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RÉCONFORTEZ (Itzhak-Leibush Peretz)

Posted by arbrealettres sur 17 novembre 2019




    
RÉCONFORTEZ

Réconfortez mon peuple, il lui faut réconfort
Faites son coeur plus ferme et son esprit plus fort,
Ne soyez pas le vent qui éteint la flammèche,
Attisez-la plutôt, car la nuit est poison!
Versez de l’huile encore, époussetez la mèche,
Car la nuit est venin et le sommeil est mort !
Réconfortez mon peuple, il lui faut réconfort.

Faites son coeur plus ferme et plus fort son esprit!
L’on a vu s’embraser déjà plus d’une nuit
Être victorieux déjà plus d’un combat
Où le drapeau jamais de nos mains ne tomba!
Il se dresse – aussi fort que muraille de fer
Dans le chaos de mer dont bouillonnent les lames,
Ô faites fort mon peuple et soufflez sur sa flamme !

Ô faites fort mon peuple et qu’il ne s’affaiblisse !
Que les forces de vie radieuses jaillissent
En colonne de feu dans la nuit qui surgit!
La nuit chante, veillant le jour comme vigie !
Décochez, flèche d’or, son rayon lumineux
Pour saluer là-haut la colonne de feu!
Réconfortez mon peuple, il lui faut réconfort,
Faites son coeur plus ferme et son esprit plus fort!

(Itzhak-Leibush Peretz)

 

Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard

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Objets (Claude Roy)

Posted by arbrealettres sur 25 août 2018


Nous sommes objets,
Objets quotidiens.
Sages et rangés,
Satisfaits d’un rien.
On nous époussette,
On se sert de nous.
Lampes, allumettes,
Tapis et bijoux,
Balais et fauteuils,
Rideaux et miroirs,
Objets sans orgueil
Du matin au soir,
Nous servons les hommes
Très utilement.
Fidèles nous sommes
Tout le long de l’an.

(Claude Roy)

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LA FEMME DE MENAGE (Raymond Federman)

Posted by arbrealettres sur 4 juin 2018



LA FEMME DE MENAGE

le seul plaisir que ma mère,
a dû avoir dans sa vie de misère
c’est quand elle faisait
le ménage dons les maisons
des quartiers riches

pendant les longues heures
qu’elle passait à genoux
à cirer les parquets
des maisons riches
elle se disait c’est beau ici
je me sens un peu comme chez moi
chaque fois que je fais le ménage ici

et pendant qu’elle astiquait
les meubles dernier cri des riches
époussetait leurs bibelots
faisait leurs lits
lavait leur vaisselle
repassait leurs cols de chemises
en prenant bien soin
de ne pas faire de faux-plis
elle se disait qu’est-ce qu’ils ont
comme belles choses ces gens-là
tout en contemplant d’un air absent
ses mains gercées

***

THE CLEANING WOMAN

the only pleasure my mother
must have had
in her miserable life
was when she cleaned
the houses of the rich

during the long hours she spent
on her knees scrubbing floors
she would say to herself
it’s so beautiful here
I always feel like I am at home
whenever I come here

and while she polished
the fancy furniture
dusted the bibelots
made the beds
washed the dishes
pressed the shirts of monsieur
being very careful not to make
a double crease in the collar
she would say absently
while contemplating
her bruised hands
what beautiful things
these people have

(Raymond Federman)

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Alors je m’en vais (Emily Dickinson)

Posted by arbrealettres sur 20 mars 2017



Elle passe des Balais multicolores–
Semant les brins derrière elle–
Ô Vespérale Ménagère-
Reviens – épousseter la Mare!

Tu y as lâché une Pourpre Effilochure–
Tu y as lâché un fil Ambré–
Et voici que tu jonches l’Est entier
De hardes d’Emeraudes!

Et de pousser ses balais mouchetés–
Et les Tabliers de voler,
Puis les Balais s’estompent en étoiles–
Et alors je m’en vais–

(Emily Dickinson)

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La pluie a lavé les pétales roses des pêchers (Baofen Weizhao)

Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2016



La pluie a lavé les pétales roses des pêchers,
Le vent a épousseté les branches vertes des saules.
De la blancheur des nuages sort un rocher étrange,
De l’émeraude des eaux, la droiture de vieux arbres.

(Baofen Weizhao)

Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/

 

 

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