
Trouvé dans l’héritage
Initiales
entrelacées
devenues anonymes
sur les draps de lit
d’un défunt amour.
(André Frénaud)
Posted by arbrealettres sur 15 juillet 2021
Trouvé dans l’héritage
Initiales
entrelacées
devenues anonymes
sur les draps de lit
d’un défunt amour.
(André Frénaud)
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Posted by arbrealettres sur 21 mars 2019
Dans un Chemin de Violettes
DANS l’air la merveilleuse odeur de violettes,
Nos doigts entrelacés et nos lèvres muettes.
Les rosiers roux ont la couleur de tes cheveux
Et nos coeurs sont pareils… Je veux ce que tu veux.
Tout le jardin autour de nous, ma bien-aimée,
Et la brise embaumant ta face parfumée.
Nulle n’a la splendeur de tes cheveux flottants
Ni le charme de ton sourire, ô mon Printemps !
De tout mon coeur avide et chantant je te loue.
Nulle n’a le contour précieux de ta joue,
Nulle n’a ce regard incertain qui me plaît,
Mêlé de gris aigu, de vert, de violet.
Dans l’énorme univers nulle ne te ressemble,
C’est pourquoi près de toi mon désir brûle et tremble.
Je le sais, ton regard n’a pas de loyauté
Et ta bouche a menti… Que j’aime ta beauté !
Règne sur moi toujours, préférée et suprême…
Que tes plus petits pas sont charmants… Que je t’aime !
(Renée Vivien)
Posted in poésie | Tagué: (Renée Vivien), aigu, avide, charmant, chemin, embuer, entrelacé, joue, loyauté, merveilleuse, odeur, précieux, règner, regard, rosier, suprême, trembler, vert, violette | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2018
GOUTTES DE ROSÉE
Les gouttes de rosée sur chaque tige d’herbe
ressemblent tant à des gouttes d’argent
que j’ai dû me pencher en marchant
pour voir si c’étaient des perles,
et celles qui parsèment les lits de primevères
entrelacés de lierre sous le noisetier l’aubépine et les érables
ressemblent tant à des perles d’or
que j’ai dû me pencher pour sentir si elles étaient dures,
mais elles ont fondu sous mon doigt.
Et lorsque la rosée repose sur les feuilles
des primevères, des violettes et des aubépines,
elles sont émeraude et béryl
sans être pourtant rien d’autre
que la rosée du matin sur les feuilles en bourgeon
— mieux encore les herbes de la route
sont couvertes de perles d’or et d’argent
et plus on va plus elles paraissent brillantes
comme de l’or ou de l’argent solide.
Ce n’est que l’effet du soleil et de l’ombre
sur elles par ce matin de rosée
— chaque pointe d’épine chaque tige de ronce
a sa tremblante parure —
jusqu’au moment où le vent se fait un peu plus vif,
alors tout est jeté bas
et l’étincelante joaillerie se mue en une commune matinée de printemps
pleine de feuilles en bourgeon de primeroses
de violettes de véroniques de jacinthes d’orchidées
et de choses ordinaires
(John Clare)
Recueil: Poèmes et Proses de la Folie de John Clare
Traduction: Pierre Leyris
Editions: Mercure de France
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Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2017
Ô Rêve, où es-tu à présent ?
De longues années ont passé
Depuis que sur ton visage d’ange
J’ai vu la lumière s’altérer —
Hélas, hélas pour moi,
Si radieuse était ta beauté,
Je ne savais pas que ton souvenir
Ne me livrerait que tourment !
Le rayon de soleil et l’orage,
La soirée d’été divine,
La nuit silencieuse au calme solennel,
La clarté pure de la pleine lune
Jadis entrelacés à toi
Le sont aujourd’hui au lourd chagrin —
Vision perdue ! il me suffit —
Tu ne peux plus resplendir —
***
O Dream, where art thou now ?
Long years have past away
Since last, from off thine angel brow
I saw the light decay —
Alas, alas for me
Thou wert so bright and fair,
I could not think thy memory
Would yield me nought but care !
The sun-beam and the storm,
The summer-eve divine,
The silent night of solemn calm,
The full moon’s cloudless shine
Were once entwined with thee
But now, with weary pain —
Lost vision ! tis enough for me —
Thou canst not shine again —
(Emily Brontë)
Recueil: Cahiers de Poèmes
Traduction: Claire Malroux
Editions: Points
Posted in poésie | Tagué: (Emily Brontë), ange, aujourd'hui, à présent, été, beauté, calme, chagrin, clarté, divin, entrelacé, hélas, jadis, livrer, lourd, lumière, nuit, orage, passer, perdu, pleine lune, radieux, rayon, rêve, resplendir, s'altérer, savoir, silencieux, soirée, soleil, solennel, souvenir, suffire, tourment, visage, vision, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 avril 2017
Pavots
Je suis opiacée de toi
et tu parcours tous mes nerfs
avec des pavots des papillons rouges
mon corps est entrelacé de rêves
et il les sent qui cheminent par-dedans
je t’aspire
comme si l’air me manquait
et les parfums dansent en moi
quelque chose comme une drogue bien forte
corps et âme
récitent de petites prières
gestes rythmés en t’étreignant comme qui étreint
des rêves
chose étrange
opiacée je dois être ou seulement vêtue de pavots et
de beaucoup de soleil avec des lunes par-dedans
pour pouvoir mâcher ces rêves
réels comme des mandragores
(Ana Mafalda Leite)
Recueil: L’inventaire des choses (Anthologie)
Traduction: Marie-Claire Vromans
Editions: Action Poétique
Posted in poésie | Tagué: (Ana Mafalda Leite), air, aspirer, âme, étreindre, cheminer, corps, danser, drogué, entrelacé, geste, lune, mandragore, manquer, mâcher, nerf, opiacée, papillon, parcourir, parfum, pavot, prière, réciter, réel, rêve, rouge, sentir, soleil, vêtu | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 mars 2017
Quand au temple nous serons
Agenouillés, nous ferons
Les dévots selon la guise
De ceux qui pour louer Dieu
Humbles se courbent au lieu
Le plus secret de l’église.
Mais quand au lit nous serons
Entrelacés, nous ferons
Les lascifs selon les guises
Des amants qui librement
Pratiquent folâtrement
Dans les draps cent mignardises.
Pourquoi donque, quand je veux
Ou mordre tes beaux cheveux,
Ou baiser ta bouche aimée,
Ou toucher à ton beau sein,
Contrefais-tu la nonnain
Dedans un cloître enfermée ?
Pour qui gardes-tu tes yeux
Et ton sein délicieux,
Ta joue et ta bouche belle ?
En veux-tu baiser Pluton
Là-bas, après que Charon
T’aura mise en sa nacelle ?
Après ton dernier trépas,
Grêle, tu n’auras là-bas
Qu’une bouchette blêmie ;
Et quand mort, je te verrais
Aux Ombres je n’avouerais
Que jadis tu fus m’amie.
Ton test n’aura plus de peau,
Ni ton visage si beau
N’aura veines ni artères :
Tu n’auras plus que les dents
Telles qu’on les voit dedans
Les têtes des cimeteres.
Donque, tandis que tu vis,
Change, maîtresse, d’avis,
Et ne m’épargne ta bouche :
Incontinent tu mourras,
Lors tu te repentiras
De m’avoir été farouche.
Ah, je meurs ! Ah, baise-moi !
Ah, maîtresse, approche-toi !
Tu fuis comme faon qui tremble.
Au moins souffre que ma main
S’ébatte un peu dans ton sein,
Ou plus bas, si bon te semble.
(Pierre de Ronsard)
Posted in poésie | Tagué: (Pierre de Ronsard), agenouillé, amant, ami, avouer, église, épargner, baiser, beau, bon, bouche, cheveux, cloître, délicieux, dévot, Dieu, drap, enfermé, entrelacé, faon, farouche, folâtre, fuir, humble, lascif, lit, louer, maîtresse, main, mordre, mort, ombre, s'ébattre, se courber, secret, sein, souffrir, temple, toucher, trembler, visage | 3 Comments »