Posts Tagged ‘épingle’
Posted by arbrealettres sur 2 octobre 2022

Illustration: Jerzy Gluszek
Poétique
Pourquoi ne traînerait-elle pas
tout près du champ
Comme une oiselle
qui veut faire dériver le danger
pour si soudain s’envoler ?
Et pourquoi ne serait-elle pas
un bouquet de marguerites
jeté dans une brouette goudronnée ?
Ou de la neige qui fond
dans la main rose d’une enfant ?
Une hirondelle
qui laisse une éraillure sur le pignon
Une fleur
qui fait pousser un bloc de pierre
Deux lézardes qui se croisent
l’une l’autre dans la vitre ?
Poésie :
une candide démoniaque
Un agneau en flammes
au milieu d’une prairie
Un lévrier qui s’entortillait
dans un drap
Un miroir
devant lequel un héron est mort
Comme un parapluie accidenté par la tempête
Du sable éblouissant
comme un ventre de femme au milieu de l’océan
Une fleur-étoile blanche
dans la gueule d’un bouledogue
Une épine
qui fait une tête de lion putréfiée
Un plongeur
qui dans les profondeurs de la mer
ouvre un coffre avec une épingle
Une punaise
qui fixe un avion dans l’atmosphère
Un bateau de contrebande
qui saigne dans les flots
comme un animal blessé
Poésie :
Une corde à linge tendue
entre un phare et un cerisier
(Artur Lundkvist)
Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (Artur Lundkvist), accidenté, agneau, animal, atmosphère, avion, éblouir, épine, épingle, éraillure, étoile, bateau, blanc, blessé, bloc, bouledogue, bouquet, brouette, candide, cerisier, champ, coder, coffre, contrebande, danger, démoniaque, dériver, drap, enfant, femme, fixer, flamme, fleur, flot, fondre, goudron, gueule, héron, hirondelle, jeter, laisser, lévrier, lézarde, linge, lion, main, marguerite, mer, milieu, miroir, mort, neige, océan, oiselle, ouvrir, parapluie, phare, pierre, pignon, plongeur, poétique, pourquoi, pousser, prairie, profondeur, punaise, putréfié, rose, s'entortiller, s'envoler, sable, saigner, se croiser, soudain, tête, tempête, traîner, ventre, vitre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 août 2022

Illustration
Avant, j’en voulais un :
un délicat coussin de soie rouge
suspendu à un ruban de sang,
où on enfonce des épingles.
Mais j’ai changé d’avis.
Avoir un coeur fait mal.
(Margaret Atwood)
Recueil:Poèmes tardifs
Traduction: Christine Évain & Bruno Doucey
Editions: Pavillons
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Posted in poésie | Tagué: (Margaret Atwood), avant, avis, avoir, épingle, changer, coeur, coussin, délicat, enfoncer, mal, rouge, ruban, sang, soie, suspendre, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 septembre 2021

L’AUBE
Je voudrais avoir l’ignorance de l’aube
Qui de là-haut a vu
Cette vieille reine mesurer une ville
Avec l’épingle d’une brochet,
Ou ces vieillards flétris regarder
De leur pédante Babylone
La course insouciante des planètes,
Le déclin des étoiles et l’éveil de la lune,
Et saisir leurs tablettes pour y faire des calculs ;
Je voudrais avoir l’ignorance de l’aube,
Et comme elle tout simplement,
Balancer sur les épaules embrumées des chevaux
Les paillettes de son char ;
Je voudrais (car tout savoir ne vaut pas un liard)
Avoir la folle ignorance de l’aube.
***
THE DAWN
I would be ignorant as the dawn
That has looked down
On that old queen measuring a town
With the pin of a brooch,
Or on the withered men that saw
From their pedantic Babylon
The careless planets in their courses,
The stars fade out where the moon cornes,
And took, their tablets and did sums;
I would be ignorant as the dawn
That merely stood, rocking the glittering coach
Above the cloudy shoulders of the horses;
I would be for no knowledge is worth a straw
Ignorant and wanton as the dawn.
(William Butler Yeats)
Recueil: La Rose et autres poèmes
Traduction: de l’anglais (Irlande) Jean Briat
Editions: POINTS
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Posted in poésie | Tagué: (William Butler Yeats), aube, épaule, épingle, étoile, éveil, balancer, brochet, calcul, char, cheval, course, déclin, embrumer, flétrir, ignorance, insouciant, là-haut, liard, lune, mesurer, paillette, pédant, planète, regarder, reine, saisir, simplement, tablette, vieillard, vieux, ville, voir, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 mai 2020
L’idole
Inutile
Dans le silence rougi à blanc
Inutile
Comme une épingle dans le foin
Et toujours adorée
Comptant les silex des jours
Dans un panier percé
Où voulez-vous qu’elle soit
Sur terre on est si seul
Inutile à jamais elle rêve elle attend
(Robert Momeux)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 21 avril 2020

La ville face au flot se dresse
au grand large
les queues d’un troupeau de baleines
battent ensemble sous les nuages
malgré tout s’entend
l’épingle qui tombe
d’un manteau de cheminée
sur une lame d’un parquet
point ciré depuis des années.
(Jean Follain)
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Posted by arbrealettres sur 25 mars 2020
J’ai froid. Le printemps transparent
Habille Pétropol d’un vert duvet.
Pourtant, les flots de la Néva m’inspirent
Comme une méduse un léger dégoût.
Sur les quais du fleuve du nord s’élancent
Les automobiles, ces vers luisants,
Il vole des libellules, des carabes d’acier.
Épingles d’or, les étoiles scintillent.
Aucune étoile pourtant ne tuera
Des flots marins l’émeraude pesante.
(Ossip Mandelstam)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Ossip Mandelstam), acier, automobile, émeraude, épingle, étoile, carabe, dégoût, flot, froid, habiller, libellule, médusé, pesante, printemps, quai, scintiller, transparent, ver luisant, vert | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 mars 2020
Le froid me donne des frissons —
Je voudrais perdre l’usage de la parole.
Mais de l’or danse dans le ciel
Et il m’intime l’ordre de chanter.
Consume-toi, musicien angoissé !
Aime, souviens-toi et pleure,
Et saisis le ballon léger
Lancé d’une planète glauque.
Car le voici le véritable
Lien avec l’univers mystérieux !
Quelle inquiétude déchirante
Et quel malheur viennent d’échoir !
Suppose que l’étoile
Qui brille toujours au-dessus du magasin de mode
S’enfonce brusquement
Dans mon cœur, ainsi qu’une longue épingle.
(Ossip Mandelstam)
Illustration: Vincent Van Gogh
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Posted by arbrealettres sur 23 décembre 2019

ODE AU NAVIRE DANS LA BOUTEILLE
Jamais
personne n’a navigué
comme sur ton bateau :
le jour
transparent
n’a jamais eu
d’embarcation
pareille
ce minime pétale
de verre
qui emprisonna
tes formes
de rosée,
bouteille,
au vent
de qui
va le voilier,
bouteille,
oui,
ou vivante
traversée,
essence
du trajet,
capsule
de l’amour sur les vagues,
oeuvre
des sirènes!
Je sais que
dans ta gorge
délicate
sont entrés
de tout petits
charpentiers
volant
sur une abeille, des mouches portant
sur leur dos
des outillages,
des clous, planches,
cordages
minuscules,
et ainsi dans une bouteille
le navire parfait
a grandi :
la coque fut noyau de sa beauté,
dressant ses mâts fins comme épingles.
Alors
à
ses
tou-
tes
pe-
tites
îles
retourna tout le chantier
et pour naviguer
entra
dans la bouteille
en chantant,
minuscule et bleu,
l’équipage.
Ainsi, bouteille,
au milieu
de ta
mer, de ton ciel,
s’est dressé
un navire,
petit,
oui,
minuscule
pour cette immense mer qui l’attendait :
la vérité
est que personne
ne l’a construit
et qu’il ne voguera jamais que dans les songes.
(Pablo Neruda)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Pablo Neruda), amour, épingle, île, bateau, beauté, bouteille, chantier, charpentier, construire, délicate, embarcation, essence, gorge, naviguer, navire, ode, pétale, petite, songe, vague, voilier | 5 Comments »
Posted by arbrealettres sur 2 août 2019
Elle se coiffe.
Et rassemble en chignon
ses cheveux traversés d’épingles d’écaille.
Le chignon est plus mince qu’il y a bien longtemps.
Mais il importe de le faire – tous les jours –
et de nouer de jour en jour
les gestes de la vie.
Parfois – très rarement –
elle ne peut lever les bras.
Mais la douleur cédera au geste simple,
à l’affirmation ainsi répétée
qu’il est bon de se lever,
de commencer un nouveau jour
et de vivre debout,
les cheveux coiffés.
(Claude-Hélène Lambert)
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Posted by arbrealettres sur 21 mars 2019

Chanson de printemps
En toilette fraîche, le visage harmonieux, elle descend du pavillon rouge.
La lumière de printemps emplit de tristesse sa demeure bien close.
Elle s’avance au milieu de la cour et caresse les fleurs, une à une…
Les libellules viennent se poser sur le jade de son épingle à cheveux.
(Lieou Yu-Si)
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