Posts Tagged ‘étourdi’
Posted by arbrealettres sur 17 mars 2023

Petit nuage
Petit nuage est bien triste,
Toute sa famille s’en est allée,
Cumulus égoïstes,
Nimbus étourdis,
Tous l’ont abandonné,
Le laissant seul,
Tout nu dans la nue.
Il se morfond
Et sent venir la dépression …
Allez, petit nuage,
Ne t’en fais pas, on est là
Et surtout je t’en prie,
Ne pleure pas,
Je n’ai pas pris mon parapluie.
(Guy Meunier)
Recueil: On fait comme on a dit
Editions: Lavillatte
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Posted in poésie | Tagué: (Guy Meunier), abandonner, aller, égoïste, étourdi, cumulus, dépression, famille, laisser, nimbus, nu, nuage, nue, parapluie, petit, pleurer, prendre, s'en aller, se morfondre, sentir, seul, triste, venir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 novembre 2022

Quand on est amoureux on est ivre.
Comme cet homme hier dans la rue.
Il avançait, étourdi de boisson.
La voix forte, le geste ample.
Il s’entretenait avec lui-même.
Il a soudain fouillé dans son manteau, en a sorti de l’argent
Qu’il a jeté par poignées sur la route.
Puis s’en est allé.
Dédaigneux de sa fortune. Délié de soi.
Déprit de tout royaume.
Oui l’on est un peu comme ça lorsqu’on est amoureux.
On vide ses poches, on perd son nom.
On découvre avec ravissement la certitude de n’être rien.
(Christian Bobin)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Christian Bobin), amoureux, argent, étourdi, boisson, certitude, découvrir, dédaigneux, fortune, hier, ivre, jeter, manteau, perdre, ravissement, rien, rue, s'entretenir, vider | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 mai 2022

Illustration: ArbreaPhotos
LE JARDIN
la belle journée
s’est accroché la robe à la palissade
quelle étourdie elle a réussi à la déchirer
la robe blanche est en loques maintenant
les voyeurs ne vont pas tarder à la rattraper
ils vont se ruer les pauvres voyeurs
languides et visqueux
s’agripper au grillage
les pauvres voyeurs
(Vangelis Kassos)
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Posted in poésie | Tagué: (Vangelis Kassos), étourdi, blanc, déchirer, grillage, jardin, journée, languide, loque, palissade, pauvre, rattraper, réussir, robe, s'accrocher, s'agripper, se ruer, voyeur | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2021
Recueil: Ô pruniers en fleur
Traduction: A.L. Colas
Editions: Folio
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Posted in haïku, poésie | Tagué: (Ryôkan), acte, étourdi, conséquence, mal, singe, subir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 décembre 2020

La carpe et les carpillons
Prenez garde, mes fils, côtoyez moins le bord,
Suivez le fond de la rivière ;
Craignez la ligne meurtrière,
Ou l’épervier, plus dangereux encor.
C’est ainsi que parlait une carpe de Seine
À de jeunes poissons qui l’écoutaient à peine.
C’était au mois d’avril ; les neiges, les glaçons,
Fondus par les zéphyrs, descendaient des montagnes ;
Le fleuve enflé par eux s’élève à gros bouillons,
Et déborde dans les campagnes.
Ah ! Ah ! Criaient les carpillons,
Qu’en dis-tu, carpe radoteuse ?
Crains-tu pour nous les hameçons ?
Nous voilà citoyens de la mer orageuse ;
Regarde : on ne voit plus que les eaux et le ciel,
Les arbres sont cachés sous l’onde,
Nous sommes les maîtres du monde,
C’est le déluge universel.
Ne croyez pas cela, répond la vieille mère ;
Pour que l’eau se retire il ne faut qu’un instant.
Ne vous éloignez point, et, de peur d’accident,
Suivez, suivez toujours le fond de la rivière.
Bah ! Disent les poissons, tu répètes toujours
Mêmes discours.
Adieu, nous allons voir notre nouveau domaine.
Parlant ainsi, nos étourdis
Sortent tous du lit de la Seine,
Et s’en vont dans les eaux qui couvrent le pays.
Qu’arriva-t-il ? Les eaux se retirèrent,
Et les carpillons demeurèrent ;
Bientôt ils furent pris,
Et frits.
Pourquoi quittaient-ils la rivière ?
Pourquoi ? Je le sais trop, hélas !
C’est qu’on se croit toujours plus sage que sa mère,
C’est qu’on veut sortir de sa sphère,
C’est que… c’est que… je ne finirais pas.
(Jean-Pierre Claris de Florian)
Recueil: Fables
Traduction:
Editions:
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Pierre Claris de Florian), accident, adieu, arbre, avril, à peine, écouter, épervier, étourdi, bord, bouillon, cacher, campagne, carpe, carpillon, côtoyer, ciel, citoyen, couvrir, craindre, crier, croire, dangereux, déborder, déluge, demeurer, descendre, discours, domaine, eau, enfler, fils, finir, fleuve, fond, fondre, frire, glaçon, hameçon, hélas, instant, jeune, ligne, lit, maître, mère, mer, meurtrier, monde, montagne, neige, nouveau, onde, orageux, parler, pays, peur, poisson, prendre, prendre garde, quitter, répéter, répondre, regarder, rivière, s'élever, s'éloigner, sage, se croire, se retirer, sphère, suivre, universel, vieux, zéphyr | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 mai 2020
![ange-hautboisc [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/08/ange-hautboisc-1280x768.jpg?w=859&h=685)
Hautbois
Il est des heures rares
où toute apparence alentour vacille s’humilie s’efface
comme les tentures
mûres
fermant la scène, l’acte fini, dans la cohue.
Les sens sont engourdis, la minute en soi se complaît ;
et dans nos yeux vaguement étourdis
sans cause un sourire naît.
***
Oboe
Ci son ore rare
che ogni apparenza dintorno vacilla s’umilia scompare
come le stinte
quinte
d’un boccascena, ad atto finito, tra il parapiglia
I sensi sono intorpidi,
Il minuto si piace di sè ;
E nasce nei nostri occhi un po’ stupiti
Un sorriso senza perché.
(Eugenio Montale)
Découvert chez Lara ici
Illustration
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Eugenio Montale), apparence, étourdi, cohue, engourdi, fini, hautbois, mûre, naître, rare, s'effacer, se complaire, sens, soi, sourire, vaciller | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2019
Le visage triomphant
L’ombre se couche sur nos plaines,
S’allonge dans nos puits, annule nos maisons.
La vie est trop nombreuse, la barque trop fragile
Pour traverser seul les images et le temps.
Parfois tu deviens fleuve où rien ne se reflète.
Tu deviens sables étourdis par le vent.
Sous l’étoile impassible : ce passant qui chancelle,
Ce chêne sans oiseau, cet oiseau sans allié.
Tu revois tu revois les prairies qui saignent,
Longue est la misère brèves sont nos cités.
Les amours se dénouent le soleil reste le même,
Tu ne vois nulle part le bourreau terrassé.
La vie est trop nombreuse, la barque trop fragile
Pour traverser seul les images et le temps.
Mais toujours on trouve une voix pour la sienne,
Mais toujours on trouve un regard pour sa peine.
Je chante le visage triomphant.
(Andrée Chedid)
Illustration: Pierre Paul Rubens
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Andrée Chédid), annuler, étourdi, barque, bourreau, brève, chêne, cité, fleuve, fragile, misère, nulle part, oiseau, ombre, peine, plaine, prairie, puits, refléter, regard, s'allonger, se coucher, traverser, triomphant, vent, visage, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 juin 2019

SOUVENT J’OUBLIAIS
Souvent j’oubliais le sens des actes les plus simples.
Par exemple, devant l’employé du métro qui poinçonne les billets :
« Bonjour! ça va? » disais-je en lui tendant la main et en soulevant mon chapeau.
Mais l’autre hausse les épaules : « Vous fichez pas du monde! Vot’ billet! »
Un soir, rentrant chez moi, j’ai comme un vague souvenir
qu’il me faut crier quelque chose dans l’allée de l’immeuble.
Mais quoi? Misère, je ne le sais plus, je l’ai oublié.
Je murmure d’abord « Bonne nuit! » puis, élevant peu à peu la voix :
« L’addition!… Un hareng de la Baltique, un!… Les jeux sont faits!… Waterloo!… Vade retro… »
La concierge, furieuse, se lève en papillotes et m’insulte.
Je prends congé de mes amis Z… qui habitent au septième étage, sans ascenseur.
On m’accompagne sur le seuil de l’appartement.
Soudain, apercevant l’escalier, je suis pris de panique et pense, dans un éclair :
« C’est quelque chose qui sert à monter, non à descendre! » je ne vois plus les marches,
mais l’espace vertical qu’elles découpent de haut en bas :
une falaise abrupte, une faille, un précipice affreux!
Affolé, étourdi par le vertige, je crie : « Non! Non! Retenez-moi! »
Je supplie mes amis de me garder chez eux pour la nuit. En vain.
Pas de pitié : on me pousse, en plaisantant, vers l’abîme.
Mais moi, hurlant comme un homme qu’on assassine, je résiste,
je m’arc-boute, — finalement je cède, perds l’équilibre,
manque la première marche, tombe et me casse une jambe.
(Jean Tardieu)
Recueil: La part de l’ombre
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Tardieu), abîme, acte, addition, affolé, affreux, ascenseur, assassiner, éclair, épaule, étourdi, billet, chapeau, concierge, crier, descendre, escalier, espace, falaise, furieux, hareng, hurler, insulter, jambe, marche, métro, misère, monter, murmurer, oublier, panique, précipice, simple, souvenir, souvent, supplier, tomber, vertical | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 8 février 2019

VIE AVEC TOUTES LES AUTRES VIES
(Vie sans aucune vie)
Toutes les autres vies sont dans ma vie,
Par les nuages nuage pris,
Ruisseau d’herbe en herbe étourdi,
Je me fuis de vie en vie
Hâte sans fin rafraîchie.
Je dépasserai le temps,
Je me ferai mouvant, flottant,
Je ne serai qu’une truite d’argent.
(Armand Robin)
Recueil: Ma vie sans moi suivi de Le monde d’une voix
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Armand Robin), argent, étourdi, dépasser, fin, flotter, fuir, hâte, herbe, mouvant, nuage, prendre, rafraîchir, ruisseau, temps, truite, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2018

Janvier
Songes-tu parfois, bien-aimée,
Assise près du foyer clair,
Lorsque sous la porte fermée
Gémit la bise de l’hiver,
Qu’après cette automne clémente,
Les oiseaux, cher peuple étourdi,
Trop tard, par un jour de tourmente,
Ont pris leur vol vers le Midi ;
Que leurs ailes, blanches de givre,
Sont lasses d’avoir voyagé ;
Que sur le long chemin à suivre
Il a neigé, neigé, neigé ;
Et que, perdus dans la rafale,
Ils sont là, transis et sans voix,
Eux dont la chanson triomphale
Charmait nos courses dans les bois ?
Hélas ! comme il faut qu’il en meure
De ces émigrés grelottants !
Y songes-tu ? Moi, je les pleure,
Nos chanteurs du dernier printemps.
Tu parles, ce soir où tu m’aimes,
Des oiseaux du prochain Avril ;
Mais ce ne seront plus les mêmes,
Et ton amour attendra-t-il ?
(François Coppée)
Illustration: Mathieu Triolet
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (François Coppée), aile, aimer, amour, assise, attendre, automne, émigré, étourdi, bien-aimée, bise, chanteur, charmer, course, foyer, givre, grelotter, hiver, janvier, mourir, neiger, oiseau, perdu, rafale, songer, transis | Leave a Comment »