occupés à naître
occupés à mourir
fantômes affamés
(Pierre Reboul)
Traduction:
Editions: Le Prunier Sully
Posted by arbrealettres sur 5 novembre 2022
occupés à naître
occupés à mourir
fantômes affamés
(Pierre Reboul)
Posted in haïku, poésie | Tagué: (Pierre Reboul), affamer, fantôme, mourir, naître, occuper | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 novembre 2022
Illustration
Ils
Avec ou sans machines par force ou par douceur
ils imposent les codes les us, les mots,
les normes les cadences, les chiffres.
On dirait que très loin dans un château secret
un groupe a décidé, prévu depuis toujours et compté, pesé, divisé.
La règle s’ajoute à la règle
les libertés sont mesurées rognées, coupées.
Les vrais maîtres, qui sont-ils donc?
Ces ils ne sont jamais des nous et chacun de nous,
seul contre eux ne sait affronter ces fantômes.
Si pourtant je trouvais d’autres je pour lutter?
(Georges Sédir)
Posted in poésie | Tagué: (Georges Sédir), affronter, cadence, château, chiffre, code, compter, couper, décider, diviser, douceur, fantôme, force, groupe, imposer, jamais, je, liberté, loin, lutter, maître, machine, mesurer, mot, norme, peser, pourtant, prévoir, règle, rogner, s'ajouter, savoir, secret, seul, toujours, trouver, us, vrai | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 octobre 2022
Quand elle est tombée la bombe atomique
le jour s’est fait nuit
et l’homme fantôme
(Hatsumi Sakamoto) (9 ans)
Posted in haïku, poésie | Tagué: (Hatsumi Sakamoto), atomique, bombe, fantôme, homme, jour, nuit, tomber | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 août 2022
TROIS CYPRES
Trois cyprès
à la nuit tombante
on aurait dit trois fantômes
venant prendre le pain de la maison
Trois cyprès
à la nuit tombante
découpant le ciel
en tranches fines.
(Daniel Birnbaum)
Posted in poésie | Tagué: (Daniel Birnbaum), ciel, cyprès, découper, fantôme, fin, nuit, pain, prendre, tombant, tranche | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 juillet 2022
Le Vent Vient Du Nord
Le vent vient du nord
Mon cœur est à l’est.
L’ironie du sort
Veut qu’ici je reste.
La vie est au nord
Mon fantôme est à l’est.
Mon enfer, encore
A retourné sa veste.
Le futur est au nord
Mon passé est à l’ouest.
Le silence est plus fort
C’est pour ça que je laisse.
La pluie tombe au nord
Le soleil est à l’ouest.
Votre amour vaut de l’or
Le mien fait sa sieste
Le vent vient du nord
Mon âme est à l’ouest.
J’ai perdu mon or
Et le sud n’est pas l’est.
(Laure)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Laure), amour, âme, coeur, est, fantôme, fort, futur, laisser, or, Ouest, passé, perdre, pluie, silence, sud, vent, vie | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 4 juin 2022
Illustration: Raymond Peynet
LES PLUS BEAUX VERS
Les plus beaux vers sont ceux qu’on n’écrira jamais
Fleurs de rêve dont l’âme a respiré l’arôme,
Lueurs d’un infini, sourires d’un fantôme,
Voix de plaines que l’on entend sur les sommets.
L’intraduisible espace est hanté de poèmes,
Mystérieux exil, Eden, jardin sacré
Où le péché de l’art n’a jamais pénétré,
Mais que tu pourras voir quelque jour, si tu m’aimes.
Quelque soir où l’amour fondra nos deux esprits,
En silence, dans un silence qui se pâme,
Viens pencher longuement ton âme sur mon âme
Pour y lire les vers que je n’ai pas écrits…
(Edmond Haraucourt)
Posted in poésie | Tagué: (Edmond Haraucourt), aimer, amour, arome, art, âme, écrire, beau, eden, entendre, espace, esprit, exil, fantôme, fleur, fondre, hanter, infini, intraduisible, jamais, jardin, lire, longuement, lueur, mystérieux, pénétrer, pêche, pencher, plaine, poème, rêve, respirer, sacré, se pâmer, silence, sommet, sourire, vers, voir, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 mai 2022
TU ME DISAIS
l’aube Qui monte sur la mer du côté de Capri
Tu me disais : Ma femme est douce comme l’eau
Qui poudre aux yeux mi-clos de la biche dormante
Tu me disais : Ma femme est fraîche comme l’herbe
Qu’on mâche sous l’étoile au premier rendez-vous
Tu me disais : Ma femme est simple comme celle
Qui perdant sa pantoufle y gagna son bonheur
Tu me disais : Ma femme est bonne comme l’aile
Que Musset glorifia dans sa nuit du printemps
Tu me disais aussi : Ma femme est plus étrange
Que la vierge qui fuit derrière sa blancheur
Et ne livre à l’époux qu’un fantôme adorable
Tu me disais encore : Je voudrais lui écrire
Qu’il n’est pas une aurore où je n’ai salué
Son image tremblant dans le creux de mes mains
Tu me disais encore : Je voudrais la chanter,
Avec des mots volés dans le coeur des poètes
Qui sont morts en taisant la merveille entendue
Tu me disais enfin : Je voudrais revenir
Près d’elle à l’improviste une nuit où le songe
Peut-être insinuerait que je ne serais plus
Tu es mort camarade
Atrocement dans les supplices
Ta bouche souriant au fabuleux amour
(Bûchenwald, 15 mai 1944 – 17 mai 1945.)
(André Verdet)
Posted in poésie | Tagué: (André Verdet), adorable, aile, amour, atroce, aube, auprès, aurore, écrire, époux, étoile, étrange, bîche, blancheur, bon, bonheur, bouche, camarade, chanter, coeur, creux, derrière, dire, dormant, doux, eau, entendre, fabuleux, fantôme, femme, frais, fuir, gagner, glorifier, herbe, image, improviste, insinuer, laisser, livrer, main, mâcher, mer, merveille, mi-clos, monter, mort, mot, nuit, pantoufle, perdre, poète, poudrer, printemps, rendez-vous, revenir, saluer, simple, songe, sourire, supplice, trembler, vierge, volé, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 mai 2022
Nulle Vierge à l’Enfant ne pourrait se mesurer
à cette image de la tendresse maternelle
pour un fils qu’elle devrait bientôt oublier.
L’air était lourd d’odeurs
de diarrhée d’enfants non lavés
aux côtes délavées et aux derrières
décharnés qui avancent d’un pas laborieux
traînés par des ventres vides et gonflés. Tant
de mères avaient cessé depuis longtemps
de prodiguer leurs soins, mais pas celle-ci; elle arborait
un sourire fantôme entre ses dents
et dans ses yeux le fantôme de l’orgueil
d’une mère tandis qu’elle peignait telle la touffe de cheveux
couleur rouille qui restait sur son crâne et puis –
dans ses yeux un chant – elle a commencé à les
séparer avec soin… Dans une autre vie ça
aurait été un peu banal
un acte sans conséquence avant son
petit-déjeuner et l’école; mais en cet instant
son geste était de fleurir
une tombe minuscule
(Chinua Achebe)
Traduit de l’anglais par Frieda Ekotto, &ware Sou! Brother, Heinemann, 1971.
Posted in poésie | Tagué: (Chinua Achebe), air, arborer, avancer, école, banal, côte, cesser, chant, cheveux, commencer, conséquence, couleur, crâne, décharné, délaver, dent, diarrhée, enfant, fantôme, fils, fleurir, geste, gonfler, image, laborieux, laver, longtemps, lourd, maternel, mère, minuscule, odeur, orgueil, oublier, peigner, petit-déjeuner, prodigier, réfugié, rester, rouille, séparer, se mesurer, soin, sourire, tendresse, tombe, touffe, traîner, ventre, vide, vierge, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 mars 2022
Illustration: ArbreaPhotos
Fourrure
Même un fantôme invisible reste un lieu
Où le regard se heurte et revient en écho.
Mais dans cette fourrure noire, le regard
Le plus fort se dissout,
Comme un fou que rien ne soulage
Fonce et hurle dans sa nuit noire
En cognant les murs mous de sa cellule
Et soudain s’apaise.
Elle garde et cache tous les regards
Tombés sur elle, et les surveille,
Public indifférent ou menaçant,
Puis s’endort avec eux.
Réveillée, elle montre sa face enfin,
Et soudain tu te vois minuscule,
Prisonnier de l’ambre de ses yeux,
Comme un insecte.
(Rainer Maria Rilke)
Posted in poésie | Tagué: (Rainer Maria Rilke), ambre, écho, cacher, cellule, cogner, enfin, face, fantôme, foncer, fort, fou, fourrure, garder, hurler, indifférent, insecte, invisible, lieu, menaçant, minuscule, montrer, mou, mur, noir, nuit, prisonnier, public, réveiller, regard, rester, revenir, s'apaiser, s'endormir, se dissoudre, se heurter, soudain, soulager, surveiller, tomber, vois, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 janvier 2022
Illustration: Enzo Arnone
trois fantômes perdus
trois fantômes trouvés
ni vu ni connu
***
tre fantasmi perduti
tre fantasmi incontrati
non si sono visti non si sono toccati
***
three ghosts in a sheet
three ghosts dont meet
dont touch dont speak
(Bruno Munari)
Posted in poésie | Tagué: (Bruno Munari), connu, fantôme, perdu, trois, trouvé, vu | Leave a Comment »