Posts Tagged ‘fêlé’
Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2021

Le vase brisé
Le vase où meurt cette verveine
D’un coup d’éventail fut fêlé ;
Le coup dut l’effleurer à peine,
Aucun bruit ne l’a révélé.
Mais la légère meurtrissure,
Mordant le cristal chaque jour,
D’une marche invisible et sûre
En a fait lentement le tour.
Son eau fraîche a fui goutte à goutte,
Le suc des fleurs s’est épuisé ;
Personne encore ne s’en doute,
N’y touchez pas, il est brisé.
Souvent aussi la main qu’on aime
Effleurant le coeur, le meurtrit ;
Puis le coeur se fend de lui-même,
La fleur de son amour périt ;
Toujours intact aux yeux du monde,
Il sent croître et pleurer tout bas
Sa blessure fine et profonde :
Il est brisé, n’y touchez pas.
(Sully Prudhomme)
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Posted by arbrealettres sur 15 juin 2020

KALEIDOSCOPE
Secoue de toutes tes forces
Comme un kaléidoscope
Ton propre crâne.
Et regarde ensuite
Par les trous de tes yeux
Pour voir ce qui en est sorti.
Si rien n’en est sorti, tout va bien,
Secoue encore une fois,
Trois fois, sept fois, neuf fois.
Si rien n’en est sorti, c’est toujours quelque chose;
Secoue, mon vieux, secoue,
Regarde encore une fois.
Et si tu vois de la beauté,
Secoue de sorte que la maison soit ébranlée,
Que le chemin se torde,
Que les montagnes tombent à genoux,
Que clignotent vite, vite, les étoiles
Et que l’homme pose sa main sur son coeur.
Mais s’il y a de la laideur,
Empoigne le crâne comme un pot fêlé,
Et jette-le !
Ou bien non !
Remplis-le plutôt de terre,
De bon engrais végétal
Et plantes-y
Un géranium rouge.
(Mihai Beniuc)
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Posted in poésie | Tagué: (Mihai Beniuc), à genoux, ébranler, étoile, beauté, chemin, clignoter, coeur, crâne, empoigner, engrais, fêlé, force, géranium, jeter, kaléidoscope, laideur, main, maison, montagne, planter, pot, regarder, remplir, rien, rouge, se tordre, secouer, sortir, terre, trou, végétal, voir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2020
A l’extrême de l’automne
Nous parviendra encore
mêlé de mousses et de lilas
L’écho de la cascade
Ravivant le sang
ravivant le chant
Au creux de la roche fêlée
(François Cheng)
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Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2018

LA CLOCHE FÊLÉE
Il est amer et doux, pendant les nuits d’hiver,
D’écouter, près du feu qui palpite et qui fume,
Les souvenirs lointains lentement s’élever
Au bruit des carillons qui chantent dans la brume.
Bienheureuse la cloche au gosier vigoureux
Qui, malgré sa vieillesse, alerte et bien portante,
Jette fidèlement son cri religieux,
Ainsi qu’un vieux soldat qui veille sous la tente
Moi, mon âme est fêlée, et lorsqu’en ses ennuis
Elle veut de ses chants peupler l’air froid des nuits,
Il arrive souvent que sa voix affaiblie
Semble le râle épais d’un blessé qu’on oublie
Au bord d’un lac de sang, sous un grand tas de morts,
Et qui meurt, sans bouger, dans d’immenses efforts.
(Charles Baudelaire)
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Posted by arbrealettres sur 12 juillet 2018

LE CORPS N’EST PAS TON CORPS
Le corps, dois-tu dire, n’est pas ton corps.
Nous devons parer les morts d’une rose sur la poitrine
D’une couronne de myrte.
Aimons-nous les uns les autres.
Que le corps de l’homme ne craigne point
Le corps de la femme, en harmonie, en silence.
Aimons-nous les uns les autres.
Le corps de la femme tremble et s’approche.
Derrière, l’ombre nous protège,
L’amour nous fait peur, le sommeil nous entraîne.
En harmonie, en silence.
Enfin la mort nous emporte — aimons-nous les uns
les autres —
Et nous glisse dans son tiroir.
(Tu dois prendre soin de, ton corps même au
printemps
Préparer sa fête avec une rose sur la poitrine,
Une couronne de myrte.)
Là sont les mains avec les doigts immobiles.
Là les yeux et tout ce que les yeux cachent
Dérobés à la lumière, comme des coquilles vides.
Les lèvres bien closes et fêlées.
(Nous ne demanderons plus rien, qui ne puisse être donné
Et nous n’interrogerons pas : nous serons nous-mêmes la réponse.)
(Georges Themelis)
Illustration: Alphonse Mucha
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Posted by arbrealettres sur 3 juillet 2018

De temps à autre, un homme se dresse dans ce monde,
Etale sa fortune et proclame : c’est moi !
Sa gloire vit l’espace d’un rêve fêlé,
Déjà la mort se dresse et proclame : c’est moi !
(Omar Khayyâm)
Illustration: Frans Francken
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Posted by arbrealettres sur 3 juin 2018

Les grains de charbon, la vitre fêlée, chaque fois ma vie recommençait.
Les bois germaient et les maisons où je ne connaissais personne,
les champs où l’homme n’était plus qu’une silhouette.
Ils passaient, je passais.
Des souvenirs seule me restait la tendresse indistincte
qui glissait de moi sur le monde.
Et maintenant où je m’en fonce dans mes fantômes ? Je danse !
Fraternel le petit nuage qui me frôle, diaphane entre terre et ciel.
Moi sans vous ?
Moi qu’un pas loin de vous arrache à soi-même
et qui partout vous emporte dans ma poche de sarigue ?
Ah rendue au vent, au tourbillon, à la solitude du soleil !
Ah sauvage !
(Marie-Jeanne Durry)
Illustration: Pierre Corratgé
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Posted by arbrealettres sur 10 avril 2018

Illustration
IMAGERIES
La vie qui mêle sans art
Carrossiers et palmipèdes
Dans une grande chaleur
Où sous un froid éternel,
L’éléphant, la crapaudine,
Le bolet nécromancien,
Et ce phagocère olympien
Qu’on appelait Léopoldine,
Qui fait dérailler les trains
Puis le vol de la Grande Ourse,
Dans le ciel inaltérable
Écartelé de soleil,
La vie ne m’a rien donné
Qu’une tendresse insoluble,
Fêlée d’une cornemuse
Au bord peureux des forêts.
(Maurice Fombeure)
Recueil: A dos d’oiseau
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 7 avril 2018

la bouteille fêlée
qui gardera longtemps son dépôt violet bleu
(Jean Follain)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2018

Illustration: Francine Van Hove
CANTILÈNE
les doigts fuyants de la lumière
chaque jour tentent de nous apprendre
les rudiments du vrai deuil
vous mes muettes condisciples
tant usées que vous devenez pieuses
choses fêlées passées dépareillées
vous me devancez d’un souffle
pour savoir et pour oublier
qui fera boire les verres qui se brisent
crier la voix qui se manque
un soir tout juste un peu plus sombre
le silence aux yeux en amande
viendra vers notre amour sans geste
bénir en nous l’enfance errante
avec un léger tremblement
(Jean-Louis Chrétien)
Recueil: Entre Flèche et Cri
Traduction:
Editions: Obsidiane
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Louis Chrétien), amande, amour, apprendre, bénir, boire, cantilène, condisciple, crier, dépareillé, deuil, devancer, doigt, enfance, errer, fêlé, fuir, geste, léger, lumière, manquer, muet, oublier, pieux, rudiment, savoir, se briser, silence, sombre, souffle, tenter, tremblement, user, venir, verre, voix, yeux | Leave a Comment »