Posts Tagged ‘engluer’
Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2022

Joseph
Joseph a dix-huit ans
Sur le quai d’une gare
Et la vie devant lui
Ça ne va pas durer
Le temps d’un défilé
En bleu, en blanc et puis en rouge
Trois petits tours et puis s’en vont
Baïonnette au canon
Joseph a dix-neuf ans
Englué dans la boue
Avant d’aller au feu
Il sort un carnet
Écrit une suite de mots
Destinés à un ange
Joseph a vingt ans
De l’encre sur les doigts
Et les pattes des rats
En maudites ratures
Joseph a vingt ans
Joseph avait vingt ans
(Franck Bouysse)
Recueil: Fenêtre sur Terre
Traduction:
Editions: Phébus
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Posted in poésie | Tagué: (Franck Bouysse), aller, ange, baïonnette, blanc, bleu, boue, canon, carnet, défilé, destiner, doigt, durer, encre, engluer, feu, gare, Joseph, maudit, mot, patte, quai, rat, rouge, s'en aller, sortir, suite, tarure, temps, tour, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 novembre 2018

Illustration: Martin Jarrie
Je te parle
Je te parle dans la colle
au milieu d’une méduse
dans la poche glauque et molle
où les jours m’engluent et m’usent
je te parle à bouche close
sous le sparadrap des mots
je te parle à douleur close
qu’une main maintient sous l’eau
je te parle ne sais d’où
d’un vieux rêve qui s’enkyste
de la cave qui résiste
quand tout croule sous les coups.
(Jean Pérol)
Recueil: Poésie I (1953-1978)
Traduction:
Editions: De la Différence
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Posted by arbrealettres sur 23 octobre 2018

Ce blanc pied nu plonge dans l’herbe fraîche,
Son pas, toute douceur, toute chasteté,
Et par vertu de ces tendres empreintes
Voici que les fleurs s’ouvrent, qu’elles embaument.
Puis Amour, qui n’englue que les coeurs bien nés,
Dédaignant d’imposer sa puissance aux autres,
Me fait de ces beaux yeux un plaisir si vif
Que je n’ai plus désir d’aucun autre bien.
Elle va, elle me regarde, ses yeux brillent,
Ses paroles sont tendres : en harmonie
Avec sa modestie, sa noble réserve.
Et ce sont là quatre étincelles, parmi d’autres,
Dont naît l’immense feu dont je vis et brûle,
Moi, cet oiseau de nuit dans le soleil.
***
Corne ‘l candido pie’ per l’erba fresca
i dolci passi honestamente move,
verni che ‘ntorno i fiori apra et rinove,
de le tenere piante sue par ch’esca.
Amor che solo i cor’ leggiadri invesca
né degna di provar sua forza altrove,
da’ begli occhi un piacer si caldo piove
ch’i’ non curo altro ben né bramo altr’ésca.
Et co l’andar et col soave sguardo
s’accordan le dolcissime parole,
et l’atto mansüeto, humile et tardo.
Di tai quattro faville, et non già sole,
nasce ‘l gran foco, di ch’io vivo et ardo,
che son fatto un augel notturno al sole.
(Pétrarque)
Recueil: Je vois sans yeux et sans bouche je crie
Traduction: Yves Bonnefoy
Editions: Galilée
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Posted in poésie | Tagué: (Pétrarque), amour, étincelle, beau, bien, blanc, brûler, briller, chasteté, coeur, dédaigner, désir, douceur, embaumer, empreinte, engluer, feu, fleur, frais, herbe, immense, modestie, naître, nu, nuit, oiseau, pied, plaisir, plonger, puissance, réserve, regarder, s'ouvrir, soleil, tendre, vertu, vivre, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 juin 2018
Illustration: Edward Burne Jones
Le labyrinthe
A la lisière du Grand Bois
cette gueule béante entre les branches
est l’entrée du labyrinthe.
Une voix impérieuse
venue de nulle part
t’ordonne de marcher,
de pénétrer dans les entrailles noires.
Derrière toi les routes sont coupées,
les villes engluées dans leurs clameurs
où tu n’as plus de place
ni de nom.
Et te voici errant dans la ténèbre;
tu n’entends plus
que le bruit de ton pas,
au loin une rumeur de vie:
grognements, sifflements
souffles, râles et plaintes.
Peu à peu s’est levée une lueur lunaire
sur le vertige des couloirs.
Sans règle ni repères
tu marches droit, suivant ton coeur,
tandis que s’enfle,
toujours plus proche,
le grondement de la Bête.
(Jean Joubert)
Recueil: Longtemps j’ai courtisé la nuit
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2017

Eh ! oui, c’est toi la plus forte !
Entre tes mains je serai
La plume ou la feuille morte
Que le vent roule à son gré.
Avec un simple sourire.
Même un tradéridéra,
Tu me feras faire et dire
Tout ainsi qu’il te plaira.
Je conviens que ta magie
Fait de moi ce que tu veux.
Tu mates mon énergie
Sous le fouet de tes cheveux.
Tu peux avec une amorce
M’irriter ou m’apaiser.
Tu peux engluer ma force
Dans le miel de ton baiser.
Un mot de ta lèvre rose,
Voilà ma bible et ma foi.
Je suis ton bien et ta chose.
Mais aussi, je sais pourquoi !
Et quand je courbe la tête,
Je me dis, tout en rampant :
« Patience ! le poète
Est un charmeur de serpent. »
(Jean Richepin)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Richepin), apaiser, énergie, baiser, charmeur, cheveux, courber, engluer, feuille morte, foi, fort, fouet, irriter, lèvre, magie, miel, patience, plaire, plume, ramper, serpent, sourire, tête, vent | 4 Comments »