A ***
Pourquoi se livrer avant l’heure à l’ennui
et pourquoi le nourrir de songeries sinistres ?
Pourquoi languir en attendant, craintif,
le fatal moment des adieux ?
Tu souffriras bien assez tôt !
Seul, face aux champs muets et vides,
tu voudras rappeler à toi le souvenir
de ces jours que tu as gâchés,
prêt à payer alors de ta mort, de l’exil,
malheureux ! un seul mot des lèvres chéries
ou le bruit de ces pas légers.
(Alexandre Pouchkine)