Illustration: Benjamin Chaud
L’Homme invisible
Fantasme absolu
homme disponible
mais qui échappe à l’oeil,
nu.
(Cécile Coulon)
Recueil: Les romantiques
Traduction:
Editions: Robert Laffont
Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2023
Illustration: Benjamin Chaud
L’Homme invisible
Fantasme absolu
homme disponible
mais qui échappe à l’oeil,
nu.
(Cécile Coulon)
Recueil: Les romantiques
Traduction:
Editions: Robert Laffont
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Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2022
Illustration: Pablo Picasso
L’amant, une fois atteint le degré requis d’attention,
rayonne par lui-même et en lui-même.
C’est le croyant qui fait exister Dieu,
mais ce dieu n’est pas pour autant
une idée ou un fantasme.
Il est la fleur du rien,
la rose aux pétales d’air,
le souffle à marée haute.
(Christian Bobin)
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Posted by arbrealettres sur 14 mai 2022
Illustration: Amedeo Bocchi
Quoi qu’il en soit
Soit la nuit la plus noire, et plus profonde,
Et gelée, et sombre la mer des monstres:
Soit l’oeil de Dieu comme celui du serpent :
Une fente d’écailles dans une pierre.
Soit le centre de la terre feu ou cendres,
Et plus tortueuse et sulfureuse la cicatrice
Des incendies qui vont d’un côté à l’autre
De cette face mesquine, lamentable.
Soit la rue la plus longue et découverte,
Et à son extrémité le plus haut mur qui
De la suspension du pas fait commerce
D’étoffes ternes et d’ors sans poinçons.
Soit le fruit le plus pourri et trompeur,
Entre la main et le blé l’araignée noire.
Soit la chaleur du soleil autre fantasme
Dans la froideur de la grotte des spectres.
Soit le monde mordu et toute la chair
Par les mandibules difformes ou ventouses,
Ou des aiguilles mortelles de combien d’êtres
D’autres terres du ciel descendant sur celle-ci.
Peu importe quoi que ce soit, ou vienne à être,
Ou ait été de douleur et d’agonie,
De misère, épouvante et amertume,
Si ton ventre s’ouvre et me cherche.
***
Ainda que seja
Seja a noite mais negra, e mais profundo,
E gelado, e sombrio o mar dos monstros.
Seja o olho de Deus como o da cobra:
Urna fenda de escamas numa pedra.
Seja o centro da terra fogo ou cinzas,
E mais torta e sulfúrea a cicatriz
Dos incêndios que vão de lado a lado
Desta face mesquinha, lamentável.
Seja a rua mais longa e descoberta,
E mais alta a parede que ao fim dela
Da suspensão do passo faz comércio
De panos baços e ouros sem contraste.
Seja o fruto mais podre e enganoso,
Entre a mão e o trigo a aranha preta.
Seja o calor do sol outro fantasma
Na frieza da gruta dos espectros.
Seja o mundo mordido e toda a carne
Pelas mandíbulas disformes ou ventosas,
Ou agulhas mortais de quantos seres
Doutras terras do céu desçam a esta.
Seja là o que for, ou venha a ser,
Ou tenha sido em dor e agonia,
Em miséria, pavor e amargura,
Se o teu ventre se abre e me procura.
(José Saramago)
Posted in poésie | Tagué: (José Saramago), agonie, aiguille, amertume, araignée, écaille, épouvante, étoffe, être, blé, cendre, centre, chair, chaleur, chercher, cicatrice, ciel, combien, commerce, découvert, descendre, Dieu, difforme, douleur, extrémité, face, fantasme, fente, feu, froideur, fruit, gelé, grotte, haut, incendie, lamentable, long, main, mandibule, mer, mesquin, misère, monde, monstre, mordu, mortel, mur, noir, nuit, oeil, or, pierre, poinçon, pourri, profond, rue, s'ouvrir, serpent, soleil, sombre, spectre, suspension, terne, terre, trompeur, venir, ventouse, ventre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2019
Illustration: Béatrice Tillier
Réfléchis moi
Dans le reflet de tes yeux, je t’ai deviné.
Je vois le corps d’un autre dont je vais disposer.
Examine la langueur de mon regard.
Contemple nos anatomies se donnant au hasard.
Nous deux, amants. Sous peu.
Fin des objets fantasmés.
Rien de plus voluptueux qu’une étreinte embrasée
Par le visible désir de mon autre dualité.
(Virginie Greiner)
Posted in poésie | Tagué: (Virginie Greiner), amant, anatomie, autre, étreinte, contempler, corps, désir, deviner, disposer, dualité, embrasé, examiner, fantasme, fin, hasard, langueur, objet, reflet, regard, se donner, visible, voir, voluptueux, yeux | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 juin 2018
Ces années déjà lointaines
furent celles de l’ennui de la détresse
des aveugles et interminables errances
poursuivies au hasard des rues sombres
À cette époque j’étais empêché de quitter
la ville et la ville m’étouffait
Souvent se psalmodiait en moi
le titre d’un recueil de poèmes
que je possède et que je n’ai jamais
lu : Dimanche vers le sud…
Dimanche vers le sud avait
écrit le poète espagnol
dont je ne sais rien sinon
qu’il a passé la majeure partie
de son existence en exil
Dimanche — journée pour moi
particulière, marquée par une attente
véhémente mais toujours déçue
l’attente de l’événement
qui allait me désentraver
déverrouiller ma vie
me pousser sur les ohemins
Dimanche vers le sud… dimanche
vers le sud… je ressassais ces mots
qui attisaient en moi
un violent désir de fuite
de décisive échappée vers des terres
de lumière vers la mer vers une Espagne
fantasmée En d’ineffables instants
de liberté et d’allégresse je parcourais alors
en tous sens les vastes étendues
du plateau castillan éclairé
par une pâle lumière d’automne
une lumière douce secrète
et qui n’offusquait pas la nuit
dans laquelle je me cherchais
(Charles Juliet)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Charles Juliet), allégresse, attente, attiser, aveuglé, échappée, écrire, étouffer, chercher, déçu, désir, détresse, dimanche, doux, ennui, errance, espagnol, exil, fantasme, fuite, hasard, ineffable, interminable, liberté, lire, lumière, poète, posséder, poursuivre, pousser, psalmodier, quitter, ressasser, rue, secret, sombre, sud, ville, violent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 mai 2018
Illustration: Alfred Stevens
La jeune veuve
Soudain vieillie en son combat
la jeune femme sur qui tombe la mort
comme guerre sur l’aurore.
Elle est la clé d’une mutinerie
contre la vie, celle aux seins de voiles,
capitaine au long cours d’amour
à la cuisse de chair,
peuplée
de cratères et d’orages fondateurs.
Elle porte son mal ravaudé
de fantasmes et son enfer
d’un ciel sans heures
celle du jamais, du jadis et du jasmin
la jeune femme sur qui tombe la mort
comme grêle au printemps
celle du toujours, du parfait, du regret
arraisonnée au port de l’absolu
nue soudain en sa défaite.
(Claudine Helft)
Posted in poésie | Tagué: (Claudine Helft), absolu, amour, arraisonner, aurore, capitaine, chair, clé, combat, cours, cratère, cuisse, défaite, enfer, fantasme, fondateur, grêle, guerre, jamais, jasmin, jeune, jeune femme, mal, mort, mutinerie, nu, orage, parfait, peupler, port, printemps, regret, sein, soudain, tomber, veuf, vie, vieillir, voile | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 février 2018
me bourrer de fantasmes pour les périodes d’amour maigre
.
(Séverine Daucourt-Fridriksson)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Séverine Daucourt-Fridriksson), amour, fantasme, maigre, période, se bourrer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 janvier 2018
Le poison de mon rêve est voluptueux et sûr
Et les fantasmes lourds de la drogue perfide
Ne produiront jamais dans un esprit lucide
L’horreur de trop d’amour et de trop d’horizon
Que pour moi voyageur font naître les chansons.
(Robert Desnos)
Posted in poésie | Tagué: (Robert Desnos), amour, chanson, drogué, esprit, fantasme, horizon, horreur, lourd, lucide, naître, perfide, poison, rêve, sûr, voluptueux, voyageur | 6 Comments »
Posted by arbrealettres sur 29 janvier 2018
LES AMOUREUX
Les amoureux se taisent.
L’amour est le silence le plus fin,
le plus tremblant, le plus insupportable.
Les amoureux guérissent,
délaissent,
mutent, oublient.
Le coeur leur dit qu’on ne trouve jamais,
ils cherchent en vain, ils persistent.
Les amoureux passent à la déraison
parce que seuls, ils sont deux, deux, deux,
ils se livrent, se donnent, à chaque instant,
et se récrient de ne pas sauver l’Amour.
L’Amour les dévore. Les amoureux vivent
d’instants, impuissants à dépasser
les frontières du temps.
Ils cherchent toujours un aller
vers quelqu’autre lieu.
Ils attendent,
n’espèrent pas, mais languissent encore.
Ils savent trop bien que jamais on ne joint.
L’amour est perpétuel sursis
reste toujours le pas qui vient, et l’autre, et l’autre encore.
Les amoureux sont des insatiables
de leur solitude.
Les amoureux sont l’hydre de l’erne,
des tentacules en guise de bras,
leurs veines autour du cou se gonflent
les étouffant comme des serpents.
Les amoureux ne peuvent dormir,
s’ils ferment l’oeil, la vermine festoie.
A l’obscurité, ils ouvrent le regard,
la terreur au coeur.
Ils trouvent des scorpions sous leurs draps
et leur couche dérive sur le lac.
Les amoureux sont fous, simplement fous,
sans Dieu ni Démon.
Les amoureux sortent d’eux-mêmes
tremblants et affamés,
ils vont chasser les fantasmes.
Ils se rient des sages de l’amour,
de ceux qui aiment à jamais, en toute Vérité,
de ceux qui croient que l’amour est une lampe à la
flamme inusable.
Lies amoureux jouent au puits,
ils dessinent et tatouent les fumées, ils s’amusent à ne pas partir.
Ils jouent le long et triste jeu de l’amour.
ils récusent la résignation.
Ils clament qu’aucun règne ne doit se démettre.
Les amoureux ont honte de toute conformation
Vacants, vides de côte est en côte ouest,
fermentant la mort derrière leur regard,
ils avancent, de sanglot en sanglot, jusqu’à l’aube,
où équipages et chants du coq font leurs douloureux adieux.
Une odeur de terre nouvelle leur arrive parfois,
un parfum de femme doucement abandonnée, la main
fleurissant le mont,
une senteur d’eau tiède, un fumet de chair.
Les amoureux chantent, modulent
un phrasé nouveau.
Ils pleurent l’évanescence
de leur beau dérèglement.
(Jaime Sabines)
Posted in poésie | Tagué: (Jaime Sabines), abandonné, adieu, aller, amour, amoureux, équipage, évanescence, chanter, chasser, coeur, délaisser, déraison, dormir, douloureux, fantasme, femme, festoyer, frontière, fumée, guérir, hydre, insatiable, insupportable, jeu, languir, muter, oublier, parfum, persister, phrase, résignation, sanglot, se livrer, se taire, seul, silence, solitude, tatouer, terreur, tremblant, triste, vérité, veine | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 29 janvier 2018
LE MARCHAND D’ETOILES
C’était un marchand d’étoiles
Et d’aurores boréales
Qui a posé sur ton lit
Tous les fantasmes de la nuit
Il allait de ville en ville
Cherchant un esprit docile
Il t’a bien vite ébloui
Et comme une ombre tu l’as suivi
Moi je croyais au ruisseau
Je croyais à l’ormeau
Qui se couvre de lierre
Moi je croyais au jardin
Que revêt de satin
La rosée du matin
C’était un marchand d’étoiles
Et de phrases magistrales
Il a glissé dans ta vie
Tous les mensonges de la nuit
Dans les reflets d’une eau grise
Il t’a fait croire à Venise
Tu as cru voir du pays
Tu as cru voir le paradis
Moi je disais que l’oiseau
Nous fait signe là-haut
Que s’éloigne l’orage
Moi je disais qu’au réveil
Sur la vigne vermeille
Brillerait le soleil
Mais ton beau marchand d’étoiles
En changeant de cathédrale
A changé de compagnie
Dans le miroir de son ennui
Je t’attends, petite fille
L’arbre n’était que brindille
Qui sera bien vite enfouie
Sous le manteau de l’oubli
(Franck Gérald)
Posted in poésie | Tagué: (Franck Gérald), ébloui, étoile, briller, cathédrale, compagnie, croire, enfouie, ennui, fantasme, là-haut, lierre, manteau, marchand, mensonge, miroir, nuit, oiseau, ombre, ormeau, oubli, paradis, petite fille, réveil, reflet, rosée, ruisseau, satin, signe, suivre, ville | Leave a Comment »