
Errance
Sans cesse je vais
Sous des ciels mouillés
Sur des eaux où flottent
Voyages et rêves
Je vais où fleurit
La rose des vents
Sur la mer où voguent
Les pêcheurs de lunes.
(Jean-Baptiste Besnard)
Posted by arbrealettres sur 3 juillet 2022
Errance
Sans cesse je vais
Sous des ciels mouillés
Sur des eaux où flottent
Voyages et rêves
Je vais où fleurit
La rose des vents
Sur la mer où voguent
Les pêcheurs de lunes.
(Jean-Baptiste Besnard)
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Posted by arbrealettres sur 2 janvier 2022
Illustration
Tu récites pour toi seul des vers anciens
et tout en toi-même est plus proche et plus nu.
sous le masque du dormeur le temps doucement va
les années les minutes les semaines les mois.
il te souvient des femmes dans la rue l’une
aux maigres épaules portant des choses lourdes.
l’autre passait avec des gestes d’adieu belle
comme une île ou une phrase inachevée.
celle-ci qui riait aux éclats dans le feuillage
obscur et dont le nom était imprononçable.
et celle-là voyageuse aux couleurs du monde
avec ses énormes bagages et ses robes lyriques.
à l’autre bout de ta nuit ceux que nul ne connaît
qui ne font aucun détour posant cartes sur table.
et ceux qui emportent dans leur coeur leur ordure
et leur toit des chiens morts des rouleaux secrets des fleurs nouvelles.
ta mère aux bras flottants qui ne pouvait comprendre
toute ronde si petite et les yeux couleur d’encre.
tu as pris dans ses yeux le goût de l’être et des iris
mais tout s’éloigne ainsi qu’un vol d’oiseaux. le ciel
se déplace. et ça n’en finit pas les errances
à travers nuits et jours au gré des vents, la vie
ses mornes champs ses gares ses travaux ses villages
ses grimaces, la tristesse sur la face des gens.
et l’infini désert recommence au matin :
tu récites pour toi seul des vers anciens.
(Lionel Ray)
Recueil: Le nom perdu
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 9 septembre 2021
PRINCIPES DE LA RAISON SUBLIME
Je suis entré profondément
dans les principes de la raison sublime
et j’ai brisé les préoccupations terrestres
(Song Tche-wen)
Que le corps
sur la terre comme au ciel
dans les langes ou les limbes
jeté
à tous les horizons.
Que l’errance
de ce moment de nous
qui n’est que muscle et âme
nouée
à la pierre qui roule.
Que cela
qui naît venant d’ailleurs
qui meurt reprenant souffle
légué
à la danse du vent.
Que le sable
sans pays ni frontière
qui s’alloue toujours moins
gagné
à l’envers des conquêtes.
Que l’amour
le soleil à l’épaule
écrit avec une aile
joué
à la gloire de Faust.
Que le chant
des bêtes et des anges
pour être hors du temps
sauvé
à la grâce du feu.
(André Welter)
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Posted by arbrealettres sur 22 décembre 2020
Illustration
Deux Heures de Train
En deux heures de train
je repasse le film de ma vie
Deux minutes par année en moyenne
Une demi-heure pour l’enfance
une autre pour la prison
L’amour, les livres, l’errance
se partagent le reste
La main de ma compagne
fond peu à peu dans la mienne
et sa tête sur mon épaule
est aussi légère qu’une colombe
A notre arrivée
j’aurai la cinquantaine
et il me restera à vivre
une heure environ
(Abdellatif Laâbi)
Extraits de « Petites choses »
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
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Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2020
La pupille du ciel, comme une horloge absolue.
Le prénom convulsé du firmament.
Ce qui voit venir la douleur.
Une source éveillée par toutes les errances.
(Zéno Bianu)
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Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2020
Illustration: Philip McKay
Après l’errance dans les villes
après les années qui ont fatigué mes épaules.
Je nous chante
chante nos enfances.
Je ne crois pas avoir vieilli. Je marche étranger,
ni plainte, ni consolation — amour et mort
se partagent le même ciel et j’exhorte
ceux qui viendront après moi
à éclairer
de leur corps les ténèbres.
(Adonis)
Posted in poésie | Tagué: (Adonis), amour, année, après, éclairer, épaule, étranger, chanter, ciel, consolation, corps, croire, enfance, errance, exhorter, fatiguer, marcher, mort, plainte, se partager, ténèbres, venir, vieillir, ville | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 septembre 2020
Trop Tard
J’ai vu de grandes eaux se répandre
sur des cercueils encore ouverts
alors
ils se changeaient en barques
et se perdaient dans une errance
inconcevable
quand les linceuls devenaient voiles
prenaient le vent et la même direction
égales dans la fuite
égales dans le temps
nul prêche à bord
nulle pêche au bord
les morts rigolaient
d’avoir encore pour un temps
un destin
mais il était beaucoup trop tard
il aurait fallu bien avant
tuer les machines
(Daniel Birnbaum)
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Posted by arbrealettres sur 24 août 2020
Virées à bicyclette
1
Dans le marais où la brume stagne,
Un long son de cloches s’égrenait
De Saint Samson de Dol de Bretagne
Jusqu’au village de La Fresnais.
Nous poursuivions jusqu’à La Gouesnière
Dans les champs, nous griffant les genoux
Et, en trébuchant dans les ornières,
Nous atteignions enfin Saint Guinoux
Suivant le vol lent d’un goéland
Tournant au-dessus d’un lourd chaland,
Nous longions le canal d’Ille et Rance
Où nous poussait notre folle errance.
Nous faisions une halte à Dinan.
Nous buvions quelques fraîches et bonnes
Bolées avec des crêpes bretonnes
Et nous nous embrassions en dînant.
2
Nous circulions dans l’odeur des haies.
Des voiles évoluaient dans la baie.
En grognant, la pointe du Grouin,
Dans la mer, enfonçait son groin.
Un soleil d’or secouait ses élytres
Sur Cancale et le port de la Houle,
Sur sa jetée et ses parcs à huîtres,
Sur Le Vivier et ses parcs à moules.
Le soir nous trouvait à Saint-Servan,
Dégustant un plat d’huîtres verdâtres
Et des sardines grillées dans l’âtre
Une bonne en patois nous servant.
Quand nous sortions, la Tour Solidor
Piquait la nuit dans la poudre d’or
D’un phare qui tournait dans la brume
Sur Cézembre noir, ourlé d’écume.
(Jean-Baptiste Besnard)
Posted in poésie | Tagué: (Jean-Baptiste Besnard), écume, bicyclette, bolée, brume, canal, chaland, champ, cloche, crêpe, errance, folle, goëland, griffer, groin, haie, halte, houle, huître, marais, odeur, ornière, patois, phare, village, virée | 5 Comments »
Posted by arbrealettres sur 23 décembre 2019
encore un souvenir
je viens d’écrire un mot
je suis plus vieille d’un mot
de deux
de trois
d’un poème
plus vieille – qu’est-ce que cela veut dire
dans l’abstraction qu’on appela histoire
m’a été assigné un espace étroit
d’ici – jusque-là
je grandis
dans l’abstraction qu’on appela économie
il m’a été ordonné de vivre
dans l’abstraction qu’on appela temps –
j’avance
je me perds
et poursuis mon errance
au Metropolitan Museum
dans la galerie des sculptures égyptiennes
la pierre sourit avec des lèvres de femme
(Halina Poswiatowska)
Posted in poésie | Tagué: (Halina Poswiatowska), abstraction, avancer, écrire, errance, espace, femme, galerie, grandir, lèvres, ordonner, pierre, poème, se perdre, sourire, souvenir, vieille, vivre | Leave a Comment »