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Poésie

Posts Tagged ‘enfièvrer’

Des cinémas pleins à craquer (Ossip Mandelstam)

Posted by arbrealettres sur 15 mars 2021




    
Des cinémas pleins à craquer
déboulent, abruties, chloroformées,
des foules — ô combien enfiévrées,
ô combien d’oxygène assoiffées !

(Ossip Mandelstam)

 

Recueil: Nouveaux poèmes 1930-1934
Traduction: Traduction du russe par Christiane Pighetti
Editions: Allia

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EN VIE PROFONDE (Zéno Bianu)

Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2020



 

Nicolas Rozier N41

EN VIE PROFONDE

(sur des portraits de Nicolas Rozier)

Tout parle tout s’anime
Mille souffles bruissent
C’est l’âme des énergies
Je la reconnais bien
Elle n’avance pas du bout des lèvres
Je la reconnais
Avec toutes ces lames bourdonnantes
Et ces pitiés confuses
Deuils du coeur
Grandes gifles du doute
Rosées inapaisables
Et cette perpétuelle mise au tombeau
Pour écouter au plus juste
Le coeur du monde
Tout ce qui cisèle la passion d’être

Et tout à coup le visage apparaît
Il apparaît vif et vivace
A la fois lustral et brouillé de nuit
Dans une volupté désolée

Il dit
Une façon de se donner sans réserve
Une manière de rompre les digues
De reprendre haleine
Au milieu des battues d’éclairs
Il dit
Une exigence hantée de corbeaux
Il dit
Descendre encore et toujours
Vers où ça vit encore plus
Descendre vers des hauteurs insoupçonnées

Lever sans fin le camp
Enfiévrer davantage

Alors l’air ondule
Il ondule en vie profonde
Et l’on mesure tout à coup
Son coeur somnambule au soleil

(Zéno Bianu)

Illustration: Nicolas Rozier

 

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Printemps (Marie Dauguet)

Posted by arbrealettres sur 31 octobre 2017




    
Printemps

De lointaines tiédeurs, errantes mains, caressent,
Moiteur de peau sortant des troncs velus que pressent
Le lierre et les lichens. La volupté confond

Les bras humains avec la courbure assouplie
Des bouleaux étirant leur geste qui supplie;
Et mon désir comprend, frémit et leur répond.

C’est l’amour qui m’enlace et c’est lui qui m’enfièvre
A travers le vent chaud dont m’étouffe la lèvre;
Je lui ouvre ma chair qui veut et qui consent.

La force que j’adore, en la brise aromale
Flotte indiciblement; la sève triomphale
Dans un suprême élan vient se mêler au sang.

Unité de la vie: Elle est moi, je suis elle;
Je coule éperdument en sa mer qui ruisselle,
Atome extasié, sans pensée et qui jouit

De n’être plus disjoint du pollen des narcisses,
Ni du cri des oiseaux, ni des sourdes délices
Où ce qui doit durer s’aime et s’épanouit.

(Marie Dauguet)

 

 

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Trop tôt (Armand Monjo)

Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2015


Olbinski

 

Quelque convulsion puisse enfiévrer l’air,
désintégrer le sang,
il est toujours très tôt en notre monde.
Trop tôt pour fermer les paupières,
attendre sans bouger la pierre,
le mépris, la balle ou le lance-flamme.
Jamais trop tard pour avancer
vers une fleur, ni pour tendre les lèvres
aux seins, au miel des bras ouverts,
à l’amour soudain évident…

(Armand Monjo)

 

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