Posts Tagged ‘éloquent’
Posted by arbrealettres sur 4 avril 2022

Illustration: ArbreaPhotos
Sensations
Des cils roides et longs, antennes hérissées,
Font sentinelle autour de son nez frémissant ;
Et le plus léger bruit qui le frôle en passant
Élargit sur son front ses oreilles dressées.
Quand la nuit a brouillé les formes effacées,
Il voit ; le monde noir à son regard perçant
Ouvre ses profondeurs ; il distingue, il pressent ;
Ses sens plus acérés aiguisent ses pensées.
Des craquements de feu courent sur son poil roux ;
Tout le long de sa moelle un tressaillement doux
Conduit l’émotion en son âme inquiète.
Les poils de son museau vibrent à l’unisson,
Et sa queue éloquente a le divin frisson,
Comme une lyre l’or aux mains d’un grand poète.
(Hippolyte Taine)
Recueil: le chat en cent poèmes
Traduction:
Editions: Omnibus
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Posted in poésie | Tagué: (Hippolyte Taine), acéré, aiguiser, antenne, âme, éloquent, émotion, brouiller, bruit, cil, courir, craquement, distinguer, divin, doux, effacer, feu, forme, frémir, frôler, frisson, hérisé, inquiet, léger, long, lyre, main, moelle, monde, museau, nez, noir, nuit, or, ouvrir, passer, pens, perçant, poète, poil, pressentir, profondeur, queue, regard, roide, roux, sens, sensation, sentinelle, tressaillir, unisson, vibrer, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 novembre 2020

RYTHMES
Tout débuta
Dans l’arythmie
Le chaos
Des vents erratiques
S’emparaient de l’univers
L’intempérie régna
L’indéchiffrable détonation
Fut notre prologue
Tout fut
Débâcle et dispersion
Turbulences et gaspillage
Avant que le rythme
Ne prenne possession
De l’espace
Suivirent de vastes accords
D’indéfectibles liaisons
Des notes s’arrimèrent
Au tissu du rien
Des courroies invisibles
Liaient astres et planètes
Du fond des eaux
Surgissaient
Les remous de la vie
Dans la pavane
Des univers
Se prenant pour le noyau
La Vie
Se rythma
Se nuança
De leitmotiv
En parade
De reprise
En plain-chant
La Vie devint ritournelle
Fugue Impromptu
Refrain
Se fit dissonance
Mélodie Brisure
Se fit battement
Cadence Mesure
Et se mira
Dans le destin
Impie et sacrilège
L’oiseau s’affranchissait
Des liens de la terre
Libre d’allégeance
Il s’éleva
Au-dessus des créatures
Assujetties aux sols
Et à leurs tyrannies
S’unissant
Aux jeux fondateurs
Des nuages et du vent
L’oiseau s’allia à l’espace
S’accoupla à l’étendue
S’emboîta dans la distance
Se relia à l’immensité
Se noua à l’infini
Tandis que lié au temps
Et aux choses
Enfanté sur un sol
Aux racines multiples
L’homme naquit tributaire
D’un passé indélébile
Le lieu prit possession
De sa chair
De son souffle
Les stigmates de l’histoire
Tatouèrent sa mémoire
Et sa peau
Venu on ne sait d’où
Traversant les millénaires
L’homme se trouva captif
Des vestiges d’un monde
Aux masques étranges
Et menaçants
Il s’en arrachait parfois
Grâce aux sons et aux mots
Aux gestes et à l’image
À leurs pistes éloquentes
À leur sens continu
Pour mieux tenir debout
L’homme inventa la fable
Se vêtit de légendes
Peupla le ciel d’idoles
Multiplia ses panthéons
Cumula ses utopies
Se voulant éternel
Il fixa son oreille
Sur la coquille du monde
À l’écoute
D’une voix souterraine
Qui l’escorte le guide
Et l’agrandit
Alors
De nuits en nuits
Et d’aubes en aubes
Tantôt le jour s’éclaire
Tantôt le jour moisit
Faiseur d’images
Le souffle veille
De pesanteur
Le corps fléchit
Toute vie
Amorça
Le mystère
Tout mystère
Se voila
De ténèbres
Toute ténèbre
Se chargea
D’espérance
Toute espérance
Fut soumise
À la Vie
L’esprit cheminait
Sans se tarir
Le corps s’incarnait
Pour mûrir
L’esprit se libérait
Sans périr
Le corps se décharnait
Pour mourir
Parfois l’existence ravivait
L’aiguillon du désir
Ou bien l’enfouissait
Au creux des eaux stagnantes
Parfois elle rameutait
L’essor
D’autres fois elle piétinait
L’élan
Souvent l’existence patrouillait
Sur les chemins du vide
Ou bien se rachetait
Par l’embrasement du coeur
Face au rude
Mais salutaire
Affrontement
De la mort unanime
L’homme sacra
Son séjour éphémère
Pour y planter
Le blé d’avenir.
(Andrée Chedid)
Recueil: Rythmes
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), accord, affrontement, agrandir, aiguillon, allégeance, amorcer, arracher, arythmie, assujetti, astre, au-dessus, aube, avenir, écoute, élan, éloquent, éphémère, étendue, éternel, étrange, battement, blé, brisure, cadence, captif, chair, chaos, chemin, cheminer, chose, ciel, coeur, continu, coquille, corps, courroie, créature, creux, cumuler, débâcle, débuter, désir, détonation, debout, destin, dispersion, dissonance, distance, eau, embrasement, enfanter, enfouir, erratique, escorter, espace, espérance, esprit, essor, existence, fable, face, faiseur, fixer, fléchir, fond, fondateur, fugue, gagner, gaspillage, geste, guider, histoire, homme, idole, image, immensité, impie, impromptu, indéchiffrable, indéfectible, indélébile, infini, intempérie, inventer, invisible, jeu, jour, légende, leitmotiv, liaison, libre, lien, lier, lieu, masque, mélodie, mémoire, mûrir, menacer, mesure, millénaire, moisir, monde, mort, mot, mourir, multiplier, mystère, naître, note, noyau, nuage, nuit, oiseau, oreille, panthéon, parade, passé, patrouiller, pavane, peau, pesanteur, peupler, piétiner, piste, plain-chant, planète, planter, possession, prendre, prologue, rameuter, raviver, refrain, remous, reprise, rien, ritournelle, rude, rythme, s'accoupler, s'affranchir, s'allier, s'arrimer, s'éclairer, s'emboîter, s'emparer, s'incarner, s'unir, sacrer, sacrilège, salutaire, séjour, se charger, se décharner, se libérer, se mirer, se nouer, se nuancer, se prendre, se racheter, se relier, se tarir, se vêtir, se voiler, sens, sol, son, souffle, soumettre, souterrain, stagner, stigmate, suivre, surgir, tatouer, ténèbres, temps, tenir, terre, tissu, traverser, tributaire, turbulence, tyrannie, unanime, univers, utopie, vaste, veiller, venir, vent, vestiges, vide, vie, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 septembre 2020

Illustration
HAMPI (INDE)
Nulle part
le silence des pierres
n’est plus éloquent
la désolation
plus somptueuse
Sous un soleil pesant
l’éternité rôde
Le temps assis sur un roc
se repose d’être le temps
(Anise Koltz)
Recueil: Somnambule du jour
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Anise Koltz), assis, éloquent, éternité, désolation, nulle part, peser, pierre, rôder, roc, se reposer, silence, soleil, somptueux, temps | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 avril 2018

Illustration
Doux est le regard de la jeune fille qui te fait signe,
Doux le regard du buveur au moment où il va boire,
Et le salut du seigneur qui pourrait commander,
Et le rayon du soleil d’automne qui nous réchauffe.
Mais plus doux que tout cela garde
Toujours présent à tes yeux, comment, vers un modeste don,
S’allonge si gentiment une main indigente,
Recevant avec une gracieuse reconnaissance ce que tu lui tends.
Quel regard ! Quel salut ! Quel désir éloquent !
Regarde-le bien, et tu donneras toujours.
(Johann Wolfgang Von Goethe)
Recueil: Goethe Le Divan
Traduction: Henri Lichtenberger
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Johann Wolfgang Von Goethe), automne, éloquent, boire, buveur, commander, désir, don, donner, doux, garder, gentiment, gracieux, indigent, jeune fille, modeste, présent, rayon, réchauffer, recevoir, reconnaissance, regard, regarder, s'allonger, salut, seigneur, signe, soleil, tendre, toujours, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 décembre 2017

Illustration: Odilon Redon
En rêvant la mort
Comme la blanche rose
Dont le nimbe dans le noir se dérobe au regard;
Comme le blanc désir
Devant l’amour déchu se lève invisible;
Comme la blanche flamme
Qui en souffle toujours change les mensonges du corps,
Dans la nuit silencieuse ou le jour solitaire
Tu passes, ombre éternelle,
Un doigt sur les lèvres.
Tu es ce blanc nuage qui déjà, s’ourlant d’or,
D’un dieu est devenu l’aile transparente;
Ce blanc coteau, ces vallons
Que veillent les peupliers, verts lévriers mystiques;
Tu passes sur la blanche figure des hommes,
Oubliés toute leur vie entre rêve et folie;
Partout tu te glisses, ombre énigmatique,
Et posément évoques,
Telle une eau, cette fièvre de la vie.
Lorsque je vois la blanche jeunesse abattue,
Tachée et brisée entre les heures grises;
Lorsque je vois la blanche vérité trahie
Par des mains ambitieuses et des bouches éloquentes;
Lorsque je sens la blanche inspiration perdue
Par tant de siècles cruels passés dans la douleur,
Je ne crois plus qu’en toi, ombre vaste,
Par delà les sombres myrtes de ton portique,
Unique et claire réalité du monde.
(Luis Cernuda)
Recueil: Les nuages
Traduction: Anthony Bellanger
Editions: Fata Morgana
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Luis Cernuda), abattu, aile, amour, éloquent, éternel, évoquer, blanc, brise, clair, corps, croire, cruel, déchu, désir, Dieu, doigt, douleur, eau, fièvre, figure, flamme, homme, invisible, jeunesse, lèvres, lévrier, main, mensonge, monde, mort, mystique, nimbé, noir, nuage, nuit, ombre, peuplier, portique, réalité, rêver, regard, rose, se dérober, se lever, silencieux, solitaire, sombre, souffler, trahi, unique, vaste, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2017

LA CHAIR CHAUDE DES MOTS
Prends ces mots dans tes mains et sens leurs pieds agiles
Et sens leur coeur qui bat comme celui d’un chien
Caresse donc leur poil pour qu’ils restent tranquilles
Mets-les sur tes genoux pour qu’ils ne disent rien
Une niche de sons devenus inutiles
Abrite des rongeurs l’ordre académicien
Rustiques on les dit mais les mots sont fragiles
Et leur mort bien souvent de trop s’essouffler vient
Alors on les dispose en de grands cimetières
Que les esprits fripons nomment des dictionnaires
Et les penseurs chagrins des alphadécédets
Mais à quoi bon pleurer sur des faits si primaires
Si simples éloquents connus élémentaires
Prends ces mots dans tes mains et vois comme ils sont faits
(Raymond Queneau)
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Posted in poésie | Tagué: (Raymond Queneau), abriter, académicien, agile, élémentaire, éloquent, battre, caresser, chagrin, chair, chaud, chien, cimetière, coeur, dictionnaire, disposer, esprit, fragile, fripon, genoux, inutile, main, mort, mot, niche, ordre, penseur, pied, pleurer, poil, rongeur, rustique, s'essouffler, sentir, simple, son, tranquille, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2017

Illustration: Vincent van Gogh
L’odeur de délices
L’odeur de délices
S’évapore et glisse
Des bois qui pourrissent,
Odeur ténébreuse
Des glèbes tourbeuses
Que l’averse creuse,
Parfum lourd d’extase
Qui lent s’extravase
Des prés pleins de vase.
Secret qu’on épelle,
Rousse odeur d’aisselle,
Planez comme une aile.
Folle odeur d’étreinte
Qu’octobre suinte,
Je bois ton absinthe
Emdolorissante;
Dans ma chair fermente,
Odeur éloquente.
Désir, Désir, est-ce,
Subtile rudesse,
Ton geste qui blesse?
Divines blandices,
Odeur de délices
Des bois qui pourrissent,
Jusqu’à la torture
J’aime ta brûlure,
Volupté obscure.
(Marie Dauguet)
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Posted in poésie | Tagué: (Marie Dauguet), absinthe, aile, averse, éloquent, étreinte, blesser, bois, brûlure, chair, creuse, délice, divin, extase, fermenter, fou, geste, glisser, lourd, obscur, odeur, parfum, planer, pourrir, pré, roux, rudesse, s'évaporer, secret, subtile, suinter, ténébreux, torture, vase, volupté | 5 Comments »
Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2017

Illustration: Caroline Duvivier
La Lune consolatrice
Et voici que mon coeur s’épanouit et rit…
Moi qui longtemps souffris, me voici consolée
Par ce noir violet d’une nuit étoilée,
Moi qui ne savais point que la lune guérit !
Moi qui ne savais point que la lune console
De tout le chagrin lourd, de toute la rancoeur !
Sa consolation illumine le coeur
D’un rayon éloquent autant qu’une parole.
Et d’un rayon furtif comme un furtif bienfait
Elle se glisse au fond torturé de mon âme,
Elle se glisse avec une douceur de femme.
Et c’est insinuant comme un obscur bienfait.
Comme un obscur bienfait s’insinue, elle glisse…
Tout le ciel émergeant de l’ombre est radieux.
Eternellement chère à mon coeur, à mes yeux,
Sois louée à jamais, Lune consolatrice !
(Renée Vivien)
Recueil: Dans un coin de violettes
Editions: E. SANSOT & Cie
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Posted in poésie | Tagué: (Renée Vivien), éloquent, éternellement, étoile, bienfait, chagrin, cher, coeur, consolateur, consolation, consolatrice, consolé, furtif, glisser, guérir, illuminer, loué, lune, noir, nuit, obscur, ombre, parole, radieux, rancoeur, rayon, rire, s'épanouir, s'insinuer, souffrir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 juillet 2017

Illustration: Irina Vitalievna Karkabi
LES CARESSES
Et pour les cœurs et pour les sens
Une caresse est toujours chère ;
C’est le plus heureux des présents
Que le ciel ait pu nous faire.
Les caresses doivent charmer
Tout être fait pour la tendresse :
Pourrions-nous ne pas les aimer ?
Nous naissons tous d’une caresse.
Au sein d’un plaisir enchanteur,
Même quand la bouche est muette,
Pour doubler le prix du bonheur
Le plaisir veut un interprète :
Ah ! lorsque l’on sait bien aimer,
Plus éloquente en son ivresse,
Bouche qui ne peut s’exprimer
Nous dit tout par une caresse.
Ah ! combien j’aime à caresser
Une taille fine et jolie !
Combien ma bouche aime à presser
Le cou, le sein de ma Délie !
Vers son cœur que j’aime à pencher!
Des sens veut on doubler l’ivresse?
Cest dans le cœur qu’il faut chercher
Tout le charme d’une caresse.
Une caresse a mille attraits ;
Mais la rose cache une épine :
Quelquefois des plus doux bienfaits
On pare ceux qu’on assassine.
Oui, d’une caresse à son tour
La douceur est souvent traîtresse :
Car le serpent, comme l’amour,
Naît de la plus douce caresse.
(Emmanuel Dupaty)
Recueil: Poètes du Baiser
Editions: Société des Éditions LOUIS-MICHAUD
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Posted in poésie | Tagué: (Emmanuel Dupaty), aimer, assassiner, attrait, éloquent, épine, bienfait, bonheur, bouche, cacher, caresse, charmé, charmer, cher, ciel, coeur, cou, doux, enchanteur, fin, heureux, ivresse, joli, muet, naître, pencher, plaisir, présent, presser, prix, rose, s'exprimer, savoir, sein, sens, serpent, taille, traître | Leave a Comment »