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Poésie

Posts Tagged ‘fanée’

Dans mon souvenir fleurissent (Heinrich Heine)

Posted by arbrealettres sur 15 mars 2023




    
Dans mon souvenir fleurissent
Les images usées depuis longtemps
— Qu’y a-t-il donc dans ta voix
Qui me bouleverse aussi profondément?

Non, ne dis pas que tu m’aimes !
Je le sais : ce qu’il y a de plus beau sur terre,
Le printemps aussi bien que l’amour,
Sont condamnés à prendre fin.

Non, ne dis pas que tu m’aimes !
Embrasse-moi seulement et tais-toi,
Et souris lorsque demain matin
Je te montrerai les roses fanées.

(Heinrich Heine)

errer,

Recueil: Nouveaux poèmes
Traduction: Anne-Sophie et Jean Guégan
Editions: Gallimard

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Ne regarde plus ailleurs (Max-Pol Fouchet)

Posted by arbrealettres sur 26 juillet 2022



 

Ne regarde plus ailleurs
Et te donne à l’existence
Regarde ce qui passe
Obtient un instant

Le souvenir même
Ne saurait ressusciter
Toutes les fleurs fanées
De n’être pas regardées

La vie des fleurs
Ce n’est que ton regard
Donne-leur tes yeux
Pour les donner la vie

(Max-Pol Fouchet)

 

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Je pleure les lèvres fanées (Maurice Maeterlinck)

Posted by arbrealettres sur 26 janvier 2022



 

Aaron Coberly 1971 - American Figurative Impressionist painter -   (5)

Je pleure les lèvres fanées
Où les baisers ne sont pas nés
Et les désirs abandonnés
Sous les tristesses moissonnées.

Toujours la pluie à l’horizon !
Toujours la neige sur les grèves !
Tandis qu’au seuil clos de mes rêves
Des loups couchés sur le gazon.

Observent en mon âme lasse.
Les yeux ternis dans le passé,
Tout le sang autrefois versé
Des agneaux mourants sur la glace.

Seule la lune éclaire enfin
De sa tristesse monotone,
Où gèle l’herbe de l’automne,
Mes désirs malades de faim.

(Maurice Maeterlinck)

Illustration: Aaron Coberly

 

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C’est peu que ces dix années (Francis Vielé-Griffin)

Posted by arbrealettres sur 20 septembre 2019



 

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C’est peu que ces dix années
Au cours de ta vie en fleur :
Les siècles te sont donnés ;
Nous n’avons que des heures.

C’est peu ; et c’est toute la fleur,
Pourtant, de ma vie éphémère ;
La fleur est fanée et j’ai peur,
Car le fruit de la vie est amer.

Tes roses refleurissent aux portes
Quand Mai s’en revient et rit ;
La fleur de ma vie est morte ;
Et quel est le fruit de ma vie ?

(Francis Vielé-Griffin)

Illustration: Francesco Lo Castro

 

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C’est peu que ces dix années (Francis Vielé-Griffin)

Posted by arbrealettres sur 18 septembre 2019



 

Luiza Gelts  _ 3131-640x517

C’est peu que ces dix années
Au cours de ta vie en fleur :
Les siècles te sont donnés ;
Nous n’avons que des heures.

C’est peu ; et c’est toute la fleur,
Pourtant, de ma vie éphémère ;
La fleur est fanée et j’ai peur,
Car le fruit de la vie est amer.

Tes roses refleurissent aux portes
Quand Mai s’en revient et rit ;
La fleur de ma vie est morte ;
Et quel est le fruit de ma vie ?

(Francis Vielé-Griffin)

Illustration: Luiza Gelts

 

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Fleur d’oranger (J.J. Grandville)

Posted by arbrealettres sur 17 mai 2019



Fleur d’oranger

Tes compagnes, ô jeune fille! ont cherché ce matin
dans la campagne humide de rosée une fleur
pour former ta parure virginale.
Tu vas nous quitter pour suivre celui que tu aimes,
tu ne partageras plus nos danses et nos jeux.
Accepte cette fleur d’oranger, c’est son doux parfum
qui nous a conduites vers elle.
Nous nous sommes approchées de l’arbre,
et la fleur d’oranger nous a dit:

Vous cherchez un bouquet pour orner le sein d’une fiancée.
Cueillez-moi.
Je suis blanche comme elle, douce comme elle;
semblable à la chasteté, mon parfum dure longtemps encore
après qu’on m’a cueillie.
Fleur des fiancées, lui avons-nous demandé,
pourquoi portes-tu des fruits sur ta branche?
Elle nous a répondu.
Je suis l’emblème de la mariée: amante encore,
elle est mère; la femme vit auprès de ses enfants,
la fleur à côté du fruit.

Alors nous l’avons cueillie.
Partage cette branche d’oranger, jeune fille,
mets-en la moitié dans tes cheveux,
l’autre moitié sur ton sein.
C’est le dernier don de tes chères compagnes.
Ce soir nous te conduirons à l’église, et ta mère en t’embrassant
fermera derrière toi la porte de la maison de l’époux.
Conserve notre guirlande et notre bouquet, jeune fille,
conserve-les bien, et puisses-tu, quand la fleur d’oranger sera fanée,
ne pas regretter le temps où tu étais blanche comme elle.

(J.J. Grandville)

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Souvenirs : feuilles fanées (Kathleen Raine)

Posted by arbrealettres sur 3 décembre 2018



Souvenirs : feuilles fanées
A retenir ou à jeter.
L’amour ne peut pièce à pièce
Refaire l’arbre abattu.

***

Memories: shrivelled leaves
To keep or throw away.
Love cannot piece by piece
Remake the felled tree.

(Kathleen Raine)

Illustration

 

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Oder blues (Armand Lanoux)

Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2018



Oder blues

Le poisson de lune
le poisson du désespoir
l’ami des brumes
le sale petit poisson maudit
le douanier des dunes
qui file entre deux eaux
dans les herbiers du lac noir
ne doit être vu ni tard
ni tôt
par les fils de l’Oder
par les simples fils de l’Oder
marins sincères
comme le houblon.

Marika ne laisse pas Hans
pêcher les ondines qui dansent
quand est tombé le soir
sous la lune.
S’il en voit une
Hans ne t’aimerait plus
Hans se moquerait de toi.
Les poissons de lune
se changent en ondines.
Quand il a plu
les ondines dînent
sur la dune
– en robe d’écaille et de soie
pour cacher leur queue –
d’une soupe de poisson
avec des sardines
et des oeufs
de saumon.

Les ondines de fortune
volent les maris aux filles
pour les faire mourir dans l’année
quand la feuille du bouleau est fanée.
Les ondines pillent
leurs soeurs de la terre
en les torturant une à une
au bord de l’Oder.

Le vent du sud le vent bulgare
le vent frôleur de jarres
endort Marika aux berges du lac noir.
Hans se baigne. Une écaille luit
sous la lune
à minuit.
-J’en ai vu une!
-Hans ferme les yeux !
Hans ne te retourne pas !
Hans les anciens dieux
du Walhalla
ne pardonnent pas !
Hans hélas Hans hélas…
Dans la nuit hanséatique
les pieds dans les sables baltiques
semés d’ambre
devant Marika si lasse
et qui tremble
Hans est un roi de pierre déjà
roi surpris
tiré de l’onde
par les sirènes blondes
comme un grand esturgeon
de granit gris.

Tous les soirs
et tous les matins
image facile du destin
dans le port de Stettin
l’Oder où nagent les ondines
l’Oder meurt dans la haute mer.

(Armand Lanoux)


Illustration

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LES FEUILLES (Henri De Régnier)

Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2018



 

Alexander Nedzvetskaya (8) [1280x768]

LES FEUILLES

Ta robe lente, pas à pas, soulève et traîne
Un bruit de feuilles d’or et de roses fanées,
Et dans le crépuscule où finit la journée
L’automne est las d’avoir entendu les fontaines.

Si tu passes le long des eaux vastes et vaines,
La statue, anxieuse et la tête inclinée
Écoutant dans l’écho le pas de l’autre Année,
Ne te reconnaît plus et te regarde à peine.

La Vestale au ciel gris lève ses yeux de marbre,
L’Hermès silencieux dérobe d’arbre en arbre
Son socle nu de terme et son masque de faune,

Et, dans le miroir clair que tu tiens à la main,
Tu portes, reflétés, le parc morose et jaune
Avec ses dieux, ses eaux et ses verts boulingrins.

(Henri De Régnier)

Illustration: Alexander Nedzvetskaya

 

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LA FEMME AGEE (Martine Hadjedj)

Posted by arbrealettres sur 31 juillet 2018



LA FEMME AGEE

Autrefois, j’étais belle, j’attirais les regards,
Sur mon glorieux passage, les hommes se retournaient,
Le monde et ses égards, oui, tout m’appartenait,
A présent, je suis vieille, j’ai perdu mon pouvoir.

J’ai reçu bien des roses ; leurs épines m’ont blessée,
Après les jours heureux suivaient les nuits glaciales,
J’ai affronté déserts, tempêtes, et chacals,
Et sans jamais plier, j’ai lutté, supporté.

Mais tous ces coups du sort, reçus en pleine face,
En laissant sur ma peau, d’indélébiles traces,
Ont fortifié mon âme, comme un muscle qui travaille.
Elle devenait plus belle, après chaque bataille.

Et vous tous qui pensez, sa beauté s’est fanée,
Emportée par le temps, eh bien vous vous trompez,
Car de cette sombre pierre qu’était mon cœur, avant,
Les intempéries de la vie en ont fait un diamant.

Derrière mes yeux, délavés par tant de larmes versées,
Et mes paupières ridées, usées par les tourments,
Se cache mon âme ; regardez-la, et vous verrez,
Comme je suis belle, bien plus belle… qu’à vingt ans !

(Martine Hadjedj)

 

 

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