Posts Tagged ‘faillite’
Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2020

Les Déchues (Extrait)
Que l’Imam prie
Que le prêtre jeûne
Et que l’athée dorme
Quelle importance
Chacun voit son Dieu dans le ciel
Il lui parle en silence
Il lui crie ses souffrances
Gardez vos croyances dans vos âmes
Et aimez-vous pardon
Dans les tombes, vous êtes tous poussière
Et puis quoi?
Kadjatou Xialong Yung
Je déjeune en mafé
Je dîne en sushi
Les yeux émincés
Le nez gros
Une pincée de sel dans mon identité
Quelle chance!
Il paraît que Paris c’est la crise
Et que la France est faillite
Haa, reprenons nos valises
Il paraît que là-bas c’est le paradis
L’hiver fait six mois, quelle importance
Ici les cinquante degrés durent une éternité
Il paraît qu’il y a assurance maladie là-bas
Haa Ébola et sida on s’en fout
Ici l’hôpital c’est la morgue
Et la morgue un reposoir
J’ai vu mon frère offrir sa femme
Pour payer la traversée
J’ai vu ma soeur s’ouvrir à l’inconnu
J’ai vu le viol consenti
Pour fuir le dénuement
La voix libératrice
S’est tue
Depuis, je maudis
Le langage du silence
(Adelle Barry)
Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Adelle Barry), aimer, assurance, athée, âme, émincé, éternité, chacun, chance, ciel, consenti, crier, crise, croyance, déchu, déjeuner, dénuement, dîner, Dieu, dormir, durer, faillite, femme, France, frère, fuir, garder, gros, hôpital, hiver, identité, imam, importance, inconnu, jeûner, langage, libérateur, maudire, mois, morgue, nez, offrir, pardon, Paris, parler, payer, pincée, poussière, prêtre, prier, reposoir, reprendre, s'ouvrir, se taire, sel, silence, soeur, souffrance, sushi, tombe, traversée, valise, viol, voir, voix, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 juin 2018

Illustration: Emile Munier
Table rase
Enfant, vois-tu, il n’y a plus d’Enfer.
Les grilles sont fermées,
les feux éteints,
la rouille a dévoré fourches, pinces et lames,
les démons ont fondu comme graisse au soleil,
le Grand Satan n’est plus qu’un roc
enlisé dans la boue.
De même en vain tu chercheras le Paradis,
noyé, perdu dans l’océan de brume.
Guichet fermé, faillite,
propriétaire en fuite,
nul repreneur en vue.
Il ne te reste ici
que le bel aujourd’hui,
l’arbre chéri, l’oiseau rêveur
et, sur ton front, le baiser d’une mère.
(Jean Joubert)
Recueil: Longtemps j’ai courtisé la nuit
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jean Joubert), arbre, aujourd'hui, éteindre, baiser, beau, boue, brume, chéri, chercher, démon, enfant, enfer, enliser, faillite, fermer, feu, fondre, fourche, front, fuite, graisse, grille, guichet, lame, mère, noyer, océan, oiseau, paradis, pince, propriétaire, ras, rêveur, repreneur, roc, rouille, Satan, soleil, table | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 mai 2018

SANS CONSISTANCE
Femmes de ma tendresse évadées
Femmes qui restez des proies
mais n’êtes plus pour mon désir
qu’inaccessibles damnations
Je me vieillis de vous
Femmes dont les formes parlent
un langage qui me veut sourd
Femmes dont le dédain fait ma faillite
Femmes accumulées dans mes silences
et dont la flamme brûle en moi
je me vieillis de vous
Graines qui ne naîtrez plus de mes mains
et dont les moissons m’échappent
Aurores dont l’indifférence m’ouvre la nuit
et qui mourrez impénétrées
ou mal serties
Aurores qui ne vivrez plus de ma lumière
je me vieillis de vous
Femmes avares gonflées de dons
Généreuses dont les mains sont prisonnières
d’une vertu ou d’un devoir
Femmes en marche vers d’autres hommes
et que le viol de mon regard
ne trouble plus
je me vieillis de vous
Femmes emportées sur des cycles
qui prenez le vent pour amant
Femmes dont les cheveux sont des sillages
me voici pour vous devenu
le fantôme d’un homme
je me vieillis de vous.
(Pierre Béarn)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Pierre Béarn), amant, aurore, évadé, brûler, consistance, cycle, damnation, désir, devoir, emporté, faillite, fantôme, femme, flamme, forme, homme, inaccessible, indifférence, langage, main, moisson, naître, parler, proie, regard, silence, tendresse, troubler, vent, vertu, vieillir, viol | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 février 2018

Illustration
Zut je m’ suis trompé
1
À Marseille sur les quais
Certain matin mon grand-père
Acheta un perroquet
Dont la mine était prospère.
Il lui apprit le langage
Et l’oiseau répétait, c’était tout son bagage
Refrain
Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept
Neuf, zut! je me suis trompé!
Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept
Neuf, zut! je me suis trompé
Je m’en vais recommencer
Un deux trois
Un deux trois quatre cinq six sept
Neuf zut zut et zut je me suis trompé
Trompé!
2
Mais sur l’ordre du docteur
Mon grand’père apoplectique
Me donna cet orateur
Ce bel oiseau des tropiques.
Rentré à mon domicile
J’écoutais tout le jour l’animal imbécile.
3
Je l’ donnai au percepteur
Qui l’ donna à sa concierge
Mais sa concierge en fureur
Le vendit dans une auberge
Et l’auberge fit faillite
À cause de l’oiseau à la voix laryngite.
4
Je n’ sais c’ qu’il est devenu
On m’a dit qu’en Amérique
Un chasseur l’a reconnu
Sur un arbre rachitique
Des forêts c’est la coqu’luche
Il est roi et apprend cette phrase aux perruches.
(Robert Desnos)
Recueil: Les Voix intérieures
Traduction:
Editions: L’Arganier
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Posted in humour, poésie | Tagué: (Robert Desnos), acher, apoplectique, apprendre, auberge, bagage, chasseur, concierge, coqueluche, devenir, docteur, donner, faillite, forêt, fureur, grand-père, langage, Marseille, matin, mine, oiseau, orateur, ordre, percepteur, perroquet, perruche, phrase, prospère, quai, rachitique, répéter, recommencer, se tromper, tropiques, voix, zut | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 novembre 2016

Le nageur
C’est la faillite de l’après-midi, vois
Le nageur plonge de son radeau
Son acte de guerre ouvre des corolles d’éclaboussures –
Les têtes de serpents frappent
Vite et en silence
En refaisant surface vois comme pour un instant
Un jonc brun avec de merveilleux bulbes,
Il repose à fleur d’eau
Alors que bruit et lumière viennent avec une violente passion
En partant de la mer fertile autour des Pôles
Pour éclater comme des coquillages brillant autour de ses oreilles.
Il plonge, il flotte, il va dessous comme un voleur
Là où son sang chante dans les ombres tigrées
Dans la verdure sans odeur qui le mène vers la maison,
Un saumon mâle qui descend des escaliers taillés
À travers des bas quartiers sous-marins…
Étonné par le souvenir d’ouïes perdues
Il découpe des gestes de retour en soi
Sur la plage comme un crâne;
Il pousse ses yeux à chercher
Le soleil qui se vide dans l’eau,
Et la dernière vague qui danse
Rejette son adolescence vers le sable de marbre.
(Irving Layton)
Illustration: Bernard Troublé
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Posted in poésie | Tagué: (Irving Layton), adolescence, à fleur d'eau, étonné, bulbe, coquillage, corolle, crâne, danser, faillite, flotter, marbre, nageur, ombre, oreille, plage, plonger, radeau, sable, sang, saumon, serpent, silence, souvenir, vague, voleur | Leave a Comment »