Posts Tagged ‘emplir’
Posted by arbrealettres sur 24 mars 2022

Illustration: Aina Frozt
En guerre
Il fait nuit si profonde autour de moi,
tant de solitude et de détresse.
Les murs tremblent et se pressent,
les larmes coulent du pain froid.
Il fait froid à pierre fendre dans la maison.
Aucun feu ne brûle, nulle part de lumière.
Mon souffle fume et expire dans l’air,
et tout espoir devient renonciation.
Dans le pays les routes bâillent largement
et m’appellent sûrement aussi.
Mais je suis fatiguée et emplie de peine…
ll fait nuit si profonde autour de moi.
***
Im Krieg
Es ist so tiefe Nacht um mich
und Einsamkeit und graue Not.
Die Wände drängen zitternd sich
und Tränen rinnen aus dem Brot.
Es ist so bitter kalt im Haus.
Kein Feuer brennt und nirgends Licht.
Mein Atem raucht im Raume aus
und aile Hoffnung wird Verzicht.
Im Lande gähnen Strassen weit
und rufen mich auch sicherlich.
Doch ich bin miide und volt Leid…
Es ist so tiefe Nacht um mich.
(Ingerborg Bachmann)
Recueil: Toute personne qui tombe a des ailes
Traduction: Françoise Rétif
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Ingerborg Bachmann), air, appeler, autour, bâiller, brûler, couler, détresse, devenir, emplir, espoir, expirer, fatigue, fendre, feu, froid, fumer, guerre, larme, lumière, maison, mur, nuit, nulle part, pain, pays, peine, pierre, profond, renonciation, route, se presser, solitude, souffle, trembler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 mars 2022

Illustration: Ernest Pignon-Ernest
HOSPES COMESQUE
Corps, portefaix de l’âme, en qui peut-être croire
Serait plus vain, cher corps, que de ne t’aimer pas;
Coeur sans fin transmuté dans ce vivant ciboire;
Bouche toujours tendue aux plus récents appâts.
Mers où l’on peut voguer, sources où l’on peut boire;
Froment et vin mêlés au rituel repas;
Alibi du sommeil, douce cavité noire;
Inséparable terre offerte à tous nos pas.
Air qui m’emplis d’espace et m’emplis d’équilibre;
Frissons au long des nerfs; spasmes de fibre en fibre;
Yeux sur l’immense vide un peu de temps ouverts.
Corps, mon vieux compagnon, nous périrons ensemble.
Comment ne pas t’aimer, forme à qui je ressemble,
Puisque c’est dans tes bras que j’étreins l’univers ?
(Marguerite Yourcenar)
Recueil: Les charités d’Alcippe
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Marguerite Yourcenar), aimer, air, alibi, appât, âme, équilibre, étreindre, boire, bouche, bras, cavité, ciboire, coeur, compagnon, corps, croire, doux, emplir, ensemble, espace, fibre, fin, forme, frisson, froment, immense, inséparable, mêler, mer, nerf, noir, offert, ouvert, périr, portefaix, récent, repas, rituel, sommeil, source, spasme, tendu, terre, transmuter, univers, vain, vide, vieux, vin, vivant, voguer, yeux | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2022

Le chant d’une alouette,
la même transparence ensuite
emplit le front, le ciel.
(Pierre Dhainaut)
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Posted by arbrealettres sur 14 octobre 2021

CARS
les vieux qui envahissent les rues
qui prennent d’assaut les magasins
les cabines téléphoniques
les vieux qui apostrophent et réclament
un peu de respect une priorité absolue
les vieux d’un coup sont en nous
ils vous emplissent la gorge la poitrine
le cerveau
ils y développent des monologues
ils y agitent leurs mains
(Gérard Noiret)
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Posted by arbrealettres sur 1 juillet 2021

Illustration: Gustav Klimt
Je tiens ses mains; je la presse sur mon coeur;
J’essaye d’emplir mes bras de sa beauté;
de butiner son doux sourire sous mes baisers;
de boire avidement son regard sombre.
Hélas! où est tout cela?
Qui peut violenter l’azur du ciel?
Je veux étreindre la beauté; elle m’échappe;
le corps seul reste dans mes mains.
Déçu et fatigué, je reprends ma route.
Comment le corps toucherait-il la fleur,
que seul l’esprit peut toucher?
(Rabindranath Tagore)
Recueil: Le jardinier d’amour La jeune Lune
Traduction: Mme Sturge Moore
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Rabindranath Tagore), avide, azur, échapper, étreindre, baiser, beauté, boire, bras, butiner, ciel, coeur, corps, déçu, doux, emplir, esprit, essayer, fatigue, fleur, hélas, main, presser, regard, reprendre, rester, route, seul, sombre, sourire, tenir, toucher, violenter | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 juin 2021
Mon sang
se lie
à toutes vos soifs
Mon cœur
se peuple
de toutes vos fièvres
Ma bouche
s’emplit
de toutes vos voix
Hier et Demain
sont d’un seul âge !
(Andrée Chedid)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 15 juin 2021

Les chevaux du temps
Quand les chevaux du temps s’arrêtent à ma porte
J’hésite un peu toujours à les regarder boire
Puisque c’est de mon sang qu’ils étanchent leurs soif.
Ils tournent vers ma face un œil reconnaissant
Pendant que leurs longs traits m’emplissent de faiblesse
Et me laissent si las, si seul et décevant
Qu’une nuit passagère envahit mes paupières
Et qu’il me faut soudain refaire en moi des forces
Pour qu’un jour où viendrait l’attelage assoiffé
Je puisse encore vivre et les désaltérer
(Jules Supervielle)
Illustration: Jennifer Morrison
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Posted in poésie | Tagué: (Jules Supervielle), assoiffé, attelage, boire, cheval, décevant, désaltérer, emplir, encore, faiblesse, force, hésiter, las, nuit, passager, paupière, porte, reconnaissant, regarder, temps, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 juin 2021
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Posted by arbrealettres sur 30 mai 2021

Illustration: Désiré François Laugée
MAMAN
Maman depuis huit jours déjà
M’arrête en songe à chaque pas.
Je vois le linge et le panier
Montant, grinçant vers le grenier.
J’étais un être fruste encor
Et piaffant dur et criant fort.
J’emplissais de moi ses oreilles :
« Moi, je veux être la corbeille! »
Mais que je pleure ou que je crie,
Mot, ni regard, ni gronderie :
La corbeille et le linge ailé,
Luisants, sans moi, s’en sont allés.
Je me tairai : il est trop tard.
Gigantesque dans mon regard,
Cheveux gris en haut du ciel pur,
Elle met au bleu tout l’azur.
(Attila József)
Recueil: Aimez-moi – L’oeuvre poétique
Traduction: Georges Kassaï
Editions: Phébus
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Posted in poésie | Tagué: (Attila Jozsef), aile, azur, bleu, cheveux, ciel, corbeille, crier, dur, emplir, fort, fruste, gigantesque, grenier, grincer, gronderie, linge, luisant, maman, monter, mot, oreille, panier, piaffer, pleurer, pur, regard, s'arrêter, s'en aller, se taire, songe, tard | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 février 2021

Si un matin à l’aube, avec d’infinies précautions,
tu tentes de mesurer l’air entre deux arbres immobiles,
tu aperçois un arc de fraîcheur presque invisible, tel un chant.
Tu vois que l’été est en chemin, et peut-être peux-tu, si ton cœur,
même en pensées, est proche du cœur lumineux de quelqu’un d’autre,
être empli de la consolation heureuse venue d’une source inattendue,
invisible
(Bo Carpelan)
Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/
Recueil: Dehors
Traduction: Traduit du suédois par Pierre Grouix
Editions: Arfuyen
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Posted in poésie | Tagué: (Bo Carpelan), air, apercevoir, arbre, arc, aube, été, chant, chemin, coeur, consolation, emplir, fraîcheur, heureux, immobile, inatenndu, infini, invisible, lumineux, matin, mesurer, pensée, précaution, proche, source, tenter, venir, voir | Leave a Comment »