Quand vous riez, Madame, à gorge déployée
Entre amygdales et luette, est-ce l’endroit?
Sinon dans un corsage où vos seins à l’étroit
Tressautent sous la chemisette entrebâillée…
(Max Olivier Bizeau)
Traduction:
Editions: La Simarre
Posted by arbrealettres sur 25 novembre 2019
Quand vous riez, Madame, à gorge déployée
Entre amygdales et luette, est-ce l’endroit?
Sinon dans un corsage où vos seins à l’étroit
Tressautent sous la chemisette entrebâillée…
(Max Olivier Bizeau)
Posted in poésie | Tagué: (Max Olivier Bizeau), amygdale, étroit, chemisette, corsage, déployer, endroit, entrebâiller, gorge, luette, madame, rire, sein, tressauter | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 juillet 2019
Cet enfant, toujours dans la lune,
s’y trouve bien, s’y trouve heureux.
Pourquoi le déranger ? La lune
est un endroit d’où l’on voit mieux.
(Claude Roy)
Posted in poésie | Tagué: (Claude Roy), déranger, endroit, enfant, heureux, lune, mieux, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 juin 2019
A pas lents et tardifs tout seul je me promène
Et mesure en rêvant les plus sauvages lieux ;
Et pour n’être aperçu, je choisis de mes yeux
Les endroits non frayés d’aucune trace humaine.
Je n’ai que ce rempart pour défendre ma peine,
Et cacher mon désir aux esprits curieux
Qui, voyant par dehors mes soupirs furieux,
Jugent combien dedans ma flamme est inhumaine.
Il n’y a désormais ni rivière ni bois,
Plaine, mont ou rocher, qui n’ait su par ma voix,
La trempe de ma vie à toute autre célée.
Mais j’ai beau me cacher je ne puis me sauver
En désert si sauvage ou si basse vallée
Qu’amour ne me découvre et me vienne trouver.
(Philippe Desportes)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Philippe Desportes), amour, aperçu, bois, cacher, découvrir, désir, endroit, flamme, inhumaine, lent, plaine, rêver, rivière, rocher, sa sauver, sauvage, se cacher, se promener, seul, soupir, tardif, trempé, trouver, vallée, vie, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 mai 2019
Liberté
Je relève d’un pays où personne ne règne,
Traversé de crevasses et d’oiseaux.
La main trace l’avenir, le coeur ses extrêmes,
Un appel lui donne voiles, une grimace le ternit.
Je relève d’un pays sans fanion, sans amarre,
La mort a ses sentences comme ailleurs ;
Demain, son étendue ; le printemps, ses preuves.
Il s’y trouve partout d’endroit où se tenir.
(Andrée Chedid)
Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), ailleurs, amarre, coeur, crevasse, demain, endroit, extrême, fanion, grimace, liberté, main, mort, oiseau, pays, personne, preuve, printemps, règner, relever, se tenir, tracer, voile | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 mars 2019
Une chose coulant d’une autre
vers où un endroit que l’on imagine
cela restera
finalement s’y arrêtera
une espèce de destination
au-delà de laquelle on ne va pas
ou ne peut aller ou n’a pas besoin d’aller
***
One thing flowing from another
to where in some place one imagines
it will stay
come to rest finally
some kind of destination
beyond which one does not go
or cannot go or has no need to go
(Geoffrey Squires)
Posted in poésie | Tagué: (Geoffrey Squires), aller, besoin, chose, couler, destination, endroit, finalement, imaginer, rester, s'arrêter | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 mars 2019
Illustration: ArbreaPhotos
Venir ici c’est retrouver le lieu
comme si rien n’avait changé
et tout ce qui s’était passé dans l’intervalle
n’avait eu aucune conséquence aucune importance
pour cet endroit les chemins les arbres
la lumière tombant à travers le silence
***
To come here is to know it again
as if nothing had changed
and all that had happened in the meantime
was of no consequence had no import
for this place the paths the trees
the light falling through the silence
(Geoffrey Squires)
Posted in poésie | Tagué: (Geoffrey Squires), arbre, à travers, changer, chemin, conséquence, endroit, importance, intervalle, lieu, lumière, passer, retrouver, rien, silence, tomber, venir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 mars 2019
Illustration: Adrian Higgins
QUADRATURE DU CERCLE
Les diverses distances de l’automne
et l’endroit saupoudré de sciure
qui restera
quand le cirque aura quitté la ville
Et mme longtemps après
en rentrant de l’école
les enfants font un crochet par la place
pour humer le lion
(Jan Skacel)
Posted in poésie | Tagué: (Jan Skacel), automne, école, cercle, cirque, crochet, distance, endroit, enfant, humer, lion, place, quadrature, quitter, rentrer, saupoudrer, sciure, ville | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 mars 2019
L’abîme n’admet pas l’ordre,
le désordre non plus.
Et nous savons que tout est un abîme.
Pourtant,
le jeu de la feuille et du vent
s’achève toujours à l’endroit le plus exact.
Et aucune feuille ne souille
le lieu où elle tombe.
Il se peut qu’une feuille ordonne
ou peut-être désordonne
une autre face de l’univers.
***
El abismo no admite el orden,
pero tampoco el desorden.
Y sabemos que todo es un abismo.
Sin embargo,
el juego de la hoja y el viento
siempre acaba en el sitio más exacto.
Y ninguna hoja ensucia
el lugar donde cae.
Quizá una hoja ordene
o tal vez desordene
otra faz del universo.
(Roberto Juarroz)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), abîme, admettre, désordonner, désordre, endroit, exact, face, feuille, jeu, lieu, ordonner, ordre, s'achever, souiller, tomber, univers, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 mars 2019
Nous ne savons pas s’il a toujours été perdu,
une seconde après avoir été prononcé
ou peut-être déjà d’avant.
Nous ne savons pas si quelqu’un l’a caché
et oublia l’endroit,
ou si l’endroit disparut de lui-même.
Nous ne savons pas s’il fut peut-être retiré
du flux furtif des noms
afin de préserver une anomie
indispensable dans l’ouvert.
Nous ne savons pas si la futilité de l’homme
le laissa choir
comme un déchet supplémentaire
dans la pente générale des déchets.
Mais maintenant il nous manque.
Non pour désigner ceci ou cela
parmi tant de choses qui n’ont pas de nom.
Son manque nous affecte plus au fond :
le nom perdu
fracture les noms du reste des choses.
Le nom perdu
creuse petit à petit les autres noms
et nous abandonne dans ce presque unanime désert de mots,
où le vent de la nuit
change de place tous les lieux.
Le vent de la nuit
ou une topographique vengeance de l’abîme.
De sorte que la perte d’un nom
nous a fait perdre tous les noms.
***
Hay un nombre perdido.
No sabemos si estuvo siempre perdido,
desde un segundo después de articulado
o quizá desde antes.
No sabemos si alguien lo ocultó
y olvidó el lugar
o si el lugar desapareció por si mismo.
No sabemos si tal vez fue retirado
del flujo furtivo de los nombres
para preservar una anomia
imprescindible en lo abierto.
No sabemos si la trivialidad del hombre
dejó que se cayera
como un desecho mas
en el declive general de los desechos.
Pero ahora lo extrañamos.
No para designar esto o aquello
entre tantas cosas que no tienen nombre.
Su falta nos afecta más adentro:
el nombre perdido
fractura los nombres de todas las otras cosas.
El nombre perdido
ahueca poco a poco todos los otros nombres
y nos deja abandonados en este casi un
unánime desierto de palabras,
donde el viento de la noche
cambia de sitio todos los lugares.
El viento de la noche
o una topográfica venganza del abismo.
Así el extravío de un nombre
nos ha hecho perder todos los nombres.
(Roberto Juarroz)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), abandonner, abîme, affecter, anomie, avant, cacher, changer, choir, chose, creuser, déchet, désert, désigner, disparaître, endroit, flux, fond, fracturer, furtif, futilité, homme, indispensable, lieu, manque, mot, nom, nuit, oublier, ouvert, perdre, perdu, perte, place, préserver, prononcer, reste, retirer, savoir, seconde, supplémentaire, toujours, vengeance, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 mars 2019
Que faire avec ce qui est flétri ?
Le cacher, l’enterrer
ou le placer comme une fleur
entre les feuilles d’un livre ?
Ce qui est flétri préfère rester en nous,
tomber, se réfugier ici
jusqu’à se changer en poussière.
Alors cela fait déjà partie de nous
et accompagne notre flétrissement.
Et nous, sur qui tomberons-nous ?
Où poursuivre notre dérive vers la poussière ?
Y a-t-il pour nous garder un autre endroit
où la poussière fleurirait
derrière tant d’ombre ?
Il suffit, qui sait, d’un endroit moins furtif
où un rayon de soleil éclaire la poussière.
Il se peut que toute flétrissure
n’attende seulement
que ce coup de lumière.
***
¿ Qué hacer con lo marchito?
¿ Esconderlo, enterrarlo
o ponerlo como una flor
entre las hojas de un libro?
Lo marchito prefiere estar en nosotros,
caer, refugiarse aquí,
basta que se convierta en polvo.
Entonces ya forma parte de nosotros
y nos acompaña a marchitarnos.
Y nosotros ¿en quién caeremos?
¿ Dónde proseguir nuestra deriva hacia el polvo?
¿ Habrá otro lugar para guardarnos,
donde el polvo florezca
detrás de tanta sombra?
Tal vez baste un sitio menos furtivo
donde un rayo de sol alumbre el polvo.
Quizá todo lo marchito
espere únicamente
ese golpe de luz.
(Roberto Juarroz)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), accompagner, attendre, éclairer, cacher, coup, dérive, derrière, endroit, enterrer, faire, feuille, flétri, flétrissure, fleur, fleurir, furtif, garder, livre, lumière, ombre, partie, placer, poursuivre, poussière, rayon, rester, se changer, se réfugier, soleil, tomber | Leave a Comment »