Posts Tagged ‘encensoir’
Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2023

La Ka’ba brune
(extrait)
Nuée magique m’emporte tel un éclair
à travers un horizon à découvert.
Ma nuée ne se perd pas dans les ténèbres,
le Jour montant est mon compagnon de route
et la passion est mon guide.
Je m’enquiers de Toi auprès des astres
avec l’impétuosité de celui qui souffre
et désire ardemment.
Petite et Grande Ourse
T’ont fait descendre
sur le Convive et le Serviteur.
Ma Ka’ba brune je l’ai retrouvée
entre les sanglots des djinns
et la rumeur du sable.
Le Jour montant m’accorderait-il une part de son ombre,
mon attente a assez duré dans sa brillante ardeur.
Je porte son Encens dans mes encensoirs,
offrande d’un faible errant.
(Badawi al-Jabal)
***

Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral
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Posted in poésie | Tagué: (Badawi al-Jabal), accorder, ardent, ardeur, astre, attente, à découvert, à travers, éclair, briller, brun, compagnon, convive, désirer, descendre, djinn, durer, emporter, encens, encensoir, errer, faible, Grande Ourse, guide, horizon, impétuosité, jour, Ka'ba, magique, monter, nuée, offrande, ombre, part, passion, Petite Ourse, porter, retrouver, route, rumeur, s'enquérir, sable, sanglot, se perdre, serviteur, souffrir, ténèbres | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 juillet 2022
Sieste éternelle
Le blanc soleil de juin amollit les trottoirs.
Sur mon lit, seul, prostré comme en ma sépulture
(Close de rideaux blancs, oeuvre d’une main pure),
Je râle doucement aux extases des soirs.
Un relent énervant expire d’un mouchoir
Et promène sur mes lèvres sa chevelure
Et comme un piano voisin rêve en mesure,
Je tournoie au concert rythmé des encensoirs.
Tout est un songe. Oh! viens, corps soyeux que j’adore,
Fondons-nous, et sans but, plus oublieux encore;
Et tiédis longuement ainsi mes yeux fermés.
Depuis l’éternité, croyez-le bien, Madame,
L’Archet qui sur nos nerfs pince ses tristes gammes
Appelait pour ce jour nos atomes charmés.
(Jules Laforgue)
Illustration: Vladimir Kush
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Posted by arbrealettres sur 6 juillet 2020
toi mon parcours parmi tours et tours
où tous ensemble les dieux s’inversent
en encensoir de fourmillement
là mon destin qui triste s’égrène
par-dessus les convives couronnes
volèrent et la fête des dieux
fit s’envoler flambeurs d’anémones
s’environnant de lierre et genêts
(Bernard Manciet)
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Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2020
La terre fume ainsi qu’un immense encensoir
Et le son très lointain de l’Angélus du soir
D’invisibles clochers en notes grêles tinte.
Les sarrazins fleuris ont une odeur de miel
Et le jour qui s’éteint mêle une rose teinte
Au gris délicieux de la mer et du ciel.
(José-Maria de Heredia)
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Posted by arbrealettres sur 11 novembre 2019

Vieux quais
Il est une heure exquise à l’approche des soirs,
Quand le ciel est empli de processions roses
Qui s’en vont effeuillant des âmes et des roses
Et balançant dans l’air des parfums d’encensoirs.
Alors tout s’avivant sous les lueurs décrues
Du couchant dont s’éteint peu à peu la rougeur,
Un charme se révèle aux yeux las du songeur :
Le charme des vieux murs au fond des vieilles rues.
Façades en relief, vitraux coloriés,
Bandes d’Amours captifs dans le deuil des cartouches,
Femmes dont la poussière a défleuri les bouches,
Fleurs de pierre égayant les murs historiés.
Le gothique noirci des pignons se décalque
En escaliers de crêpe au fil dormant de l’eau,
Et la lune se lève au milieu d’un halo
Comme une lampe d’or sur un grand catafalque.
Oh ! les vieux quais dormants dans le soir solennel,
Sentant passer soudain sur leurs faces de pierre
Les baisers et l’adieu glacé de la rivière
Qui s’en va tout là-bas sous les ponts en tunnel.
Oh ! les canaux bleuis à l’heure où l’on allume
Les lanternes, canaux regardés des amants
Qui devant l’eau qui passe échangent des serments
En entendant gémir des cloches dans la brume.
Tout agonise et tout se tait : on n’entend plus
Qu’un très mélancolique air de flûte qui pleure,
Seul, dans quelque invisible et noirâtre demeure
Où le joueur s’accoude aux châssis vermoulus !
Et l’on devine au loin le musicien sombre,
Pauvre, morne, qui joue au bord croulant des toits ;
La tristesse du soir a passé dans ses doigts,
Et dans sa flûte à trous il fait chanter de l’ombre.
(Georges Rodenbach)
Illustration: Pascale Aguettaz Bellanger
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Posted by arbrealettres sur 18 octobre 2019

Aux Feuillantines
Mes deux frères et moi, nous étions tout enfants.
Notre mère disait: jouez, mais je défends
Qu’on marche dans les fleurs et qu’on monte aux échelles.
Abel était l’aîné, j’étais le plus petit.
Nous mangions notre pain de si bon appétit,
Que les femmes riaient quand nous passions près d’elles.
Nous montions pour jouer au grenier du couvent.
Et là, tout en jouant, nous regardions souvent
Sur le haut d’une armoire un livre inaccessible.
Nous grimpâmes un jour jusqu’à ce livre noir ;
Je ne sais pas comment nous fimes pour l’avoir,
Mais je me souviens bien que c’était une Bible.
Ce vieux livre sentait une odeur d’encensoir.
Nous allâmes ravis dans un coin nous asseoir.
Des estampes partout ! quel bonheur ! quel délire!
Nous l’ouvrîmes alors tout grand sur nos genoux,
Et dès le premier mot il nous parut si doux
Qu’oubliant de jouer, nous nous mîmes à lire.
Nous lûmes tous les trois ainsi, tout le matin,
Joseph, Ruth et Booz, le bon Samaritain,
Et, toujours plus charmés, le soir nous le relûmes.
Tels des enfants, s’ils ont pris un oiseau des cieux,
S’appellent en riant et s’étonnent, joyeux,
De sentir dans leur main la douceur de ses plumes.
(Victor Hugo)
Illustration: Gustave Doré
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Posted by arbrealettres sur 2 septembre 2019

Hantise
A EPHRAÏM MIKHAËL.
Par les vastes forêts, à l’heure vespérale,
Les ruisseaux endormeurs modulent leurs sanglots :
Mon âme s’alanguit d’une horreur sépulcrale
A l’heure vespérale où murmurent les flots.
Les ruisseaux endormeurs modulent leurs sanglots
Sous les feuilles que frôle un vent crépusculaire :
A l’heure vespérale où murmurent les flots
Un fantôme s’effare en l’ombre funéraire.
Sous les feuilles que frôle un vent crépusculaire
La lueur de la lune illumine le soir :
Un fantôme s’effare en l’ombre funéraire
Et l’âme de l’air râle en brumes d’encensoir.
La lueur de la lune illumine le soir,
Impalpable remous de la marée astrale,
Et l’âme de l’air râle en brumes d’encensoir
Par les vastes forêts, à l’heure vespérale.
(Stuart Merrill)
Illustration: Charles Guilloux
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Posted by arbrealettres sur 24 juillet 2019

Je suis l’enfant qui allume les cierges,
Qui garde le feu de l’encensoir.
Sans penser à rien, sans rien dire
Elle se rit sur l’autre rive.
J’aime la prière du soir,
Dans l’église blanche auprès de la rivière,
Le village avant le crépuscule,
La confusion de l’ombre bleue.
Docile à son doux regard
Je contemple le secret de la beauté ;
Je jette des fleurs blanches
Par dessus les murs de l’église
(Alexandre Blok)
Découvert chez Lara ici
Illustration: Chaïm Soutine
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Posted by arbrealettres sur 4 mai 2019

Les fleurs d’Ophélie
Fleurs sur fleurs ! fleurs d’été, fleurs de printemps, fleurs blêmes
De novembre épanchant la rancoeur des adieux
Et, dans les joncs tressés, les fauves chrysanthèmes ;
Les lotus réservés pour la table des dieux ;
Les lis hautains, parmi les touffes d’amarante,
Dressant avec orgueil leurs thyrses radieux ;
Les roses de Noël aux pâleurs transparentes ;
Et puis, toutes les fleurs éprises des tombeaux,
Violettes des morts, fougèress odorantes ;
Asphodèles, soleils héraldiques et beaux,
Mandragores criant d’une voix surhumaine
Au pied des gibets noirs que hantent les corbeaux.
Fleurs sur fleurs ! Effeuillez des fleurs ! que l’on promène
Des encensoirs fleuris sur la terre où, là-bas,
Dort Ophélie avec Rowena de Trémaine.
(Laurent Tailhade)
Illustration: Hébert Ernest Antoine Auguste
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Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2018

Le parfum
Lecteur, as-tu quelquefois respiré
Avec ivresse et lente gourmandise
Ce grain d’encens qui remplit une église,
Ou d’un sachet le musc invétéré ?
Charme profond, magique, dont nous grise
Dans le présent le passé restauré !
Ainsi l’amant sur un corps adoré
Du souvenir cueille la fleur exquise.
De ses cheveux élastiques et lourds,
Vivant sachet, encensoir de l’alcôve,
Une senteur montait, sauvage et fauve,
Et des habits, mousseline ou velours,
Tout imprégnés de sa jeunesse pure,
Se dégageait un parfum de fourrure.
(Charles Baudelaire)
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