Posts Tagged ‘emballer’
Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2020

Illustration: Edouard Manet
NATURE MORTE AVEC DES CISAILLES
Cet homme qui quitte la ville
au matin pluvieux
son cœur emballé sous un imperméable
cache une gomme dans la main.
Tour à tour il efface
la vision du chameau de Marrakech
agenouillé au bord du lit
où une lune toute mouillée
allaitait son impatience,
les sanglots des jarres le long du couloir
et l’avertissement de la machine à coudre
exilée sous l’escalier en bois.
Il descend la rue pavée
une clé brûlante dans sa poche
et il jette un dernier regard
vers la maison
où, dans leur ignorance,
dorment encore
côte à côte
la rose et les cisailles.
Mais la pluie a déjà retaillé les rideaux
des saisons et inondé la serrure.
(Aksinia Mihaylova)
Recueil: Le baiser du temps
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 28 août 2018
Sonnet de printemps
Avril met aux buissons leurs robes de printemps
Et brode aux boutons d’or de fines collerettes,
La mouche d’eau sous l’oeil paisible des rainettes,
Patine en zig-zags fous aux moires des étangs.
Narguant d’un air frileux le souffle des autans
Le liseron s’enroule étoilé de clochettes
Aux volets peints en vert des blanches maisonnettes,
L’air caresse chargé de parfums excitants.
Tout aime, tout convie aux amoureuses fièvres,
Seul j’erre à travers tout le dégoût sur les lèvres.
Ah! l’Illusion morte, on devrait s’en aller.
Hélas! j’attends toujours toujours l’heure sereine,
Où pour la grande nuit dans un coffre de chêne,
Le Destin ce farceur voudra bien m’emballer.
(Jules Laforgue)
Illustration: Vladimir Kush
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Posted by arbrealettres sur 23 mai 2017

Chant funèbre
Arrête toutes les horloges, coupe le téléphone,
Jette un os juteux au chien pour qu’il cesse d’aboyer,
Fais taire les pianos et avec un tambour étouffé
Sors le cercueil, fais entrer les pleureuses.
Que les avions tournent en gémissant au-dessus de nos têtes
Griffonnant sur le ciel ce message : Il est Mort,
Noue du crêpe au cou blanc des pigeons,
Donne des gants de coton noir à l’agent de la circulation.
C’était mon Nord, mon Sud, mon Est et Ouest,
Mon travail, mon repos
Mon midi, mon minuit, ma parole, mon chant ;
Je pensais que l’amour durait pour toujours : j’avais tort.
On ne veut plus d’étoiles désormais ; éteins-les toutes ;
Emballe la lue et démonte le soleil,
Vide l’océan et balaie les bois ;
Car rien maintenant ne vaut plus la peine.
***
Funeral blues
Stop all the clocks, cut off the telephone,
Prevent the dog from barking with a juicy bone,
Silence the pianos and with muffled drum
Bring out the coffin, let the mourners come.
Let aeroplanes circle moaning overhead
Scribbling on the sky the message He Is Dead,
Put crepe bows round the white necks of the public doves,
Let the traffic policemen wear black cotton gloves.
He was my North, my South, my East and West,
My working week and my Sunday rest,
My noon, my midnight, my talk, my song;
I thought that love would last for ever: I was wrong.
The stars are not wanted now: put out every one;
Pack up the moon and dismantle the sun;
Pour away the ocean and sweep up the wood.
For nothing now can ever come to any good.
(Wystan Hugh Auden)
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Posted by arbrealettres sur 18 mars 2017

Funeral blues
Arrêtez les pendules, coupez le téléphone,
Donnez un os au chien pour l’empêcher d’aboyer,
Faites taire les pianos et dans un roulement assourdi,
Sortez le cercueil et que les pleureuses pleurent.
Que les avions qui tournent en gémissant
Dessinent sur le ciel ce message : Il Est Mort,
Nouez du crêpe au cou blanc des pigeons,
Gantez de coton noir les agents de police.
Il était mon Nord, mon Sud, mon Est et mon Ouest,
Ma semaine de travail, mon repos du dimanche,
Mon midi, mon minuit, ma parole, mon chant ;
Je pensais que l’amour durerait toujours : j’avais tort.
N’importe les étoiles à présent : éteignez-les toutes ;
Emballez la lune et démontez le soleil,
Videz l’océan et balayez la forêt,
Car rien de bon désormais ne peut plus advenir.
***
Funeral Blues
Stop all the clocks, cut off the telephone,
Prevent the dog from barking with a juicy bone,
Silence the pianos and with muffled drum
Bring out the coffin, let the mourners come.
Let aeroplanes circle moaning overhead
Scribbling on the sky the message ‘He is Dead’.
Put crepe bows round the white necks of the public doves,
Let the traffic policemen wear black cotton gloves.
He was my North, my South, my East and West,
My working week and my Sunday rest,
My noon, my midnight, my talk, my song;
I thought that love would last forever: I was wrong.
The stars are not wanted now; put out every one,
Pack up the moon and dismantle the sun,
Pour away the ocean and sweep up the wood;
For nothing now can ever come to any good.
(Wystan Hugh Auden)
Illustration: Ernest Biéler
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Posted by arbrealettres sur 4 août 2016

Tu possèdes tous les noms mais n’as qu’un seul visage
– un visage à emballer à atterrer le ciel. Tu dépeuples mon coeur. –
Rien ne surnage. Il n’y a plus rien derrière aujourd’hui
plus rien que le long bâillement de mon masque. Tout dort.
Tout baigne dans la nuit. Je suis dépouillé et je vois avec des yeux futurs.
Je regarde le peigne glisser dans tes cheveux.
Ta voix donne sur la mer. Je sors de moi et des miens.
Oh! laisse-moi voir le visage transfiguré de mon adolescence.
Oui tout s’éveille à présent.
Tout s’éclaire dans la nuit que la lumière assiège.
Ma présence s’est précipitée dans une autre présence
notre unité immense franchit le temps.
(Djamal Amrani)
Illustration: Ademaro Bardelli
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