Au retour du printemps les prunus rajeunissent,
Je fais fondre la neige et prépare du thé.
Qui dit que dans la nuit une année se termine?
A l’aube comme avant le soleil monte à l’est.
(Shanci Tongji)
Recueil: Poèmes Chan
Traduction: du chinois par Jacques Pimpaneau
Editions: Philippe Picquier
Un
murmure
de vent d’océan
Souffle de loin
Et la lessive
flotte
À
l’ombre
du mur Entre
le ciel et la terre
Il y a des gens qui
veulent vivre en paix
N’abandonnez pas, continuez
à rêver De paix et de prospérité
Quand les murs de la peur fondront-ils
Quand reviendrai-je de l’exil
Et mes portes s’ouvriront
À ce qui est
vraiment
bon
***
Hébreu — arabe
(les paroles en arabe
sont tirées d’une chanson
d’enfants, chantée par Feiruz)
Viens dormir ! —
Un autre lever de soleil
Viens dormir —
Et le matin est là
Nous
abattrons —
Une mère envoie
Une colombe pour vous
Avec une prière
Envole-toi colombe,
n’y crois pas —
Son enfant à l’école
Nous allons rire avec l’enfant —
au son Pour qu’il puisse dormir —
de guerre
Les murs
de
la peur
fondront un jour
Et je reviendrai de l’exil
Mes portes ouvriront
À ce qui est
vraiment
bon
(anglais et arabe)
Du nord au
sud
De
l’ouest
à l’est Écoute
la prière des mères
apporte leur la paix
La lumière monte de l’est
à la prière des mères
pour la
paix.
***
Prayer Of The Mothers
רחישת רוח ים
מנשבת מאי שם
וכביסה מתנפנפת
לצילי החומה
بين الأرض والسما
ناس كتير
بيعيشوا سوى
ما تخافوا تحلموا
بالسلام والأمان
מתי ימסו חומות הפחד
ושבתי מגלותי
יפתחו שעריי
אל הטוב האמיתי
يلا تنام עוד זריחה
تندبحلك طير الحمام בוקר בא
روح يا حمام אם שולחת
בתפילה لا تصدّق
את ילדה לבית הספר
نضحك ع الطفل ت ينام
לצלילי מלחמה
עוד ימסו بيكفي خوف
חומות הפחד تعوا نبدا من جديد
ושבתי מגלותי
יפתחו שעריי ونفتح الأبواب
אל הטוב האמיתי
from the north to the south
from the west to the east
hear the prayer of the mothers
bring them peace
bring them peace
من الشمال
للجنوب
من الغرب
صوب الشرق
إسمع صلاة الأمهات
للسلام
بدنا السلام
une coupe, plus de différence entre l’est et l’ouest
deux coupes, plus de différence entre jadis et aujourd’hui
trois coupes, plus de différence entre moi et autrui
***
(Santoka)
Recueil: Santoka Zen Saké Haïku
Traduction: Cheng Wing fun & Hervé Collet
Editions: Moundarren
Ma maison est tout près de la route,
et pourtant le grincement des chars
et le piaffement des chevaux
n’y pénètrent guère.
Comment est-ce possible ?
Si le coeur est ailleurs,
tout lieu est une retraite.
Je cueille des chrysanthèmes
à la haie de l’est,
je me laisse captiver
par le jeu des ombres
et des lumières.
Au crépuscule
sur la montagne du Sud,
les oiseaux, deux par deux,
aile contre aile,
reviennent vers leur nid…
Je sais que dans toutes ces choses
est le vrai sens de la vie,
mais où trouver les mots
pour le dire ?
(Tao Yuanming)
Recueil: Neige sur la montagne du lotus Chants et vers de la Chine ancienne
Traduction: Ferdinand Stočes
Editions: Picquier poche
A tous mes jours vécus je songe et je resonge,
A tout cet heureux temps que ma vie a tissé,
Et par un vain rappel un instant le prolonge…
Stérile souvenir, ô pourquoi ressassé?
Quand elle se dessèche ô qu’importe à l’éponge
Dans ses pores flétris quelle eau vive a passé;
Qu’importe au van rompu, quand la rouille le ronge,
A travers son treillis quel grain neuf a glissé?
Je n’ai plus de souci de ma propre mémoire
Que n’en a du vaisseau la mer compacte et noire,
Lorsque la voile blanche a disparu dans l’ouest.
Plus de souci je n’ai des heures abolies
Que n’en a le ciel clair des étoiles pâlies,
Quand l’astre qui les souffle a reparu dans l’est.
(André Berry)
Recueil: Poèmes involontaires suivi du Petit Ecclésiaste
Traduction:
Editions: René Julliard
Pays ancien entouré de montagnes qui demeurent
Vagues frappant les murailles, retournant sans écho
A l’est de la rivière Huai, la lune d’autrefois
Seule, franchit encore, à minuit, les créneaux
(Liu Yu-Xi)
Recueil: L’Ecriture poétique chinoise
Traduction: François Cheng
Editions: du Seuil
Je garde l’énergie d’une colère sans haine,
j’affronte l’ignorance sans cérémonie,
je repousse l’émotion jalouse sans complaisance,
j’accède à l’intensité du désir sans plus d’attachement,
je sais l’orgueil nocif mais tiens au sursaut de l’être
à l’aplomb de lui-même.
(Vairocana)
Ce n’est déjà plus l’heure
de survivre à blanc
au centre des illusions ou des cieux,
la roue a pris le temps de vitesse
et distancé les dieux,
elle rejoint la sphère pareille
à la conscience pure, sans limites et sans âge.
(Aksobhya)
J’ai confié ma colère
à la lumière bleue
qui se lève à l’est,
ô sagesse, ô miroir,
comme un baiser à bouche close
chante un autre ciel
libre de nos enfers.
(André Velter)
Recueil: Le Haut-Pays suivi de La traversée du Tsangpo
Traduction:
Editions: Gallimard