des ouvertures
dans la peau du monde
des irruptions de jardins clos
des baies vitrées
dans la chair même du son
je joue les notes comme je les vois
je n’invente rien
je fais apparaître
les désordres fluides du vivant
les marbres tremblés du temps
jusqu’à resplendir
jusqu’à m’accorder
au mouvement perpétuel de la lumière
oui
j’attends que la lumière
se pose sur mes notes
comme un amant
comme un aimant
comme l’aimant des apparitions
là où tout palpite
au fond de l’infiniment sensible
où l’identité n’est
plus qu’un vacillement
pourquoi moi pourquoi toi
toutes les aubes viennent à ma bouche
toutes les aubes
respectent l’arc-en-ciel
je suis un argonaute du souffle
Je pars d’un point
et je vais toujours plus loin
j’avance le long de ma ligne de coeur
un peu Orphée un peu Faust
je passe à travers tous les cercles
naissances morts renaissances
s’en vont s’en reviennent
à chaque seconde de chaque solo
je traverse mille frontières
pour une liberté enfin déliée
pour un surcroît de bienveillance
j’absorbe tout
au velours de la vraie vie
au velours de la vraie nuit
j’accepte le chaos
dès lors qu’il apaise
dès lors qu’il irise
dès lors qu’il flamboie
je n’aime pas la redite
mais l’obsession
je métamorphose
je tourbillon
je vortex
je voudrais me réveiller
dans chacun de vos rêves
je voudrais vous faire entendre
les grands territoires de la solitude
chacune de mes notes met un mot
sur votre mélancolie
un mot un seul
un mot d’orage éblouissant
un mot minéral
un mot volcanique
en plein coeur du monde et
out of this world
écoutez-moi
j’ouvre un espace
j’ouvre l’espace même
mes trilles ont le pouvoir
d’effacer tous les maux
je suis un ange viril
Je pars d’un point
mais quel est ce je
qui part d’un point
mon je n’est pas un je
c’est un vrai jeu un grand jeu
un je qui joue qui noue et dénoue
un je-nous un je-monde
un je immensément collectif
inconditionnel
un je qui n’est que musique
je suis une pensée qui chante
inexorable
une pensée sonore
qui ne cesse de s’élever
une pensée qui sature votre coeur
d’une douceur rugueuse
une pensée qui bruit à chaque instant
n’attendez pas de mourir
pour écouter vraiment vos étoiles internes
n’attendez pas de mourir
pour donner naissance
au meilleur de vous-même
mille roses ouvertes dans le vide
a love supreme
un amour à jamais suprême
pour parler de la constellation des âmes
reconnaissance
accomplissement
voilà tout le baume de ma véhémence
je suis un descendant de ces hauteurs
où pense la lumière
tout n’était que son
et j’étais au milieu du son
jamais je n’ai joué
sans tout donner
jamais je n’ai joué sans vous aimer
je suis le sourire du déluge
(Zéno Bianu)
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Posted in poésie | Tagué: (Zéno Bianu), accomplissement, aimer, amant, ange, apparaître, attendre, éblouissant, éloge, étoile, baie, chair, chanter, constellation, déluge, désordre, donner, espace, flamboyer, frontière, inconditionnel, inexorable, inventer, irruption, jardin, jouer, loin, lumière, marbre, métamorphose, minéral, mort, mourir, naissance, obsession, orage, ouverture, ouvrir, partir, perpétuel, rêve, Renaissance, resplendir, rose, solitude, solo, souffleur, sourire, territoire, transformer, vide, vivant, volcanique | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 juillet 2020

A l’heure de la fête réciproque
le corps de l’homme s’en remet aux mains,
au nez, aux yeux, aux lèvres, au sexe,
pour brûler la joie de vivre
dans le temps et l’espace de la femme:
le sang viril, en orbite vers son salut,
touche, sent, regarde, savoure, pénètre,
déchalbore le feu sacré de la femme:
au lieu de transit du destin et du cri,
fortement le sang chaud s’appuie
sur le ciel pour être à la hauteur
de l’émerveillement féminin.
(René Depestre)
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Posted in poésie | Tagué: (René Depestre), éloge, émerveillement, ciel, cri, fête, femme, feu, lèvres, sacré, sexe, yeux | 2 Comments »