Avant Après
Avant le commencement il n’y a rien
Après il y a quelque chose
C’est évident
Et après
Et après la fin il n’y a rien
Et pour comble c’est encore évident
(Pierre Albert-Birot)
Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2020
Avant Après
Avant le commencement il n’y a rien
Après il y a quelque chose
C’est évident
Et après
Et après la fin il n’y a rien
Et pour comble c’est encore évident
(Pierre Albert-Birot)
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Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2020
Cru
mais pudique,incontestablement vert,
il dure sur le guéridon désert.
Sentinelle des immobilités,
extraordinaire à force d’être toujours pareil,
il préside au silence.
Il est la seule plante
à ne pas prendre de pose,
il attend,
discrètement nécessaire,précieusement infécond,
évident et profond,
dressant ses épines de tous les côtés du réel
comme pour n’être touché par aucune apparence.
(Henri-Frédéric Blanc)
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Posted by arbrealettres sur 4 juin 2020
Méfiance
Essayant d’écrire un poème alors qu’il fait encore noir dehors,
il a la sensation incontestable d’être observé.
Posant la plume il regarde autour de lui. Au bout d’une minute,
il se lève pour parcourir les pièces de sa maison.
Il vérifie les placards. Rien, bien sûr.
N’empêche, il ne veut courir aucun risque.
Il éteint les lampes et s’assied dans le noir.
Fumant sa pipe jusqu’à ce que la sensation se soit dissipée
et que dehors monte la lumière. Il regarde
la feuille blanche devant lui. Puis se lève
pour faire encore une fois le tour de la maison.
Le bruit de sa respiration l’accompagne.
Autrement rien. Évidemment.
Rien.
(Raymond Carver)
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Posted by arbrealettres sur 18 octobre 2019
Illustration: Anne-Marie Torrisi
ART POÉTIQUE
Il est évident que le poète écrit
Sous le coup de l’inspiration
Mais il y a des gens à qui les coups ne font rien.
(Boris Vian)
Recueil: Cantilènes en gelée
Traduction:
Editions: Le Livre de poche
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Posted by arbrealettres sur 1 mars 2019
L’arbre volant
Que les bois aient des arbres,
Quoi de plus naturel ?
Que les arbres aient des feuilles,
Quoi de plus évident ?
Mais que les feuilles aient des ailes,
Voilà qui, pour le moins, est surprenant.
Volez, volez, beaux arbres verts.
Le ciel vous est ouvert.
Mais prenez garde à l’automne, fatale
Saison, quand vos milliers et milliers
D’ailes
redevenues feuilles,
tomberont.
(Edmond Jabès)
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Posted by arbrealettres sur 17 novembre 2018
Assis au rêve de penser
Mon coeur regarde l’eau couler…
Je me vois dan l’eau bleue qui coule
Tel que je n’ai jamais été…
Clair évident et frais
Et quelque chose comme vrai
Et tel dans l’eau bleue qui coule
Qu’en moi je ne serai jamais.
(Fernando Pessoa)
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Posted by arbrealettres sur 6 septembre 2018
Arguments
Avec la Raison
Qui avive les arêtes
Défriche les rêves
Ajuste le regard
Brocarde les hiatus du coeur
Machine l’avenir
Le sens est-il plus évident?
Avec la Passion
Les buées du songe
Les édifices du rêve
La surprise des sens
Les tumultes de l’âme
L’avenir sans desseins
Le sens est-il plus évident?
(Andrée Chedid)
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Posted by arbrealettres sur 25 août 2018
Mes poèmes sont évidents
Je dis toujours la même chose
La vie l’amour la mort le temps
Je dis simplement la merveille
la modestie du ciel vivant le petit pesant d’or d’une abeille
l’éclat du sel qui est tout blanc
toi différente mais pareille
Je dis simplement la merveille
de tous les jours te retrouver.
(Claude Roy)
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Posted by arbrealettres sur 3 juin 2018
On a un bien joli canton :
des veaux, des vaches, des moutons,
du chamois, du brochet, du cygne ;
des lacs, des vergers, des forêts,
même un glacier, aux Diablerets ;
du tabac, du blé, de la vigne,
mais jaloux, un bon Genevois
m’a dit, d’un petit air narquois :
– Permettez qu’on vous interroge :
Où sont vos fleuves, franchement ?
Il oubliait tout simplement
la Venoge !
Un fleuve ? En tout cas, c’est de l’eau
qui coule à un joli niveau.
Bien sûr, c’est pas le fleuve Jaune
mais c’est à nous, c’est tout vaudois,
tandis que ces bons Genevois
n’ont qu’un tout petit bout du Rhône.
C’est comme : «Il est à nous le Rhin !»
ce chant d’un peuple souverain,
c’est tout faux ! car le Rhin déloge,
il file en France, aux Pays-Bas,
tandis qu’elle, elle reste là,
la Venoge !
Faut un rude effort entre nous
pour la suivre de bout en bout ;
tout de suite on se décourage,
car, au lieu de prendre au plus court,
elle fait de puissants détours,
loin des pintes, loin des villages.
Elle se plaît à traînasser,
à se gonfler, à s’élancer
– capricieuse comme une horloge –
elle offre même à ses badauds
des visions de Colorado !
la Venoge !
En plus modeste évidemment.
Elle offre aussi des coins charmants,
des replats, pour le pique-nique.
Et puis, la voilà tout à coup
qui se met à fair’ des remous
comme une folle entre deux criques,
rapport aux truites qu’un pêcheur
guette, attentif, dans la chaleur,
d’un œil noir comme un œil de doge.
Elle court avec des frissons.
Ça la chatouille, ces poissons,
la Venoge !
Elle est née au pied du Jura,
mais, en passant par La Sarraz,
elle a su, battant la campagne,
qu’un rien de plus, cré nom de sort !
elle était sur le versant nord !
grand départ pour les Allemagnes !
Elle a compris ! Elle a eu peur !
Quand elle a vu l’Orbe, sa sœur
– elle était aux premières loges –
filer tout droit sur Yverdon
vers Olten, elle a dit : «Pardon !»
la Venoge !
«Le Nord, c’est un peu froid pour moi.
J’aime mieux mon soleil vaudois
et puis, entre nous : je fréquente !»
La voilà qui prend son élan
en se tortillant joliment,
il n’y a qu’à suivre la pente,
mais la route est longue, elle a chaud.
Quand elle arrive, elle est en eau
– face aux pays des Allobroges –
pour se fondre amoureusement
entre les bras du bleu Léman,
la Venoge !
Pour conclure, il est évident
qu’elle est vaudoise cent pour cent !
Tranquille et pas bien décidée.
Elle tient le juste milieu,
elle dit : «Qui ne peut ne peut !»
mais elle fait à son idée.
Et certains, mettant dans leur vin
de l’eau, elle regrette bien
– c’est, ma foi, tout à son éloge –
que ce bon vieux canton de Vaud
n’ait pas mis du vin dans son eau…
la Venoge !
(Jean Villard-Gilles)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Villard–Gilles), amoureusement, attentif, éloge, évident, badaud, blé, brochet, campagne, canton, chaleur, chamois, chant, chatouiller, conclure, cygne, décidé, décourager, détour, eau, effort, filer, fleuve, folie, forêt, frisson, glacier, gonfler, guetter, jaloux, joli, lac, modeste, mouton, offrir, peuple, peur, pinte, poisson, regretter, remous, s'élancer, se fondre, se tortiller, tabac, tranquille, vache, veau, Venoge, verger, vigne, village, vin | Leave a Comment »