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Poésie

Posts Tagged ‘fantastique’

Tout concentrer dans une vision poétique (Pier Paolo Pasolini)

Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2022




Tout concentrer dans une vision poétique des évènements
et jouir ainsi des choses, transformer en être fantastique
ce qui habituellement arrive de la manière la plus banale

(Pier Paolo Pasolini)

 

 

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Les hommes rêvent au salut (António Osório)

Posted by arbrealettres sur 10 novembre 2021




Les hommes rêvent au salut.
A un interstice. A une atmosphère
fantastique. A un mot magique.
Et il y en a qui essaient, sans raison, de l’écrire.

***

Sonham os homens na salvação.
Num interstício. Numa atmosfera
fantàstica. Numa palavra màgica.
E hà os qu etentam,sem razão, escrevê-la.

(António Osório)

Illustration: Remedios Varo Transito

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LE GRAND DÉFI (Jacques Rabemananjara)

Posted by arbrealettres sur 14 juillet 2021




LE GRAND DÉFI

I

Ton corps était tendu de grâce et d’insolence :
Le grand défi brillait d’un feu de diamant
dans tes yeux où l’amour en pleine virulence
rutilait comme un astre au fond du firmament.

Nous reprîmes le chant de nos premières fêtes :
Le monde de nouveau chancela sous nos poids,
tellement nous étions lourds de tous nos émois ;
royale tu m’ouvris les alcôves secrètes.

Aussitôt jaillissant du sarcophage d’or
telle tu m’apparus qu’en songe j’avais prise :
reine Néfertiti sans voile ni trésor,

ayant pour seul atour sa beauté reconquise
ou bien, livrée à la caresse de nos brises,
ondine d’Alassour, nymphe des lacs du Nord.

II

Royale tu m’ouvris les alcôves du ciel :
Par quel prodige, par quelle métamorphose
dans ton lit devenu l’axe de toute chose,
l’Univers retrouva son centre essentiel !

Ce fut le tourbillon fantastique des sens
pris soudain dans la ronde éternelle des astres.
Et tel fut le combat que jouant les désastres
il nous rongea les os et nous brilla le sang.

Cherchant de nos volcans les plus riches vestiges
nous tournions, nous tournions sur nos propres vertiges
avant la chute d’or dans le cratère en feu.

Le bonheur renaissait de la chaude coulée
des laves dévalant les flancs nus et nerveux
de ta divinité de nouveau révélée.

III

O Déesse, voici le temps de l’apogée :
La terre disparaît avec son rituel
et son cortège de soucis habituels.
C’est l’ivresse du ciel par l’amour propagée

qui déferle sur nous en beaux cyclones d’or.
Quelle force nous lance au-delà de nous-mêmes,
plus haut que notre rêve et plus loin que la mort.
Le zénith nous délivre un message suprême

pour franchir la frontière au col de l’infini.
Nous avons à passer la charge la plus lourde
dont un simple mortel se soit jamais muni.

Notre soif est si grande et si fraîche la gourde
que du désert brillant le sable et les rocailles
s’en trouvent attendris jusque dans les entrailles.

(Jacques Rabemananjara)

Illustration

 

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L’écureuil (Maurice Rollinat)

Posted by arbrealettres sur 5 juillet 2020



L’écureuil

Le petit écureuil fait de la gymnastique
Sur un vieux chêne morne où foisonnent les guis.

Les rayons du soleil, maintenant alanguis,
Ont laissé le ravin dans un jour fantastique.

Le paysage est plein de stupeur extatique;
Tout s’ébauche indistinct comme dans un croquis.
Le petit écureuil fait de la gymnastique
Sur un vieux chêne morne où foisonnent les guis.

Tout à l’heure, la nuit, la grande narcotique,
Posera son pied noir sur le soleil conquis;
Mais, d’ici là, tout seul, avec un charme exquis,
Le petit écureuil fait de la gymnastique.

(Maurice Rollinat)

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SONNET MADRIGAL (Charles Cros)

Posted by arbrealettres sur 1 mai 2020



 

Anne-Marie Zilberman (28)

SONNET MADRIGAL

J’ai voulu des jardins pleins de roses fleuries,
J’ai rêvé de l’Eden aux vivantes féeries,
De lacs bleus, d’horizons aux tons de pierreries;
Mais je ne veux plus rien; il suffit que tu ries.

Car. roses et muguets, tes lèvres et tes dents
Plus que l’Éden, sont but de désirs imprudents,
Et tes yeux sont des lacs de saphirs, et dedans
S’ouvrent des horizons sans fin, des cieux ardents.

Corps musqués sous la gaze où l’or lamé s’étale,
Nefs, haschisch… j’ai rêvé l’ivresse orientale,
Et mon rêve s’incarne en ta beauté fatale.

Car, plus encor qu’en mes plus fantastiques vœux,
J’ai trouvé de parfums dans l’or de tes cheveux,
D’ivresse à m’entourer de tes beaux bras nerveux.

(Charles Cros)

Illustration: Anne-Marie Zilberman

 

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MUSIQUE (Patricia Ruiz-Gamboa)

Posted by arbrealettres sur 25 juillet 2018




    
MUSIQUE

Dans l’ombre de Moi, Musique,
Tu vis, nichée au creux de ma nostalgie.
Mon ciel était si bleu, Musique,
Et ma mer si limpide, toute en symphonies,

QUE LEUR SOUVENIR EST DEVENU : MUSIQUE

Dans la solitude de Moi, Musique,
Tu vis et tourbillonnes, jour et nuit.
Mon enfance était si belle, Musique,
Et ma mère si tendre, si jolie,

QUE LEUR SOUVENIR EST DEVENU : MUSIQUE

Dans la richesse de Moi, Musique,
Tu vis, jaillis toute en parade.
Le jardin était si fleuri, Musique,
Et son parfum si fou, si en cascade,

QUE LEUR SOUVENIR EST DEVENU : MUSIQUE

Dans l’ombre de Moi, Musique,
Dans la solitude de Moi, Musique,
Dans la richesse de Moi, Musique,
Tu vis et tourbillonnes, toujours fantastique.

(Patricia Ruiz-Gamboa)

 

Recueil: Concerto pour une plume
Traduction:
Editions: ARCAM

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Le temps des monts enragés (René Char)

Posted by arbrealettres sur 23 juillet 2018



Illustration
    
Le temps des monts enragés
et de l’amitié fantastique.

(René Char)

 

Recueil: Feuillets d’Hypnos
Traduction:
Editions: Gallimard

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La vérité absolument exacte (Gilbert Keith Chesterton)

Posted by arbrealettres sur 26 mars 2018




    
la vérité absolument exacte
paraît toujours fantastique.

(Gilbert Keith Chesterton)

 

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Attente (Federico García Lorca)

Posted by arbrealettres sur 4 décembre 2017




    
Attente

L’univers
est en attente de quelque chose
qui encore n’a pas éclos.
La flore infinie
des étoiles
et les faunes de l’âme
retiennent leur souffle
et regardent vers un point
qui est loin
attendant la clé
du mystère,
point qu’attaque la mort
avec un marteau fantastique.
Car si le point lointain
venait à s’effacer du ciel
il y aurait une catastrophe
d’étoiles
un énorme amas
d’étoiles
couronnées de fantastiques
squelettes.

***

Espera

El universo
está en espera de algo
que aún no se ha abierto.
La floresta infinita
de los luceros
y las faunas del alma
contienen el aliento
y miran hacia un punto
que está lejos
esperando la clave
del misterio,
punto que ataca la muerte
con un martillo feérico.
Mas si el punto lejano
se borrara del cielo
habría una catástrofe
de luceros,
un enorme montón
de luceros
coronados por feéricos
esqueletos.

(Federico García Lorca)

Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/

Recueil: Grenier d’étoiles
Traduction: Danièle Faugeras
Editions: Erès

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Je n’appartiens tout simplement pas à ce monde (Alejandra Pizarnik)

Posted by arbrealettres sur 2 décembre 2017



Illustration
    
Je n’appartiens tout simplement pas à ce monde.
J’habite la Lune avec frénésie.

Je n’ai pas peur de mourir,
j’ai peur de cette terre étrangère, agressive.

Je n’arrive pas à penser aux choses concrètes,
elles ne m’intéressent pas.

Je ne sais pas parler comme tout le monde.
Mes mots sont bizarres et viennent de loin,
d’un endroit où personne ne se rencontre.

Que ferai-je une fois plongée dans mes mondes fantastiques
et incapable de remonter à la surface?

Parce que c’est bien ce qui risque de m’arriver.
Je partirai et ne saurai pas revenir.

Je ne saurai d’ailleurs pas qu’il existe un « savoir revenir ».
Et je n’en aurai peut être tout simplement pas envie.

(Alejandra Pizarnik)

 

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