Posts Tagged ‘étreindre’
Posted by arbrealettres sur 24 février 2023

Illustration: Odile Wysocki-Grec
Je t’ai possédée, ô fille de Kuprôs !
Pâle, je servis ta volupté cruelle…
Je pris, aux lueurs du flambeau d’Hesperôs,
Ton corps d’Immortelle.
Et ma chair connut le soleil de ta chair…
J’étreignis la flamme et l’ombre et la rosée,
Ton gémissement mourait comme la mer
Lascive et brisée.
Mortelle, je bus dans la coupe des Dieux,
J’écartai l’azur ondoyant de tes voiles…
Ma caresse fit agoniser tes yeux
Sur ton lit d’étoiles…
… Depuis, c’est en vain que la nuit de Lesbôs
M’appelle, et que l’or du paktis se prolonge…
Je t’ai possédée, ô fille de Kuprôs,
Dans l’ardeur d’un songe.
(Sappho)
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Posted in poésie | Tagué: (Sappho), agoniser, appeler, ardeur, azur, écarter, étoile, étreindre, boire, briser, caresse, chair, connaître, corps, coupe, cruel, Dieu, en vain, fille, flambeau, flamme, gémissement, immortel, lascif, lit, lueur, mer, mortel, mourir, nuit, ombre, ondoyer, or, paktis, pâle, posséder, prendre, rosée, se promonger, servir, soleil, songe, voile, volupté, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 janvier 2023

Maria Amaral
ÉTREINTES
Embrassée par son bien-aimé,
on eût dit qu’elle eût envie d’entrer chez lui
jusqu’au milieu du coeur : peut-être, en vérité !
Ne savait-elle pas qu’en lui-même
il lui réservait une demeure perpétuelle.
Rempli des eaux de l’amour,
le corps de la femme portait sans doute en soi une source,
car dans les bras de son amant qui l’étreignait avec vigueur,
l’eau, ayant d’abord mouillé sa robe, en tombait comme une pluie.
(Mâgha) (VIIe siècle)
Recueil: Un feu au coeur du vent Trésor de la poésie indienne Des Védas au XXIème siècle
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Mâgha), amant, amour, étreindre, étreinte, bien-aimé, bras, coeur, corps, demeure, eau, embrasser, entrer, envie, femme, milieu, mouiller, perpétuel, pluie, porter, réserver, remplir, robe, sans doute, savoir, source, tomber, vérité, vigueur | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2022

L’ÉTÉ
Joie nouvelle d’une fièvre
D’une saison secrète
Moins friables par surcroît de ténèbres
Ou avis de grand frais
Et cette marque au fer
Qui charme le destin
Sous un bracelet de cuir
Un écart volontaire a tout désarçonné
L’horizon s’est retrouvé avec un peu plus de ciel
Un peu plus de latitude inconnue
Et un projet de coupe claire
Au point du jour
C’est déjà le beau midi de la lumière
L’ardeur dans les coursives qui ouvrent sur le désert
Comme on étreint cet impossible été
Au goût de soufre et de miracle
En se regardant dans les yeux
(André Velter)
Illustration
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (André Velter), ardeur, écart, été, étreindre, bracelet, charmer, ciel, désarçonné, désert, destin, fer, fièvre, frais, friable, goût, horizon, joie, lumière, maison, midi, miracle, projet, regarder, secret, soufre, ténèbres, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2022

Illustration: Shan Sa
Devant les ruines d’un vieux palais
Le ruisseau s’éloigne en bouillonnant, le vent crie sa violence à travers les pins ;
Les rats gris s’enfuient à mon approche et vont se cacher sous les vieilles tuiles.
Aujourd’hui sait-on quel prince éleva jadis ce palais ?
Sait-on qui nous légua ces ruines, au pied d’une montagne abrupte ?
Sous forme de flammes bleuâtres, se montrent des esprits dans les profondeurs sombre
Et, sur la route défoncée, on entend des bruits qui ressemblent à des gémissement
Ces dix mille voix de la nature ont un ensemble plein d’accords,
Et le spectacle de l’automne s’harmonise aussi avec ce triste tableau.
Le prince avait de belles jeunes filles ; elles ne sont plus que de la terre jaune,
Inerte comme l’éclat de leur teint, qui déjà n’était que mensonge ;
Il avait des satellites pour accompagner son char doré,
Et, de tant de splendeurs passées, ce cheval de pierre est tout ce qui reste.
La tristesse m’étreint ; je m’assieds sur l’herbe épaisse,
Je commence des chants où ma douleur s’épanche ;
Les larmes me gagnent et coulent abondamment.
Hélas ! Dans ce chemin de la vie, que chacun parcourt à son tour,
Qui donc pourrait marcher longtemps !
(Du Fu)
(712-770)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted in poésie | Tagué: (Du Fu), abondant, abrupt, accompagner, accord, approche, aujourd'hui, automne, à travers, éclat, élever, épais, étreindre, beau, bleuâtre, bouillonner, bruit, chacun, chant, char, chaval, chemin, commencer, couler, crier, défoncer, doré, douleur, ensemble, entendre, esprit, flamme, forme, gagner, gémissement, gris, hélas, herbe, inerte, jadis, jeune fille, larme, léguer, longtemps, marcher, mensonge, montagne, nature, palais, parcourir, passer, pierre, pin, pouvoir, prince, profondeur, rat, ressembler, rester, route, ruine, ruisseau, s'asseoir, s'éloigner, s'épancher, s'enfuir, s'harmoniser, satellite, savoir, se cacher, se monter, sombre, spectacle, splendeur, tableau, teint, triste, tristesse, tuile, vent, vie, vieux, violence, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 octobre 2022

oú aller que faire
qui rencontrer que vivre
tant de mains offertes
tant de bouches oú s’abreuver
tant de corps á étreindre
exténué par
l’incessant combat
du désir qui rugit
et la conscience que
rien ne saurait t’assouvir
la vie a coulé
là-bas au loin et
tu ne l’as pas
rejointe
(Charles Juliet)
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Juliet), aller, assouvir, étreindre, bouche, combat, conscience, corps, couler, désir, exténué, faire, incessant, loin, main, où, offrir, rejoindre, rencontrer, rugir, s'abreuver, savoir, vie, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 juillet 2022

Les balles butinent
Abeilles de mort
Et leur dard s’enfonce
Dedans la chair vive
Blessure invisible
D’où jaillit le sang
La poitrine se vide
De chaleur et d’amour
Et les deux mains étreignent
Dans un dernier sursaut
Le sol qui sentait bon
Les cailloux qui chantaient
Les yeux ont perdu leur regard
Et le ciel qui s’y reflétait
Ne s’y reconnaît plus.
(Jean-Baptiste Besnard)
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Baptiste Besnard), abeille, amour, étreindre, balle, blessure, butiner, cailloux, chair, chaleur, chanter, ciel, mort, perdre, regard, sang, se reconnaître, se refléter, se vider, vive | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 juin 2022

JE SERRE SES MAINS …
Je serre ses mains ; je la presse contre ma poitrine.
J’essaie d’emplir mes bras de sa beauté, de piller
avec mes baisers son sourire, de boire avec mes yeux ses regards.
Hélas ! mais où est tout cela ?
Qui peut forcer l’azur du ciel ?
J’essaie d’étreindre la beauté ; elle m’élude, ne laissant
que le corps entre mes mains.
Confus et lassé, je retombe.
Comment pourrait le corps toucher la fleur que
seule l’âme peut toucher ?
(Rabindranath Tagore)
(Traduction : André Gide)
Recueil: 35 siècles de poésie amoureuse
Traduction:
Editions: Saint-Germain-des-Prés Le Cherche-Midi
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Posted in poésie | Tagué: (Rabindranath Tagore), azur, âme, éluder, étreindre, baiser, beauté, boire, bras, ciel, confus, corps, emplir, essayer, fleur, forcer, laisser, lasser, main, piller, poitrine, pouvoir, presser, regard, retomber, serrer, sourire, toucher, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 mai 2022

DEPUIS QUE JE VOUS AI QUITTÉ…
(sonnet CXIII)
Depuis que je vous ai quitté, mon oeil sans cesse
Est dedans mon esprit et guide mal mes pas.
Il semble regarder les choses d’ici-bas
Mais, aveugle à demi, les ignore et délaisse.
Au coeur, aucun aspect n’est transmis par ses soins
De ce qu’il peut saisir : l’oiseau, la fleur, l’image.
De ce vif, à l’esprit rien n’échoit en partage
Lui-même ne retient rien de ce qu’il étreint.
Le rude et le charmant, la mer et le sommet,
L’être comblé de dons, ou bien déshérité,
Le corbeau, la colombe, et le jour et la nuit,
S’il les perçoit, ce n’est que de vos traits formés.
Incapable de plus, et de vous tout empli,
Trop vrai, mon esprit fait mon oeil sans vérité.
***
Since I left you, mine eye is in my mind,
And that which governs me to go about
Doth part his function, and is partly blind,
Seems seeing, but effectively is out;
For it no form delivers to the heart
Of bird, of flow’r, or shape which it doth latch.
Of his quick objects hath the mind no part,
Nor his own vision holds what it doth catch;
For if it see the rud’st or gentlest sight,
The most sweet favour or deformed’st creature,
The mountain, or the sea, the day, or night,
The crow, or dove, it shapes them to your feature.
Incapable of more, replete with you,
My most true mind thus makes mine untrue.
(William Shakespeare)
Recueil: 35 siècles de poésie amoureuse
Traduction: Jean Rousselot
Editions: Saint-Germain-des-Prés Le Cherche-Midi
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Posted in poésie | Tagué: (William Shakespeare), aspect, aveuglé, échoir, étreindre, être, charmant, chose, coeur, colombe, combler, corbeau, délaisser, déshériter, dedans, depuis, don, emplir, esprit, fleur, former, guider, ici-bas, ignorer, image, incapable, jour, mal, mer, nuit, oeil, oiseau, partage, pas, percevoir, quitter, regarder, retenir, rien, rude, saisir, sans cesse, sembler, soin, sommet, trait, transmettre, vif, vrai | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 mai 2022
![Jordanka Yaretz green-apple-tree- [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/10/jordanka-yaretz-green-apple-tree-1280x768.jpg?w=879&h=675)
CARPE DIEM
Prends Je jour, saisis-le par les épaules
Le jour blanc corps et âme, noueux
Plus que le bois de hêtre et blanc plus que le saule,
Etreins-le entre tes bras telle une femme et mieux
Ce jour peut-être le dernier non pas des tiens
Dernier anneau de la chaîne des mondes
Sache de tout ton poids faire qu’il rende
Et de sa noble forme le réduire à rien
Comme on fait d’un beau corps moiré par la lumière
Tout chatoyant du reflet des vergers
Quand le fruit encor vert se refuse à la guêpe
Et se donne à l’été.
(Franz Hellens)
Illustration: Jordanka Yaretz
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Posted in poésie | Tagué: (Franz Hellens), anneau, épaule, été, étreindre, carpe diem, chaîne, chatoyant, corps, femme, forme, fruit, guêpe, hêtre, lumière, noble, poids, reflet, saisir, saule, verger | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 mai 2022

FILLE
Tes chaudes mains, souples brandons,
Frôlent en vain ma solitude;
Ton plaisir ne m’est qu’une étude;
Le dédain préside à mes dons.
Le fruit banal où nous mordons
Pend triste au clos de l’habitude;
Je farde mal mon hébétude
Du frais carmin des abandons.
Sans que ta force ne le sente,
Ton désir n’étreint qu’une absente;
Le coeur distrait rêve ou s’endort.
Comme une fille ses piastres,
Au bord du ciel, alcôve d’or,
Mes yeux pensifs comptent les astres.
(Marguerite Yourcenar)
Recueil: Les charités d’Alcippe
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Marguerite Yourcenar), abandon, absent, alcôve, astre, étreindre, étude, banal, bord, brandon, carmin, chaud, ciel, clos, coeur, compter, dédain, désir, distrait, don, en vain, farder, fille, force, frais, frôler, fruit, habitude, hébétude, main, mal, mordre, or, pendre, pensif, piastre, plaisir, présider, rêver, s'endormir, sentir, solitude, souple, triste, yeux | 1 Comment »