Posts Tagged ‘enseigne’
Posted by arbrealettres sur 21 mai 2023
Illustration: David Téniers
L’auberge
Murs blancs, toit rouge, c’est l’Auberge fraîche au bord
Du grand chemin poudreux où le pied brûle et saigne,
L’Auberge gaie avec le Bonheur pour enseigne.
Vin bleu, pain tendre, et pas besoin de passe-port.
Ici l’on fume, ici l’on chante, ici l’on dort.
L’hôte est un vieux soldat, et l’hôtesse, qui peigne
Et lave dix marmots roses et pleins de teigne,
Parle d’amour, de joie et d’aise, et n’a pas tort !
La salle au noir plafond de poutres, aux images
Violentes, Maleck Adel et les Rois Mages,
Vous accueille d’un bon parfum de soupe aux choux.
Entendez-vous ? C’est la marmite qu’accompagne
L’horloge du tic-tac allègre de son pouls.
Et la fenêtre s’ouvre au loin sur la campagne.
(Paul Verlaine)
Recueil: Poésies Verlaine
Editions: Hachette
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Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2021
![Roland H. Heyder (16) [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/10/roland-h-heyder-16-1280x768.jpg?w=872&h=657)
A TELLE ENSEIGNE
D’UN pied de nez vers la rue
Pastourelle
l’enseigne de Polichinelle
changeant le décor à vue
fait neiger le jour de l’An
blanchisseur pour chaperons rouges
et s’empourprer les manteaux blancs
au carreau des spectres d’un bouge
en procession du Saint Sang
Roi des fous croquant la fève
du dimanche
quand l’ombre tombe des manches
de mon rempailleur de rêves
je cherche le mille pertuis
qui fleurit au Pas de la Mule
sous l’auvent où Dieu fut bouilli
par le sorcier gobeur de bulles
chez un échaudeur de la nuit
O brocante des années
sans mémoire
la cire coule dans l’armoire
désolante des poupées
qui n’auront plus droit de regard
Voici le temps mort de l’éclipse
bureaucratique et les buvards
sécheront pour l’Apocalypse
les pleurs des enfants nés trop tard
(Paul Gilson)
Illustration: Roland H. Heyder
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Posted by arbrealettres sur 12 mai 2021

VIERGE MODERNE
Je ne suis pas une femme. Je suis neutre.
Je suis un enfant, un page, une résolution hardie
je suis un rai de soleil écarlate qui rit…
Je suis un filet pour poissons gloutons,
je suis un toast porté en l’honneur de toutes les femmes,
je suis un pas vers le hasard et la ruine,
je suis un bond dans la liberté et le soi…
Je suis le sang qui chuchote à l’oreille de l’homme
je suis fièvre de l’âme, désir et refus de la chair,
je suis l’enseigne à la porte de paradis interdits,
Je suis une flamme exploratrice et gaillarde,
je suis une eau profonde mais téméraire jusqu’aux genoux,
je suis eau et feu loyalement, librement unis…
(Edith Sôdergran)
Trad. : Carl Gustaf Bjurstom et Lucie Albertini
***
Jag är ingen kvinna. Jag är ett neutrum.
Jag är ett barn, en page och ett djärvt beslut,
jag är en skrattande strimma av en scharlakanssol…
Jagr ett nit för alla glupska fiskar,
jag är en skål för alla kvinnors ira,
jag är ett steg mot slumpen och fördàrvet,
jag är ett språng I friheten och sj ilvet…
Jag är blodets viskning i mannens öra,
jag är en sj lens frossa, köttets liingtan och förvägran,
jag är en ingångsskylt till nya paradis.
Jag är en flamma, sökande och käck,
jag är ett vatten, djupt men dristigt upp till knäna,
jag är eld och vatten I ärligt sammanhang på fria villkor…
Recueil: Petite anthologie Poésie européenne
Traduction:
Editions: Singulières
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Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2020

Les douze lutins
Ils sont douze lutins
Dans ce joli village
De songe et de cristal
Derrière les montagnes
Trois qui frappent l’enclume
Et remplissent d’étoiles
La forge du grand gel
Trois qui font à l’enseigne
Du Rire de l’Hiver
De frais gâteaux de neige.
Trois qui tirent l’alêne
En secret dans la basse
Échoppe du sommeil
Trois autres qui allument
Leurs petites lanternes
Et n’attendent qu’un signe
Pour s’en aller sonner
Les cloches de Noël
(Paul-Alexis Robic)
Illustration: Jean-Marc Polizzi
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Posted by arbrealettres sur 11 juin 2020

retouche à la rémission
près du soir en cendre
où saute l’étincelle d’un oiseau
le caillou retient sa vie
les meubles du vent se démontent
les grands chagrins ne sont que bruit d’enseigne
(Daniel Boulanger)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted by arbrealettres sur 10 juin 2020
A l’auberge des gens heureux
Tout est source et levain de joie
Jusqu’au pain sec, jusqu’à l’eau claire,
Que l’on soit dix, ou seul, ou deux,
Il n’est de propos, il n’est de sourire
Où l’esprit ne pointe, où le coeur n’affleure…
Or quelquefois on voit s’attabler
Un pas-heureux venu sur la foi de l’enseigne
Avec l’espoir d’y guérir de ses peines.
Mais ce qu’il mange avec effort
Lui répugne ou lui semble amer.
C’est en vain qu’il vide son verre:
Le vin ravive sa douleur.
Et s’il voit frémir sur le mur
Les feuillages d’or du soleil
C’est avec les yeux de l’exil.
Tout le gêne, l’offense ou l’humilie.
Il est comme un intrus à la fête d’autrui;
Ou comme au bal celui qui ne sait pas danser.
Vite il paie son écot, il faut qu’il parte,
Refoulant ses pleurs et plein de rancoeur.
C’est qu’en entrant à l’auberge attirante
Il n’a pas lu cette avis, sur la porte:
On est prié d’apporter son bonheur.
(Charles Vildrac)
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Posted by arbrealettres sur 27 mai 2020

Un toit de maison puis l’étoile
au-dessus pâlissante
arrêtaient les regards d’un homme
qui se sentaient repris par le fin jeu des causes
plus bas les enseignes
dévoilaient leurs mots d’or
le bois, le fer, la pierre
imposaient leur présence
une fenêtre grande ouverte
montrait le mur d’ocre et l’armoire
et la main qui posait une cuiller de fer
sur la faïence d’une assiette
à l’ancien ébrèchement.
(Jean Follain)
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Posted by arbrealettres sur 7 janvier 2020

ÉCRAN
Écoutez,
Celui qui vous parle, c’est moi
Écran,
Des écrins de velours
Et des cadres dorés
Trop longtemps m’ont tenu captif,
Des cloisons décorées, des murs et des clôtures
M’ont toujours isolé
Et mon clair appel
Fut converti
En hurlement mensonger des enseignes.
Aujourd’hui
Je m’adresse aux murs:
Dispersez-vous !
Plus de toitures,
Plus de planchers
Délivrez-moi l’espace,
Ici
Toutes les têtes
Créant ensemble un océan,
Pour vous j’ai surgi
Pour vous je suis né,
Plus larges les gradins au milieu de la place,
Sur le gouffre reptilien des rues, élevez
Mon estrade !
Ma semence sera le ciel
Et mon espace l’oeil multiplié des foules.
(Aron Kushnirov)
Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 24 juin 2018

Le vendeur de murmures
Il était une fois
Le vendeur de murmures.
Il murmurait la nuit donc
à la demande
du bout des dents
en une étrange litanie
les phrases confiées la veille à son oreille
et dont il avait la prudence
professionnelle
d’inscrire les commandes
dans des carnets
toujours petits
et qu’il parfumait
tantôt à la lavande
tantôt au patchouli
C’est qu’il n’avait jamais voulu user lui
comme les vendeurs de cris
de ces vastes camions d’amplification
qui sillonnaient le pays à grand renfort de klaxons
néons
haut parleurs et enseignes
ce qu’il vendait on l’entendait à peine
(Philippe Garnier)
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Posted by arbrealettres sur 30 avril 2018

SOUS DES ÉTOILES
L’insecte veut aussi protéger ses demeures
il gravit la colline
pas un mot ne part de l’auberge
au lion dessiné en enseigne
y gît un voyageur
dormant face au papier
de fleurs poudreuses.
Du sel, du froment
dans des resserres obscures
épuisent leur durée.
Hors les perspectives
d’aventure éblouie
demeurent au ciel calmé
d’habituelles étoiles.
(Jean Follain)
Recueil: Des Heures
Traduction:
Editions: Gallimard
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