Posts Tagged ‘émigrer’
Posted by arbrealettres sur 5 septembre 2022

Les cils et les ongles
ne reprennent jamais leur place
après l’amour
D’autres doigts s’accrochent aux choses
d’autres yeux habitent les yeux
Le corps émigre
migrer est le propre d’aimer
De l’un se détache
tous ceux qui veulent naître
(Charles Dobzynski)
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Posted by arbrealettres sur 4 septembre 2022

– Vous n’êtes rien sauf
paroles solubles
sur les réseaux hertziens
Saupoudrées, éparpillées
par les moulins des modulaires.
– C’est faux. J’émigre
par capillarité
des racines, des graminées.
Les arbres m’interpellent
par bruissements interposés,
leur coeur est un portable.
(Charles Dobzynski)
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Posted by arbrealettres sur 9 mai 2021

EN VAIN J’ÉMIGRE
J’émigre en vain
Dans chaque ville je bois le même café
et me résigne au visage fermé du serveur
Les rires de mes voisins de table
taraudent la musique du soir
Une femme passe pour la dernière fois
En vain j’émigre
et m’assure de mon éloignement
Dans chaque ciel je retrouve un croissant de lune
et le silence têtu des étoiles
Je parle en dormant
un mélange de langues
et de cris d’animaux
La chambre où je me réveille
est celle où je suis né
J’émigre en vain
Le secret des oiseaux m’échappe
comme celui de cet aimant
qui affole à chaque étape
ma valise
(Abdellatif Laâbi)
Recueil: L’arbre à poèmes Anthologie personnelle 1992-2021
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 1 mai 2021

La belle que voilà
La belle que voilà se mire dans ses ongles
Et ne parle qu’aux lys, ne sourit qu’aux pervenches.
Son corps est un jardin, son silence une steppe
Et sa voix le muguet, le lilas de la fête.
Sur son épaule nue un baiser se hasarde
Mais ce n’est que le vent de l’été qui l’effleure.
Le parfum de l’attente émigre en ses cheveux.
Il suffit qu’elle soit pour que naisse la danse.
La belle que voilà s’en va d’un monde à l’autre
Pour égayer le jour de ses métamorphoses.
Pour que chante son rire il suffit qu’on la nomme,
Elle qui sait les noms que se donnent les fleurs.
Belle, Pomone ou Flore, elle n’a pour armure
Que ses présents de fruits, ses offrandes de rires.
Elle a pour vêtements la nudité du monde,
Le printemps pour parure et l’hiver pour manteau.
La belle que voilà pour l’homme est invisible
S’il ne sait pas cueillir la clarté des étoiles
Et le sentiment pur d’être dans l’univers
Un instant de musique, un rayon de lumière.
Protégez-la, mes yeux, comme on garde une image
De se dissoudre au jour quand l’amour sera mort.
Et que dansent les fruits, et que chantent les roses !
La belle que voilà naquit de la parole.
(Robert Sabatier)
Illustration: Andrzej Malinowski
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Posted by arbrealettres sur 28 juillet 2018

Saison fidèle aux Coeurs…
Saison fidèle aux coeurs qu’importune la joie,
Te voilà, cher Automne, encore de retour.
La feuille quitte l’arbre, éclatante, et tournoie
Dans les forêts à jour.
Les aboiements des chiens de chasse au loin déchirent
L’air inerte où l’on sent l’odeur des champs mouillés.
Gonflés d’humidité, les prés mornes soupirent
En cédant sous les pieds.
Les oiseaux voyageurs, par bandes, dans les rues,
Emigrent vers le Sud et les soleils plus chauds.
Les laboureurs, penchés sur les lentes charrues,
Couronnent les coteaux.
Le soir, à l’horizon, parfois le ciel est rose ;
Des troupes de corbeaux traversent le couchant.
Dans le creux des sillons de la plaine repose,
Pensive, une eau d’argent.
(Charles Guérin)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 22 juin 2018
Jeux
Ah! la Lune, la Lune m’obsède…
Croyez-vous qu’il y ait un remède?
Morte? Se peut-il pas qu’elle dorme
Grise de cosmiques chloroformes?
Rosace en tombale efflorescence
De la Basilique du Silence,
Tu persistes dans ton attitude,
Quand je suffoque de solitude!
Oui, oui, tu as la gorge bien faite;
Mais, si jamais je m’y allaite?…
Encore un soir, et mes berquinades
S’en iront rire à la débandade,
Traitant mon platonisme si digne
D’extase de pêcheur à la ligne!
Salve, Regina des Lys! reine,
Je te veux percer de mes phalènes!
Je veux baiser ta patène triste,
Plat veuf du chef de saint Jean-Baptiste!
Je veux trouver un lied! qui te touche
A te faire émigrer vers ma bouche!
– Mais, même plus de rimes à Lune…
Ah! quelle regrettable lacune!
(Jules Laforgue)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 4 janvier 2018
Illustration: ArbreaPhotos
Laissez-moi seul
Une vérité est couleur de cendre,
Une autre vérité est couleur de planète ;
Mais toutes les vérités, du sol jusqu’au sol,
Ne valent la vérité sans couleur de vérité,
La vérité qui ne sait comment l’homme souvent s’incarne dans la neige.
Quant au mensonge, il suffit de lui dire « j’aime »
Pour que pousse entre les pierres
Sa fleur, qui pour des feuilles montre des baisers
Des épines au lieu d’épines.
La vérité, le mensonge,
Comme des lèvres bleues,
L’une dit, l’autre dit ;
Mais jamais vérités ou mensonges ne prononcent leur torve secret ;
Vérités ou mensonges
Sont oiseaux qui émigrent à la mort des yeux.
***
Dejadme solo
Una verdad es color de ceniza,
Otra verdad es color de planeta;
Mas todas las verdades, desde el suelo hasta el suelo,
No valen la verdad sin color de verdades,
La verdad ignorante de cómo el hombre suele encarnarse
en la nieve.
En cuanto a la mentira, basta decirle « quiero »
Para que brote entre las piedras
Su flor, que en vez de hojas luce besos,
Espinas en lugar de espinas.
La verdad, la mentira,
Como labios azules,
Una dice, otra dice;
Pero nunca pronuncian verdades o mentiras su secreto
torcido;
Verdades o mentiras
Son pájaros que emigran cuando los ojos mueren.
(Luis Cernuda)
Recueil: Un fleuve, un amour
Traduction: Jacques Ancet
Editions: Fata Morgana
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Posted by arbrealettres sur 8 mars 2017
l’oiseau qui fait courir les bergers
ne viendra pas
la fenêtre restera déserte
cette nuit il chantera pour la rose
(le songe émigre avec le verbe)
l’oiseau qui fait courir les bergers
viendra ce soir
la fenêtre restera ouverte
sur la douleur de la rose
(Rabah Belamri)
Illustration: Fanny Verne
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Posted by arbrealettres sur 4 août 2016

Quel destin se cache
sous mes paupières closes ?
Invente-t-il
une autre réalité du monde ?
Les séquences se suivent
d’après un ordre nouveau
Alertant le sang
orchestrant des apparences trompeuses
Des constellations défilent
devant mon écran intérieur
Des personnages apparaissent
formés de la matière de l’ombre
Jusqu’à ce que la nuit émigre
devant l’apparition du jour
(Anise Koltz)
Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 23 mars 2016

A l’oiseau qui vient de naître
apprends le vol
de son frère le cerf-volant
tu possèdes déjà le secret
tiens fermement le fil à la main
n’arrête pas le mouvement rythmé
de ton poignet
Il vit ses premiers jours
si près de tes yeux
que je ne sais plus
s’il est à toi ou s’il m’appartient
s’il est né dans ton oreille
ou dans ta bouche
s’il a émigré vers les étoiles
ou s’il est tombé
d’un ciel plus obscur
entrouvert par
l’éclair
(Luis Mizón)
Illustration: Te Wei
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