C’est quoi, réussir sa vie,
sinon cela,
cet entêtement d’une enfance,
cette fidélité simple:
ne jamais aller plus loin
que ce qui vous enchante à ce jour,
à cette heure.
(Christian Bobin)
Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2022
C’est quoi, réussir sa vie,
sinon cela,
cet entêtement d’une enfance,
cette fidélité simple:
ne jamais aller plus loin
que ce qui vous enchante à ce jour,
à cette heure.
(Christian Bobin)
Posted in poésie | Tagué: (Christian Bobin), aller, enchanter, enfance, entêtement, fidélité, loin, réussir, simple, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 mars 2021
Apnée pugnace
de son entêtement d’un ailleurs
jusqu’à l’asphyxie
de son ombre
(Bernard Montini)
Posted in poésie | Tagué: (Bernard Montini), ailleurs, apnée, asphyxie, entêtement, ombre, pugnace | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 octobre 2019
AMOUR DÉSHABILLÉ DE NOUS…
Amour déshabillé de nous comme, de mousse,
Par la rage de l’eau,
Un mur, toujours plus bas plongeant dans le terreau
Peuplé de larves douces,
Ton torse blanc résiste à la griffe des houx,
Aux hachures de l’ombre
Et chaque pierre en toi reste fidèle au nombre
Qui s’est défait de nous.
Te retrouverons-nous ? Brûlerons-nous ensemble ?
Parfois, dans le charbon,
L’enfant croit reconnaître en nos amas profonds
Quelqu’un qui lui ressemble,
Mais ce n’est qu’un nuage, une feuille, un serpent
Ou quelque rêve informe
Comme en font les rochers lorsque l’on croit qu’ils dorment
A l’ombre des vivants.
Et toi tu resplendis, à la fois vierge et veuve
Au soleil revenu :
On dirait que, nous arrachant à ton flanc nu,
La mort te fait plus neuve,
Amour femelle, et ton entêtement joyeux
Dans la beauté du monde
Qui n’est beau que de toi, de ton haleine blonde
Et de l’eau de tes yeux.
(Jean Rousselot)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Rousselot), amas, amour, arracher, bas, beauté, blanc, blond, brûler, charbon, croire, déshabiller, dormir, doux, eau, enfant, ensemble, entêtement, femelle, feuille, fidèle, flanc, griffe, hachure, haleine, houx, informé, joyeux, larve, monde, mort, mousse, mur, neuf, nombre, nu, nuage, ombre, peupler, pierre, plonger, profond, quelqu'un, rage, résister, rêve, reconnaître, resplendir, ressembler, rester, revenir, rocher, se défaire, se retrouver, serpent, soleil, terreau, torse, veuf, vierge, vivant, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 mai 2019
RAISON DU CRI
s’il n’y avait ce cri,
en forme de pierre aiguë
et son entêtement à bourgeonner
s’il n’y avait cette colère,
ses élancements génésiques
et son soc constellant,
s’il n’y avait l’outrage,
ses limaces perforantes
et ses insondables dépotoirs,
l’évocation ne serait plus
qu’une canonnade de nostalgies,
qu’une bouffonnerie gluante,
le pays ne serait plus
qu’un souvenir-compost,
qu’un guet-apens
pour le larmier.
(Tahar Djaout)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Tahar Djaout), élancement, évocation, bouffonnerie, bourgeonner, canonnade, compost, cri, entêtement, guet-apens, larmier, limace, nostalgie, outrage, pierre, raison, soc, souvenir | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2018
Illustration: Fanny Verne
Quand fredonne en mon sang
le froissement des arbres
cependant que je cherche
au plus profond enfouie
l’image d’un amour
et ses jeunes saisons
j’accueille d’un même souffle
à chacun de mes pas
l’entêtement de vie
l’érosion de la mort.
(Georges-Emmanuel Clancier)
Recueil: Contre-Chants
Traduction:
Editions: Gallimard
Posted in poésie | Tagué: (Georges-Emmanuel Clancier), accueillir, amour, arbre, érosion, chercher, enfoui, entêtement, fredonner, froissement, image, jeune, mort, pas, profond, saison, sang, souffle, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 décembre 2016
ESCALIER
Vu d’en bas, la figure de la montée
L’envol mémorable d’une vie
Suspendue pas à pas
Avec entre les plis de pierre
Le noir entêtement du jour
Le fût évidé de l’imaginaire
Dans l’arbre du réel
Passage du souffle
Flamme et eau
Colonne et cascade
La portée d’une musique
Sur le vide
Ou le renversement de l’ange
Lenz qui voulait marcher sur la tête
Et Bartleby mourant dans son refus
Sur le gazon chu du bec des oiseaux
Là où il y avait le ciel
(Heather Dohollau)
Posted in poésie | Tagué: (Heather Dohollau), ange, arbre, évidé, bec, cascade, ciel, colonne, eau, entêtement, envol, escalier, fût, figure, flamme, gazon, imaginaire, jour, marcher, mémorable, montée, musique, noir, oiseau, passage, pierre, pli, portée, réel, renversement, souffle, suspendu, vide, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 décembre 2016
L’existence supposée
Le lieu, comment est-il
tandis que personne n’y passe?
Les choses, existent-elles
quand elles ne sont pas vues?
L’intérieur de l’appartement désaffecté,
la pince oubliée dans le tiroir,
les eucalyptus la nuit sur le chemin
trois fois désert,
la fourmi sous la terre le dimanche,
les morts, une minute
après leur sépulture,
nous, seuls
dans la chambre sans miroir?
Que font, que sont
les choses non éprouvées comme choses,
minéraux non découverts – et qui un jour
le seront?
Etoile non pensée,
mot griffonné sur le papier
que personne n’a jamais lu?
Existe-t-il, le monde existe-t-il
par le seul regard
qui le crée et lui confère
spatialité?
Concrétude des choses: fourberie
de l’œil trompeur, oreille fausse,
main qui s’amuse à attraper le non
et, l’ayant attrapé, à lui octroyer
l’illusion de la forme
et, illusion plus grande, celle du sens?
Ou bien tout a-t-il vigueur
plantureusement, par défaut
de notre judiciaire inquisition,
et celle-ci même, n’existe-t-elle que consentie
par les éléments qui s’y soumettent?
Peut-être tout n’est-il qu’un hypermarché
de possibles et d’impossibles possiblissimes
qui engendrent ma fantaisie de conscience
cependant que
je me livre au mensonge de me promener
quand c’est moi qui suis promené par la promenade,
qui est le suprême réel, et qui s’amuse
de cette brume-rêve dans laquelle je m’éprouve
et jouis de péripéties de passage?
Voici que s’ébauche
l’épouvantable bataille
entre l’être inventé
et le monde inventeur.
Je suis une fiction insurgée
contre l’esprit universel
et je tente de me construire
de nouveau à chaque instant, à chaque colique,
dans le labeur de tracer
un commencement qui n’appartienne qu’à moi
et de détendre un arc de volonté
pour recouvrir tout le dépôt
des souveraines choses circonstantes.
La guerre sans merci, indéfinie
se poursuit
faite de négation, armes du doute,
tactiques propres à se retourner contre moi,
entêtement interrogeant qui veut savoir
si l’ennemi existe, si nous existons
ou si nous sommes tous une hypothèse de lutte
au soleil du jour bref où nous luttons.
(Carlos Drummond de Andrade)
Posted in méditations | Tagué: (Carlos Drummond de Andrade), étoile, choses, concrétude, créer, doute, entêtement, existence, exister, fourmi, guerre, hypothèse, illusion, interroger, labeur, lieu, lutte, négation, oublié, penser, personne, regard, s'ébaucher, sépulture, soleil, supposée, trompeur, vigueur, voir | Leave a Comment »