Posts Tagged ‘exotique’
Posted by arbrealettres sur 20 août 2022

Arabesques
« Arabesques » : depuis toujours ce mot me plaît.
En peinture, sculpture, musique ou ballet,
Il évoque pour moi de gracieux mouvements
Et il me parle à l’oreille si doucement.
Selon que je me trouve au bord d’un lac en Chine
Ou bien au bord de la mer Méditerranée,
Moi, sur des cucurbitacées je les dessine
Ou sur des galets, et ce depuis des années.
Je laisse aller ma main, mon esprit rêvasser.
Dans un beau voyage intérieur à chaque fois
Il m’emmène très loin, au plus profond de moi,
Enfin pacifiée, unifiée, réconciliée.
Il arrive que certains viennent bavarder.
Mes dessins leur rappellent des contrées lointaines.
Mes amis pékinois m’ont souvent demandé
Si j’avais séjourné en terre tibétaine.
« Arabesque » : exotique et pourtant familier…
Car ce mot me ramène au temps de mon enfance.
Papa passait du Chopin et me disait : « Danse ! »
Et moi, bien sûr, je ne me faisais pas prier.
D’arabesques en sauts de biche, je rêvais
D’entrer à l’Opéra, d’y consacrer ma vie.
J’étais faite pour danser, et ne concevais
Aucun autre avenir, n’avais pas d’autre envie.
Le destin fut tout autre mais je danse encore.
J’aime la poésie, les beaux-arts, la musique
Et les langues, et le théâtre. Oui, je dévore
La vie, que, bien souvent, je trouve magnifique.
(Béatrice Bastiani-Helbig)
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Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2020

UNE LEÇON TARDIVE
Ce n’est pas le jardin de ma mère
où, entre les plates-bandes de sarriette et basilic,
on m’apprenait à vivre dans mon sillon
pendant que je tenais les balances lourdes
de la liberté.
Le jardin, je l’ai porté de longues années
comme un foulard invisible
autour de mon cou
et plus avec les yeux qu’avec le cœur
j’aspirais l’odeur des autres jardins exotiques
mais je n’ai pas pu comprendre
les merveilles du monde.
C’est un jardin à la fin de juin,
la fête est finie, la tasse de café
est à demi pleine sur la table,
une tortue essaie de monter les escaliers
depuis le matin et pendant qu’elle heurte
sa carcasse contre les pots de fleurs
au pied de la première marche,
elle m’apprend à m’affranchir
de mon sillon.
(Aksinia Mihaylova)
Recueil: Le baiser du temps
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 18 octobre 2019

Boris Vian
CONSEILS A UN AMI
Ami, tu veux
Devenir poète
Ne fais surtout pas
L’imbécile
N’écris pas
Des chansons trop bêtes
Même si les gourdes
Aiment ça.
N’y mets pas
L’accessoire idiot
Ou le sombrero
Du Mexique
N’y mets pas
Le parfum brûlant
Ou le cormoran
Exotique.
Mets des fleurs
Et quelques baisers
Tendrement posés
Sur ses lèvres
Mets des notes
En joli bouquet
Et puis chante-les
Dans ton coeur.
Ami, tu veux
Devenir poète
N’essaie surtout pas
D’être riche
Tu feras
De petits bijoux
Que l’on te paiera
Vingt-cinq sous.
L’éditeur
Va te proposer
De te prostituer
Sans vergogne
L’interprète
Va te discuter
Et va suggérer
Que tu rognes.
Tu riras
De ce qu’on dira
Et tu garderas
Dans ta tête
Ce refrain
Toujours inconnu
Que tu siffleras
Dans la rue…
(Boris Vian)
Recueil: Cantilènes en gelée
Traduction:
Editions: Le Livre de poche
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Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2018

Dans la terre torride, une plante exotique
Penchante, résignée : éclos hors de saison
Deux boutons fléchissaient, d’un air grave et mystique ;
La sève n’était plus pour elle qu’un poison.
Et je sentais pourtant de la fleur accablée
S’évaporer l’effluve âcre d’un parfum lourd,
Mes artères battaient, ma poitrine troublée
Haletait, mon regard se voilait, j’étais sourd.
Dans la chambre, autre fleur, une femme très pâle,
Les mains lasses, la tête appuyée aux coussins :
Elle s’abandonnait : un insensible râle
Soulevait tristement la langueur de ses seins.
(Remy de Gourmont)
Illustration: Diego Dayer
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Posted by arbrealettres sur 3 juin 2018
ÉVENTAILS EXOTIQUES
Gais éventails enjoliés
Par de fines mains aux doigts roses,
Que l’on fixe entre un tas de choses
Aux tentures des ateliers ;
Où l’on voit des lunes laiteuses
Sur les montagnes lazuli,
Avec un horizon pâli,
Tout constellé de nébuleuses ;
Éventails chimériques qui
Donnent la vague nostalgie
D’entendre une voix de vigie
Vous signaler Nangasaki !
Éventails en papier qu’on donne
Pour quelques sous, soyez bénis,
Vous la gaîté de tous les nids
Où le jeune amour s’emprisonne ;
Qui jetez aux murs des gaîtés
D’orient qui s’emparadise,
Votre art primitif réalise
Les plus caressantes clartés ;
Et vous êtes, dans notre vie,
L’image, à nos sens avivés,
De la tendresse inassouvie
Et des chers paradis rêvés.
(Max Waller)
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Posted in poésie | Tagué: (Max Waller), amour, art, avivé, éventail, clarté, doigt, emprisonner, exotique, gai, image, jeune, lazuli, lune, nébuleuse, nid, papier, paradis, rêve, tendresse, vigie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 septembre 2017

Un poil dans l’âme
Il s’est souvent demandé
si sa fatigue
liberté ceci
volonté cela
et maladie
et patata
il n’a toujours pas
trouvé de réponse
trop fatigué
*
Depuis le big-bang
ce long chemin étoilé
vers la conscience humaine
Tout ça m’a épuisé
se dit-il en tapotant
l’édredon
*
Son cauchemar
bien sûr
escalader l’Everest
Son rêve
tomber infiniment
dans la facilité
Entre les deux
la vaisselle sale s’entasse
*
Pour trouver
la sérénité
le fainéant ne fouille pas les poubelles
de ces philosophies
plus ou moins exotiques
Un bon canapé lui suffit
il reste ainsi des heures
vautré
dans son plus beau sourire
tandis que son esprit essaye
un un
tous les coussins de l’absolu
*
Si vraiment l’avenir
appartient à ceux
qui se lèvent tôt
le reste
appartient aux autres
Franchement
l’affaire
le fainéant la trouve
plutôt bonne
*
Des rêves de grandeur
il n’en nourrit
que pour son lit
Pour le reste
il veut bien
vivre en chien de fusil
*
Pour la beauté
c’est différent
Il n’a qu’à se laisser
transporter
*
De la fenêtre de sa chambre
des heures durant
il admire
l’élévation patiente
l’orgueil
la noblesse des arbres
Les arbres
la seule élite
respectable
*
Rien ne sert de courir
Nul besoin de fable
pour en persuader le fainéant
qui ajoute volontiers
rien ne sert de partir
rien ne sert d’arriver
ce pâté de lièvre est excellent
*
Évidemment
il grossit
rajoute chaque jour
un peu de gras
entre le monde et lui
*
Il n’est pas pour autant
pressé de mourir
Le sommeil
à de telles profondeurs
ne le tente pas encore
Nul n’est parfait
*
Faire son marché
suffit à épuiser
son besoin d’aventure
Dans le cabas
son odyssée
pèse moins que la laitue
D’ailleurs sa Pénélope
supporte mal
les attentes prolongées
*
Sa ligne de conduite
n’exige
qu’une géométrie minimale
Pourquoi perdre son temps
le long des droites
des courbes ou des brisées ?
Dormir
est le plus court chemin
d’un point au même point
*
Il s’affale
dans son fauteuil
gauloise
dans une main
verre
dans l’autre
Vingt heures
la télé
l’informe
de la santé
du monde
Écoutez
dans le whisky
le bonheur
fait craquer
les glaçons
(Jean-Michel Robert)
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Michel Robert), absolu, arbre, attente, avenir, âme, édredon, épuiser, beauté, big bang, cabas, cauchemar, courbe, coussin, demander, dormir, escalader, exotique, facilité, fatigue, fauteuil, fenêtre, géométrie, glaçon, gras, grossir, liberté, maladie, marche, mourir, noblesse, orgueil, parfait, Pénélope, philosophie, poil, poubelle, profondeur, réponse, rêve, reste, s'affaler, s'entasser, sérénité, sommeil, tapoter, transporter, vaisselle, vautré, whisky | 6 Comments »
Posted by arbrealettres sur 11 juin 2017

Rien ne s’achèvera,
ne naîtra de ma vie.
Mon sang joue dans des cornues
j’accompagne de l’oreille
sa rivière souterraine.
Mes yeux ne voient pas mes yeux,
mes muscles, mes tendons,
sont d’exotiques minéraux
que je ne laverai jamais de mes mains.
Je me tiens debout
contre les parois de ma chair,
je me tiens assis
entre mes propres bras,
je suis allongé en moi
comme dans un sarcophage.
Mon corps me colle tant
qu’il m’interdit tout mouvement.
(Gérard Le Gouic)
Illustration: Ráed Al-Rawi
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Gérard Le Gouic), accompagner, allongé, bras, chair, coller, cornu, corps, exotique, interdire, jouer, minéral, mouvement, muscle, naître, oreille, paroi, rivière, s'achever, sang, sarcophage, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 mai 2017

Un port, c’est le départ, l’attente et le retour.
Un port, c’est tout le grand désespoir de l’amour
Et c’est sa joie et c’est son goût de l’aventure,
C’est la crainte des flots et l’appel des mâtures.
L’exil a mis de l’ombre au front des passagers
Et les yeux des marins sont des ciels étrangers.
On devine l’odeur des terres exotiques
Parmi les caisses, les ballots et les barriques.
Tous les pays sont là, pareils aux souvenirs,
Tous les pays que dans son âme on croit tenir
Comme un secret recueil de divines images
Où meurent des couchants, où passent des nuages
Des trois-mâts sont partis, toutes voiles dehors,
Vers l’écume du large et l’Etoile du Nord.
(Jean de la Ville de Mirmont)
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Posted in poésie | Tagué: (Jean de La Ville de Mirmont), amour, appel, attente, aventure, âme, écume, étoile, étranger, ballot, barrique, caisse, ciel, couchant, crainte, départ, désespoir, deviner, exil, exotique, flot, image, joie, marin, mourir, nuage, odeur, passager, pays, port, recueil, retour, secret, terre, voile, yeux | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 23 janvier 2017
Brise marine
La chair est triste, hélas! et j’ai lu tous les livres.
Fuir! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
D’être parmi l’écume inconnue et les cieux!
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe
O nuits! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai! Steamer balançant ta mâture,
Lève l’ancre pour une exotique nature!
Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs!
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages
Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots…
Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots!
(Stéphane Mallarmé)
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Posted in poésie | Tagué: (Stéphane Mallarmé), ancre, écume, brise, chair, chant, clarté, coeur, déserte, désolé, ennui, entendre, exotique, femme, fertile, fuit, ivre, jadis, lire, livre, marine, matelot, naufragé, papier, perdre, retenir, triste, vide | 5 Comments »
Posted by arbrealettres sur 7 mai 2016

Quand il fait très chaud
je joue au pingouin
dans le bleu et blanc
du rayon yaourts
Quand il fait très froid
je joue au chimpanzé
dans le jaune et rouge
du rayon exotique
Quand il fait entre chaud et froid
je ne joue pas je compare les prix
(Michel Besnier)
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Posted in humour, poésie | Tagué: (Michel Besnier), blanc, bleu, chaud, chimpanzé, comparer, exotique, froid, jaune, jouer, pingouin, prix, rayon, rouge, yaourt | Leave a Comment »