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Poésie

Posts Tagged ‘épaisseur’

En haut de l’escalier (Mireille Fargier-Caruso)

Posted by arbrealettres sur 16 février 2023




Illustration: Anicet Olivier
    
En haut de l’escalier les
certitudes tanguent
l’interrogation défroissée

tu cherches
un astre neuf des briques vraiment rouges
un peu de vent dessus
pour effacer la pluie et le sel des orages
un filet de sens à l’épaisseur charnelle

coûte que coûte un peu de beauté
pour limer la peur

l’emportement des hirondelles
leur retour si longtemps espéré
tu cherches

(Mireille Fargier-Caruso)

Recueil: Comme une promesse abandonnée
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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UNE LUMIÈRE ACROPOLE (André Frénaud)

Posted by arbrealettres sur 8 février 2023




    
UNE LUMIÈRE ACROPOLE
à Jean Tardieu

Une lumière, acropole au sommet de mes songes,
ayant lui s’éboula, les bêtes m’ont repris
dans le tourbillon de leurs serres froides
et me creusent en nouveau nid
pour que j’y puisse à loisir irrité
cuver ma cendre
et soudain m’éclairer à ma réalité,
avant de retomber par l’épaisseur si lente.

(André Frénaud)

Recueil: Il n’y a pas de paradis
Traduction:
Editions: Gallimard

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Il y a dans une chambre obscure (Paul Nougé)

Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2022



Il y a dans une chambre obscure un homme assis devant une table,
accoudé, la tête entre les mains.
Tu peux distinguer entre le col et las cheveux
les moindres lignes de sa peau.
Il n’existe entre lui et nous
qu’une grande épaisseur de silence.

(Paul Nougé)

Illustration: Alain Chayer

 

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LE CHANT DE LA SOURCE (António Ramos Rosa)

Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2021



Illustration
    
LE CHANT DE LA SOURCE

Si quelque chose nous protège et nous oublie dans
la dispersion des oiseaux et la gravité des voix,
c’est peut-être que nous avons nos racines dans la montagne
et que nous traversons l’épaisseur avec les muscles de l’air.

La lumière cherche un nid en nos mains
et l’eau parle de la clarté de l’ombre.

Entre le désordre et le bleu se dressent des formes
au rythme de la transparence et d’un sang de silex.

Certaines perdent leur éclat auprès d’une naissance
ou d’une matière ailée. Et le regard retourne à la
source obscure sous l’arbre du chant.

(António Ramos Rosa)

 

Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard

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UN PETIT SOUPIR (Yvan Goll)

Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2021



 

Un petit soupir
A frôlé ma tempe
Un soupir jeune encore
Venu de loin
Malgré la colère du vent
Malgré le fracas des ferrailles
Perçant l’épaisseur de la terre
Bravant l’inimitable silence de la mort
Il est venu vers moi
Le dernier soupir
D’une rose

(Yvan Goll)

 

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Etre là (Jean-Luc Pouliquen)

Posted by arbrealettres sur 20 mai 2021



Être là
dans l’épaisseur du monde
les mains ouvertes
le coeur en éveil
Être là
sans autre désir
que la source
sans autre dessein
que l’amour.

(Jean-Luc Pouliquen)


Trouvé chez  Lara

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L’amandier sous la lune (Claude Vigée)

Posted by arbrealettres sur 23 mars 2021




    
L’amandier sous la lune

La semence nocturne a mûri dans ma tête,
dans mon nom j’ai scellé l’inconnu sans visage.
Croyant saisir le fruit, l’insecte, l’arc-en-ciel,
et sucer dans le roc l’huile vierge ou le miel,
j’ai glissé vers la nuit sur le miroir des sons :
l’écureuil encagé tourne seul sur sa roue,
au fond du puits rit le silence
où l’abîme s’ébroue.

Sur l’infime épaisseur des mots nous patinons
à reculons depuis l’enfance;
nous chantons, nous dansons
vers l’infini sans regard et sans nom.
A peine un éclair sur la glace,
dans une poésie est inscrite la trace
de l’oiseau qui raya la fragile surface.

***

(Claude Vigée)

Recueil: Anthologie
Traduction: Traduit en langue corénne par Madame Holl Han Kaa
Editions: Revue Arts et Littérature de Corée

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Retouche à l’enfance (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 5 août 2020



la chose à l’intérieur des choses
et l’eau jouant dans l’épaisseur de l’eau
la lumière en anneau dans l’échange des roses

(Daniel Boulanger)


Illustration

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On boit parfois la nuit comme un vin (Jean-Pierre Siméon)

Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2020



Illustration: F.A. Moore
    
On boit parfois la nuit comme un vin
Versé dans un grand verre rond

Senteurs boisées

Le silence a du corps

Une épaisseur d’ombre
Chaude
Court dans le sang

L’ivresse a les mains douces

Joie obscure et apaisée
Dormante

Nuit longue en bouche

(Jean-Pierre Siméon)

Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/

Recueil: Numéro 130
Traduction:
Editions: Revue Friches

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Chant de mai (Friedrich Nietsche)

Posted by arbrealettres sur 25 mars 2020


Chant de mai

Les oiseaux chantent avec ravissement
Loin dans l’épaisseur du bois ;
Les champs ensoleillés s’étendent
Sous les gracieux rayons de mai.
Les ruisseaux murmurent doucement
A travers la campagne fleurie
Où jubile l’alouette.
Oh peut-il se donner chose plus belle
Que le mois de mai, que le seul mai ?

Ce qui m’attristait le coeur,
Le faisait sombre et désemparé,
Ce qui était vaste désert et frisson,
Cela est à présent rayonnant de soleil.
Les fleurs se dressent gracieuses
Dans les prés aux riches éclosions,
Où bourdonnent les abeilles.
Oh peut-il se donner chose plus belle
Que le mois de mai, le seul mai ?

Ô plénitude infinie
De pure béatitude !
O délice, oh enveloppe
Mon coeur avec sa peine
Fais passer et s’évanouir
Ce qui ne murmure pas sur mon coeur
Comme des souffles printaniers !
Oh peut-il se donner chose plus belle
Que le mois de mai, le seul mai?

Je voudrais me plonger
Dans cette mer de volupté ;
Cette douce pensée
Soulève déjà de joie ma poitrine.
Je voudrais t’embrasser
Et ne plus jamais me séparer de toi,
Ô printemps, viens, entre!
Il ne peut rien se donner de plus beau
Que le mois de mai, que le seul mai!

(Friedrich Nietsche)

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