La passion de t’inventer d’un néant me fait
écrire, un simple filament, bientôt un autre
signe, un tissu fébrile et nous avons un cheval
entier avec le son et l’exactitude du nom.
J’ignore ta robe, mais tu portes le champ,
la liberté et la force que j’expérimente en toi.
Là où tu vas, cheval, si rapide, si fougueux
ou trottant paisiblement sans selle et libre, libre !
Je parcours cette terre comme un sein amoureux,
tu cours déjà dans mon corps avec la vie du feu,
ta passion m’aveugle et embrase ma terre.
C’est toi qui me nourris avec les mots justes
qui émanent de ton élégance et de ton rythme,
et m’élèvent à une vie pure et verticale.
(António Ramos Rosa)
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard