Posts Tagged ‘entonnoir’
Posted by arbrealettres sur 25 janvier 2022

On la voit mal mais quand même une couleur un peu bleue
contre la vitre de la bibliothèque un vieux meuble
avec des appareils pour les leçons de choses dedans
un entonnoir en verre la poussière le temps
solitude ça continue, qu’est-ce qu’on attend
pour s’en aller je
sais pas où ?
j’attends rien çа continue.
(James Sacré)
Recueil: Bocaux, bonbonnes, carafes et bouteilles (Comme)
Traduction:
Editions: Le Castor Astral & Le Noroît
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Posted by arbrealettres sur 28 mars 2021
LES ENTONNOIRS
Deux entonnoirs nuitamment déambulent
et par l’étranglé goulot filtre
un pâle rayon de lune
qui leur éclaire
le sentier
ainsi
soit
il
***
DIE TRICHTER
Zwei Trichter wandeln durch die Nacht.
Durch ihres Rulpfs verengten Schacht
fließt weißes Mondlicht
still ihren
Waldweg
u. s.
w.
(Christian Morgenstern)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 27 mars 2021
Le sommeil du condor
Par-delà l’escalier des roides Cordillères,
Par-delà les brouillards hantés des aigles noirs,
Plus haut que les sommets creusés en entonnoirs
Où bout le flux sanglant des laves familières,
L’envergure pendante et rouge par endroits,
Le vaste Oiseau, tout plein d’une morne indolence,
Regarde l’Amérique et l’espace en silence,
Et le sombre soleil qui meurt dans ses yeux froids.
La nuit roule de l’est, où les pampas sauvages
Sous les monts étagés s’élargissent sans fin ;
Elle endort le Chili, les villes, les rivages,
Et la mer Pacifique, et l’horizon divin ;
Du continent muet elle s’est emparée :
Des sables aux coteaux, des gorges aux versants,
De cime en cime, elle enfle, en tourbillons croissants,
Le lourd débordement de sa haute marée.
Lui, comme un spectre, seul, au front du pic altier,
Baigné d’une lueur qui saigne sur la neige,
Il attend cette mer sinistre qui l’assiège :
Elle arrive, déferle, et le couvre en entier
Dans l’abîme sans fond la Croix australe allume
Sur les côtes du ciel son phare constellé.
Il râle de plaisir, il agite sa plume,
Il érige son cou musculeux et pelé,
Il s’enlève en fouettant l’âpre neige des Andes,
Dans un cri rauque il monte où n’atteint pas le vent,
Et, loin du globe noir, loin de l’astre vivant,
Il dort dans l’air glacé, les ailes toutes grandes.
(Leconte de Lisle)
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Posted in poésie | Tagué: (Leconte de Lisle), air, astre, brouillard, ciel, condor, cri, déferler, entonnoir, escalier, glace, horizon, marée, mer, oiseau, pampa, phare, plaisir, silence, soleil, sombre, sommeil, sommet, tourbillon, vent, vivant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 juillet 2020

La parole descend
Tous les coquelicots ou les lèvres des femmes
reflétées dans le ciel
Il a plu
Les enfants se noient sur le trottoir
Et le flot de la rue
La ville en entonnoir
De profil la journée glisse vers le couchant
Le pavé de descelle
Et les bêtes craintives
au bruit que fait le vent
s’en vont
Et elles s’appellent
Sur les balcons les vitres tremblent
– un moment –
La maison a la fièvre
5 heures
à part la nuit qui se mêle au tournant
Les arbres en prières
(Pierre Reverdy)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted in poésie | Tagué: (Pierre Reverdy), arbre, balcon, bête, bruit, ciel, coquelicot, craintif, descendre, enfant, entonnoir, femme, fièvre, flot, journée, lèvres, maison, nuit, parole, pavé, plaire, prière, reflété, rue, s'appeler, se mêler, se noyer, trembler, trottoir, vent, ville, vitre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 mars 2020

À quels travaux forcés Hitler
est-il condamné en enfer ?
Peint-il des murs ou des cadavres ?
Flaire-t-il le gaz de ses morts ?
Le nourrit-on avec les cendres
de tant d’enfants carbonisés ?
Ou le fait-on, depuis sa mort,
boire du sang à l’entonnoir ?
Ou martèle-t-on dans sa bouche
les dents arrachées pour leur or ?
Ou le couche-t-on pour dormir
sur ses pointes de barbelés ?
Ou, pour les lampes de l’enfer,
couvre-t-on sa peau de tatouages ?
Ou est-il mordu sans pitié
par les dogues noirs du grand feu ?
Ou doit-il sans fin, jour et nuit,
marcher avec ses prisonniers ?
Ou doit-il mourir sans mourir
éternellement sous le gaz ?
(Pablo Neruda)
Illustration: George Grosz
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Posted by arbrealettres sur 2 janvier 2019

Le dernier souvenir
J’ai vécu, je suis mort. – Les yeux ouverts, je coule
Dans l’incommensurable abîme, sans rien voir,
Lent comme une agonie et lourd comme une foule.
Inerte, blême, au fond d’un lugubre entonnoir
Je descends d’heure en heure et d’année en année,
À travers le Muet, l’Immobile, le Noir.
Je songe, et ne sens plus. L’épreuve est terminée.
Qu’est-ce donc que la vie ? Étais-je jeune ou vieux ?
Soleil ! Amour ! – Rien, rien. Va, chair abandonnée !
Tournoie, enfonce, va ! Le vide est dans tes yeux,
Et l’oubli s’épaissit et t’absorbe à mesure.
Si je rêvais ! Non, non, je suis bien mort. Tant mieux.
Mais ce spectre, ce cri, cette horrible blessure ?
Cela dut m’arriver en des temps très anciens.
Ô nuit ! Nuit du néant, prends-moi ! – La chose est sûre :
Quelqu’un m’a dévoré le coeur. Je me souviens.
(Charles Leconte de Lisle)
Illustration: Euan MacLeod
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Posted by arbrealettres sur 22 février 2018

La maison
Trois fois le vent, plus libre et plus furieux qu’un ange,
A soufflé dans son cor auprès de la maison.
Qu’un ange? C’est un ange évadé de prison
Qui descend l’escalier mais que l’ombre dérange,
L’ombre qui le repousse et dont la toile étrange
Accroche des soleils aux fils de l’horizon
Et plus de vers luisants qu’il n’en est au gazon
Ou dans l’obscurité protectrice des granges.
Il descend et son pas tinte dans l’escalier
Comme un pot de cristal sur le sol du cellier.
Il descend, il atteint déjà le vestibule.
Le porche s’ouvre en grand sur l’entonnoir des nuits.
J’écoute et l’imagine. Il marche, il sort, il fuit,
Il vole dans un ciel crevé de péninsules.
(Robert Desnos)
Illustration: Bernadette Mercier
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Posted by arbrealettres sur 28 février 2017

J’ai cueilli cette fleur pour toi sur la colline
J’ai cueilli cette fleur pour toi sur la colline.
Dans l’âpre escarpement qui sur le flot s’incline,
Que l’aigle connaît seul et seul peut approcher,
Paisible, elle croissait aux fentes du rocher.
L’ombre baignait les flancs du morne promontoire ;
Je voyais, comme on dresse au lieu d’une victoire
Un grand arc de triomphe éclatant et vermeil,
À l’endroit où s’était englouti le soleil,
La sombre nuit bâtir un porche de nuées.
Des voiles s’enfuyaient, au loin diminuées ;
Quelques toits, s’éclairant au fond d’un entonnoir,
Semblaient craindre de luire et de se laisser voir.
J’ai cueilli cette fleur pour toi, ma bien-aimée.
Elle est pâle, et n’a pas de corolle embaumée,
Sa racine n’a pris sur la crête des monts
Que l’amère senteur des glauques goémons ;
Moi, j’ai dit: Pauvre fleur, du haut de cette cime,
Tu devais t’en aller dans cet immense abîme
Où l’algue et le nuage et les voiles s’en vont.
Va mourir sur un coeur, abîme plus profond.
Fane-toi sur ce sein en qui palpite un monde.
Le ciel, qui te créa pour t’effeuiller dans l’onde,
Te fit pour l’océan, je te donne à l’amour. –
Le vent mêlait les flots; il ne restait du jour
Qu’une vague lueur, lentement effacée.
Oh! comme j’étais triste au fond de ma pensée
Tandis que je songeais, et que le gouffre noir
M’entrait dans l’âme avec tous les frissons du soir !
(Victor Hugo)
Illustration: Georgia O’Keeffe
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Posted by arbrealettres sur 31 juillet 2015

L’univers a la forme
d’un entonnoir,
l’entonnoir que Dieu
porte sur la tête.
(Henri-Frédéric Blanc)
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