Posts Tagged ‘exhiber’
Posted by arbrealettres sur 17 mars 2022

Illustration
Assise dans son jardin
La femme contemple une coccinelle
Qui exhibe ses frêles ailes.
Elle tend les bouts de doigts, sa fébrilité heurte
l’insecte
Qui vacille un moment
Puis tombe sur une feuille salutaire.
La fragilité de l’instant se mue en souvenir fugace
Reconstituer l’histoire
Trouver un sens à chaque chose qui vit
L’insondable de la beauté
Dans cette couleur rouge sang
Dans cette chute exquise.
Du coup, la femme assise dans son jardin
Se souvient de tous les délices de son monde enfoui.
(Nassira Belloula)
Recueil: Anthologie des femmes poètes du monde arabe
Traduction: Maram al-Masri
Editions: Le Temps des Cerises
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Nassira Belloula), aile, assis, beauté, bout, chute, coccinelle, contempler, couleur, délice, doigt, enfouir, exhiber, exquis, fébrilité, femme, feuille, fragilité, frêle, fugace, heurter, histoire, insecte, insondable, instant, jardin, moment, monde, reconstituer, rouge, salutaire, sang, se muer, se souvenir, sens, souvenir, tendre, tomber, vaciller, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2019

Je demande
Je me demande chaque heure mille fois
D’où me vint cette conscience d’un poids,
Ce souffrir sourd, toujours plus profond.
J’ai perdu depuis longtemps toute joie
De m’éprouver dans l’épuisement,
Je suis tourmentée dans mon cheminement
Et amère de ne savoir me garder.
Je me secoue en m’exhibant vers les cieux,
M’essaie à la jouissance et à la frénésie.
J’ai rompu avec Dieu et son monde
Et même à genoux n’ai jamais senti
Qu’existe cette paix humble
Que les autres atteignent si facilement.
Cependant, je dois être de Dieu, en toute contradiction.
Pour le croire comme il me faut croire,
Il faut bien qu’il me donne de son rayonnement.
Comme tu es las, monde qui m’as enfantée,
Pour n’être prêt qu’à m’imposer des chaînes et,
Alors que je peux m’enflammer, m’enchanter,
Ensevelir en moi plus fixement tes ombres.
***
Ich frage
Ich frage mich aile Stunden tausendmal,
Woher mir dieses Lastbewußtsein kam,
Dies dumpfe immer tiefer Schmerzen.
Ich habe aile Freude längst verloren,
Mich zu empfinden in den Mattigkeiten,
Ich bin gequält in meinem Weiterschreiten
Und bitter, daß ich mich nicht wehren kann.
Ich schüttel mich in himmelwärt’ger Schau,
Versuch mich in Genuß und Raserei.
Ich bin mit Gott und seiner Welt zerfallen
Und habe selbst im Knieen nie gefühlt,
Daß es den Demutfrieden gibt,
Den aile andern sich so leicht erdienen.
Ich doch Gottes sein, in allem Widerspruch.
Ihn so zu glauben, wie ich glauben
Mie er notwendig mich aus seinem Strahle geben.
Wie bist du müde, Welt, die mich geboren,
Einzig bereit, mir Ketten aufzudrücken
Und, wo ich lodern kann und mich entzücken,
Mir deine Schatten fester einzugraben.
(Ingerborg Bachmann)
Recueil: Toute personne qui tombe a des ailes
Traduction: Françoise Rétif
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Ingerborg Bachmann), amer, atteindre, à genoux, éprouver, épuisement, chaîne, cheminer, ciel, conscience, contradiction, croire, Dieu, donner, enchanter, enfanter, enflammer, ensevelir, essayer, exhiber, exister, facile, fixe, frénésie, garder, heure, humble, imposer, joie, jouissance, las, longtemps, monde, ombre, paix, perdre, poids, prêt, profond, rayonner, rompre, savoir, se demander, secouer, sentir, souffrir, sourd, tourmenter | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2019
Je la connais
Le tintement de l’heure au sommet des églises
scande un pas solitaire et mon ombre perdue
se débat sur les murs en sursauts de pendu
la nuit vient maquiller la maigre fiancée grise
si je dors elle arrive et tempête chez moi
si je dis le vin bon elle brise mon verre
si je gagne au bonheur elle envoie d’un revers
rouler le jeu je ne sais plus ce que je crois
si je serre une main elle crache dessus
si je montre le blanc elle exhibe le noir
elle brille et s’aiguise à la meule du soir
elle rit elle danse et je suis son bossu
ma sans-sommeil ô ma grinçante
ma questionneuse ma rusée
ma radoteuse ma butée
mon frein brûlé ma folle pente
je suis ta chose et tu me hantes
toi le marteau qui sans fin plantes
dans mon étau les treize coins
des questions de ta question.
(Jean Pérol)
Recueil: Poésie I (1953-1978)
Traduction:
Editions: De la Différence
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean Pérol), arriver, église, étau, blanc, bossu, brûler, buté, chose, coin, connaître, cracher, croire, danser, dormir, envoyer, exhiber, fiancé, fou, frein, grincer, gris, hanter, heure, jeu, maigre, main, maquiller, marteau, montrer, mur, noir, nuit, ombre, pas, pendu, pente, perdre, planter, question, questionner, radoter, revers, rire, rouler, ruse, sans-sommeil, savoir, scander, se débattre, serrer, solitaire, sommet, sursaut, tempête, tintement, vin | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 mars 2019
Chaque geste comprend une portion de destin
et c’est pourquoi tous exhibent
une dose surprenante de nécessité
qui semble peser de son poids propre.
Néanmoins,
il doit exister une autre unité de mesure
pour calculer avec précision
la quantité de destin de chaque geste.
Et ainsi de chaque mot,
qui est un geste verbal,
de chaque image visible,
qui est un geste fait de la substance même du regard,
de chaque signe qui nous frôle
et qui n’est qu’un fil de la trame de l’air.
Même un accident est un geste du destin,
peut-être une hyperbole du destin,
comme un emportement de son lyrique excès.
Et même le hasard est un geste du destin,
le seul peut-être qui rassemble tous ses pouvoirs,
comme un bouquet détaché dont les fleurs se répandent.
Car le destin lui-même a besoin
de liberté pour improviser.
(Roberto Juarroz)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), accident, bouquet, calculer, destin, emportement, excès, exhiber, exister, fleurs, geste, hasard, hyperbole, improviser, liberté, lyrique, mesure, peser, poids, pouvoir, précision, rassembler, regard, se répandre, signe, substance, trame | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 novembre 2017

Le besoin de sens, comme une maladie qui emprisonne les hommes et consume leur vie.
Mais si Diogène, dans l’assemblée des doctes, exhibe le corps d’un simple hareng…
Si, devant tous les courtisans, l’enfant désigne la nudité du roi…
Le sérieux du sens, le sérieux du jeu.
Mais, pour unique ressource vis-à-vis du monde, la joyeuse candeur
qui, en toutes choses, nous dévoile le trésor du non-sens.
Cette lucidité merveilleusement respirable,
cette légèreté immensément transparente.
(Gérard Pfister)
Illustration: Jules-Bastien Lepage
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations | Tagué: (Gérard Pfister), besoin, consumer, dévoiler, emprisonner, exhiber, hareng, homme, jeu, légèreté, lucidité, maladie, respirable, sérieux, sens, transparent, trésor | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 novembre 2016

Il ne faut pas exalter
les hommes de mérite
afin de ne pas éveiller
de ressentiments.
Il ne faut
ni priser les biens rares,
car ce serait inciter au vol,
ni exhiber les choses enviables,
pour ne pas troubler les coeurs.
Aussi,
le Sage,
dans son gouvernement,
fait le vide dans le coeur de ses sujets.
Il détruit en eux
désir et passion
qui peuvent les troubler,
mais veille à bien les nourrir.
Il doit affaiblir leur volonté
tout en fortifiant leur corps.
Il doit obtenir
que le peuple soit ignorant
mais satisfait
et que la classe cultivée
n’ose agir.
S’il pratique le non-agir,
l’harmonie est préservée.
L’ordre est maintenu.
L’empire gardé.
(Lao Tseu)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Lao Tseu), éveiller, bien, coeur, corps, cultivé, empire, exalter, exhiber, fortifier, garde, gouverner, harmonie, homme, ignorant, inciter, mérite, nourrir, ordre, peuple, priser, ressentiment, sage, troubler, vol, volonté | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 23 février 2016
![pano causse Changefège arbres d'or [800x600]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2016/02/pano-causse-changefc3a8ge-arbres-dor-800x600.jpg?w=1370&h=214)
Et ces nombres ânonnés dans le rêve ne délimitent rien
Le territoire du cœur déroule sa pente
Je connais cet ami, si je mords cette bouche
(chaque automne la terre du causse
exhibe ses rouges : merveille de lumières rasantes
quand l’incandescence s’enivre de surenchère)
(Cédric Le Penven)
Illustration
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Cédric Le Penven), ami, automne, ânonné, bouche, coeur, connaître, délimiter, dérouler, exhiber, incandescence, lumière, mordre, nombre, pente, rêve, rouge, s'enivrer, surenchère, territoire | Leave a Comment »