Posts Tagged ‘existence’
Posted by arbrealettres sur 12 mars 2023

Puisqu’il nous est refusé
de garder en mémoire
la chaleur du sang maternel,
nous pouvons au moins revenir sans cesse
à notre enfance,
cette brève béatitude
qui, de toute façon, est la dernière
de notre existence.
Ejectés dans la vie,
nous ne faisons ensuite qu’un long détour
depuis le premier cri,
quand, pour la première fois, la lumière nous blesse les yeux,
jusqu’au moment où le doigt entouré d’un foulard
nous les refermera,
pour que nous engloutisse à nouveau
la nuit consolatrice.
(Jaroslav Seifert)
Recueil: Les danseuses passaient près d’ici
Traduction: Petr Kral et Jan Rubes
Editions: Actes Sud
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Posted in poésie | Tagué: (Jaroslav Seifert), à nouveau, éjecter, béatitude, blesser, bref, chaleur, consolateur, cri, détour, dernier, doigt, enfance, engloutir, entourer, existence, foulard, garder, lumière, maternel, mémoire, nuit, pouvoir, premier, refermer, refuser, revenir, sang, sans cesse, vie, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 février 2023

La poésie comme la méditation
nous apprennent – et de façon « magique » –
à invoquer la splendeur oubliée de l’existence
qui n’attend de nous que d’être reconnue.
(Fabrice Midal)
Recueil: 52 poèmes d’Occident pour apprendre à s’émerveiller
Editions: Pocket
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Fabrice Midal), apprendre, attendre, existence, façon, invoquer, magique, méditation, oublier, poésie, reconnaître, splendeur | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 février 2023

Les jours passent
pour s’établir
dans l’aujourd’hui
Chaque matin
je ressuscite
d’une mort passagère
Réinventant
la fiction de mon existence
(Anise Koltz)
Recueil: Un monde de pierres
Editions: Arfuyen
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Posted by arbrealettres sur 23 janvier 2023

Illustration: Jérôme Royer
Plus jamais
Puisque tu me le demandes
Il faut bien que je le dise :
Je n’en veux plus, je n’en veux plus jamais.
Je ne veux pas de nouvelle existence.
Une vie m’aura largement suffi.
D’une si longue peine —
Arrivées et départs du début à la fin,
L’amour créé, l’amour détruit,
L’instant de douleur
Qui vient pulvériser une vie de délices,
L’heure solitaire des désirs morts
Et sa survie de bavardage —
Je ne veux plus, je ne veux plus jamais
Ni vivre, ni mourir, ni exister encore.
Le récipient près de l’évier,
Les bruits qu’on étouffe au grenier,
La tombée de la nuit dans les tumeurs du ciel,
La chouette qui hulule sur le toit de l’école,
Aux proues des barques qui s’éloignent
Le regard fixe, muet,
Et sur l’aire des départs le sourire évanoui,
Je n’en veux plus, je ne veux plus jamais
Ni vivre, ni mourir, ni exister encore.
Une autre maison ?
Une mère nouvelle ?
Une enfance recommencée ?
Des défis jamais lancés ?
Des élans à découvrir ?
Des blessures, encore ?
De nouveaux rythmes à prendre ?
Des promesses fraîches du jour?
Je n’en veux plus, je n’en veux plus jamais.
(Ayyappa Paniker)
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Posted in poésie | Tagué: (Ayyappa Paniker), aire, amour, arrivée, autre, école, élan, étouffer, évanoui, évier, barque, bavarder, blessure, bruit, chouette, ciel, créer, découvrir, défi, délice, départ, désir, détruire, demander, dire, douleur, encore, enfance, existence, exister, fixe, frais, frenier, heure, hululer, instant, jamais, lancer, largement, long, maison, mère, mort, mourir, muet, nouveau, nuit, peine, prendre, promesse, prour, pulvériser, récipient, recommencer, regard, rythme, s'éloigner, solitaire, sourire, suffire, survie, toit, tombée, tumeur, vie, vivre, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2023

Illustration: Dai Dunbang
SUR L’AIR DE LA MÉLODIE DES PASSES DU SOLEIL
L’herbe du défilé sous un halo de brouillard s’étale,
De la Wei en remous s’entend le grondement.
Les vagues de pluie du printemps s’apaisent,
une légère poussière se répand,
On monte en selle pour partir en campagne.
Voyez là si verdoyants les saules,
Dont ici on a tiré et brisé un rameau.
On se met en branle le coeur lourd,
Qui sait en quelle saison nous serons à nouveau réunis ?
Alors, vidons encore un verre,
Chantons encore un air !
On soupire sur l’existence,
Si amer de passer d’une joyeuse compagnie aux adieux, au départ.
Aussi ne nous dérobons pas à l’ivresse profonde,
Prêtons l’oreille aux « Passes du Soleil » jusqu’au bout.
Quand nous repenserons à nos chers vieux amis,
Éloignés de cent lieues, avec eux nous partagerons le clair de lune.
***

(Kòu Zhùn) (961-1023)
Recueil: Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes Poèmes Song illustrés par Dai Dunbang
Traduction: du Chinois par Bertrand Goujard
Editions: De la Cerise
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Posted in poésie | Tagué: (Kòu Zhùn), adieu, air, amer, ami, apaiser, éloigner, briser, brouillard, campagne, chanter, clair de lune, coeur, compagnie, défilé, départ, dérober, entendre, existence, gronder, halo, herbe, ivresse, joyeux, léger, lieue, lourd, mélodie, monter, oreille, partager, partir, passé, passer, pluie, poussière, prêter, printemps, profond, rameau, réunir, remous, repenser, s'étaler, saison, saule, se répandre, selle, soleil, soupirer, tirer, vague, verdoyant, verre, vider, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2022

Illustration: Shan Sa
La cigale
La voix de la cigale a résonné du côté de la route occidentale ;
Elle jette dans une rêverie profonde l’hôte qui porte une coiffe du sud.
Comment supporterais-je patiemment la vue de ce frêle insecte,
Qui vient, tout près de ma tête blanche, répéter son chant douloureux !
La rosée, trop lourde pour ses ailes, appesantit sa marche, et l’empêche de prendre son vol
Le vent, qui souffle avec violence, emporte ses cris étouffés.
Les hommes ne veulent pas croire à ce qu’il y a de pur et d’élevé dans le secret de son existence
Puis-je espérer qu’il s’en trouve un, pour faire connaître à tous ce que renferme mon coeur
(Luo Binwang)
(milieu du VIIe-début du VIIIe siècle)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2022
Recueil: Carnet du soleil
Traduction:
Editions: Lettres Vives
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Christian Bobin), Dieu, existence, poétique, preuve | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022

J’aime appuyer ma main
sur le tronc d’un arbre devant lequel je passe,
non pour m’assurer de l’existence de l’arbre
– dont je ne doute pas –
mais de la mienne.
(Christian Bobin)
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Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022

Je cherche la grande douceur,
celle que personne n’a jamais vue
et dont l’existence ne fait aucun doute
car c’est à elle qu’on doit la beauté odorante des jacinthes,
la lumière dans les yeux étonnées des bêtes
et tout ce qu’il y a sur terre
et dans les livres de bienfaisant.
(Christian Bobin)
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Posted in poésie, méditations | Tagué: lumière, beauté, existence, jacinthe, douceur, livre, doute, bête, (Christian Bobin), chercheur, bienfaisant | 6 Comments »
Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022

Toute cette lessive
ce soir je veux
une fois encore
essorer
mes pensées
puisque ce matin
les femmes
ont brossé lavé
et passé
à l’eau claire
ma vieille chemise
mes poussiéreux principes
toute mon existence
demain matin je veux
rendre net
mon poème avec du vinaigre
des larmes de l’eau de Javel
avec rien que de la joie
et pour finir
essorer vigoureusement
mon amour le poser au soleil
et accrocher
tout proprement
toute cette lessive
devant la fenêtre
***

(Conrad Winter)
Traduction de Roland Reutenauer, avec la collaboration de l’auteur
Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers
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