Posts Tagged ‘ensemble’
Posted by arbrealettres sur 25 février 2023

PRIÈRE DE LA DÉMENTE
Et que je brûle en mer
M’apaise enfin dans ma légende
Sur un rivage qu’enchanterait
L’histoire inutile des vagues.
O Dieu
Enlève-moi le feu
Et dis-moi qu’il est bien
Que l’amandier fleurisse
Qu’il me faut accepter sa chance
Sans que j’aie faim à manger la terre
Pour devenir une fois
Sa femme de printemps
O Dieu
Guéris mon corps
De la blessure de l’homme
Préserve-le
D’être sous son baiser
Etang, forêt, marée
Permets que nous dormions ensemble
Nus
Ce n’est pas vrai
Que j’ai crié son nom
J’arracherais plutôt mes lèvres
Avec le vent
Si le vent voulait encore de moi.
Il venait
Je le touchais
Sous le manteau de sortilèges
Je descendais de lui
Comme on descend des rois.
O Dieu
Emporte-moi
Donne-moi
Juste assez de rosée
Juste assez de soif
Je ne veux être qu’une enfant triste
Qui regarde le couchant s’éteindre
Dans la candeur de ses doigts
(Claude de Burine)
Recueil: Hanches
Editions: Saint Germain des Prés
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Posted in poésie | Tagué: (Claude de Burine), accepter, amandier, apaiser, arracher, étang, baiser, bien, blessure, brûler, candeur, chance, corps, couchant, crier, dément, descendre, devenir, Dieu, dire, doigt, donner, dormir, emporter, enchanter, enfant, enfin, enlever, ensemble, faim, femme, feu, fleurir, forêt, guérir, histoire, homme, inutile, lèvres, légende, manger, manteau, marée, mer, nom, nu, permettre, préserver, prière, printemps, regarder, rivage, roi, rosée, s'éteindre, soif, sortilège, terre, toucher, triste, vague, venir, vent, vouloir, vrai | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 février 2023

Illustration: Mireille Gendron
Il y a longtemps ce me semble,
Le rossignol chantait aussi ;
Comme il était doux de l’entendre
Au temps où nous étions ensemble.
Je chante et ne puis pas pleurer,
Et file à mon rouet, si seule,
Mon fil limpide et pur
Tant que brillera la lune.
Quand ensemble nous étions,
Le rossignol chantait,
Aujourd’hui mon chant me rappelle
Que tu es parti loin de moi.
Chaque nuit que luit la lune,
Je pense à toi uniquement,
Mon cœur est limpide et pur,
Dieu veuille un jour nous réunir !
Depuis que tu es loin de moi,
Le rossignol chante sans cesse,
Et je pense en l’écoutant
Comme nous étions ensemble.
Dieu veuille un jour nous réunir,
Je suis à mon rouet si seule,
La lune luit limpide et pure,
Je chante et je voudrais pleurer !
***
Es sang vor langen Jahren
Wohl auch die Nachtigal,
Das war wohl süßer Schall,
Da wir zusammen waren.
Ich sing und kann nicht weinen
Und spinne so allein
Den Faden klar und rein,
So lang der Mond wird scheinen.
Als wir zusammen waren,
Da sang die Nachtigal
Nun mahnet mich ihr Schall,
Daß du von mir gefahren.
So oft der Mond mag scheinen,
Gedenk ich dein allein,
Mein Herz ist klar und rein,
Gott wolle uns vereinen.
Seit du von mir gefahren,
Singt stets die Nachtigal,
Ich denk bei ihrem Schall,
Wie wir zusammen waren.
Gott wolle uns vereinen
Hier spinn ich so allein,
Der Mond scheint klar und rein,
Ich sing und möchte weinen!
(Clemens Brentano)
Recueil:
Traduction: de l’allemand par Jean-Pierre Lefebvre
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Clemens Brentano), aujourd'hui, briller, chant, chanter, coeur, doux, ensemble, entendre, fil, filer, limpide, loin, longtemps, luir, lune, nuit, partir, penser, pleurer, pur, rappeler, réunir, rossignol, rouet, sembler, seul, temps, uniquement | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 février 2023

Le mouton
Le mouton vit de l’herbe
Le papillon de fleur
Le papillon de fleur
Et toi z’et moi Marianne
Nous nous mourons de langueur
Et toi z’et moi Marianne
Nous nous mourons de langueur.
Le mouton dans le pré
Est en danger du loup
Est en danger du loup
Et toi z’et moi Marianne
Sommes en danger d’amour.
J’ai un copain de frère
Qui me fait enrager
Qui me fait enrager
Il va dire à ma mère
Que j’aime mon berger.
Berger de mon village
Reviens me secourir
Reviens me secourir
Car ce serait dommage
Car ce serait dommage
De me faire languir.
Nous sommes-t-ici z’ensemble
Restons-y bien longtemps
Restons-y bien longtemps
L’amour est agréable
L’amour est agréable
Auprès de son amant.
(Anonyme)
Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette
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Posted in poésie | Tagué: (anonyme), agréable, aimer, amant, amour, auprès, berger, copain, danger, dommage, enrager, ensemble, fleur, frère, herbe, laisser, langueur, languir, longtemps, loup, mère, mourir, mouton, papillon, pré, rester, secourir, village, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2022

Illustration: Shan Sa
Devant les ruines d’un vieux palais
Le ruisseau s’éloigne en bouillonnant, le vent crie sa violence à travers les pins ;
Les rats gris s’enfuient à mon approche et vont se cacher sous les vieilles tuiles.
Aujourd’hui sait-on quel prince éleva jadis ce palais ?
Sait-on qui nous légua ces ruines, au pied d’une montagne abrupte ?
Sous forme de flammes bleuâtres, se montrent des esprits dans les profondeurs sombre
Et, sur la route défoncée, on entend des bruits qui ressemblent à des gémissement
Ces dix mille voix de la nature ont un ensemble plein d’accords,
Et le spectacle de l’automne s’harmonise aussi avec ce triste tableau.
Le prince avait de belles jeunes filles ; elles ne sont plus que de la terre jaune,
Inerte comme l’éclat de leur teint, qui déjà n’était que mensonge ;
Il avait des satellites pour accompagner son char doré,
Et, de tant de splendeurs passées, ce cheval de pierre est tout ce qui reste.
La tristesse m’étreint ; je m’assieds sur l’herbe épaisse,
Je commence des chants où ma douleur s’épanche ;
Les larmes me gagnent et coulent abondamment.
Hélas ! Dans ce chemin de la vie, que chacun parcourt à son tour,
Qui donc pourrait marcher longtemps !
(Du Fu)
(712-770)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted in poésie | Tagué: (Du Fu), abondant, abrupt, accompagner, accord, approche, aujourd'hui, automne, à travers, éclat, élever, épais, étreindre, beau, bleuâtre, bouillonner, bruit, chacun, chant, char, chaval, chemin, commencer, couler, crier, défoncer, doré, douleur, ensemble, entendre, esprit, flamme, forme, gagner, gémissement, gris, hélas, herbe, inerte, jadis, jeune fille, larme, léguer, longtemps, marcher, mensonge, montagne, nature, palais, parcourir, passer, pierre, pin, pouvoir, prince, profondeur, rat, ressembler, rester, route, ruine, ruisseau, s'asseoir, s'éloigner, s'épancher, s'enfuir, s'harmoniser, satellite, savoir, se cacher, se monter, sombre, spectacle, splendeur, tableau, teint, triste, tristesse, tuile, vent, vie, vieux, violence, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2022
Illustration: Shan Sa
Au loin disparu
Le cygne déploie ses ailes agiles et laisse le vent le porter au loin.
Un air vif le rappelle au souci et il tourne la tête, incertain.
Un cheval livre ses pas lourds à la steppe désertée — les siens sont partis.
Son coeur s’enlise dans des pensées interdites comme ses sabots dans la glaise meuble.
Le destin s’abat sans pitié sur deux dragons que leurs ailes opposent.
Il reste pourtant les chants qui savent révéler les amours secrets.
À l’ami qui s’en va, je joins les mots du ruisseau où coulent mes larmes.
L’écho des tambours exalte les vertus mâles et déchire les coeurs des compagnons vaincus.
La solitude des vers alimente le brasier du souvenir
Et plombe mon âme mon âme brisée dans l’horizon des peines.
J’aimerais pouvoir entonner encore les airs de l’enfance,
Ton pays est loin désormais — il t’ignore jusqu’au trépas.
Le mal me dévisage et il pleut sur les joues des filets d’amertume.
Les cygnes volent leur vie entière deux à deux
Mais pour nous, hommes, qui ne pouvons nous envoler ensemble
Il n’y a que routes mornes aux destins séparés.
(Su Wu)
(140-60)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted in poésie | Tagué: (Su Wu), agile, aile, air, alimenter, amertume, ami, amour, âme, écho, brasier, briser, chant, cheval, coeur, compagnon, couler, cygne, déchirer, déployer, déserter, dévisager, destin, disparaître, dragon, enfance, ensemble, entier, entonner, envoler, exalter, filet, glaise, homme, horizon, ignorer, incertain, interdit, ivre, joindre, joue, laisser, larme, loin, lourd, mal, mâle, meuble, morne, mot, opposer, partir, pas, pays, peine, pensée, pitié, pleuvoir, plomber, porter, pouvoir, rappeler, révéler, rester, route, ruisseau, s'abattre, s'en aller, s'enliser, sabot, savoir, séparer, secret, solitude, souci, souvenir, steppe, tambour, tête, tourner, trépas, vaincru, vent, vers, vertu, vie, vif, voler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2022

Illustration: Shan Sa
Piao, prince de Pai-ma
Afflictions du coeur et tourments de l’âme,
Demeurez au-dehors — je ne dirai plus rien !
Les yeux de l’homme bravent l’horizon des Quatre Mer
Dix mille lis ne sont pour lui que porte voisine.
L’amour fraternel ne saurait déserter
Et la distance nous ramène sans cesse au plus près.
Il serait vain de partager nos lits,
Sans avoir jamais partagé nos peurs et nos joies.
L’angoisse trop couvée n’apporte que maux et fièvres.
Infantilité ! Sentimentalité de femme !
Mais le sang et la chair à jamais séparés
Hurlent en moi amertume et peine.
Amertume et peine — que sont ces regards du cœur ?
Les décrets du Ciel n’apportent que désespoir.
Inutile donc de courir les rangs immortels.
Maître Sung nous a fait rêver trop longtemps.
Changements et malheurs sont sur nous.
Qui pourrait bien vivre au-delà de cent ans ?
Nous sommes séparés — ce sera pour toujours.
Mais j’attends encore tes mains dans les miennes.
Prince, prends soin de ton corps digne.
Et puissions-nous, ensemble,
Connaître les jours aux cheveux blancs.
Je retourne mes larmes et retrouve ma route.
Mon pinceau scelle mes voeux de vie belle.
Au revoir désormais.
(Zao Zhi)
(192-232)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted in poésie | Tagué: (Zao Zhi), affliction, amertume, amour, angoisse, apporter, attendre, au-dehors, au-delà, au-revoir, âme, beau, blanc, braver, chair, changement, cheveux, ciel, coeur, connaître, corps, courir, couver, décret, déserter, désespoir, demeurer, digne, dire, distance, ensemble, femme, fièvre, fraternel, homme, horizon, hurler, immortel, infantilité, inutile, joie, jour, larme, li, lit, longtemps, maître, main, mal, malheur, mer, partager, peine, peur, pinceau, porte, pouvoir, près, prince, ramener, rang, rêver, regard, retourner, retrouver, rien, route, sang, sans cesse, savoir, séparer, sceller, sentimentalité, soin, toujours, tourment, vain, vie, vivre, voeu, voisin, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022

On me parle. Les mots sont des grains de sable.
L’ensemble fait désert. J’ai perdu une chose mais j’ignore quoi.
Il est même douteux que je l’ai jamais possédée, cette chose.
Pourtant, c’est sûr, je l’ai perdue.
Expliquez-moi qui je suis.
Donnez-moi de mes nouvelles.
(Christian Bobin)
Illustration: Sophie Rocco
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Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2022

Au disciple Jade céleste
Au lever du jour, un bol de thé,
À la tombée du jour, un bref somme.
Montagne verte et nuages blancs
Causent ensemble de non-naissance.
(Hyujong)
***

Recueil: Ivresse de brumes, griserie de nuages
Traduction: Ok-sung / Anne Baron / Jean-François Baron
Editions: Gallimard
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Hyujong), blanc, bol, bref, cauuser, céleste, disciple, ensemble, jade, jour, lever, montagne, non-naissance, nuage, somme, thé, tombée, vert | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022

Terre des songes
J’ai ravi l’enfant-roi qui croyait aux voyages.
Sur les toits blêmes, j’ai jeté notre manteau d’oubli.
Nous nous sommes absentés
Laissant l’ombre déchirée du grand chêne sur les marches.
Le cri des terreurs,
L’angle qui rive nos murailles.
Sur mon épaule droite, j’ai pris l’enfant-roi.
Nos traces, le long des terres déteintes,
Avaient la chaleur des gorges d’oiseaux.
L’oeil de l’enfant est né dans le soleil;
Son jardin, où résident les silences,
N’a plus de solitude autour d’un arbre-mort.
Parce que rien n’est simple, j’ai ravi l’enfant-roi.
Et nous voici ensemble:
Ses printemps
Mes automnes
Nos magies
Et mon pas.
(Andrée Chedid)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), arbre, automne, épaule, blême, chaleur, chêne, cri, croire, enfant, enfant-roi, ensemble, gorge, laisser, magie, manteau, mort, muraille, né, oeil, oiseau, ombre, oubli, printemps, ravir, river, s'absenter, simple, soleil, solitude, songe, terre, terreur, trace, voyage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 septembre 2022

Conforme à ta beauté
Conforme à ta beauté nocturne
Tu ouvres le soleil de tes jambes aiguës
Tu permets à l’été de déflammer l’été
Il n’y a plus la soif et l’eau
Il n’y a plus fièvre et fontaine
Mais, tout ensemble confondu
Ce qui fait mal et son vainqueur.
Je marche dans un monde blanc
Où brillent l’angle et la cétoine
Je m’unis à toi pour le temps
Jusqu’à la migration des pierres
Jusqu’à l’incendie des rivières
Jusqu’à l’âme, la chair de l’âme
Là où les corps ont leur envers.
(Luc Bérimont)
Recueil: La Beauté Éphéméride poétique pour chanter la vie
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Luc Bérimont), aigu, angle, âme, été, beauté, blanc, briller, cétoine, chair, confondre, conforme, corps, déflammer, eau, ensemble, envers, fièvre, fontaine, incendie, jambe, mal, marcher, migration, monde, nocturne, ouvrir, permettre, pierre, rivière, s'unir, soif, soleil, temps, vainqueur | Leave a Comment »