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RONDEAU DE LA VIE QUI SE RETIRE (André Berry)

Posted by arbrealettres sur 19 août 2020



Illustration: Jérôme Royer
    
RONDEAU DE LA VIE QUI SE RETIRE

Démon Vital, toi qui dans ma jeunesse
Tenais bandés mes tendons résolus,
Précipitant vers amour et prouesse
Tout mon squelette aujourd’hui si perclus, —
De mes fols sens, de mon coeur chimérique
Combien de fois forças-tu les transports!
Combien de fois à travers tout mon corps
Ai-je senti ton fluide électrique,
Démon Vital!

Ô si longtemps dans ma boîte à cervelle
Toi qui soutins les pensers chevelus,
Et de ma jambe et de mon rein fidèle
Les bonds musclés et les combats râblus,
Tant que ton flot ruissela dans ma tête,
Tant que ton feu délia mes ressorts,
Beauté n’était ni palmes ni trésors
Dont mon ardeur n’entreprit la conquête,
Démon Vital!

Démon Vital, maintenant tu me quittes;
Dans mes vieux nerfs tes généreux influx
Ont espacé, puis cessé leurs visites,
Tes chauds courants ne me fréquentent plus.
A quel ennui ta retraite me livre!
De l’ancien souffle â peine un reste encor,
Oiseau blessé, volète dans mon for,
Et je me meurs de ne plus vouloir vivre,
Démon Vital.

(André Berry)

 

Recueil: Poèmes involontaires suivi du Petit Ecclésiaste
Traduction:
Editions: René Julliard

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Sur le rebord du toit (Claude Pujade-Renaud)

Posted by arbrealettres sur 17 décembre 2018




    
Sur le rebord
du toit
une pluie maigre
joue du clavecin

Hésite
s’amenuise

Deux trois notes
encore

Aigrement
espacées

Cernent
le silence

(Claude Pujade-Renaud)

 

Recueil: Instants incertitudes
Traduction:
Editions: Le Cherche Midi

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VILLE (Jean-Louis Chrétien)

Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2018



Illustration: Isabelle Fournier Perdrix
    
VILLE

tu ne veux plus surprendre le bruissement des étoiles
dans la conque du sommeil

de leur plein gré s’en vont sombrer
des silhouettes seulement entrevues

si nous espacions nos gestes
il y aurait de vastes champs de neige

les rues partent à perdre haleine
vers d’introuvables forêts

les maisons vides gardent ton nom pour elles
comment le leur redemander

(Jean-Louis Chrétien)

 

Recueil: Entre Flèche et Cri
Traduction:
Editions: Obsidiane

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Nos deux ombres au clair de l’eau des lunes (Robert Mallet)

Posted by arbrealettres sur 22 août 2016



Nos deux ombres au clair de l’eau des lunes
sont plus proches que nos corps qui les font

elles s’offrent, se pénètrent chacune
mieux que nos bustes rêveurs sur le pont

mais qu’une épave glisse à fleur de Seine
et les ombres se déprennent, se cassent

les corps sans ombres se donnent eux-mêmes
les raisons qui les lient ou les espacent.

(Robert Mallet)

 

 

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