Posts Tagged ‘enchevêtré’
Posted by arbrealettres sur 6 mars 2020

Belle
Belle,
pareil à l’eau qui sur la pierre fraîche
de la source
ouvre son grand éclair d’écume,
est ton sourire,
belle.
Belle,
aux fines mains, aux pieds déliés
comme un petit cheval d’argent,
fleur du monde, marchant,
je te vois moi,
belle.
Belle,
avec un nid de cuivre enchevêtré
dans la tête, un nid
d’une brune couleur de miel
où mon coeur brûle et se repose,
belle.
Belle,
aux yeux trop grands pour ton visage,
aux yeux trop grands pour la planète.
I1 y a des pays, des fleuves
dans tes yeux,
ma patrie se tient dans tes yeux,
je vagabonde à travers eux,
ils donnent sa clarté au monde
partout où s’avancent mes pas,
belle.
Belle,
tes seins sont pareils à deux pains
– terre froment et lune d’or -,
belle.
Belle,
ta taille
mon bras l’a faite comme un fleuve
mille années parcourant la douceur de ta chair,
belle.
Belle,
rien n’a le charme de tes hanches,
la terre en quelque lieu caché
a peut-être, elle,
la courbe de ton corps et son parfum,
en quelque lieu peut-être,
belle.
Belle, ma belle,
ta voix, ta peau, tes ongles,
belle, ma belle,
ton être, ta clarté, ton ombre,
belle,
tout cela est mien, belle,
tout cela, mienne, m’appartient,
lorsque tu marches ou te reposes,
lorsque tu chantes ou que tu dors,
lorsque tu souffres ou que tu rêves,
toujours,
lorsque tu es proche ou lointaine,
toujours,
ma belle, tu es mienne,
toujours.
(Pablo Neruda)
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Posted in poésie | Tagué: (Pablo Neruda), appartenir, belle, chair, charmé, clarté, corps, courbe, cuivre, délié, douceur, eau, enchevêtré, fleuve, froment, hanche, lointaine, lune, miel, monde, nid, ombre, or, pain, parfum, patrie, planète, proche, rêver, se reposer, sein, soufrir, sourire, toujours, visage | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 mars 2019
Le puzzle de nos prétendues réussites
et de nos apparentes erreurs,
semble conçu par un maniaque anonyme
qui aurait abîmé en jouant toutes les figures
et ne veut ou ne sait les recomposer,
sans permettre non plus qu’un autre le tente.
Ce gaspillage de formes,
cette confusion des choses qu’on doit et ne doit pas faire,
épuise toutes les réserves
autant que la force génératrice qui les renouvelle.
Reste une seule formule:
devant un labyrinthe insoluble
en construire un autre plus enchevêtré,
qui déconcerte le premier.
(Roberto Juarroz)
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Posted in poésie | Tagué: (anonyme), (Roberto Juarroz), abîme, apparente, confusion, déconcerter, enchevêtré, erreur, figure, force, gaspillage, génératrice, insoluble, labyrinthe, maniaque, prétendu, puzzle, réserve, réussite, recomposer, renouveler | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 24 septembre 2018

À COMPLIES
In manus tuas, Domine.
(Office de Complies.)
Ton ange a pris le bien et le mal que j’ai faits,
Ô Père, tes moissons exactes sont rentrées.
Les routes de salut se sont enchevêtrées…
Ferme le jour stérile ou plein, bon ou mauvais.
Mon âme en vain cherche le fil de sa mémoire
Et se heurte dans l’ombre à des pensers confus,
Démesurés, béants et comme un bois touffus,
Ou si petits que je les perds en la nuit noire.
C’est l’heure où lentement des orbites sans yeux
S’ouvrent comme des puits fixes dans les ténèbres,
Où le ver des tombeaux ondoie en nos vertèbres.
Délivre-nous du mal, notre Père des cieux.
Aux quatre murs les navettes des araignées
Tissent à petits coups l’ombre en mille filets.
Une à une j’entends derrière les volets,
Une à une mourir les lampes éloignées.
Que reste-t-il du soir ? À quand le jour nouveau ?
Sans le savoir vais-je aux ténèbres éternelles ?
Je ne vois rien, plus rien qu’au bord de mes prunelles
Le reflet tournoyant de mon propre cerveau.
J’entre dans le sommeil, aveugle et sans défense.
O mon Père, voici la clef de ma maison.
Garde tout ce que j’ai, ma vie et ma raison,
Et ta Grâce : le Ciel dont tu me fais l’avance.
Bonsoir Père ! J’ai mis mes deux mains dans ta main.
Le sommeil — ou la mort — traverse la nuit brève.
Souffle un peu sur la bulle errante de mon rêve
Pour qu’elle apporte en moi mes roses de demain.
Bonsoir Père ! Tes doigts ont scellé mes paupières,
Le sommeil — ou la mort — s’en vient à pas légers
Et vers minuit m’appelleront douze dangers.
Mais je m’endors sans crainte en chantant mes prières.
Car je te sais, ô Père, assis à mon chevet
Et si quelque vertige affole et perd mon âme,
Tu la retourneras vers Toi, comme une femme
Retourne dans le lit son petit qui rêvait.
Je ne suis pas un saint, mon Dieu, pour que tu veuilles
Me bercer dans tes bras et chasser mes frissons.
Je ne suis qu’un enfant, je n’ai que mes chansons
Et je ne vaux pas mieux qu’un oiseau sous les feuilles.
Et je ne sais pourquoi tu m’aimes… Les chemins
Me mènent tous à Toi, sans lutte, sans secousse ;
Le sommeil — ou la mort — glisse dans la nuit douce…
Bonsoir Père, reçois mon âme entre tes mains.
(Marie Noël)
Recueil: Les Chansons et les Heures / Le Rosaire des joies
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Marie Noël), ange, araignée, assis, aveuglé, âme, béant, bercer, bien, bon, bulle, cerveau, chanter, chemin, chercher, confus, danger, délivrer, démesure, enchevêtré, entendre, femme, fermer, feuille, fil, filet, frisson, grâce, heure, jour, lutte, main, mal, mauvais, mémoire, moisson, mort, mourir, mur, noir, nuit, oiseau, ombre, ondoyer, orbite, père, penser, perdre, plein, prière, puits, rêver, reflet, rentré, route, s'ouvrir, saint, salut, se heurter, sommeil, stérile, ténèbres, tombeau, touffu, ver, vertèbre, vertige, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 juillet 2018

Si seulement elle pouvait pousser, comme
Les buissons d’aubépine, dans l’or du soleil,
Ou bien fleurir comme une pâquerette,
Au milieu des champs déserts et vides.
Si seulement elle pouvait, comme l’arbre au tronc blanc,
Le bouleau, disperser ses feuilles à terre,
Ou bien se colorer de rouge, et pousser comme les viornes,
Dans les taillis enchevêtrés de la forêt.
Si seulement elle pouvait, comme la molène à fleurs d’or,
Être la caresse du soleil, ou bien si seulement,
Si seulement elle pouvait fleurir comme la nielle des blés,
Et pousser à l’air libre, dans un champ nu.
(Bronisława Ostrowska)
Découvert ici : poetespolonais
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Posted in poésie | Tagué: (Bronisława Ostrowska), arbre, aubépine, blé, bouleau, buisson, caresse, champ, désert, enchevêtré, fleurir, forêt, libre, molène, nielle, or, pâquerette, pousser, si, soleil, taillis, tronc, vide | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 23 février 2018

Illustration
UNE BRANCHE CASSÉE
Une branche s’est cassée.
Je la vois
prise entre les autres branches
ses feuilles déjà flétries.
Dans le jardin je sors
et je lève les yeux :
il faudra que je prenne l’échelle
pour dégager le bois
du bois enchevêtré.
Mais d’énormes nuages
bousculent parfois des pensées d’homme
et la branche
sous le ciel qui grince
devient une parole
dont je sens la terrible faiblesse.
Puisqu’elle vient de moi.
(François de Cornière)
Recueil: Ces moments-là
Traduction:
Editions: Le Castor Astral
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Posted in poésie | Tagué: (François de Cornière), échelle, énorme, bois, bousculer, branche, cassé, ciel, dégager, enchevêtré, faiblesse, feuille, flétri, grincer, homme, jardin, lever, nuage, parole, pensée, prendre, pris, sentir, sortir, terrible, venir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 septembre 2017
Ce matin…
Ce matin est plein de brume
Où des oiseaux se mêlent à des feuilles
Des oiseaux froids se suivent
À peine si l’on distingue
Tant c’est l’aube
Leurs jeux du peu de nuit
Restée au sol d’automne
Les troncs penchent
Où nous avions marché
Par degré dans l’eau de la lumière
Comme un corps enchevêtré qui a mémoire
Et le temps pour œuvre.
(Béatrice Douvre)
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Posted in poésie | Tagué: (Béatrice Douvre), degré, eau, enchevêtré, jeux, lumière, marcher, matin, mémoire, mêler, oeuvre, oiseau, temps, tronc | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 mars 2017

Ton réveil
est de joie,
enchevêtré.
Tout de suite là
tu célèbres la vie
ici et maintenant.
(Sylvie Brès)
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Posted in poésie | Tagué: (Sylvie Brès), célébrer, enchevêtré, ici, joie, maintenant, réveil, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 février 2017

Un feu vivant
Mon amour du profond des nuits
Du fond de la terre et des arbres
Du fond des vagues, de l’oubli
Mon amour des soifs de l’enfance
Mon amour de désespérance
Je t’attends aux grilles des routes
Aux croisées du vent du sommeil
Je crie ton nom au fond des soutes
Des marécages sans oiseaux
Du fond de ce désert de fonte
Où je pose un à un mes pas
J’attends la source de tes bras
De tes cheveux, de ton haleine
Tu me libères, tu m’enchaînes
Tu me dévastes tu me fais
Je t’attends comme la forêt
Inextricable, enchevêtrée
Tissée de renards et de geais
Et que le matin fait chanter.
(Luc Bérimont)
Illustration: Alexandra Bochkareva
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Posted in poésie | Tagué: (Luc Bérimont), amour, arbre, attendre, chanter, cheveux, crier, désert, désespérance, enchaîner, enchevêtré, enfance, feu, forêt, geais, grille, haleine, inextricable, libérer, marécage, matin, nom, nuit, oiseau, oubli, profond, renard, route, soif, sommeil, source, terre, tissé, vague, vent, vivant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2016

O banyan séculaire, avec tes racines enchevêtrées accrochées à tes branches,
immobile, debout jour et nuit, tel un ascète faisant pénitence,
te souviens-tu de l’enfant dont l’imagination jouait avec tes ombres ?
(Rabindranath Tagore)
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Posted in poésie | Tagué: (Rabindranath Tagore), ascète, banyan, debout, enchevêtré, enfant, imagination, immobile, jouer, ombres, pénitence, se souvenir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 juin 2016

Mon âme est un noeud enchevêtré
Façonné sur un vortex liquide
Par une Intelligence séjournant dans l’Invisible
Ne cherche pas à démêler la tienne
De tes propres mains; tu serais comme le condamné
Qui reste assis à contempler la résistance de ses chaînes.
Car les outils pour la dénouer
Se trouvent dans l’espace à quatre dimensions.
(James Clerk maxwell)
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Posted in poésie | Tagué: (James Clerk maxwell), assis, âme, chaîne, chercher, condamné, contempler, démêler, dénouer, dimension, enchevêtré, espace, façonné, intelligence, invisible, liquide, noeud, outil, quatre, résistance, séjourner, vortex | Leave a Comment »