Posts Tagged ‘enrager’
Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2020

La glose
– Maman,
Toi qui es du Capricorne’,
Toi qui connais tout et rien
Depuis les Mérovingiens’,
Qui discute savamment
Du tiers et du tremblement,
Pourquoi les escargots ont-ils toujours des cornes
Comme les Martiens enfermés au zoo ?
– Mon petit,
Tu n’as pas mangé tes radis
Ni la soupe aux pissenlits,
Tu ne te laves jamais les mains
Tu baves
Tu fais enrager Firmin
Je ne te dirai plus rien !
– Oh ! si, maman, dis-moi !
Je mangerai les radis
Et la soupe aux pissenlits,
Je ferai comme Pilate’ :
Je me laverai les mains
Avec un savon romain
Fabriqué pour diplomates,
Je ne baverai pas plus
Que la pipe d’Esaiii,
Je donnerai à Firmin
Toutes mes crottes de lapin.
Et encore bien d’autres choses
Que je ferai comme un rien
Pour accéder à la glose,
Le gloussement du genre humain.
– S’ils ont des cornes, mon enfant,
C’est pour corner certainement
Aux carrefours, dans les tournants
Au sein des encombrements,
Ça évite les accidents.
(René de Obaldia)
Recueil: Innocentines
Traduction:
Editions: Gracet & Fasquelle
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Posted in poésie | Tagué: (René De Obaldia), accéder, accident, éviter, baver, carrefour, connaître, corne, corner, crotté, diplomate, discuter, encombrement, enfant, enfermer, enrager, escargot, fabriquer, faire, genre, glose, gloussement, humain, jamais, lapin, laver, main, maman, manger, Martien, Mérovingien, pipe, pissenlit, radis, rien, savant, savon, soupe, tiers, tournant, tout, tremblement, zoo | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2019

Illustration: Vincent Van Gogh
POÈMES
Dans ma querelle avec le monde
Me battant de tous les côtés,
Me voici tout seul dans ma chambre
Mais qui a tort en vérité ?
J’ai dit parfois ou je n’ai pas su dire
Ce qu’il fallait, ce qu’il ne fallait pas.
Avec tout l’univers on se déchire
Chacun poursuit, chacun se bat.
Monde, ô brave monde, j’enrage
Mais il faut bien se séparer,
Jamais je ne saurais te plaire
Ni toi me comprendre jamais.
(Joseph Rolnik)
Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Joseph Rolnik), chacun, chambre, comprendre, dire, enrager, falloir, monde, plaire, poursuivre, querelle, savoir, se battre, se déchirer, se séparer, seul, tort, univers, vérité | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2018

AVEU
Je vous aime, quoique j’enrage,
que ce soit ridicule et vain.
En outre il faut qu’à vos genoux
j’avoue ma sottise et ma honte.
Avec ma figure ! A mon âge !
Il serait temps de s’assagir.
Mais tous les indices sont clairs :
je suis atteint du mal d’amour.
Loin de vous je m’ennuie, je bâille
près de vous la langueur m’est douce
et je n’en peux mais : je dois dire,
cher ange, combien je vous aime.
Quand j’entends, venant du salon,
vos pas, le bas de votre robe
ou votre voix juvénile et candide,
je perds d’un seul coup la raison.
Souriez-vous ? Je suis aux anges.
Vous m’ignorez ? J’ai le coeur lourd.
Tout un jour de peine s’efface
si vous m’offrez votre main pâle.
Quand, absorbée par votre ouvrage,
vous laissez ruisseler vos boucles
indolemment, les yeux baissés,
je m’attendris, ne dis plus mot,
vous contemplant comme un enfant.
Vous conterai-je ma détresse,
ma tristesse, ma jalousie,
quand par tous les temps vous allez
au loin, trop loin, vous promener ?
Ou bien vos larmes solitaires,
les propos à deux dans un coin,
ou les petits voyages en ville
ou les soirées près du piano ?
Aline, ayez pitié de moi !
Je n’ose exiger de l’amour.
Il se peut que, pour mes péchés,
je sois indigne d’être aimé.
Faites semblant ! Votre regard
exprime si bien tant de choses.
Je suis si facile à tromper!
Et voudrais tant l’être par vous !
(Alexandre Pouchkine)
Recueil: Poésies
Traduction: Louis Martinez
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Alexandre Pouchkine), absorber, aimer, amour, ange, atteindre, aveu, avouer, bâiller, boucle, candide, clair, coeur, conter, détresse, doux, enfant, enrager, entendre, exiger, exprimer, facile, figure, genoux, honte, ignorer, indice, indigne, jalousie, juvénile, langueur, larme, loin, lourd, main, mal, offrir, oser, ouvrage, pas, pâle, pêche, peine, perdre, piano, pitié, raison, regard, ridicule, robe, ruisseler, s'assagir, s'attendrir, s'effacer, s'ennuyer, salon, se promener, soirée, solitaire, sottise, sourire, tristesse, tromper, vain, ville, voix, voyage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 juin 2018

Illustration: Omar Ortiz
C’ÉTAIT LE SOIR, ET NOS PEAUX SE TOUCHAIENT
C’était le soir. Tombant du ciel d’été.
De fous désirs, ardents comme une flamme,
Intimement m’ont visité.
Ma peau touchait ta peau de femme.
Toute ma vie, alors, pulsait
Sur le petit espace
Où ta peau, soudain, à ma peau se fiançait.
Je le sais à présent, c’est toi qu’il me fallait,
Que je cherchais, lorsque ma raison fit surface.
Vous, lointains inhumains,
Ô vous ! petites fleurs à la fine corolle,
— Aux fins dessins,
Entendez-vous de son doux giron la parole ?
Elle est pour moi trop lourde assurément :
La totalité de la femme!
Telle une abeille bourdonnant,
Dès lors, de tout mon coeur bruissant,
Lanceur de comètes, je clame:
Que sont auprès de toi le vignoble au soleil,
Le céleste animal au pelage d’aurore
Empli de fraîcheur dès l’éveil
Ou bien encore
Le bercement matinal des buissons
Sur les coteaux intacts aux tendres mamelons !
Des baisers de la femme
Bouillonne sous ta peau
Toute la gamme.
Souvent j’ai peur, car nous formons un écheveau
Inextricable ! Et s’il me reste quelques fibres
Qui semblent libres,
Tu t’en saisis. Ô combien nous nous désirons !
Mais si c’est même amour que tous deux respirons,
Je le vis tel un roc dessous lequel j’enrage
Et toi comme un coussin plus léger que nuage.
(Attila József)
Recueil: Aimez-moi – L’oeuvre poétique
Traduction: Georges Kassaï
Editions: Phébus
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Posted in poésie | Tagué: (Attila Jozsef), abeille, amour, animal, ardent, écheveau, baiser, bercement, bourdonner, bruire, buisson, céleste, chercher, clamer, coeur, comète, corolle, coteau, coussin, désir, désirer, enrager, espace, falloir, femme, fibre, fin, flamme, fou, giron, inextricable, inhumain, intimement, lanceur, léger, libre, lointain, lourd, mamelon, nuage, parole, peau, peur, pulser, raison, respirer, roc, se fiancer, se saisir, se toucher, soir, soleil, surface, tendre, totalité, vie, vignoble, visiter | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 août 2016
Ils m’ont tourmenté,
Ils m’ont fait enrager,
Les uns avec leur amour,
Les autres avec leur haine.
Ils ont empoisonné mon pain,
Versé du poison dans mon verre,
Les uns avec leur amour,
Les autres avec leur haine.
Mais celle qui plus que d’autres
Me causa tourment, colère et peine,
Ne m’a jamais haï,
Ne m’a jamais aimé.
(Henri Heine)
Illustration: Paul Delvaux
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Posted in poésie | Tagué: (Henri Heine), aimer, amour, colère, empoisonner, enrager, haïr, haine, pain, peine, poison, tourment, tourmenter | Leave a Comment »