Posts Tagged ‘épice’
Posted by arbrealettres sur 2 juillet 2020

Illustration: Pablo Picasso
Les cuisses de Colette
Les cuisses de Colette
Sont douces au toucher
Comme des cacahuètes
Qu’on aurait épluchées.
Je n’aime pas sa tête
Ses yeux demi-pochés
Son oreille en cuvette
Son nez en arbalète
Sa bouche endimanchée.
Mais j’aime bien ses cuisses
Si douces au toucher.
Pendant le Saint-Office
L’un près de l’autre assis,
Ma main vient s’y chauffer.
De profundis, ad te Domine, clamavi !
Que c’est doux ! Que c’est doux !
Plus doux qu’une souris
Que le coeur de l’été,
Du miel et du saindoux !
Dans le rang d’à côté,
(Ma main enfouie
En cette blanche obscurité),
Madame la Baronne d’Auxerre
Qui ressemble à un dromadaire
Me sourit.
C’est sa mère !
Madame la Baronne d’Auxerre
Madame la Baronne sa mère
Madame est servie
Madame très très bien avec le bon Dieu
Très très bien avec son âme
Madame
N’y voit que du feu.
– Retire ta main de là
Me dit Colette, tout bas !
Mais elle serre, elle serre
Avec la force du tonnerre
Ma main se trouve emprisonnée
Ainsi qu’un missionnaire en Nouvelle-Guinée.
Retire ta main de là, petit garçon,
Ce ne sont pas des façons !
Mais elle serre à tout casser
Elle serre comme un Canaque !
Mes doigts craquent
Mes doigts sont tous fiancés
Je ne peux plus les retirer
Elle serre, elle serre
À tire-larigot.
Oh ! le bruit de mes os !
Gloria in excelsis Deo’ !
Dommage que Colette
Soit pas très belle en haut.
Mais qu’importe la tête
Quand le bas donne chaud !
Pour caresser ses cuisses
Je donnerais comme un rien
Desserts et pain d’épice
Et tous les paroissiens.
Entre ces deux poissons
Dont le sang est humain
Je laisserai ma main
Jusqu’au dimanche prochain.
Ah ! Colette, Colette !
Que la vie est agreste !
Et que mon coeur est leste
Et que l’Enfer est loin !
(Madame la Baronne se signe en un grand geste)
Ite missa esta.
(René de Obaldia)
Recueil: Innocentines
Traduction:
Editions: Gracet & Fasquelle
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Posted in poésie | Tagué: (René De Obaldia), agreste, aimer, arbalète, assis, âme, épice, éplucher, été, baron, bas, belle, bien, blanc, bouche, bruit, cacahuète, caresser, casser, chaud, coeur, craquer, cuisse, cuvette, dessert, Dieu, dimanche, doigt, donner, doux, dromadaire, emprisonner, endimanché, enfer, enfouir, force, garçon, haut, humain, laisser, lesté, loin, madame, main, mère, miel, missionnaire, nez, oreille, os, pain, poche, ressembler, retirer, rien, saindoux, sang, se chauffer, se signer, serrer, servir, souris, tête, tonnerre, toucher, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 décembre 2018

Plutôt être ensemble – ballotés sur la houle –
Qu’un Havre – non partagé par toi.
Plutôt la Cargaison – à bord – ici –
Que les « îles aux épices » –
Et toi – absent –
(Emily Dickinson)
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Posted by arbrealettres sur 23 avril 2018

DANS LA FRONDAISON ROUGE OÙ CHANTENT LES GUITARES
Dans la frondaison rouge où chantent les guitares,
La jaune chevelure au vent des jeunes filles
Couronne la clôture où sont les tournesols.
Une charrette d’or traverse les nuages.
Dans la paix des ombres brunes, des vieillards
Se taisent et niaisement s’étreignent.
Le chant des orphelins, si doux, célèbre vêpres.
Dans de jaunes vapeurs bourdonnent les mouches.
Les lavandières au ruisseau lavent encore.
Les linges étendus ondulent.
La fille qui longtemps me plut
Revient à travers les affres du soir.
Du haut du ciel tiède, des moineaux tombent
Dans des trous verts pleins de pourri.
Aux sens de l’affamé, mirage qui guérit,
Monte un parfum de pain et d’épices amères.
(Georg Trakl)
Illustration: Maurice Denis
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Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2018
&

Illustration: Françoise Naudet
nbsp;
— Sur tout ce que tu vois, sur tout ce que tu dis,
sur tout ce qu’on te dit, sur tout ce que tu aimes,
tu ajoutes, insipide épice à effet acide,
un écho du doute que ta raison libère,
Est-ce pour cela que l’aube te rend triste,
que tu te protèges de l’éclat du soleil,
qu’un ciel sans nuages te fait craindre la pluie,
que la nuit tombée le serait pour toujours ?
Le doute n’est pas frère de l’incertitude,
elle doit être accueillie, il faut le mettre en doute ;
(Yves Mabin Chennevière)
Recueil: Variations du sensible
Traduction:
Editions: De la Différence
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Yves Mabin Chennevière), accueillir, acide, aimer, ajouter, aube, écho, éclat, épice, ciel, craindre, dire, doute, frère, incertitude, insipide, libérer, mettre en doute, nuage, nuit, pluie, protéger, raison, rendre, soleil, tomber, toujours, tout, triste, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 octobre 2017
Courtoisement pars la chercher,
Annonce-moi,
Vent épicé, perpétuel
Épithalame.
Hâte-toi par les sombres terres,
Cours sur la mer,
Terre ni mers ne doivent pas
Nous séparer.
Or donc, pars vite, je te prie,
Bon vent, de grâce,
Entre dans son petit jardin,
Chante à sa vitre;
Chante : Le vent nuptial souffle
Car l’amour est en son midi;
Ton amant sera près de toi,
Bientôt, bientôt.
***
Go seek her out courteously.
And say I come,
Wind of spices whose song is ever
Epithalamium.
O, hurry over the dark lands
And run upon thé sea
For seas and land shall not divide us
My love and me.
Now, wind, of your good courtesy
I pray you go,
And come into her little garden
And sing at her window;
Singing : The bridal wind is blowing
For Love is at his noon;
And soon will your true love be with you,
Soon, O soon.
(James Joyce)
Illustration: Zhaoming Wu
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Posted in poésie | Tagué: (James Joyce), amant, amour, annoncer, épice, bientôt, bon, chanter, chercher, courir, courtoisement, jardin, mer, midi, nuptial, perpétuel, se hâter, souffler, terre, vent, vitre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2017

Cette plainte merveilleuse de l’âme,
c’est l’amour.
Écoute-la.
Je n’ai point d’âge,
mais, nourri d’épices,
chargé de sel, couvert d’humus,
empli de choses à naître,
Je suis maître de moi
comme d’un navire,
et mon corps est un voilier
d’avril, de vice, d’impudeur.
J’ose aimer et je délire.
Notre amour sent le lys et le soufre.
Désir rauque, fouette-moi de tes ronces.
Je lutte avec toi dans la broussaille.
Cherche-moi.
Trouve-moi.
Les herbes giclent vert.
Nous sommes un printemps au monde,
Acharnés comme des lutteurs
au-dessus de la mort.
(Jean Malrieu)
Recueil: Possible imaginaire
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Malrieu), acharné, aimer, amour, au-dessus, avril, âge, âme, écouter, épice, broussaille, chargé, chercher, corps, délirer, désir, empli, fouetter, herbe, humus, impudeur, lutter, lutteur, lys, mérveilleux, monde, mort, naître, navire, nourri, oser, plainte, printemps, ronce, sel, sentir, soufre, trouver, vert, vice, voilier | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 août 2017

Illustration
La maison d’enfance est une source ardente.
Elle grandit dans l’oeil
Cuisine des épices venues de pays imaginaires
C’est ce parfum du matin qui enchante le passant
Et donne à l’enfant esseulé la passion des racines.
(Tahar Ben Jelloun)
Recueil: Que la Blessure se ferme
Editions: Gallimard
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Tahar Ben Jelloun), ardent, épice, cuisine, donner, enchanter, enfance, enfant, esseulé, grandir, imaginaire, maison, matin, oeil, parfum, passant, passion, pays, racine, source | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 avril 2017

La salive de tes baisers sent la dragée
Avec je ne sais quoi d’une épice enragée,
Et la double saveur se confond tellement
Que j’y mange à la fois du sucre et du piment.
C’est dans le même instant l’eau courante et la braise;
C’est plus chaud qu’un alcool et plus frais qu’une fraise;
Et ton souffle s’y mêle et me monte au cerveau
Comme le vent du soir grisé de foin nouveau.
(Jean Richepin)
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Richepin), alcool, épice, baiser, braise, cerveau, chaud, dragée, eau, enragé, foin, frais, fraise, grise, manger, monter, nouveau, piment, salive, saveur, se confondre, se mêler, soir, souffle, sucre, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 février 2017

SOIF
Oh quelle faim quelle soif j’ai de toi,
chaque partie de toi je la mange ou la bois,
donne ta bouche, ta langue, tes dents – glu,
donne tes odeurs et tes arômes crues,
l’alcool fou de la sueur qui s’évapore
et qui pétille d’entre les flocons d’or
dans la coque de ton aisselle, et du ventre rond,
ta large croupe, la fleur des seins, fais don,
serre-moi dans tes bras, tes cuisses, tandis
que de ton corps je brise l’ardent huis,
ouvre tout grands tes flancs, fais-moi breuvage
d’âpres sèves au goût d’herbe sauvage,
quand la molle fleur, rosée au calice,
donnant de nouvelles soifs de ses épices,
se resserre, et que le plaisir dans les nerfs
accoure à nouveau dans tes reins, dans ta chair,
et que dessous l’épiderme est près d’exploser,
c’est l’instant brume-feu d’avant exister,
cellules qui grésillent, veines chancellent
et travaillent à m’engloutir en elles,
afin que par tes flancs – glissade et morsure –
me happe de nouveau ce monde obscur
où les secrètes nuits noires du vécu
lentement sont en train de se mettre à nu.
(László Lator)
Illustration: Franz Guillery
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Posted in poésie | Tagué: (László Lator), aisselle, alcool, ardent, arome, épice, épiderme, boire, bouche, bras, breuvage, briser, calice, cellule, chair, coque, corps, croupe, cru, cuisse, dent, don, donner, engloutir, exister, exploser, faim, feu, flanc, fleur, flocon, fou, glu, goût, huis, langue, manger, morsure, nerf, nu, odeur, pétiller, plaisir, rein, rosée, s'évaporer, sauvage, sève, se resserrer, secret, sein, serrer, soif, sueur, veine, ventre | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 26 avril 2016

Des mots ? – Crainte de choquer
on ne parle pas de la fatigue
qui habite le corps
on ne parle pas de la mésentente
avec un ami
du regard illisible du chat
du goût étrange d’une épice
On ne parle pas non plus
d’un grand amour.
On découpe au cutter
un cache pour paroles
qu’on promène, invisibles, dans la ville
pendant qu’on
salue,
sourit,
se félicite du beau temps.
(Marie-Claire Bancquart)
Découvert ici: La Bouche à Oreilles
Illustration: Eric Fortune
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