Rien n’est tant déprimant qu’un ennui sans partage,
Quand le choc d’aucun verre au contact du comptoir,
Ne vient porter secours au broyage du noir ;
La nuit dort sans étoile et sans Lune en servage.
Le charme désuet d’un très vieux paysage,
Oublié dans le lit d’un affluent miroir,
N’ose quitter le fond, du matin jusqu’au soir,
Et laisse gésir seul son voile de veuvage.
La brume au ras du sol emmitoufle un chat gris,
Aux rives des trottoirs se butent les aigris ;
Le talus sous le joug d’une bête de somme,
Nous concède un long train pesant comme un intrus,
Au milieu des vergers sans groseille et sans pomme,
En rupture d’ailleurs, que nul n’espère plus.
Cendrillon pour ses vingt ans
Est la plus jolie des enfants
Son bel amant, le prince charmant
La prend sur son cheval blanc
Elle oublie le temps
Dans ce palais d’argent
Pour ne pas voir qu’un nouveau jour se lève
Elle ferme les yeux et dans ses rêves
Elle part, jolie petite histoire (x2)
Cendrillon pour ses trente ans
Est la plus triste des mamans
Le prince charmant a foutu l’camp
Avec la belle au bois dormant
Elle a vu cent chevaux blanc
Loin d’elle emmener ses enfants
Elle commence à boire
A traîner dans les bars
Emmitouflée dans son cafard
Maintenant elle fait le trottoir
Elle part, jolie petite histoire (x2)
Dix ans de cette vie ont suffit
A la changer en junkie
Et dans un sommeil infini
Cendrillon veut voit finir sa vie
Les lumières dansent
Dans l’ambulance
Mais elle tue sa dernière chance
Tout ça n’a plus d’importance
Elle part
Fin de l’histoire
Notre père qui êtes si vieux
As-tu vraiment fais de ton mieux
Car sur la terre et dans les cieux
Tes anges n’aiment pas devenir vieux
Matin d’avril couronné de nuages,
Frileux matin d’un printemps sommeilleux ;
Mon jardin ivre a brodé des feuillages
Et les jonquilles ont des airs malicieux.
Matin d’avril, emmitouflé de brume,
Havre secret au souffle des forêts ;
L’oiseau s’en va dans un frisson de plumes
Et le ruisseau épelle un chant discret.
(Isabelle de Gill)
Recueil: Arpèges
Traduction:
Editions: Les Délices