ÈVE
Charmeur je meurs car mes serments
me font trop mal quand je te mens
et si peur lorsque tu suspens
à ton chant de flûte un serpent
(Pierre de Massot)
Posted by arbrealettres sur 21 octobre 2021
ÈVE
Charmeur je meurs car mes serments
me font trop mal quand je te mens
et si peur lorsque tu suspens
à ton chant de flûte un serpent
(Pierre de Massot)
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Posted by arbrealettres sur 3 octobre 2021
family: Comic sans-serif; color: blue; »>
VOYANTE
Je suis Ève
chassée du paradis
et devenue voyante
Je n’élève plus mes enfants
comme des larves
Dieu n’a pas besoin
de les délivrer du mal
Chaque arbre
est celui de la connaissance
(Anise Koltz)
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Posted by arbrealettres sur 6 janvier 2021
Après l’hiver
Tout revit, ma bien aimée !
Le ciel gris perd sa pâleur ;
Quand la terre est embaumée,
Le coeur de l’homme est meilleur.
En haut, d’où l’amour ruiselle,
En bas, où meurt la douleur,
La même immense étincelle
Allume l’astre et la fleur.
L’hiver fuit, saison d’alarmes,
Noir avril mystérieux
Où l’âpre sève des larmes
Coule, et du coeur monte aux yeux.
O douce désuétude
De souffrir et de pleurer !
Veux-tu, dans la solitude,
Nous mettre à nous adorer ?
La branche au soleil se dore
Et penche, pour l’abriter,
Ses boutons qui vont éclore
Sur l’oiseau qui va chanter.
L’aurore où nous nous aimâmes
Semble renaître à nos yeux ;
Et mai sourit dans nos âmes
Comme il sourit dans les cieux.
On entend rire, on voit luire
Tous les êtres tour à tour,
La nuit les astres bruire,
Et les abeilles le jour.
Et partout nos regards lisent,
Et, dans l’herbe et dans les nids,
De petites voix nous disent :
« Les aimants sont les bénis ! »
L’air enivre ; tu reposes
A mon cou tes bras vainqueurs.
Sur les rosiers que de roses !
Que de soupirs dans nos coeurs !
Comme l’aube, tu me charmes ;
Ta bouche et tes yeux chéris
Ont, quand tu pleures, ses larmes,
Et ses perles quand tu ris.
La nature, soeur jumelle
D’Eve et d’Adam et du jour,
Nous aime, nous berce et mêle
Son mystère à notre amour.
Il Suffit que tu paraisses
Pour que le ciel, t’adorant,
Te contemple ; et, nos caresses,
Toute l’ombre nous les rend !
Clartés et parfums nous-mêmes,
Nous baignons nos coeurs heureux
Dans les effluves suprêmes
Des éléments amoureux.
Et, sans qu’un souci t’oppresse,
Sans que ce soit mon tourment,
J’ai l’étoile pour maîtresse ;
Le soleil est ton amant ;
Et nous donnons notre fièvre
Aux fleurs où nous appuyons
Nos bouches, et notre lèvre
Sent le baiser des rayons.
(Victor Hugo)
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Posted by arbrealettres sur 22 juin 2020
Mille chemins, un seul but
Le chasseur songe dans les bois
À des beautés sur l’herbe assises,
Et dans l’ombre il croit voir parfois
Danser des formes indécises.
Le soldat pense à ses destins
Tout en veillant sur les empires,
Et dans ses souvenirs lointains
Entrevoit de vagues sourires.
Le pâtre attend sous le ciel bleu
L’heure où son étoile paisible
Va s’épanouir, fleur de feu,
Au bout d’une tige invisible.
Regarde-les, regarde encor
Comme la vierge, fille d’Ève,
Jette en courant dans les blés d’or
Sa chanson qui contient son rêve !
Vois errer dans les champs en fleur,
Dos courbé, paupières baissées,
Le poète, cet oiseleur,
Qui cherche à prendre des pensées.
Vois sur la mer les matelots
Implorant la terre embaumée,
Lassés de l’écume des flots,
Et demandant une fumée !
Se rappelant quand le flot noir
Bat les flancs plaintifs du navire,
Les hameaux si joyeux le soir,
Les arbres pleins d’éclats de rire !
Vois le prêtre, priant pour tous,
Front pur qui sous nos fautes penche,
Songer dans le temple, à genoux
Sur les plis de sa robe blanche.
Vois s’élever sur les hauteurs
Tous ces grands penseurs que tu nommes,
Sombres esprit dominateurs,
Chênes dans la forêt des hommes.
Vois, couvant des yeux son trésor,
La mère contempler, ravie,
Son enfant, cœur sans ombre encor,
Vase que remplira la vie !
Tous, dans la joie ou dans l’affront,
Portent, sans nuage et sans tache,
Un mot qui rayonne à leur front,
Dans leur âme un mot qui se cache.
Selon les desseins du Seigneur,
Le mot qu’on voit pour tous varie ;
– L’un a : Gloire ! l’autre a : Bonheur !
L’un dit : Vertu ! l’autre : Patrie !
Le mot caché ne change pas.
Dans tous les cœurs toujours le même ;
Il y chante ou gémit tout bas ;
Et ce mot, c’est le mot suprême !
C’est le mot qui peut assoupir
L’ennui du front le plus morose !
C’est le mystérieux soupir
Qu’à toute heure fait toute chose !
C’est le mot d’où les autres mots
Sortent comme d’un tronc austère,
Et qui remplit de ses rameaux
Tous les langages de la terre !
C’est le verbe, obscur ou vermeil,
Qui luit dans le reflet des fleuves,
Dans le phare, dans le soleil,
Dans la sombre lampe des veuves !
Qui se mêle au bruit des roseaux,
Au tressaillement des colombes ;
Qui jase et rit dans les berceaux,
Et qu’on sent vivre au fond des tombes !
Qui fait éclore dans les bois
Les feuilles, les souffles, les ailes,
La clémence au cœur des grands rois,
Le sourire aux lèvres des belles !
C’est le nœud des prés et des eaux !
C’est le charme qui se compose
Du plus tendre cri des oiseaux,
Du plus doux parfum de la rose !
C’est l’hymne que le gouffre amer
Chante en poussant au port des voiles !
C’est le mystère de la mer,
Et c’est le secret des étoiles !
Ce mot, fondement éternel
De la seconde des deux Romes,
C’est Foi dans la langue du ciel,
Amour dans la langue des hommes !
Aimer, c’est avoir dans les mains
Un fil pour toutes les épreuves,
Un flambeau pour tous les chemins,
Une coupe pour tous les fleuves !
Aimer, c’est comprendre les cieux.
C’est mettre, qu’on dorme ou qu’on veille,
Une lumière dans ses yeux,
Une musique en son oreille !
C’est se chauffer à ce qui bout !
C’est pencher son âme embaumée
Sur le côté divin de tout !
Ainsi, ma douce bien-aimée,
Tu mêles ton cœur et tes sens,
Dans la retraite où tu m’accueilles,
Aux dialogues ravissants
Des flots, des astres et des feuilles !
La vitre laisse voir le jour ;
Malgré nos brumes et nos doutes,
Ô mon ange ! à travers l’amour
Les vérités paraissent toutes !
L’homme et la femme, couple heureux,
À qui le cœur tient lieu d’apôtre,
Laissent voir le ciel derrière eux,
Et sont transparents l’un pour l’autre.
Ils ont en eux, comme un lac noir
Reflète un astre en son eau pure,
Du Dieu caché qu’on ne peut voir
Une lumineuse figure !
Aimons ! prions ! les bois sont verts,
L’été resplendit sur la mousse,
Les germes vivent entr’ouverts,
L’onde s’épanche et l’herbe pousse !
Que la foule, bien loin de nous
Suive ses routes insensées.
Aimons, et tombons à genoux,
Et laissons aller nos pensées !
L’amour, qu’il vienne tôt ou tard,
Prouve Dieu dans notre âme sombre.
Il faut bien un corps quelque part
Pour que le miroir ait une ombre.
(Victor Hugo)
Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), accueillir, affront, aile, aimer, amer, amour, arbre, assis, assoupir, astre, attendre, austère, âme, éclat, éclore, épreuve, été, éternel, étoile, baisser, battre, beauté, belle, berceau, bien-aimé, blé, bleu, bois, bonheur, bouillir, bruit, but, cacher, champ, changer, chanson, chanter, charmé, chasseur, chêne, chemin, chercher, ciel, clémence, coeur, colombe, composer, comprendre, contempler, contenir, corps, coupe, couple, courant, courber, couver, cri, croire, danser, dessein, destin, dialogue, Dieu, divin, dominateur, dormir, dos, eau, embaumer, empire, en fleur, enfant, ennui, entr'ouvrir, entrevoir, errer, esprit, Eve, faute, femme, feu, feuille, figure, fil, fille, flambeau, flanc, fleur, fleuve, flot, foi, fondement, forêt, forme, foule, front, gémir, genoux, germe, gloire, gouffre, hameau, herbe, heure, homme, hymne, implorer, indécis, insensé, invisible, jaser, jeter, joie, joyeux, lac, lampe, langage, langue, lèvres, loin, lointain, luire, lumière, lumineux, main, matelot, mère, mêler, mer, mille, miroir, morose, mot, mousse, musique, mystère, mystérieux, navire, noeud, noir, obscur, oiseau, oiseleur, ombre, onde, or, oreille, paisible, paraître, parfum, patrie, paupière, pâtre, pencher, pensée, penser, penseur, phare, plaintif, poète, pousser, pré, prêtre, prendre, prier, prouver, pur, rameau, ravir, rêve, refléter, reflet, regarder, remplir, resplendir, retraite, rire, roi, rose, roseau, route, s'épancher, s'épanouir, se cacher, se chauffer, se mêler, se pencher, se rappeler, se sentir, secret, seigneur, sens, soir, soldat, soleil, sombre, songer, souffle, soupir, sourire, souvenir, suivre, suprême, tache, tendre, terre, tige, tombe, tomber, transparent, trésor, tressaillir, tronc, vague, vase, vérité, veiller, verbe, vermeil, vert, vertu, veuf, vie, vierge, vivre, voile, voir | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 12 février 2020
Illustration: Marc Chagall
Ode à l’école du soir
Employés et manouvriers
s’en vont à l’école du soir
quand la peau des femmes est plus douce
et que les enfants translucides
tracent les dernières marelles
aux carrefours couleur de rose
et par-delà la ville s’étendent
des archipels de villages
remplis aussi d’écoles du soir ;
au haut d’un arbre l’idéal
chante par la voix d’un oiseau,
lentement les rivières coulent,
un fantassin sur un pont d’or
baise aux joues la servante blanche,
douceurs de vivre, ô serpents
emmêlés dans la pourpre vaine,
de lourds passés meurent au ciel ;
qu’Eve à jamais rendit amère
la lourde beauté du feuillage,
mais l’Ecole du soir dans ses bras
de République fortunée
recueille les grands apprentis sages.
(Jean Follain)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Follain), amer, apprenti, arbre, archipel, école, baiser, beauté, blanc, bras, carrefour, ciel, couler, couleur, douceur, doux, emmêler, employé, enfant, Eve, fantassin, femme, feuillage, fortune, haut, idéal, joue, lent, lourd, marelle, mourir, ode, oiseau, or, par-delà, passé, peau, pont, pourpre, république, recueillir, remplir, rendre, rivière, rose, s'étendre, sage, serpent, servant, soir, tracer, translucide, vain, village, ville, vivre, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 janvier 2020
Illustration: Anna Lea Merritt
Ève ne se doutait pas qu’ensuite
ce serait à elle de faire la compote.
(Sylvain Tesson)
Posted in humour, méditations | Tagué: (Sylvain Tesson), compote, ensuite, Eve, faire, se douter | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 novembre 2019
Illustration: Gustav Klimt
Le salé sucré
Appellation antillaise
De l’intime d’Ève
(Max Olivier Bizeau)
Posted in poésie | Tagué: (Max Olivier Bizeau), antillais, appellation, Eve, intime, sale, sucre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2019
PRIÈRE DU VINGTIÈME SIÈCLE
Seigneur plus haut que l’Himalaya
Toi qui as lancé Adam en enfer
Parce qu’il osa au paradis
Toucher la pomme
Qu’Eve, son copain, lui tendit,
Que vas-tu faire avec ma vie
Qui sur la terre a dévoré
Tout un grand panier de pommes ?
(René Depestre)
Posted in poésie | Tagué: (René Depestre), Adam, copain, dévorer, enfer, Eve, panier, paradis, pomme, prière, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 février 2019
C’est le premier matin du monde.
Comme une fleur confuse exhalée de la nuit,
Au souffle nouveau qui se lève des ondes,
Un jardin bleu s’épanouit.
Tout s’y confond encore et tout s’y mêle,
Frissons de feuilles, chants d’oiseaux,
Glissements d’ailes,
Sources qui sourdent, voix des airs, voix des eaux,
Murmure immense,
Et qui pourtant est du silence.
Ouvrant à la clarté ses doux et vagues yeux,
La jeune et divine Ève
S’est éveillée de Dieu.
Et le monde à ses pieds s’étend comme un beau rêve.
Or Dieu lui dit : Va, fille humaine,
Et donne à tous les êtres
Que j’ai créés, une parole de tes lèvres,
Un son pour les connaître.
(Charles Van Lerberghe)
Posted in poésie | Tagué: (Charles Van Lerberghe), aile, être, chant, clarté, connaître, Dieu, donner, Eve, exhalée, feuille, fille, fleur, jardin, lèvre, matin, monde, murmuré, nouveau, nuit, oiseau, onde, parole, premier, se confondre, se lever, se mêler, silence, souffle | Leave a Comment »