Posts Tagged ‘esquif’
Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2023
Illustration: Dai Dunbang
SUR L’AIR DE LE PRINTEMPS AUX TOMBEAUX-DES-BRAVES
Le vent est tombé, la poussière embaume, les fleurs sont déjà passées,
Il se fait tard et je suis lassée de me peigner.
Le monde est là, il n’y est pas, tout est fini.
Je voudrais parler, mais les larmes coulent en premier.
J’entends dire que sur les Deux-Rivières, le printemps reste beau,
Alors me vient le projet d’aller y canoter.
Je crains pourtant que sur les Deux-Rivières une sauterelle, ce frêle esquif,
Ne puisse emporter autant de chagrin.
***

(Li Qing Zhào) (1084 — après 1149)
Recueil: Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes Poèmes Song illustrés par Dai Dunbang
Traduction: du Chinois par Bertrand Goujard
Editions: De la Cerise
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Posted in poésie | Tagué: (Li Qing Zhào), air, aller, autant, beau, brave, canoter, chagrin, couler, craindre, dire, embaumer, emporter, entendre, esquif, finir, fleur, frêle, larme, lasse, monde, parler, passer, poussière, printemps, projet, rester, sauterelle, se peigner, tard, tombeau, tomber, vent, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022

Illustration
9 HEURES EN MARS
Mais revoici la cuisine et son train
d’ombres cassées par la fine lumière
de mars. Le chat dort sur le frigo,
l’âme enfoncée jusqu’aux yeux
dans le gant du soleil. Dehors
le disque de la terre entre les pépiements
semble s’être arrêté : il est 9 heures.
Les prés sèchent leurs plaies
sous le drap bleu. Longue est l’attente,
et de quoi ? si rien ne manque apparemment,
pas le moindre rayon à la barre
des collines, pour maintenir à flot
ton frêle esquif dans le courant des jours.
(Guy Goffette)
Recueil: Le pêcheur d’eau
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 22 juin 2020

Illustration: William Turner
L’aurore s’allume
I
L’aurore s’allume ;
L’ombre épaisse fuit ;
Le rêve et la brume
Vont où va la nuit ;
Paupières et roses
S’ouvrent demi-closes ;
Du réveil des choses
On entend le bruit.
Tout chante et murmure,
Tout parle à la fois,
Fumée et verdure,
Les nids et les toits ;
Le vent parle aux chênes,
L’eau parle aux fontaines ;
Toutes les haleines
Deviennent des voix !
Tout reprend son âme,
L’enfant son hochet,
Le foyer sa flamme,
Le luth son archet ;
Folie ou démence,
Dans le monde immense,
Chacun. recommence
Ce qu’il ébauchait.
Qu’on pense ou qu’on aime,
Sans cesse agité,
Vers un but suprême,
Tout vole emporté ;
L’esquif cherche un môle,
L’abeille un vieux saule,
La boussole un pôle,
Moi la vérité !
II
Vérité profonde !
Granit éprouvé
Qu’au fond de toute onde
Mon ancre a trouvé !
De ce monde sombre,
Où passent dans l’ombre
Des songes sans nombre,
Plafond et pavé !
Vérité, beau fleuve
Que rien ne tarit !
Source où tout s’abreuve,
Tige où tout fleurit !
Lampe que Dieu pose
Près de toute cause !
Clarté que la chose
Envoie à l’esprit !
Arbre à rude écorce,
Chêne au vaste front,
Que selon sa force
L’homme ploie ou rompt,
D’où l’ombre s’épanche ;
Où chacun se penche,
L’un sur une branche,
L’autre sur le tronc !
Mont d’où tout ruisselle !
Gouffre où tout s’en va !
Sublime étincelle
Que fait Jéhova !
Rayon qu’on blasphème !
Oeil calme et suprême
Qu’au front de Dieu même
L’homme un jour creva !
III
Ô Terre ! ô merveilles
Dont l’éclat joyeux
Emplit nos oreilles,
Eblouit nos yeux !
Bords où meurt la vague,
Bois qu’un souffle élague,
De l’horizon vague
Plis mystérieux !
Azur dont se voile
L’eau du gouffre amer,
Quand, laissant ma voile
Fuir au gré de l’air,
Penché sur la lame,
J’écoute avec l’âme
Cet épithalame
Que chante la mer !
Azur non moins tendre
Du ciel qui sourit
Quand, tâchant d’entendre
Je cherche, ô nature,
Ce que dit l’esprit,
La parole obscure
Que le vent murmure,
Que l’étoile écrit !
Création pure !
Etre universel !
Océan, ceinture
De tout sous le ciel !
Astres que fait naître
Le souffle du maître,
Fleurs où Dieu peut-être
Cueille quelque miel !
Ô champs ! ô feuillages !
Monde fraternel !
Clocher des villages
Humble et solennel !
Mont qui portes l’aire !
Aube fraîche et claire,
Sourire éphémère
De l’astre éternel !
N’êtes-vous qu’un livre,
Sans fin ni milieu,
Où chacun pour vivre
Cherche à lire un peu !
Phrase si profonde
Qu’en vain on la sonde !
L’oeil y voit un monde,
L’âme y trouve un Dieu !
Beau livre qu’achèvent
Les coeurs ingénus ;
Où les penseurs rêvent
Des sens inconnus ;
Où ceux que Dieu charge
D’un front vaste et large
Ecrivent en marge :
Nous sommes venus !
Saint livre où la voile
Qui flotte en tous lieux,
Saint livre où l’étoile
Qui rayonne aux yeux,
Ne trace, ô mystère !
Qu’un nom solitaire,
Qu’un nom sur la terre,
Qu’un nom dans les cieux !
Livre salutaire
Où le cour s’emplit !
Où tout sage austère
Travaille et pâlit !
Dont le sens rebelle
Parfois se révèle !
Pythagore épèle
Et Moïse lit !
(Victor Hugo)
Recueil: Les rayons et les ombres
Traduction:
Editions: Bayard Jeunesse
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Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), abeille, achever, agité, aimer, air, allumer, amer, ancre, appeler, archet, astre, aube, aurore, austère, azur, âme, ébaucher, éblouir, éclat, écouter, écrire, élaguer, épais, épeler, éternel, étincelle, étoile, être, blasphémer, boussole, bruit, brume, but, calme, cause, ceinture, champ, chanter, charger, chêne, chercher, ciel, clair, clocher, clos, coeur, cour, création, crever, cueillir, démence, devenir, Dieu, eau, emplir, emporter, enfant, entendre, envoyer, esprit, esquif, feuillage, fin, fleur, fleurir, flotter, folie, fontaine, force, frais, fraternel, front, fuir, fumée, gouffre, haleine, hochet, homme, horizon, humble, immense, inconnu, ingénu, joyeux, lame, lire, livre, luth, maître, môle, mer, merveille, miel, Moïse, mon, monde, mont, mourir, murmurer, mystère, mystérieux, naître, nature, nid, nom, nuit, obscur, océan, oeil, ombre, oreille, paître, parler, parole, paupière, pavé, pâlir, pôle, penché, penser, penseur, phrase, plafond, pli, ployer, poser, profond, pur, Pythagore, rayon, rayonner, réveil, rêve, rêver, rebelle, recommencer, reprendre, rompre, rose, ruisseler, s'épancher, s'emplir, s'ouvrir, sage, saint, salutaire, saule, se voiler, sens, solennel, sombre, songe, souffle, sourire, sublime, suprême, tarir, tendre, terre, tige, toit, tracer, universel, vague, vérité, venir, vent, verdure, village, voile, voix, voler, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 avril 2019
Le Rêve le plus proche – recule – irréalisé –
Le Ciel que l’on poursuit –
Comme l’Abeille de Juin – devant l’Ecolier –
Invite à la Course –
Descend sur un Trèfle facile –
Plonge – échappe – agace – se déploie –
Puis – vers les Nues Royales –
Elève son léger Esquif –
Insoucieux du Garçon –
Qui contemple – ahuri – le Ciel moqueur –
Regrettant le Miel constant –
Ah – l’Abeille ne fuit point –
Qui fabrique cette rare variété !
(Emily Dickinson)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 20 avril 2019

LE DÉPART
En face, l’océan de paix,
Fais démarrer l’esquif, ô Timonier.
Tu seras le compagnon éternel,
Accepte, accepte-moi sur ton giron,
Sur le chemin de l’infini s’allumeront
Les rayons de l’étoile polaire.
Délivreur, ton pardon, ta compassion
Seront les deniers de ce périple pérenne.
Que ce qui t’attache à la terre se dissolve ;
Le vaste univers m’accueille dans ses bras.
Que dans le coeur se fasse connaître
L’identité sans crainte du grand Inconnu.
(Rabindranath Tagore)
Recueil: Tantôt dièse tantôt bémol
Traduction: Prithwindra Mukherjee
Editions: La Différence
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Posted in poésie | Tagué: (Rabindranath Tagore), accepter, accueillir, éternel, étoile, bras, chemin, coeur, compagnon, compassion, connaître, crainte, délivreur, démarrer, départ, esquif, giron, identité, inconnu, infini, océan, paix, pardon, pérenne, périple, polaire, rayon, s'allumer, s'attacher, se dissoudre, terre, timonier, univers, vaste | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 mars 2019

Il n’existe qu’un chemin :
Celui de ta main légère ;
Comment trouver autrement
Le pays qui m’est si cher ?
Pour que je vogue sans heurt
Vers mon rivage là-bas,
porte ta main vers mes lèvres
Et ne la retire pas.
Les doigts minces sont tremblants
Et le corps frêle s’anime —
Mon esquif glisse au-dessus
Des eaux, de leur calme abîme.
***

(Ossip Mandelstam)
Recueil: Les poésies d’amour
Traduction: Henri Abril
Editions: Circé
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Posted in poésie | Tagué: (Ossip Mandelstam), abîme, au-dessus, autrement, calme, chemin, cher, corps, doigt, eau, esquif, exister, frêle, glisser, heurt, lèvres, léger, main, mince, pays, porter, retirer, rivage, s'animer, tremblant, trouver, voguer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 février 2019

Lorsque sous la rafale …
Lorsque sous la rafale et dans la brume dense,
Autour d’un frêle esquif sans voile et sans rameurs,
On a senti monter les flots pleins de rumeurs
Et subi des ressacs l’étourdissante danse,
Il fait bon sur le sable et le varech amer
S’endormir doucement au pied des roches creuses,
Bercé par les chansons plaintives des macreuses,
A l’heure où le soleil se couche dans la mer.
(Jean Moréas)
Illustration: David Brayne
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Posted by arbrealettres sur 25 août 2018

Parler —
Art de laisser filer la sonde dans la profondeur
que ne peut soupçonner l’homme de surface, l’homme actif, psychique.
Car nous, riverains ou nageurs,
toujours nous péririons dans l’ignorance de l’altitude sous nous,
sans la parole qui opère à tout instant le sondage pour nous,
et qui ainsi est notre profondeur,
Ecrire, c’est écrire malgré tout.
Comme une barque assemblée contre l’Océan sans mesure
— et la barque tire sa forme de l’Enorme qu’elle affronte en craignant la défaite,
et différents sont les esquifs autant que les ports d’un pôle à l’autre —
ainsi le style est ajointement malgré tout, manière de se jeter à cœur perdu mesure de l’immense;
et chacun reçoit figure de l’aspect que montre l’Elément où de son côté il se trouve jeté,
de la terreur déterminée que lui inspire l’indéterminé.
Faire front dans le tumulte pour m’y tenir à flot, quelque temps, sur l’inconnaissable.
—La phrase, ligne de flottaison.
(Michel Deguy)
Illustration: Hokusai
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Michel Deguy), actif, altitude, écrire, énorme, défaite, esquif, faire front, figure, forme, ignorance, immense, inconnaissable, indéterminé, inspirer, ligne de flottaison, malgré, nageur, océan, parler, pôle, phrase, port, porte, profondeur, riverain, sondage, sonde, soupçonner, style, tenir à flot | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 juin 2018

Illustration: ArbreaPhotos
REGARDANT LES ESQUIFS A SAN SABBA
J’entendis leurs jeunes coeurs crier
Vers l’amour au-delà des rames obliques
Et entendis les herbes de la prairie soupirant:
Jamais plus, ne revient jamais plus!
Ô coeurs, ô herbes soupirant,
Vainement vos bannerets éconduits se lamentent!
Jamais plus le vent sauvage passant
Ne revient, jamais plus ne revient.
***
WATCHING THE NEEDLEBOATS AT SAN SABBA
I heard their-young hearts sing
Loveward above the glancing oar
And heard the prairie grasses sighing:
No more, return no more!
O hearts, O sighing-grasses,
Vainly your loveblown bannerets mourn!
No more will the wild wind that passes
Return, no more return.
(James Joyce)
Recueil: Musique de chambre et autres poèmes Pomes Penyeach Ecce Puer
Traduction: Philippe Blanchon
Editions: La Nerthe
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Posted in poésie | Tagué: (James Joyce), amour, éconduit, coeur, crier, entendre, esquif, herbe, jamais, jeune, oblique, passer, prairie, rame, revenir, sauvage, se lamenter, soupirer, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 juin 2018
Chantent les grillons-carillon,
C’est la fièvre qui frémit,
Crisse le four desséché,
C’est une soie rouge qui brûle.
Les souris s’aiguisent les dents
Sur le fond ténu de la vie.
Une hirondelle ou bien l’enfant
Aura détaché mon esquif.
Que chuchote au toit la pluie —
C’est une soie noire qui brûle —
Mais le merisier entendra
Jusqu’au fond des mers — adieu.
Vu que la mort est innocente
Et qu’on ne peut rien y changer —
Dans la fièvre du rossignol
Le coeur est encore brûlant.
(Ossip Mandelstam)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Ossip Mandelstam), brûlant, brûler, carillon, changer, chanter, coeur, crisser, dent, enfant, esquif, fièvre, four, frémir, grillon, hirondelle, innocente, merisier, mort, rossignol, s'aiguiser, soie, souris | 2 Comments »