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Poésie

Posts Tagged ‘ému’

J’aime une fleur (Heinrich Heine)

Posted by arbrealettres sur 14 mars 2023




    
J’aime une fleur, mais ne sais laquelle,
J’en ai grande douleur.
Je regarde toutes les corolles,
À la recherche d’un coeur.

Les fleurs embaument dans le soleil couchant,
Le rossignol chante.
Je cherche un coeur aussi beau que le mien
Et pareillement ému.

Le rossignol chante et je comprends
Son chant si doux ;
Nous éprouvons tous deux même angoisse, même douleur,
Même douleur et angoisse.

(Heinrich Heine)

Recueil: Nouveaux poèmes
Traduction: Anne-Sophie et Jean Guégan
Editions: Gallimard

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Printemps (Ghjuvan Teramu Rocchi)

Posted by arbrealettres sur 5 décembre 2022




    
Printemps

Tu te lèves un matin
Et tu te sens ému
Un rien te remplit de joie
Tu portes le Bien.
Tu t’entretiens avec les fleurs,
Les pierres, ta fenêtre
Tu comprends le déversoir du moulin
Et tu comprends l’oiseau.
Tu te prends à envoyer des baisers
À tout ce qui t’entoure.
Tu chantes à tue-tête.
C’est comme ça le printemps !

***

(Ghjuvan Teramu Rocchi)

Traduction du Corse de Denis Montebello

 

Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers

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Vieux frère (Jules Lemaître)

Posted by arbrealettres sur 29 mars 2022




Illustration: ArbreaPhotos
    
Vieux frère

Mon chat, hôte sacré de ma vieille maison,
De ton dos électrique arrondis la souplesse,
Viens te pelotonner sur mes genoux, et laisse
Que je plonge mes doigts dans ta chaude toison.

Ferme à demi, les reins émus d’un long frisson,
Ton œil vert qui me raille et pourtant me caresse,
Ton œil vert semé d’or, qui, chargé de paresse,
M’observe d’ironique et bénigne façon.

Tu n’as jamais connu, philosophe, ô vieux frère,
La fidélité sotte et bruyante du chien :
Tu m’aimes cependant, et mon coeur le sent bien.

Ton amour clairvoyant, et peut-être éphémère,
Me plaît, et je salue en toi, calme penseur,
Deux exquises vertus : scepticisme et douceur.

(Jules Lemaître)

Recueil: le chat en cent poèmes
Traduction:
Editions: Omnibus

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Ménilmontant (Charles Trenet)

Posted by arbrealettres sur 2 décembre 2021



 

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Ménilmontant

Ménilmontant mais oui madame
C´est là que j´ai laissé mon cœur
C´est là que je viens retrouver mon âme
Toute ma flamme
Tout mon bonheur…
Quand je revois ma petite église
Où les mariages allaient gaiement
Quand je revois ma vieille maison grise
Où même la brise
Parle d´antan
Elles me racontent
Comme autrefois
De jolis contes
Beaux jours passés je vous revois
Un rendez-vous
Une musique
Des yeux rêveurs tout un roman
Tout un roman d´amour poétique et pathétique
Ménilmontant!

Quand midi sonne
La vie s´éveille à nouveau
Tout résonne
De mille échos
La midinette fait sa dînette au bistro
La pipelette
Lit ses journaux
Voici la grille verte
Voici la porte ouverte
Qui grince un peu pour dire « Bonjour bonjour
Alors te v´là de retour? »

Ménilmontant mais oui madame
C´est là que j´ai laissé mon cœur
C´est là que je viens retrouver mon âme
Toute ma flamme
Tout mon bonheur…
Quand je revois ma petite gare
Où chaque train passait joyeux
J´entends encor dans le tintamarre
Des mots bizarres
Des mots d´adieux
Je suis pas poète
Mais je suis ému,
Et dans ma tête
Y a des souvenirs jamais perdus
Un soir d´hiver
Une musique
Des yeux très doux les tiens maman
Quel beau roman d´amour poétique
Et pathétique
Ménilmontant!

(Charles Trenet)

 

 

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Le sein ému, le front à demi soulevé (Leconte de Lisle)

Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2020



Luis Falero Reclining_Nude

Le sein ému, le front à demi soulevé,
Inquiète, elle attend celui qu’elle a rêvé.
Et le vent monotone endort les noirs feuillages;
La mer en gémissant berce les coquillages;
La montagne muette, au loin, de toutes parts,
Des coteaux aux vallons,brille de feux épars;
Et la source elle-même, au travers de la mousse,
S’agite et fuit avec une chanson plus douce.

Mais le jeune Immortel, le céleste Inconnu,
L’Amant mystérieux et cher n’est pas venu !
Il faut partir, hélas ! et regagner la plaine.
Thestylis sur son front pose l’amphore pleine,
S’éloigne, hésite encore, et sent couler ses pleurs;
De la joue et du col s’effacent les couleurs;
Son corps charmant, Éros, frissonne de tes fièvres !
Mais bientôt, l’oeil brillant, un fier sourire aux lèvres,
Elle songe tout bas, reprenant son chemin :
— Je l’aime et je suis belle! Il m’entendra demain !

(Leconte de Lisle)

Illustration: Luis Falero 

 

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La couleur pourpre (Yosano Akiko)

Posted by arbrealettres sur 24 octobre 2019




    
La couleur pourpre,
À qui donc la raconter ?
Tremblements de sang,
Pensées émues de printemps,
En pleine floraison la vie !

(Yosano Akiko)

 

Recueil: Cheveux emmêlés
Traduction: Claire Dodane
Editions: Les Belles Lettres

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Masse (César Vallejo)

Posted by arbrealettres sur 25 juillet 2019



Illustration
    
Masse

La bataille finie,
et mort le combattant, est venu vers lui un homme
qui lui a dit : « Ne meurs pas; je t’aime tant! »
Mais le cadavre, hélas! persista à mourir.

Deux autres hommes vinrent à lui et lui redirent :
« Ne nous quitte pas! Courage! Reviens à la vie! »
Mais le cadavre, hélas! persista à mourir.

Vingt, cent, mille, cinq cent mille se rendirent près de lui
clamant : « Tant d’amour et ne rien pouvoir contre la mort! »
Mais le cadavre, hélas! persista à mourir.

L’entourèrent des millions d’individus,
implorant d’une seule voix : « Reste, frère!
Mais le cadavre, hélas! persista à mourir.

Alors, tous les hommes de la terre
l’entourèrent; les vit le cadavre triste, ému;
il se releva lentement,
serra dans ses bras le premier homme; se mit à marcher…

(César Vallejo)

 

Recueil: Poésie complète 1919-1937
Traduction: Nicole Réda-Euvremer
Editions: Flammarion

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Il y a là un prince poisson accompagné de sa princesse (Anna Akhmatova)

Posted by arbrealettres sur 22 mars 2019



Dans cette maison, il est agréable,
Le parfum des fleurs et des objets sans vie.
Des légumes de toutes les couleurs
Sont entassés sur la terre noire.

Il y a encore des courants d’air froid,
Mais on a retiré les paillis des serres;
Il y a là un étang, un étang
Où la vase ressemble à du brocart.

Un gamin m’a dit (il avait peur),
Tout doucement, très ému,
Qu’il y a là un prince poisson
Accompagné de sa princesse.

(Anna Akhmatova)

Illustration

 

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Ne chantez pas! (Fernando Pessoa)

Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2018




    
Ne chantez pas!
Ne chantez pas!
Votre voix enchanteresse
Me laisse
Las,
Ému.
Autrefois, dans une autre vie,
J’ai eu peut-être
Une fenêtre
Ouverte sur la nostalgie.

(Fernando Pessoa)

 

Recueil: Poèmes français
Traduction:
Editions: de la Différence

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QUAND TU VIENS CHEZ MOI… MON COEUR (Charles Aznavour)

Posted by arbrealettres sur 2 octobre 2018



 

QUAND TU VIENS CHEZ MOI… MON COEUR

Quand tu viens chez moi
Je ne sais pourquoi
Je suis ému comme un enfant
Mon coeur
Je suis angoissé
Jusqu’à ce baiser
Qui vient dissiper
Ma peur profonde
Et quand simplement
Amoureusement
Tu viens te coller contre moi
Mon coeur
A sentir ton corps
Là contre mon corps
Je m’enivre de ta tiédeur
L’envie de s’aimer
Nous prend tout entier
Et comme on le sait d’avance
On baisse les yeux
Et c’est merveilleux
De candeur et d’inconscience
Quand tu viens chez moi
II entre avec toi
Un tourbillon de volupté
Mon coeur
Un je ne sais quoi
Qui fait mal de joie
Qui nous oppresse et nous saisit
Mon coeur
Et quand vient le jour
Abattus d’amour
On s’endort quand tu viens chez moi.

(Charles Aznavour)

Illustration

 

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