Posts Tagged ‘fausse’
Posted by arbrealettres sur 23 février 2020

JE NE SAIS PAS…
Je ne sais pas si mon frère m’oublie
Mais je me sens tout seul, immensément,
Avec loin la chère tête apalie
Dans les essais d’un souvenir qui ment.
J’ai son portrait devant moi sur la table,
Je ne sais pas s’il était laid ou beau.
Le Double est vide et vain comme un tombeau.
J’ai perdu sa voix, sa voix adorable,
Juste et qui semble faite fausse exprès.
Peut-être il l’ignore, trésor posthume.
Hors de la lettre elle s’évoque, très
Soudain cassée et caressante plume.
(Alfred Jarry)
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Posted by arbrealettres sur 25 janvier 2020

Pauvre humanité
des petits matins hâtifs
avec tous ces écoliers
plaqués contre leur cartable
et le regard rouge
des mères pressées
et ces fonctionnaires
en imperméable
pauvre humanité hagarde
accrochée aux grilles
d’une fausse vie
en ces matins
au soleil éteint
(Françoise Campo-Timal)
Illustration: Michael Sowa
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Posted by arbrealettres sur 15 octobre 2018

Pour l’Odeur
Encore des idées ! On en avait déjà, dit Claude au visiteur qui se lisse la barbe.
– Les miennes sont les vraies, jeune homme, il faut les croire.
– Monsieur, lui répond Claude, avec tous mes respects,
vous n’en auriez pas une, ô seule et même fausse,
mais qui sache sourire et sente le lilas ?
(Norge)
découvert ici chez laboucheaoreilles
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Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2018
Coulez vers la mer de l’oubli,
Chansons aimées! Que nul jeune homme
N’aille plus vous chanter, ravi,
Et nulle fille au temps des fleurs.
Vous parliez de mon aimée seule,
Qui aujourd’hui raille ma foi.
Vous fûtes écrites sur l’eau,
Ecoulez-vous donc avec elle.
***
Verfliesset, vielgeliebte Lieder,
Zum Meere der Vergessenheit!
Kein Knabe sing entzückt euch wieder,
Kein Mädchen in der Blütenzeit.
Ihr sanget nur von meiner Lieben;
Nun spricht sie meiner Treue Hohn.
Ihr wart ins Wasser eingeschrieben;
So fliesst denn auch mit ihm davon.
(Goethe)
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Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2018

LA FAUSSE MORTE
Humblement, tendrement, sur le tombeau charmant,
Sur l’insensible monument,
Que d’ombres, d’abandons, et d’amour prodiguée,
Forme ta grâce fatiguée,
Je meurs, je meurs sur toi, je tombe et je m’abats,
Mais à peine abattu sur le sépulcre bas,
Dont la close étendue aux cendres me convie,
Cette morte apparente, en qui revient la vie,
Frémit, rouvre les yeux, m’illumine et me mord,
Et m’arrache toujours une nouvelle mort
Plus précieuse que la vie.
(Paul Valéry)
Illustration: Brad Kunkle
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Posted by arbrealettres sur 10 mai 2018
Les gens qui ont
de mauvaises intentions
sont des infirmes.
Leur vision du monde
est fausse.
(Alexandre Romanès)
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Posted by arbrealettres sur 6 mai 2018

Le caillou
le caillou est une créature
parfaite
égal à lui-même
protégeant ses limites
empli exactement
d’un sens de pierre
dont l’odeur ne rappelle rien
n’effraie pas ne suscite pas de désir
son ardeur et sa froideur
sont justes et pleines de dignité
je suis pétri de remords
quand je le tiens dans ma paume
et que son noble corps
est empreint d’une fausse chaleur
– Les cailloux ne se laissent pas apprivoiser
ils nous regarderont jusqu’à la fin
d’un œil calme très clair
(Zbigniew Herbert)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2017

Le vent je l’entends qui soupire
L’automne n’a pas plus triste accent,
Au sol les feuilles mortes gisent
Aussi serrées que fleurs du printemps —
Cette nuit sombre m’a invitée
À vagabonder au loin.
Des sentiments anciens sur moi fondent
Comme vautours cernant leur proie —
Tendres ils furent jadis, et chéris,
Mais froids et sans joie à présent —
Que leur ombre tenace n’a-t-elle péri
Quand leur lumière a fui mon front !
On dirait la vieillesse qui feint
La souplesse de l’enfant,
Mon âme faussée durcie quand elle se plie
À leurs fantaisies sauvages
Pourtant je pourrais avec les plaisirs d’hier,
Du malheur d’hier obtenir l’oubli —
Afin que par la mort de mes plus chers trésors
Meurent mes plus mortels soucis
Oh alors l’aube d’un nouveau jour
Poindrait peut-être là-haut —
Un autre été dorerait ma joue,
Mon âme, un autre amour —
***
The wind I hear it sighing
With Autumn’s saddest sound,
Withered leaves as thick are lying
As spring flowers on the ground —
This dark night has won me
To wander far away.
Old feelings gather fast upon me
Like vultures round their prey —
Kind were they once, and cherished,
But cold and cheerless now —
I would their lingering shades had perished
When their light left my brow
Tis like old age pretending
The softness of a child,
My altered hardened spirit bending
To meet their fancies wild
Yet could I with past pleasures,
Past woe’s oblivion buy —
That by the death of my dearest treasures
My deadliest pains might die
O then another daybreak
Might haply dawn above —
Another summer gild my cheek,
My soul, another love —
(Emily Brontë)
Recueil: Cahiers de Poèmes
Traduction: Claire Malroux
Editions: Points
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Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2017

Pleurez, belles, voici la tombe de l’Amour!
Il s’affaissa ici, pour un rien, par hasard.
Mais est-il mort vraiment? Je n’en jurerais pas
Souventes fois un rien, un hasard le réveille.
***
Scheintod.
Weint, Mädchen, hier bei Amors Grabe! hier
Sank er von nichts, von ungefähr danieder.
Doch ist er wirklich tot? Ich schwöre nicht dafür:
Ein Nichts, ein Ungefähr erweckt ihn öfters wieder.
(Goethe)
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Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2017
![Sofia Vergara mandoline [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/09/sofia-vergara-mandoline-1280x768.jpg?w=738&h=889)
Sérénade
Comme la voix d’un mort qui chanterait
Du fond de sa fosse,
Maîtresse, entends monter vers ton retrait
Ma voix aigre et fausse.
Ouvre ton âme et ton oreille au son
De ma mandoline :
Pour toi j’ai fait, pour toi, cette chanson
Cruelle et câline.
Je chanterai tes yeux d’or et d’onyx
Purs de toutes ombres,
Puis le Léthé de ton sein, puis le Styx
De tes cheveux sombres.
Comme la voix d’un mort qui chanterait
Du fond de sa fosse,
Maîtresse, entends monter vers ton retrait
Ma voix aigre et fausse.
Puis je louerai beaucoup, comme il convient,
Cette chair bénie
Dont le parfum opulent me revient
Les nuits d’insomnie.
Et pour finir, je dirai le baiser,
De ta lèvre rouge,
Et ta douceur à me martyriser,
— Mon Ange ! — ma Gouge !
Ouvre ton âme et ton oreille au son
De ma mandoline :
Pour toi j’ai fait, pour toi, cette chanson
Cruelle et câline.
(Paul Verlaine)
Illustration
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