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Poésie

Posts Tagged ‘emporter’

Ma mère si tendre (Flavia Mazelin-Salvi)

Posted by arbrealettres sur 1 mars 2023




    
Ma mère si tendre
les roses de son jardin
emportées

(Flavia Mazelin-Salvi)

Recueil: L’effet haïku (Pascale Senk)
Editions: POINTS

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L’homme souffre (Alan Watts)

Posted by arbrealettres sur 28 février 2023



Illustration
    
L’homme souffre
à cause de sa soif de posséder et de garder
ce qui est essentiellement
transitoire

(Alan Watts)

Tous les éléments de l’univers
sont pareils à des nuages emportés par le vent,
une lune décroissante,
des bateaux naviguant sur l’océan,
des rivages mourant dans les vagues

(Yuen-Chioh sutra)

Recueil: L’effet haïku (Pascale Senk)
Editions: POINTS

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PRIÈRE DE LA DÉMENTE (Claude de Burine)

Posted by arbrealettres sur 25 février 2023




    
PRIÈRE DE LA DÉMENTE

Et que je brûle en mer
M’apaise enfin dans ma légende
Sur un rivage qu’enchanterait
L’histoire inutile des vagues.

O Dieu
Enlève-moi le feu
Et dis-moi qu’il est bien
Que l’amandier fleurisse
Qu’il me faut accepter sa chance
Sans que j’aie faim à manger la terre
Pour devenir une fois
Sa femme de printemps

O Dieu
Guéris mon corps
De la blessure de l’homme
Préserve-le
D’être sous son baiser
Etang, forêt, marée

Permets que nous dormions ensemble
Nus
Ce n’est pas vrai
Que j’ai crié son nom
J’arracherais plutôt mes lèvres
Avec le vent
Si le vent voulait encore de moi.

Il venait
Je le touchais
Sous le manteau de sortilèges
Je descendais de lui
Comme on descend des rois.

O Dieu
Emporte-moi
Donne-moi
Juste assez de rosée
Juste assez de soif

Je ne veux être qu’une enfant triste
Qui regarde le couchant s’éteindre
Dans la candeur de ses doigts

(Claude de Burine)

Recueil: Hanches
Editions: Saint Germain des Prés

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Toutes les natures ont leur inclination (Dante)

Posted by arbrealettres sur 20 février 2023



Illustration: Josephine Wall
    
Toutes les natures ont leur inclination,
plus ou moins, selon leurs genres divers,
rapprochées de leur principe :

d’où vient qu’elles voguent vers divers ports
à travers la grande mer de l’Etre,
emportées chacune par l’instinct qu’elle a reçu :
celui-ci emporte le feu vers la lune ;
celui-ci meut les cœurs mortels ;
celui-ci condense et unit en une masse la terre.

Et les flèches de cet arc n’atteignent pas seulement
les créatures privées d’intelligence,
mais celles aussi douées d’intelligence et d’amour.

La Providence ordonnatrice de ce vaste tout,
par l’effusion de sa lumière
maintient perpétuellement en paix le ciel
où tourne le Cercle le plus rapide.

(Dante)

 

Recueil: Paradis
Traduction:
Editions:

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Tu as beau déceler le mensonge (Mireille Fargier-Caruso)

Posted by arbrealettres sur 17 février 2023



Illustration: Robert Auer
    
Tu as beau déceler le mensonge
bousculer les idées incassables
qu’on jette à la figure
saigne l’inaccompli

on est bien plus que ce qu’on vit

nos cris des chuchotements inaudibles
paroles de l’infans qu’on n’entend pas

pieds nus
une défaite lourde aux tempes
l’avenir ceinturé

quel éveil à attendre
encore toujours obstinément
sans l’« illusion de la fin»?

faute de preuves quelles boutures çà et là égarées
à replanter sans cesse?

en nous le pouvoir illimité d’imaginer
donner du souffle à la beauté qu’on frôle
en faisant vivre ainsi ce qui n’existe pas

rien n’efface l’élégance d’une robe qui tombe
le tremblement d’une main sur un corps
et que l’insolence du sang nous emporte!

(Mireille Fargier-Caruso)

Recueil: Comme une promesse abandonnée
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Bref (Barbara)

Posted by arbrealettres sur 12 février 2023



Illustration: Margarita Sikorskaia
    
Bref

La fille, pour son plaisir,
Choisit le matelot.
L’eau voulut des navires
Pour voguer à son eau.
L’homme choisit la guerre
Pour jouer au soldat
Et partit pour la faire
Sur l’air de « Ca ira ».
Bref, chacun possédait
Ce qu’il avait souhaité.

Moi, je voulais un homme
Ni trop laid, ni trop beau,
Qui promènerait l’amour
Sur les coins de ma peau,
Un homme qui, au petit matin,

Me prendrait par la main
Pour m’emmener croquer
Un rayon de soleil.
Moi, je voulais un homme.
A chacun sa merveille
Et la vie, en passant
Un jour, me l’amena.

Puis, la fille prit des coups
Par son beau matelot.
La guerre, en plein mois d’août,
Nous faucha le soldat.
Le navire qui passait
Juste à ce moment-là,
Le navire qui passait
Prit l’eau et puis coula.
Bref, on ne sait pourquoi
Mais tout se renversa.

Moi, je pris en plein coeur
Un éclat de son rire
Quand il jeta mon bonheur
Dans la fosse aux souvenirs.
Je le vis s’en aller,
Emportent mon soleil,
Emportant mes étés.
J’avais voulu un homme.
J’aurais dû me méfier :
Cette garce de vie,
Un jour, me le reprit.

Qu’importe si la vie
Nous donne et nous reprend
Puisqu’ici-bas, tout n’est
Que recommencement.
La fille, pour son plaisir,

Reprendra des matelots.
On refera des navires
Pour le ventre de l’eau.
Y aura toujours des guerres
Pour jouer aux soldats
Qui s’en iront les faire
Sur l’air de « Ca ira ».

Eh ben moi, je reprendrai un homme.
Pas de mal à ça,
Un homme.
Les hommes, j’aime ça.
Un homme, un homme, un homme…

(Barbara)

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Ah! Tu sortiras, Biquette (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 5 février 2023




    
Ah! Tu sortiras, Biquette

Biquette n’veut pas sortir du chou!
Ah! Tu sortiras, Biquette, Biquette
Ah! Tu sortiras de ce chou-là !

On envoie chercher le chien
Afin de mordre Biquette
On envoie chercher le chien
Afin de mordre Biquette
Le chien ne veut pas mordre Biquette
Biquette ne veut pas sortir du chou.
Ah! Tu sortiras, Biquette, Biquette
Ah! Tu sortiras de ce chou-là !

On envoie chercher le loup
Afin de manger le chien
On envoie chercher le loup
Afin de manger le chien
Le loup ne veut pas manger le chien
Le chien ne veut pas mordre Biquette
Biquette ne veut pas sortir du chou.
Ah! Tu sortiras, Biquette, Biquette
Ah! Tu sortiras de ce chou-là !

On envoie chercher l’bâton
Afin d’assommer le loup
On envoie chercher l’bâton
Afin d’assommer le loup
Le bâton n’veut pas assommer le loup
Le loup ne veut pas manger le chien
Le chien ne veut pas mordre Biquette
Biquette ne veut pas sortir du chou
Ah! Tu sortiras, Biquette, Biquette
Ah! Tu sortiras de ce chou-là !

On envoie chercher le feu
Afin de brûler l’bâton
On envoie chercher le feu
Afin de brûler l’bâton
Le feu ne veut pas brûler le bâton
Le bâton n’veut pas assommer le loup
Le loup ne veut pas manger le chien
Le chien ne veut pas mordre Biquette
Biquette ne veut pas sortir du chou
Ah! Tu sortiras, Biquette, Biquette
Ah! Tu sortiras de ce chou-là !

On envoie chercher de l’eau
Afin d’éteindre le feu
On envoie chercher de l’eau
Afin d’éteindre le feu
L’eau ne veut pas éteindre le feu
Le feu ne veut pas brûler le bâton
Le bâton n’veut pas assommer le loup
Le loup ne veut pas manger le chien
Le chien ne veut pas mordre Biquette
Biquette ne veut pas sortir du chou
Ah! Tu sortiras, Biquette, Biquette
Ah! Tu sortiras de ce chou-là !

On envoie chercher le veau
Pour lui faire boire de cette eau
On envoie chercher le veau
Pour lui faire boire de cette eau
Le veau ne veut pas boire de cette eau
L’eau ne veut pas éteindre le feu
Le feu ne veut pas brûler le bâton
Le bâton n’veut pas assommer le loup
Le loup ne veut pas manger le chien
Le chien ne veut pas mordre Biquette
Biquette ne veut pas sortir du chou
Ah! Tu sortiras, Biquette, Biquette
Ah! Tu sortiras de ce chou-là !

On envoie chercher l’boucher
Afin de tuer le veau
On envoie chercher l’boucher
Afin de tuer le veau
Le boucher n’veut pas tuer le veau
Le veau ne veut pas boire de cette eau
L’eau ne veut pas éteindre le feu
Le feu ne veut pas brûler le bâton
Le bâton n’veut pas assommer le loup
Le loup ne veut pas manger le chien
Le chien ne veut pas mordre Biquette
Biquette ne veut pas sortir du chou
Ah! Tu sortiras, Biquette, Biquette
Ah! Tu sortiras de ce chou-là !

On envoie chercher le diable
Pour qu’il emporte le boucher
On envoie chercher le diable
Pour qu’il emporte le boucher
Le diable veut bien prendre l’boucher
Le boucher veut bien tuer le veau
Le veau veut bien boire de cette eau
Cette eau veut bien éteindre le feu
Le feu veut bien brûler le bâton
Le bâton veut bien assommer le loup
Le loup veut bien manger le chien
Le chien veut bien mordre Biquette
Biquette veut bien sortir du chou

Ah! Tu es sortie, Biquette, Biquette
Ah! Tu es sortie, j’te l’avais dit
Ah! Tu es sortie, Biquette, Biquette
Ah! Tu es sortie, j’te l’avais dit

(Anonyme)

 

Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette

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Souvent (Martine Laffon)

Posted by arbrealettres sur 3 février 2023




Illustration: Marie Boutroy
    
Souvent elle s’assoit sur le pas de sa porte,
les mains abandonnées.
Elle regarde passer les saisons
qui s’en viennent et qui s’en vont
par le sang vermeil des vendanges
et par le givre de novembre,
attendant patiemment l’aube nouvelle,
ensoleillée, de chaque printemps,
promesse de l’été.

Depuis longtemps déjà elle s’applique à vivre.
Elle s’applique et pour ne rien oublier,
elle inscrit dans son livre la plainte des marais,
le cri obsédant des engoulevents tournoyant dans les champs.
Elle inscrit la mort, en lettres noires,
celle des bêtes, celle des gens
et puis aussi les arabesques
et le vagabondage des nuages.

Elle inscrit le parfum des roses pâles
et de la menthe sauvage qui envahit son coeur
d’une étrange langueur dans la tiédeur du soir.
Elle inscrit dans son livre le bleu-gris des toits d’ardoise,
le vert du lierre et le rouge perlant à la gorge des oiseaux.
Jours après nuits, elle inscrit
l’éclat des pierres, de l’éclair et du feu.
Elle inscrit
l’air léger qui l’emporte et la berce,
aussi fragile qu’un nouveau-né.

(Martine Laffon)

 

Recueil: Le Dit d’Amour
Traduction:
Editions: Alternatives

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SUR L’AIR DE LE PRINTEMPS AUX TOMBEAUX-DES-BRAVES (Li Qing Zhào)

Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2023



Illustration: Dai Dunbang
    

SUR L’AIR DE LE PRINTEMPS AUX TOMBEAUX-DES-BRAVES

Le vent est tombé, la poussière embaume, les fleurs sont déjà passées,
Il se fait tard et je suis lassée de me peigner.
Le monde est là, il n’y est pas, tout est fini.
Je voudrais parler, mais les larmes coulent en premier.

J’entends dire que sur les Deux-Rivières, le printemps reste beau,
Alors me vient le projet d’aller y canoter.
Je crains pourtant que sur les Deux-Rivières une sauterelle, ce frêle esquif,
Ne puisse emporter autant de chagrin.

***

(Li Qing Zhào) (1084 — après 1149)

Recueil: Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes Poèmes Song illustrés par Dai Dunbang
Traduction: du Chinois par Bertrand Goujard
Editions: De la Cerise

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Mots (Nizar Qabbani)

Posted by arbrealettres sur 18 janvier 2023



Illustration: Oleg Zhivetin
    
Mots

Il me fait entendre
quand il danse avec moi…
des mots…
qui ne ressemblent pas à des mots
il me saisit
par le bras
me plante
dans l’un des nuages
et dans mes yeux
tombe la pluie noire
averse …
averse

il m’emporte avec lui…
il m’emporte
vers un soir de balcons roses
et moi comme une enfant dans ses mains
comme une plume… portée par la brise
il apporte pour moi…
sept lunes dans ses mains
et un bouquet de chansons
il m’offre un soleil.
Il m’offre…
un été…
un troupeau d’hirondelles…

il m’informe…
que je suis sa merveille
que je vaux…
des milliers d’étoiles
que je suis un trésor…
et que je suis…
le tableau le plus beau qu’il ait jamais vu
il raconte…
des choses qui me font tourner la tête
me font oublier le tintamarre de la musique
me font oublier…
la piste…
et les pas
des mots
qui retournent sens dessus-dessous mon histoire…
qui me font femme en quelques instants
une autre femme…
en quelques instants…

Il me fait entendre quand il danse avec moi…
des mots…
qui ne ressemblent pas à des mots
il me laisse…
perdue pendant des heures…
il me laisse
m’amuser avec un fil
un fil dont les noeuds sont serrés
un fil fait de cauris
un fil fait de mots
il me laisse
au milieu du drame…

je ressasse…
je ressasse…
les mots
avec moi rien…
que…
les mots

***

(Nizar Qabbani)

 

Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral

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