Posts Tagged ‘évocation’
Posted by arbrealettres sur 17 mai 2019

RAISON DU CRI
s’il n’y avait ce cri,
en forme de pierre aiguë
et son entêtement à bourgeonner
s’il n’y avait cette colère,
ses élancements génésiques
et son soc constellant,
s’il n’y avait l’outrage,
ses limaces perforantes
et ses insondables dépotoirs,
l’évocation ne serait plus
qu’une canonnade de nostalgies,
qu’une bouffonnerie gluante,
le pays ne serait plus
qu’un souvenir-compost,
qu’un guet-apens
pour le larmier.
(Tahar Djaout)
Découvert chez Lara ici
Illustration: Igor Morski
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Tahar Djaout), élancement, évocation, bouffonnerie, bourgeonner, canonnade, compost, cri, entêtement, guet-apens, larmier, limace, nostalgie, outrage, pierre, raison, soc, souvenir | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 juin 2018

Illustration: Lucie Llong
allongé sur les scènes de ton bras,
j’aurais aimé tromper la peur
avec une histoire précise de la douceur
[…]
ta voix s’y cache
ta voix et ses évocations de nu-possible
(Stéphane Korvin)
Recueil: percolamour
Traduction:
Editions: isabelle sauvage
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Posted in poésie | Tagué: (Stéphane Korvin), aimer, allongé, évocation, bras, douceur, histoire, nu, peur, possible, précis, scène, se cacher, tromper, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 février 2018

ÉVOCATION
Rapide, ma barque file.
Je contemple le fleuve.
Des nuages errent dans le ciel.
L’eau est aussi de la nuit claire.
Quand un nuage glisse sur la lune,
je le vois glisser sur le fleuve,
et il me semble que je vogue en plein ciel.
Je pense à ma bien-aimée,
qui se mire ainsi dans mon coeur.
(La Flûte de Jade)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (La Flûte de Jade), évocation, barque, bien-aimé, ciel, clair, coeur, contempler, eau, errer, fleuve, lune, nuage, nuit, penser, rapide, se mirer, voguer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2017
Evocation
A l’ombre de l’usine, ton jardin
était tout petit, sans fleurs.
Des plantes y naissaient et renaissaient
pour n’être pas regardées.
De vagues projets d’existence
s’exhalaient du soleil et de l’eau,
et même de cette sécrétion
qui dans tes yeux se retenait.
Nul ne t’a vue lorsque, courbée,
tu écartais l’escargot
du chemin étroit des fourmis,
nul même n’a entendu ton appel.
Car tu as appelé (il était tard déjà)
et la voix de l’usine a amorti
ta fugue pour le sans-pays
et le sans-temps. Mais je me souviens de toi
et je te rattrape vivante, petite fille,
concevant si tôt le projet de ce jardin
où, je le sais, tu te trouves recluse,
sans que nul, nul ne te pressente.
(Carlos Drummond de Andrade)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Carlos Drummond de Andrade), évocation, courbée, escargot, existence, fourmis, fugue, jardin, naître, petite fille, plantes, pressentir, recluse, regardées, renaître, s'exhaler, sans-pays, sans-temps, soleil, usine, vivante, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 mai 2017

Jetant mes notes et brouillons
je mets du temps à la poubelle.
Évocations en strates :
telle année fut écrit tel livre
je parlais
en telle ville
à des inconnus, d’un sujet oublié depuis.
Des heures, des jours de moi ont perdu tout à fait leur trace
je suis habitée
par une route à grande vitesse, à sens unique,
au terminus inconnu mais certain.
Me voici maintenant, vieil animal qui flaire l’horizon
s’interrogeant sur la nécessité de durer encore
mais toi présent, je n’ai plus débat avec la mémoire
ton corps a la même odeur qu’il y a cinquante ans
ce morceau-là du temps n’est pas jetable.
Ah, que la route aille
en avant encore,
encore un peu
en avant!
(Marie-Claire Bancquart)
Recueil: Terre Energumène
Editions: Le Castor Astral
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Marie-Claire Bancquart), aller, animal, écrit, évocation, brouillon, certain, corps, débat, durer, en avant, encore, flairer, habité, horizon, inconnu, jetable, jeter, livre, mémoire, nécessité, note, odeur, oublié, parler, poubelle, route, s'interroger, sens unique, strate, temps, terminus, trace, vieil, ville | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 novembre 2016

Jetant mes notes et brouillons
je mets du temps à la poubelle.
Évocations en strates :
telle année fut écrit tel livre
Je parlais
en telle ville
à des inconnus, d’un sujet oublié depuis.
Des heures, des jours de moi ont tout à fait perdu leur trace
Je suis habitée
par une route à grande vitesse, à sens unique,
au terminus inconnu mais certain.
Me voici maintenant, vieil animal qui flaire l’horizon
s’interrogeant sur la nécessité de durer encore
Mais toi présent, je n’ai plus débat avec la mémoire
ton corps a la même odeur qu’il y a cinquante ans
ce morceau-là du temps n’est pas jetable.
Ah, que la route aille
en avant encore,
encore un peu
en avant !
(Marie-Claire Bancquart)
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Posted in poésie | Tagué: (Marie-Claire Bancquart), animal, écrire, évocation, brouillon, flairer, habitée, inconnu, jeter, livre, morceau, nécessité, note, oublier, parler, poubelle, route, s'interroger, strate, temps, trace, ville, vitesse | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 juin 2016

Vous pour qui j’écrivis
Vous pour qui j’écrivis, ô belles jeunes femmes !
Vous que, seules, j’aimais, relirez-vous mes vers
Par les futurs matins neigeant sur l’univers,
Et par les soirs futurs de roses et de flammes ?
Songerez-vous, parmi le désordre charmant
De vos cheveux épars, de vos robes défaites :
« Cette femme, à travers les sanglots et les fêtes,
A porté ses regards et ses lèvres d’amant. »
Pâles et respirant votre chair embaumée,
Dans l’évocation magique de la nuit,
Direz-vous : « Cette femme eut l’ardeur qui me fuit…
Que n’est-elle vivante ! Elle m’aurait aimée… »
(Renée Vivien)
Wikipedia: Renée Vivien
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Posted in poésie | Tagué: (Renée Vivien), ardeur, écrire, évocation, belle, chair, embaumée, fête, flamme, fuir, jeune femme, magique, relire, respirer, rose, sanglot, seule, univers, vivante | Leave a Comment »