Posts Tagged ‘épaisseur’
Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2019

Aussi l’absolue poésie
est-elle l’accueil du silence.
Sa demeure hors les mots
en la nuit du dedans-sans-dehors
dans l’Indéterminé
Aussi l’absolue poésie
échappe-t-elle
à l’emprisonnement de la langue,
aux épaisseurs de ses murs,
à la fausse profondeur de ses ombres
Aussi l’absolue poésie
est-elle aussi virginale
aussi silencieuse
que la mort toujours présente
à la racine aveugle du regard
Notre propre infini nous échappe
(Michel Camus)
Illustration: Ernesto Arrisueño
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Michel Camus), absolu, accueil, aveuglé, échapper, épaisseur, demeure, emprisonnement, faux, indéterminé, infini, langue, mort, mot, mur, ombre, poésie, présent, profondeur, racine, regard, silence, silencieux, virginal | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 octobre 2019

les grains de sable
s’amalgament
forment des cristaux
Les mots sont pleins
de courants d’air
novembre
la mince épaisseur
de la veste
les feuilles mortes
je me recroqueville
un peu plus
au coin du chat
(Valérie Canat de Chizy)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
Recueil: Nuit
Traduction:
Revue: Ce qui reste
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Posted in poésie | Tagué: (Valérie Canat de Chizy), épaisseur, chat, coin, courant, cristal, feuille morte, former, grain, mince, mot, Novembre, plein, s'amalgamer, sable, se recroqueviller, veste | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 août 2019

NUÉE
Comme si rien n’était solide, comme si
Je marchais sur un trou, comme si leurs corps denses
Allaient se diluer en poussière de nuit…
Mon geste vain s’ouvre et se ferme sur des formes
Qu’en plein jour le soir mange et mes yeux qui s’endorment
Ne percent plus la brume où s’enfoncent vos traits
Vous que je tiens, vous que je serre, et qu’en secret
Je veille dans la veille et le silence ainsi
Qu’une bête couvant en elle ses petits.
Un tournoiement abat le ciel bas sur les toits,
Est-ce le monde qui bascule ? suis-je moi ?
L’air vacille sans plus d’épaisseur que la vie.
(Marie-Jeanne Durry)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Marie-Jeanne Durry), épaisseur, basculer, dense, forme, manger, marcher, monde, nuée, poussière, s'endormir, se diluer, se fermer, secret, serrer, silence, soir, solide, tenir, toit, tournoiement, trait, trou, vaciller, veiller, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 août 2019

BRÈCHE
La montagne beige
S’effeuillait en lames
La porte s’ouvrit
Entre les colonnes
J’attendais l’Esprit
Renaissant de l’ombre
Un dieu de la pierre
Sous des formes d’homme
L’escorte des morts
Arrachés au roc
Mon regard fouillait
Dans l’épaisseur noire
L’ouverture inerte
Béait au vent du soir.
(Marie-Jeanne Durry)
Illustration: Gustave Doré
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Posted in poésie | Tagué: (Marie-Jeanne Durry), arraché, attendre, épaisseur, brèche, colonne, Dieu, escorte, esprit, forme, fouiller, homme, montagne, mort, ombre, ouverture, pierre, porte, regard, renaître, roc, s'effeuiller, soir, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 juillet 2019

Derrière les étoiles
d’autres étoiles
se nomment
l’inconnu
toujours semblable
au différent
bouche
qui vocifère
son silence
tourbillon
extatique
d’une mémoire
sans
temps
La lumière
nous partage
nous
défragmente aussi
lien
qui lie
l’un à l’autre
autant
qu’il nous relie
à nous-même
épaisseur
de la page invisible
que l’on tourne
à peine
lorsque
l’on meurt
(Daniel Leduc)
Découvert ici: http://www.ipernity.com/blog/lara-alpha
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Daniel Leduc), épaisseur, étoile, bouche, défragmenter, différent, inconnu, invisible, lien, lier, lumière, mémoire, mourir, partager, relier, se nommer, semblable, silence, temps, tourbillon, tourner, vociférer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 avril 2019

Illustration
LA FIN DU POÈME
C’est la fin du poème.
Épaisseur et transparence, lumière et misère — les jeux sont faits.
On avait commencé par la rime pour enfants.
On avait cherché des ondes de choc dans d’autres rythmes.
On avait gardé le silence, ensuite murmuré :
on cherchait a se rapprocher du bruit que fait le coeur
quand on s’endort ou du battement des portes quand le vent souffle.
On croyait dire et on voulait se taire.
Ou faire semblant de rire.
On voulait surtout sortir de son corps, se répandre partout,
grandir comme une ombre sur la montagne, sans se perdre, sans rien perdre.
Mais on avait compté sans la dispersion souveraine.
Comment feindre et même oublier, quand nos débris sont jetés aux bêtes de l’espace,
— qui sont, comme chacun sait, plus petites encore que tout ce qu’il est possible de concevoir.
Le vertige secoue les miettes après le banquet.
(Jean Tardieu)
Recueil: L’accent grave et l’accent aigu
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Tardieu), épaisseur, banquet, battement, bête, bruit, chercher, choc, coeur, compter, concevoir, corps, débris, dispersion, espace, feindre, fin, grandir, jeter, lumière, miette, misère, montagne, murmurer, ombre, onde, oublier, petit, poème, porte, rire, rythme, s'endormir, se perdre, se rapprocher, se répandre, se taire, secouer, silence, sortir, souffler, transparence, vent, vertige | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 avril 2019

OUTILS POSÉS SUR UNE TABLE
Mes outils d’artisan
sont vieux comme le monde
vous les connaissez
Je les prends devant vous :
verbes adverbes participes
pronoms substantifs adjectifs.
Ils ont su ils savent toujours
peser sur les choses
sur les volontés
éloigner ou rapprocher
réunir séparer
fondre ce qui est pour qu’en transparence
dans cette épaisseur
soient espérés ou redoutés
ce qui n’est pas, ce qui n’est pas encore,
ce qui est tout, ce qui n’est rien,
ce qui n’est plus.
le les pose sur la table
Ils parlent tout seuls je m’en vais.
(Jean Tardieu)
Recueil: L’accent grave et l’accent aigu
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Tardieu), adjectif, adverbe, artisan, éloigner, épaisseur, connaître, fondre, monde, outil, parler, participe, peser, plus, poser, prénom, prendre, rapprocher, réunir, rien, s'en aller, savoir, séparer, seul, substantif, table, toujours, tout, transparence, verbe, vieux, volonté | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 février 2019

Illustration: Christian Schloe
LORSQUE la nuit cède
Et fatiguée dans sa mémoire elle s’effondre.
Lorsque le tout n’est plus rien
et pour le néant tout
abandonne doucement ses doigts
à la seule fragrance
à l’humide épaisseur de toute forme,
qui retient et éteint,
qui dissout, qui unit, qui détache,
avec cette légère paresse
comme la lente résine, de ton corps
l’aube se sécrète.
***
CUANDO cede la noche
y exhausta en su memoria se desploma.
Cuando ya todo es nada
y por la nada todo
mansamente abandona sus dedos
a la sola fragancia,
al húmedo espesor de toda forma
que retiene y apaga,
que disuelve, que une, que desata,
con qué leve pereza
como lenta resina, de tu cuerpo
va segregándose el alba.
(Rafael Carcelén)
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Posted in poésie | Tagué: (Rafael Carcelén), abandonner, aube, épaisseur, éteint, céder, corps, détacher, dissoudre, doigt, doucement, fatigue, forme, fragrance, humide, léger, lent, mémoire, néant, nuit, paresse, résine, retenir, rien, s'effondrer, secréter, tout, unir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 novembre 2018

Illustration: Etienne Adolphe Piot
L’amante
Voici ma fenêtre. Je viens
de m’éveiller si doucement.
Il me semblait flotter.
Où donc atteint ma vie,
où commence la nuit ?
Il me semble que tout
autour de moi soit Moi;
clair comme l’épaisseur
d’un cristal, muet et noir.
Je pourrais prendre encore
les étoiles en moi;
mon coeur paraît si vaste;
il laisse sans regret
celui-là que j’allais
peut-être aimer, garder…
Étranger, page vierge,
mon destin me regarde.
Pourquoi suis-je placée
dans cette immensité,
embaumant comme un pré,
bercée de tous côtés,
appelant et craignant
qu’on entende l’appel,
destinée à sombrer
dans un Autre.
(Rainer Maria Rilke)
Recueil: Oeuvres 2 Poésie
Traduction: Jacques Legrand, Lorand Gaspar, Philippe Jaccottet, Armel Guerne, Maurice Betz
Editions: Seuil
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Posted in poésie | Tagué: (Rainer Maria Rilke), aimer, amant, appel, appeler, atteindre, autre, épaisseur, étoile, étranger, bercer, clair, coeur, craindre, cristal, destin, destiner, doucement, embaumer, entendre, fenêtre, flotter, garder, immensité, laisser, moi, muet, noir, nuit, pré, prendre, regarder, regret, s'éveiller, sombrer, vaste | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 novembre 2018
Illustration: Caroline Duvivier
J’aime le brouillard, tu le sais
Ses épaisseurs lumineuses
Ses taches de mort calme dans l’antre du jour
Et tu sais aussi que j’aime le brouillard
parce qu’il ressemble À ce regret qui est en moi
Entre l’heure et la mémoire
Quand j’ai la vertu de regarder ma mort
Les claires ruines et tout l’après
Où je n’aurai plus de structure
Où il n’y aura plus de langage, plus de formes
même ombreuses
Plus d’arête
aucune catégorie dans le vide
Aucun vide du vide
J’aime le brouillard de m’y faire réfléchir
S’il ressemble tant soit peu à ce destin
défaisant mon heure
Dans le vœu de l’instant et du rien
(Jacques Chessex)
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Posted in poésie | Tagué: (Jacques Chessex), aimer, antre, arête, épaisseur, brouillard, calme, catégorie, clair, défaire, destin, forme, heure, instant, jour, langage, lumineux, mémoire, mort, ombreux, réfléchir, regarder, regret, ressembler, rien, ruine, savoir, structure, tache, vertu, vide, voeu | Leave a Comment »