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Poésie

Posts Tagged ‘exil’

LA FIN DU VOYAGE (Philippe Pauthonier)

Posted by arbrealettres sur 22 mai 2023



ADDS IDENTIFICATION OF CHILD Paramilitary police officers investigate the scene before carrying the lifeless body of Aylan Kurdi, 3, after a number of migrants died and a smaller number were reported missing after boats carrying them to the Greek island of Kos capsized, near the Turkish resort of Bodrum early Wednesday, Sept. 2, 2015. The family — Abdullah, his wife Rehan and their two boys, 3-year-old Aylan and 5-year-old Galip — embarked on the perilous boat journey only after their bid to move to Canada was rejected. The tides also washed up the bodies of Rehan and Galip on Turkey’s Bodrum peninsula Wednesday, Abdullah survived the tragedy. AP

    

LA FIN DU VOYAGE
À la mémoire du petit Alan Kurdi

Petit corps étendu sur cette plage,
Les vagues caressent son visage
Mais le garçonnet ne frémit pas,
Il vient de passer de vie à trépas.
Il ne connaîtra pas la fin du voyage,
Il est parti rejoindre les nuages.
Il n’entendra plus les bombes,
Seulement le silence de sa tombe.
Par une nuit d’encre, emporté par les flots,
Il pleurait avec dans sa voix des sanglots.
Il a cherché en vain une main salutaire,
Mais, comme ses frères, il périt en mer.
Il rêvait que l’Europe l’accueille,
À sa porte l’attendait son linceul.
Petit Alan, tu dors la tête dans le sable.
Oh, comme notre société est coupable !
Ton exil est maintenant parmi les anges,
Et, là-haut, personne, tu ne déranges.

(Philippe Pauthonier)

Recueil: Anthologie poétique 2019 volume 2
Editions: Flammes Vives

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Retouche à l’exil (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 22 mars 2023


pomme_m

mon seul bagage
Ô pomme aux joues d’enfance
enfance aux joues de pomme
et l’ange en serre-file au long convoi de l’âge

(Daniel Boulanger)

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Exil (Grégory Rateau)

Posted by arbrealettres sur 18 février 2023




    
Exil

Je ne suis plus d’ici
Lieu de transit
Comptoir d’un hôtel
Baie vitrée panoramique
Les silhouettes tournent
Et me reviennent
La ville les appelle
Vivre vite
Ne plus chercher un visage en particulier
J’ai échoué en suivant des ombres
Dans les impasses de l’amitié
Alors je me glisse dans la première valise venue
Retiens mon souffle
Bringuebalé aux douanes du hasard
En passe-muraille de mon époque
Je rentre peut-être chez moi

(Grégory Rateau)

Recueil: Imprécations nocturnes
Traduction:
Editions: Conspiration

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LE LIEU MIRACULEUX DE L’AMOUR (André Frénaud)

Posted by arbrealettres sur 8 février 2023




    
L’amour nous annule

LE LIEU MIRACULEUX DE L’AMOUR

Si intimement pareille à qui j’étais,
révolté dans le malheur d’exil.
Ton présent, miroir encore de mes jours passés,
et moi soudain loin d’eux
pour me soustraire aux déchirures dont ton amour m’a guéri,
nous avons aveuglé les miroirs
et nous nous reconnaissons dans la même buée,
compagnons d’un pays où nous avons su nous perdre,

(André Frénaud)

Recueil: Il n’y a pas de paradis
Traduction:
Editions: Gallimard

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Allah imprègne le monde entier (Yunus Emre)

Posted by arbrealettres sur 14 décembre 2022



    

Illustration: Marc Chagall

Allah imprègne le monde entier.
Cependant, sa vérité n’a été révélée à personne.
Vous feriez mieux de le chercher en vous-même.

L’autre monde est hors de vue.
Ici sur Terre, nous devons vivre debout.
L’exil est l’agonie, la douleur et le fléau.
Personne ne revient une fois parti.

Allons, soyons amis pour une fois,
simplifions-nous la vie,
soyons amoureux et aimés,
ne laissons la terre à personne.

Pour vous, ce que dit Yunus est clair,
ce que cela signifie dans l’oreille de votre cœur:
nous devons tous vivre la belle vie ici,
car personne ne continuera à vivre ici.

(Yunus Emre)

 

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À l’ombre des pins et des cyprès (Pan Qi Yu)

Posted by arbrealettres sur 6 décembre 2022



Illustration: Shan Sa
    
À l’ombre des pins et des cyprès

La sagesse reçue des Anciens
M’accorda une vie humaine.
Elle m’invita, pauvre créature, jusqu’au palais
À tenir un humble rang dans le quartier des femmes.
J’ai joui de la grâce profuse du saint souverain,
Recueillant la faveur radieuse du soleil et de la lune.
Les rais brûlants de l’astre pourpre posés sur moi,
Je reçus la haute bénédiction dans le Pavillon de Zeng Shen.
Abandonnée à l’espoir de jours heureux,
Je délaçais mon souffle, éveillée comme endormie.
Mais les décrets du Ciel — qui pourra jamais les infléchir ?
Avant de les savoir, le soleil voilait sa lumière
Et me laissait déjà dans l’ombre du soir.
Je gardais la bonté du roi qui demeurait mon seul asile
Et mes fautes ne me conduisirent pas à l’exil.
J’ai servi l’impératrice douairière dans le palais d’orient
Et pris ma place parmi les suivantes de la Confiance éternelle.
J’aidais à laver les rideaux, à balayer le sol souillé
Et ma tâche se poursuit ainsi jusqu’au terme mortel.
Alors mes os trouveront repos au pied de la colline.
Et l’ombre vacillante des pins et des cyprès couvrira ma tombe.

(Pan Qi Yu)
(1er siècle avant J.-C.)

 

Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel

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EXIL (Christoph Janacs)

Posted by arbrealettres sur 5 décembre 2022



Stefan Zweig
    
Poem in French, English, Spanish, Dutch and in Albanian, Arabic, Bangla, Bosnian, Catalan, Chinese, Farsi, German, Greek, Hebrew, Hindi, Icelandic, Indonesian, Irish, Italian, Japanese, Kiswahili, Kurdish, Polish, Portuguese, Romanian, Russian, Serbian, Sicilian, Tamil

Stefan Zweig, Kapuzinerberg, Salzburg, Clemensfranz

Poetry without borders
Ithaca 748 “EXILE” Christoph Janacs, Österreich (Linz 1955)

from „der Rede wert “, Edition kelper, Graz 2018

– All Translations are made in collaboration with Germain Droogenbroodt –

EXIL

pour Stefan Zweig

Etre un pèlerin du monde
a toujours été ton désir,
mais non être un expatrié.

pourtant tu le devins,
l’avais deviné dès l’origine :
comme écrivain

on perd son pays ;
ce qui reste, n’est que
sa propre langue

et la conscience
de partir un jour,
pour disparaître.

(Christoph Janacs)

, Österreich (Linz 1955)
Traduction Elisabeth Gerlache

***

EXILE

for Stefan Zweig

A world traveller,
you always wanted to be
but not an emigrant.

That you became one,
you suspected from the beginning:
As a writer,

you become homeless;
what you have left is nothing but
your own language

and consciousness,
to leave one day,
to disappear.

Christoph Janacs, Österreich (Linz 1955)
Translation Germain Droogenbroodt-Stanley Barkan

***

EXILIO

para Stefan Zweig

Un viajero del mundo
siempre quisiste ser,
mas no un emigrante

que acabarías siéndolo,
lo sospechaste desde el principio:
como escritor

uno ya no tiene país,
lo que queda no es más que
el propio idioma

y la conciencia
de partir un día,
para desaparecer.

Christoph Janacs, Austria (Linz 1955)
Traducción: Germain Droogenbroodt – Rafael Carcelén

***

EXIL

voor Stefan Zweig

Wereldreiziger
wou je altijd zijn,
maar geen emigrant.

dat je het werd,
vermoedde je vanaf het begin:
als een schrijver

wordt men landloos;
wat je rest, is niets anders dan
de eigen taal

en het bewustzijn,
op een dag te vertrekken,
om te verdwijnen.

Christoph Janacs, Oostenrijk (Linz 1955)
Vertaling: Germain Droogenbroodt

***

MËRGIMI

për Stefan Cvajgun

Një udhëtar në botë
dëshiroje të ishe gjithmonë
por jo një emigrant.

që u bëre i tillë,
e dyshoje qysh në fillim:
si shkrimtar.

u bëre i pastrehë;
ajo që le s’është gjë tjetër veçse
gjuha jote

dhe vetëdija,
për t’u larguar një ditë,
për t’u zhdukur përgjithnjë.

Christoph Janacs, Österreich (Linz 1955)
Translated into Albanian by Irma Kurti

***

مَنْفَى

لأجل ستيفان زويغ

لَطَالَمَا أَردْتَ أَن تَكُونَ
مُسَافِرًا عَبرَ العَالَم
وَليسَ كَمُهَاجِرٍ
لِتُصْبِحَ وَاحِدًا
يُشتَبه بِه مُنْذُ البِدَايَة
كَالكَاتِبِ
أَصْبَحْتَ يَائِسًا
لَمْ يَتَبَقَّى لَك سِوَى
لُغَتُكَ الأمُ
وَوعْيِكَ لِلمُغَادَرةِ فِي يَوْمٍ مِنَ الأيام
و لِت خْتَ فِ يْ

كريستوفر جاناكس (Christoph Janacs)، النمسا (لينز 1955)
ترجمة للعربية: عبد القادر كشيدة
Translation into Arab: Mesaoud Abdelkader

***

িনবাসন

ফান জইুগ এর জন

একজন িব মণকাির
হত চয়ছ তিম সবসময় িক হত চাও িন
একজন অিভবাসী ।

তিম য এখন হয়ছ একজন অিভবাসী,
তিম থম থকই করিছল
সহ:
একজন লখক প ।

তিম এক গহৃ হীন;
যা আছ তামার অবিশ
তা তামার িনজর ভাষা

এবং আচতনা,
আছ ছড় যাওয়ার জন একিদন,
অদশৃ হওয়ার জন িচরতর।

ফ জানাকস, ওরইচ
(লনজ ১৯৫৫)
Translation into Bangla: Tabassum Tahmina Shagufta Hussein

***

EXILE

za Stefana Zweiga

Svjetski putnik
oduvek si želeo da budeš
ali ne i emigrant.

da si postao jedan,
sumnjao si od pocetka:
kao pisac.

jedan ti beskućnik;
ono što ti preostaje nije ništa drugo nego
svoj jezik

i svijest,
otići jednog dana,
da nestane.

Christoph Janacs, Österreich (Linz 1955.)
Prevjod na bosanski: Maid Čorbić

***

EXILI

Per al Stefan Zweig

Un viatger del món
sempre vas voler ser,
més no l’emigrant

que acabaries sent,
ho vas sospitar des del principi:
com a escriptor

hom ja no té país,
el que queda no és res més que
el propi idioma

i la consciència
de partir un dia,
per desaparèixer.

Christoph Janacs, Àustria (Linz 1955)
Traducció al català: Natalia Fernández Díaz-Cabal

***

放 逐

给斯特凡·茨威格

你一直想成为
一位世界旅行者
而不是移民。

你变成了一个,
从一开始你就怀疑的:
当一名作家。

一个人变得无家可归;
你所剩下的只有
你自己的语言

和你的意识,
有一天离开,
消失。

原作:奧地利 克里斯托夫·贾纳科斯(林茨,1955年)
英译:比利时-西班牙 杰曼·卓根布鲁特
汉译:中 国 周道模 2022-10-8
Translation into Chinese: Willam Zhou

***

تبعید

یک مسافر جهان
همیشه می‌خواستی باشی
نه یک مهاجر.
تو از همان ابتدا مشکوک بودی:
به عنوان یک نویسنده.
وقتی بی‌خانمان شدی؛
تنها چیزی که برایت می‌ماند
زبانت است
و وجدانت،
تا روزی بروی،
تا ناپدید شوی.

کریستوفر جاناش، اوستریخ ( لینز، ۱۹۹۵)
ترجمه از سپیده زمانی
Translation into Farsi: Sepideh Zamani

***

EXIL

für Stefan Zweig

Ein Weltreisender
wolltest du schon immer sein,
nur kein Emigrant.

daβ du es wurdest,
ahntest du vom Beginn:
als ein Schreibender

wird man heimatlos;
was einem bleibt, ist nichts als
die eigne Sprache

und das Bewuβtsein,
eines Tages aufzubrechen,
um zu verschwinden.

Christoph Janacs, Österreich (Linz 1955)
Übersetzung: Germain Droogenbroodt und Wolfgang Klinck

***

ΕΞΟΡΙΑ

Του κόσμου ταξιδιώτης
πάντα σου ήθελες να `γίνεις
κι όχι ο εμιγκρές

Που έγινες
απ’ την αρχή το υποπτευόσουν:
Σαν συγγραφέας

δίχως σπίτι που έμεινες
μόνο η γλώσσα σου `μεινε
και η συνείδηση σου

μια μέρα για να φύγεις
να εξαφανιστείς

Christoph Janacs, Österreich (Linz 1955)
Μετάφραση Μανώλη Αλυγιζάκη
Translation into Greek: Manolis Aligizakis

***

גלות / כריסטוף יאנאש, אוסטריה (נ’ לינץ 1955)
CHRISTOPH JANACS
לסטפן צוויג

תָּמִיד רָצִיתָ
לָנְסֹעַ בָּעוֹלָם
אֲבָל לֹא כִּמְהַגֵּר.

שֶׁתַּהֲפֹךְ לְכָזֶה,
נִחַשְׁתָּ מִלְּכַתְּחִלָּה:
כְּסוֹפֵר.

אִם אָדָם הוֹפֵךְ לַחֲסַר בַּיִת;
לֹא נוֹתָר לוֹ דָּבָר
אֶלָּא שְׂפָתוֹ שֶׁלּוֹ

וְהַמּוּדָעוּת,
שֶׁיּוֹם אֶחָד יַעֲזֹב,
יֵעָלֵם.

תרגום מגרמנית לאנגלית: ג’רמיין דרוגנברודט
תרגום מאנגלית לעברית: דורית ויסמן
הפסל של סטפן צוויג
Translation into Hebrew: Dorit Weisman

***

निर्वासन

स्टीफन ज़्विग के लिए

एक विश्व यात्री
आप हमेशा बनना चाहते थे
लेकिन प्रवासी नहीं।
कि तुम एक हो गए,
आपको शुरू से ही शक था:
एक लेखक के रूप में।
एक कि तुम बेघर हो;
तुमने जो छोड़ा है वह और कुछ नहीं है
आपकी अपनी भाषा
और चेतना,
एक दिन जाने के लिए,
गायब होने के लिए।

क्रिस्टोफ़ जानक्स, ओस्टररेइच (लिंज़ 1955)
ज्योतिर्मय ठाकुर द्वारा हिंदी अनुवाद l
Translation into Hindi: Jyotirmaya Thakur.

***

ÚTLEGÐ

til Stefans Zweig

Þig langaði alltaf
að ferðast um heiminn
en ekki að flytja úr landi.

þig grunaði alltaf
að svo mundi fara:
sem rithöfundur.

heimilislaus;
þú skildir ekkert eftir
nema tungumál þitt

og vitund
um að fara einn daginn burt,
hverfa.

Christoph Janacs, Austurríki (Linz 1955)
Þór Stefánsson þýddi eftir enskri þýðingu Germains Droogenbroodt
Translation into Icelandic: Thor Stefansson

***

EKSIL

untuk Stefan Zweig

Seorang pengelana dunia
yang selalu kau ingin menjadi
tapi bukan imigran.

yang kau adalah salah satunya,
kau curiga dari awal:
sebagai penulis.

sekali kau menjadi tuna-wisma;
apa yang kau tinggalkan bukan apa-apa
bahasamu sendiri

dan kesadaran,
untuk pergi suatu hari,
untuk menghilang.

Christoph Janacs, Österreich (Linz 1955)
Translation: Lily Siti Multatuliana (Indonesia)

***

IMIRCEACH

do Stefan Zweig

Níor mhian leat a bheith
i d’imirceach,
ach i do thaistealaí.

Ach rinneadh imirceach díot
sa deireadh
in éadan do thola.

Duine gan stát;
gan tada fágtha agat
ach do theanga féin.

Do choinsias glan,
do do leanúint
mar scáth i do dhiaidh.

Christoph Janacs, An Ostair (Linz 1955)
Aistriúchán le Rua Breathnach
Translation into Irish (Gaelic): Rua Breathnach

***

ESILIO

per Stefan Zweig

Hai sempre voluto essere
uno che viaggia per il mondo
ma non un emigrato.

Cos’eri tu,
lo sospettavi fin dall’inizio:
come uno scrittore.

Uno senza fissa dimora;
ciò che resta non è altro che
la propria lingua

e la consapevolezza,
di andarsene un giorno,
per scomparire.

Christoph Janacs, Austria (Linz 1955)
Traduzione di Luca Benassi

***

亡命

〜ステファン・ツバイクのために

世界の旅人に
あなたはいつもなりたかった
移住者ではなく

そうなってからも
最初からすべてを疑った
ライターとして

あなたはホームレスになった
残したものは
自分の言葉と
良心だけ

それらもある日
消え去っていった

クリストフ・ジャナクす(オーストラリア・リンツ)
Translation into Japanese: Manabu Kitawaki

***

UHAMISHO

Kwa Stefan Zweig

Msafiri wa ulimwengu ambaye ulitaka kuwa, lakini sio mhamiaji.
kwamba ulikuwa mmoja ulishuku tangu mwanzo: kama mwandishi.
mtu asiye na makazi;
ulichoacha si kingine, ila ni lugha yako
na fahamu, kuondoka siku moja, kutoweka.

Christoph Janacs, Österreich (Linz 1955)
Watafsiri na Bob Mwangi Kihara.
Translation into Kiswahili: Bob Mwangi Kihara

***

TARAWGE

Bona Stefan Zweig

Te tim dixwast bibî
geştiyarekî cîhanî,
lê ne koçber.

ku tu bûyî çi,
te di destpêkê de zanî:
çawa nivîskar.

mera ji welêt bê par dibe;
lê çi ji yekî re dimîne
her zimanê xweyî ye

û hişyarî
rojekê wê bê şikandin,
ta hindabibe.

Christoph Janacs, (Linz 1955), Nemsa
Translation into Kurdish: Hussein Habasch

***

WYGNANIE

Stefanowi Zweigowi

Podróżnikiem dookoła świata
zawsze być chciałeś,
lecz nie emigrantem.

że się takim stałeś,
podejrzewałeś od początku:
jako człowiek piszący.

Jeśli się stajesz kimś bez ojczyzny
to nie pozostaje nic więcej
jak własny język

i świadomość
że się pewnego dnia odejdzie
zniknie.

Christoph Janacs, Austria (Linz 1955)
Translation to Polish: Mirosław Grudzień – Anna Maria Stępień

***

EXÍLIO

para Stefan Zweig

Um viajante do mundo
sempre quiseste ser,
mas não um migrante

que acabarias por ser,
suspeitaste-o desde o início:
como escritor

um já não tem país,
o que resta não é mais que
a própria língua

e a consciência
de partir um dia,
para desaparecer.

Christoph Janacs, Austria (Linz 1955)
Tradução: Carlos Ramos

***

EXIL

lui Stefan Zweig

Mereu ai vrut să fii
prin lume călător,
nicidecum emigrant

de la bun început
ai intuit cumva
că, scriitor fiind,

vei fi un apatrid;
nu mai ai altceva
decât limba natală

și încredințarea că
ai să pornești cândva
la drum, ca să dispari.

Christoph Janacs, Austria (Linz 1955)
Traducere: Gabriela Căluțiu Sonnenberg

***

ИЗГНАНИЕ

Стефану Цвейгу

Путешественником
будешь всегда,
не эмигрантом.

Что так будет,
ты знал с начала:
писатель

теряет родные корни;
а что останется после – только
твой собственный язык

и осознание –
в один момент уезжаешь,
чтобы исчезнуть.

Christoph Janacs, Австрия (Линц 1955)
Перевод Гермайна Дрогенбродта
Перевод на русский язык Дарьи Мишуевой
Translation into Russian: Daria Mishueva

***

IZGNANSTVO

Za Stefana Cvajga

Hteo si uvek da budeš
svetski putnik
ali ne i iseljenik.

slutio si
da si postao upravo to
kao pisac, od samog početka.

usamljen beskućnik;
ostavi samo tvoj jezik

i saznanje
da ćeš otići jednog dana,
nestati.

Christoph Janacs, Austrija (Linz 1955)
Sa engleskog prevela S. Piksiades

***

ESILIU

Viaggiaturi di lu munnu
avissi vulutu essiri,
ma non un emigranti,
ca lu divintasti,
lu suspittavi dû principiu.

Comu scritturi
diventi senza patria;
chiddu ca ti rimani
autru non è
ca la to lingua

e la cuscenza
ca un jornu
ti nn’hai a ghiri
e scumpariri.

CHRISTOPH JANACS, Österreich (Linz 1955)
Traduzioni in sicilianu di Gaetano Cipolla

***

நாடு கடத்தப் பட்டவர் .

for Stefan Zweig

ஒரு உலகப்பயணி
எப்பொழுதுமே இருக்க விரும்பினீர்
நாடு விட்டுக் குடி பெயர்ந்து செல்பவராக இல்லை!

நீர் ஒருவரானீர்
எழுத்தாளராக
துவக்கத்திலிருந்தே சந்தேகப்பட்டீர்.

வீடு இல்லாதவராக ஆனீர்
உங்களுடைய மொழியையும்
உணர்வுகளையும்
மறைவதர்க்காக!

Christoph Janacs, Österreich (Linz 1955)
Translation into Tamil: DR. N V Subbaraman

Recueil: ITHACA 748
Editions: POINT
Site: http://www.point-editions.com/en/

FRIENDS ITHACA
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Regarde moi! Regarde moi (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2022



Regarde moi! Regarde moi.
Vous vous dites: les chevaux aussi demandent ça,
et les arbres et les fous et les pauvres,
et tout ce qui passe dans le temps – pour un temps.
Partout l’appel, partout l’impatience de la gloire, d’être aimé, reconnu,
partout cette langueur de l’exil et cette faim d’une vraie demeure
– les yeux d’un autre. Regarde moi! Regarde moi.

(Christian Bobin)

 

 

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Le mal appellera toujours le mal (Radovan Pavlovski)

Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022




    
[…]

Le mal appellera toujours le mal
Il y aura toujours plus d’enfants que de pères et de mères
Ici l’orage gronde
Je dis adieu aux insectes et aux dieux
J’écoute en silence le cri transparent des étoiles
Et chaque pas de plus vers l’exil
M’éloigne et m’éloignera chaque jour davantage
Jusqu’à ce que j’atteigne
L’ultime refuge en moi
Plus profond que moi-même

***

(Radovan Pavlovski)

Adaptation de Jean-Pierre Spilmont
d’après une traduction de Konstantin Plevnès

 

Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers

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Il n’y a pas de théorème du désir (Jean-Pierre Siméon)

Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2022



Illlustration: Pascal Renoux
    
Il n’y a pas de théorème du désir
Pas plus qu’il n’y a de théorème de la saveur d’une eau de montagne
pans la bouche de l’exténué
Il boit sa vie

Il n’y a qu’une vérité à mille chemins
Devant le corps aimé
Il est une aube plénière
Dont la lumière appelle la pensée-mésange de l’amant :
S’il y a une vérité dans le désir
Seule l’atteint cette pensée à mille chemins

Le coeur aussi se donne comme un paysage
Seul donc le désir de s’y perdre le mérite
Car ici l’ignorance nous accroît

C’est très simple l’immense pour qui s’est intérieurement dévêtu
Une paupière une hanche un souffle sur la joue
Cela d’un coup efface le monde
La fureur l’excès leur langage

C’est toujours à partir de ce vide
Que nous aimons
En lui que nous buvons notre vie

Est-ce de l’ordre de l’explosion ?
Explosion silencieuse et immobile
À la jonction de deux corps
Qui est la conjonction de deux limites
Ainsi détruites ?

Serait-ce l’apparition d’un espace neuf
Contraire mais lié
À l’espace ordinaire des besognes de l’existence ?

La porte d’or
Par où l’on revient dans sa vie
Déshabitué éclairé
Retour d’exil :
Gestes enfin habités
Regards tenus
Expansion d’une prairie intérieure
Avec affleurement de sources
Celles que l’amant entend
Quand il pose son oreille sur le sommeil de l’aimée

Beau chahut l’amour dans la maison des hommes
Table renversée écrous levés

Est-ce bien de l’ordre de l’explosion ?
Mais lente mais douce
Et sa rumeur qui dort dans la main du coeur

(Jean-Pierre Siméon)

Recueil: Le désir en nous comme un défi au monde 84 Poètes d’aujourd’hui
Traduction:
Editions: Le Castor Astral

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