Traduction:
Editions: Rue du monde
Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2022
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Posted by arbrealettres sur 19 juillet 2021
SOLITUDE
LORSQUE la peine au coeur mord trop cruellement,
S’en aller et mendier un peu de solitude
A l’ombre qui prend en pitié,
Même s’il est faible, est un soulagement.
Mais l’être le plus doux sera prompt à la haine
Pour peu qu’une présence intruse
Vienne fêler sa quête solitaire :
Celui qui est la bête en sang qui se tapit
Ne supporte pas son semblable.
Mais alors, ô mirage unique de salut,
Nirvana entrevu!
Autour des lents siècles des troncs,
Comme sur un fond de bonheur
Ignorant les bornes des dates,
Les heures oscillaient, légères, dans les lianes,
En dansant leurs jeux élastiques
De jouvencelles excitées par les épices.
Des calices étranges proposaient des philtres,
Promesses de béatitudes.
Et déjà l’humain se dissolvait, et l’angoisse
Cédait à cette nature clémente
Où nulle empreinte
Ne venait déflorer l’humus intact et vierge.
Le silence m’était la flûte qui subjugue
Les serpents de la peine, ils ne mordaient plus.
Là, enfin, vaste et absolue
Comme la nuit qui cache et qui console,
Enfin pure ainsi que le vide
Qui attire et donne l’oubli,
Je découvrais la face de la solitude.
(Lionello Fiumi)
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Posted by arbrealettres sur 19 juillet 2021
Maison de joie
Mes doigts retiennent la lumière
Qui allonge l’ombre
Des murs de la maison
Qui sombre dans l’herbe
Les arbres posent des taches vertes
Sur la page de la plaine
Où court l’écriture du silence
Tapie dans les nuages
Quel cri pousse la maison
Heureuse de me revoir
Elle me regarde de tous ses carreaux
Puis baisse ses volets
Sous un toit silencieux
Qui efface sur ses ardoises
Les traces de la pluie
Et les empreintes des pattes des oiseaux
Qui vont vers des ailleurs
Où jamais je n’irais
Une brise venue d’ailleurs
Lèche sa façade
Et j’entends comme des petits rires
Dans le nylon des rideaux
(Jean-Baptiste Besnard)
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Posted by arbrealettres sur 12 juillet 2021
Tu étais droite et heureuse
Devant la porte que le vent
Venait d’ouvrir sur la campagne.
Pétrie de lumière
Tu te tenais immobile dans le jour,
Au temps des guêpes d’or,
Lorsque dans le sureau
Se font douces les moelles.
Alors on allait déchaussés
Par les fossés, on mesurait l’ardeur
Du soleil d’après les empreintes
Laissées sur les rochers.
***
Erí dritta e felice
Sulla porta che il vento
Apriva alla campagna.
Intrisa di luce
Stavi ferma nel giorno,
Al tempo delle vespe d’oro
Quando al sambuco
Si fanno dolci le midolla.
Allora s’andava scalzi
Per i fossi, si misurava l’ardore
Del sole dalle impronte
Lasciate sui sassi.
(Leonardo Sinisgalli)
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Posted by arbrealettres sur 27 mai 2021
Déjà tu étais bannie de toi L’oiseau fuyait Les arbres s’en allaient
avec des élégances déchues et des années promises à qui étreint
pénètre Dans les ronciers de la fourche des jambes les chevaux
de mes dents venaient boire Tu étais libre des linges un éclat
de marbre avec des ombres
(Hubert Juin)
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Posted by arbrealettres sur 5 mars 2021
FISSURES
Foulées creusant le sable,
empreintes digitales,
cœurs gravés dans la peau des arbres,
filets de graffiti sur les murs d’un cachot,
rides et cicatrices
en quoi une vie se résume,
encoches de bâton,
nœuds au mouchoir,
tatouages,
à la teneur d’archives ou de pedigree,
signes de quelque chose qui s’est passé
ou allait se passer,
même à jamais perdues
ces traces
persistent peut-être à peser
de toute leur minceur
sur l’inanité du rien.
(Michel Leiris)
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Posted by arbrealettres sur 4 décembre 2020
L’or des bouleaux
Ruisselle irréversiblement
Dans la lumière de novembre
Le vent qui a tari sa source
Frémit hors des feuilles
Avec un bruit très subtil
De petit bois qui allume le ciel
Ta buée sur la vitre
Forme une grande empreinte digitale
Pour le dieu innommable
(Albert Strickler)
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Posted by arbrealettres sur 1 décembre 2020
Dans le coeur du vide
Aussi bien que dans le coeur de l’homme
Il y a des feux qui brûlent
Le corps nu
D’une jeune femme en croix
Dépose
Son empreinte dans le ciel
(Zéno Bianu)
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Posted by arbrealettres sur 1 décembre 2020
(sur une « pierre trouée » de Richard Texier)
PIERRE OUVERTE
je parle de la pierre ouverte
écriture innombrable
chambre d’échos
de la voix de la pensée
à la rumeur du monde
parcours ébloui
traversée des voix
et des signes
je parle de la pierre ouverte
plongée dans le blanc
du temps
happée vers son propre centre
comme un dieu sans visage
je parle de la pierre ouverte
dans la nuit des filons
je parle de sa pensée
qui remonte les fleuves
de sa morsure
d’éternité
je parle de la pierre
où s’écrit
la passion des étoiles
noyau de tendresse
élégance à vif
je parle d’une pierre
qui me dit
laisse-toi guider
par mon chaos
laisse-toi toucher
par l’immensité
je parle de la pierre ouverte
qui met le cap
au seul vertige
je parle de la pierre
qui apprivoise
tous les hasards
dans le déploiement
de sa nuit solide
en son très lent foudroiement
creusant sans fin
son exil intérieur
je parle d’une pierre
qui est depuis toujours
ce qu’elle veut devenir
je parle de cette pierre
où se déchiffre encore
la fournaise des jeunes soleils
je parle
d’une boussole éperdue
qui me dit
il n’y a jamais
de pourquoi
quand la création
commence à chaque seconde
je parle de la pierre ouverte
comme d’une empreinte
imprimée
par le coeur
piège à rosée
séisme alangui
je parle de la pierre ouverte
pour aimanter les comètes
faire ricocher
l’infini
je parle d’une pierre
aux yeux de lune brûlée
égarée
dans le pur frémissement
de ses syllabes nocturnes
je parle d’une pierre
qui me demande
de quel côté le cosmos
est-il posé
de quel côté le vertige
de quel côté la brèche
je parle de la pierre ouverte
qui pense
en eau profonde
qui prie
au fond des mondes
je parle de la pierre ouverte
en chute libre
vers la lumière
(Zéno Bianu)
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